Маргерит Юрсенар - Les mémoires d'Hadrien

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Je pensai d’abord à mon maître des chasses, Mastor, la belle brute sarmate qui me suit depuis des années avec un dévouement de chien-loup, et qu’on charge parfois de veiller la nuit à ma porte. Je profitai d’un moment de solitude pour l’appeler et lui expliquer ce que j’attendais de lui : tout d’abord, il ne comprit pas. Puis, la lumière se fit ; l’épouvante crispa ce mufle blond. Il me croit immortel ; il voit soir et matin les médecins entrer dans ma chambre ; il m’entend gémir pendant les ponctions sans que sa foi en soit ébranlée ; c’était pour lui comme si le maître des dieux, s’avisant de le tenter, descendait de l’Olympe pour réclamer de lui le coup de grâce. Il m’arracha des mains son glaive, dont je m’étais saisi, et s’enfuit en hurlant. On le retrouva au fond du parc divaguant sous les étoiles dans son jargon barbare. On calma comme on put cette bête affolée ; personne ne me reparla de l’incident. Mais, le lendemain, je m’aperçus que Céler avait remplacé sur la table de travail à portée de mon lit un style de métal par un calame de roseau.

Je me cherchai un meilleur allié. J’avais la plus entière confiance en Iollas, jeune médecin d’Alexandrie qu’Hermogène s’était choisi l’été dernier comme substitut durant son absence. Nous causions ensemble : je me plaisais à échafauder avec lui des hypothèses sur la nature et l’origine des choses ; j’aimais cet esprit hardi et rêveur, et le feu sombre de ces yeux cernés. Je savais qu’il avait retrouvé au palais d’Alexandrie la formule de poisons extraordinairement subtils combinés jadis par les chimistes de Cléopâtre. L’examen de candidats à la chaire de médecine que je viens de fonder à l’Odéon me servit d’excuse pour éloigner Hermogène pendant quelques heures, m’offrant ainsi l’occasion d’un entretien secret avec Iollas. Il me comprit à demi-mot ; il me plaignait ; il ne pouvait que me donner raison. Mais son serment hippocratique lui interdisait de dispenser à un malade une drogue nocive, sous quelque prétexte que ce fût ; il refusa, raidi dans son honneur de médecin. J’insistai ; j’exigeai ; j’employai tous les moyens pour essayer de l’apitoyer ou de le corrompre ; ce sera le dernier homme que j’ai supplié. Vaincu, il me promit enfin d’aller chercher la dose de poison. Je l’attendis vainement jusqu’au soir. Tard dans la nuit, j’appris avec horreur qu’on venait de le trouver mort dans son laboratoire, une fiole de verre entre les mains. Ce cœur pur de tout compromis avait trouvé ce moyen de rester fidèle à son serment sans rien me refuser.

Le lendemain, Antonin se fit annoncer ; cet ami sincère retenait mal ses larmes. L’idée qu’un homme qu’il s’est habitué à aimer et à vénérer comme un père souffrait assez pour chercher la mort lui était insupportable ; il lui semblait avoir manqué à ses obligations de bon fils. Il me promettait d’unir ses efforts à ceux de mon entourage pour me soigner, me soulager de mes maux, me rendre la vie jusqu’au bout douce et facile, me guérir peut-être. Il comptait sur moi pour continuer le plus longtemps possible à le guider et à l’instruire ; il se sentait responsable envers tout l’empire du reste de mes jours. Je sais ce que valent ces pauvres protestations, ces naïves promesses : j’y trouve pourtant un soulagement et un réconfort. Les simples paroles d’Antonin m’ont convaincu ; je reprends possession de moi-même avant de mourir. La mort d’Iollas fidèle à son devoir de médecin m’exhorte à me conformer jusqu’au bout aux convenances de mon métier d’empereur. Patientia : j’ai vu hier Domitius Rogatus, devenu procurateur des monnaies, et chargé de présider à une nouvelle frappe ; j’ai choisi cette légende qui sera mon dernier mot d’ordre. Ma mort me semblait la plus personnelle de mes décisions, mon suprême réduit d’homme libre ; je me trompais. La foi de millions de Mastors ne doit pas être ébranlée ; d’autres Iollas ne seront pas mis à l’épreuve. J’ai compris que le suicide paraîtrait au petit groupe d’amis dévoués qui m’entourent une marque d’indifférence, d’ingratitude peut-être ; je ne veux pas laisser à leur amitié cette image grinçante d’un supplicié incapable de supporter une torture de plus. D’autres considérations se sont présentées à moi, lentement, durant la nuit qui a suivi la mort d’Iollas : l’existence m’a beaucoup donné, ou, du moins, j’ai su beaucoup obtenir d’elle ; en ce moment, comme au temps de mon bonheur, et pour des raisons toutes contraires, il me paraît qu’elle n’a plus rien à m’offrir : je ne suis pas sûr de n’avoir plus rien à en apprendre. J’écouterai ses instructions secrètes jusqu’au bout. Toute ma vie, j’ai fait confiance à la sagesse de mon corps ; j’ai tâché de goûter avec discernement les sensations que me procurait cet ami : je me dois d’apprécier aussi les dernières. Je ne refuse plus cette agonie faite pour moi, cette fin lentement élaborée au fond de mes artères, héritée peut-être d’un ancêtre, née de mon tempérament, préparée peu à peu par chacun de mes actes au cours de ma vie. L’heure de l’impatience est passée ; au point où j’en suis, le désespoir serait d’aussi mauvais goût que l’espérance. J’ai renoncé à brusquer ma mort.

Chapitre 30

Tout reste à faire. Mes domaines africains, hérités de ma belle-mère Matidie, doivent devenir un modèle d’exploitation agricole ; les paysans du village de Borysthènes, établi en Thrace à la mémoire d’un bon cheval, ont droit à des secours au sortir d’un hiver pénible ; il faut par contre refuser des subsides aux riches cultivateurs de la vallée du Nil, toujours prêts à profiter de la sollicitude de l’empereur. Julius Vestinus, préfet des études, m’envoie son rapport sur l’ouverture des écoles publiques de grammaire ; je viens d’achever la refonte du code commercial de Palmyre : tout y est prévu, le taux des prostituées et l’octroi des caravanes. On réunit en ce moment un congrès de médecins et de magistrats chargés de statuer sur les limites extrêmes d’une grossesse, mettant fin de la sorte à d’interminables criailleries légales. Les cas de bigamie se multiplient dans les colonies militaires ; je fais de mon mieux pour persuader les vétérans de ne pas mésuser des lois nouvelles leur permettant le mariage, et de n’épouser prudemment qu’une femme à la fois. À Athènes, on érige un Panthéon à l’instar de Rome ; je compose l’inscription qui trouvera place sur ses murs ; j’y énumère, à titre d’exemples et d’engagements pour l’avenir, les services rendus par moi aux villes grecques et aux peuples barbares ; les services rendus à Rome vont de soi. La lutte contre la brutalité judiciaire continue : j’ai dû réprimander le gouverneur de Cilicie qui s’avisait de faire périr dans les supplices les voleurs de bestiaux de sa province, comme si la mort simple ne suffisait pas à punir un homme et à s’en débarrasser. L’État et les municipalités abusaient des condamnations aux travaux forcés afin de se procurer une main-d’œuvre à bon marché ; j’ai prohibé cette pratique pour les esclaves comme pour les hommes libres ; mais il importe de veiller à ce que ce système détestable ne se rétablisse pas sous d’autres noms. Les sacrifices d’enfants se commettent encore sur certains points du territoire de l’ancienne Carthage : il faut savoir interdire aux prêtres de Baal la joie d’attiser leurs bûchers. En Asie Mineure, les droits des héritiers des Séleucides ont été honteusement lésés par nos tribunaux civils, toujours mal disposés à l’égard des anciens princes ; j’ai réparé cette longue injustice. En Grèce, le procès d’Hérode Atticus dure encore. La boîte aux dépêches de Phlégon, ses grattoirs de pierre ponce et ses bâtons de cire rouge seront avec moi jusqu’au bout.

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