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Leïla Slimani: Dans le jardin de l'ogre

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Leïla Slimani Dans le jardin de l'ogre

Dans le jardin de l'ogre: краткое содержание, описание и аннотация

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« Une semaine qu'elle tient. Une semaine qu'elle n'a pas cédé. Adèle a été sage. En quatre jours, elle a couru trente-deux kilomètres. Elle est allée de Pigalle aux Champs-Élysées, du musée d'Orsay à Bercy. Elle a couru le matin sur les quais déserts. La nuit, sur le boulevard Rochechouart et la place de Clichy. Elle n'a pas bu d'alcool et elle s'est couchée tôt. Mais cette nuit, elle en a rêvé et n'a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s'est introduit en elle comme un souffle d'air chaud. Adèle ne peut plus penser qu'à ça. Elle se lève, boit un café très fort dans la maison endormie. Debout dans la cuisine, elle se balance d'un pied sur l'autre. Elle fume une cigarette. Sous la douche, elle a envie de se griffer, de se déchirer le corps en deux. Elle cogne son front contre le mur. Elle veut qu'on la saisisse, qu'on lui brise le crâne contre la vitre. Dès qu'elle ferme les yeux, elle entend les bruits, les soupirs, les hurlements, les coups. Un homme nu qui halète, une femme qui jouit. Elle voudrait n'être qu'un objet au milieu d'une horde, être dévorée, sucée, avalée tout entière. Qu'on lui pince les seins, qu'on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin de l'ogre. » Leïla Slimani est née en 1981, elle vit à Paris. est son premier roman.

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— Je n’ai pas dit cela non plus.

— Donc, tu ne dis rien. De toute façon, tu ne dis jamais rien, constate-t-il d’une voix calme. Tu ne te prononces pas, alors ne me reproche pas de prendre des décisions. Et sincèrement, je ne sais pas pourquoi tu as besoin de te comporter comme ça. De te soûler, de parler aux gens de haut comme si tu avais tout compris de la vie et qu’on n’était qu’une bande de moutons imbéciles à tes yeux. Tu sais, tu es tout aussi ordinaire que nous, Adèle. Le jour où tu l’accepteras, tu seras beaucoup plus heureuse. »

La première fois qu’Adèle a visité Paris, elle avait dix ans. C’étaient les vacances de la Toussaint et Simone avait pris une chambre dans un petit hôtel sur le boulevard Haussmann. Les premiers jours, elle a laissé Adèle seule dans la chambre. Elle lui a fait jurer de n’ouvrir la porte à personne, sous aucun prétexte. « Les hôtels sont des endroits dangereux. Surtout pour une petite fille. » Adèle a eu envie de lui dire : « Ne me laisse pas, alors. » Mais elle n’a rien dit.

Le troisième jour, Adèle s’est couchée sous la couette épaisse du grand lit d’hôtel et elle a allumé la télévision. Elle a vu le jour tomber à travers la petite fenêtre qui donnait sur une cour grise et sombre. La nuit avait envahi la chambre et sa mère n’était toujours pas là. Adèle a essayé de dormir, bercée par les rires et les jingles de publicités qui défilaient sur l’écran. Elle avait mal à la tête. Elle avait perdu la notion du temps.

Affamée, elle n’a pas osé se servir dans le minibar dont sa mère avait dit que c’était un « piège à touristes ». Elle a fouillé au fond de son sac à dos à la recherche d’une barre chocolatée ou d’un reste de sandwich au jambon. Elle n’a trouvé que deux bonbons sales sur lesquels étaient restés collés les lambeaux d’un mouchoir en papier.

Elle était en train de s’endormir quand on a frappé à la porte. Avec insistance. Des coups de plus en plus forts. Adèle s’est approchée de la porte qui n’avait pas de judas. Elle ne pouvait pas voir qui était derrière et elle n’osait pas ouvrir. « Qui est là ? » a-t-elle demandé d’une voix tremblante. Elle n’a reçu aucune réponse. Les coups redoublaient de vigueur, elle entendait des pas dans le couloir de l’hôtel. Elle a eu l’impression de percevoir un souffle, long et rauque, un souffle agacé qui allait finir par faire sauter les gonds de la porte.

Elle a eu si peur qu’elle s’est cachée sous le lit, en sueur, persuadée que les assaillants allaient entrer et la trouver là, en larmes, le visage enfoncé dans la moquette beige. Elle a songé à appeler la police, à crier au secours, à hurler jusqu’à ce qu’on lui vienne en aide. Mais elle était incapable de bouger, à moitié évanouie, confite de terreur.

Quand Simone a ouvert la porte, vers vingt-deux heures, Adèle s’était endormie. Son pied dépassait du lit et Simone lui a saisi la cheville.

« Mais qu’est-ce que tu fais là ? Qu’est-ce que tu es encore allée trouver comme bêtise à faire ?

— Maman ! Tu es là ! » Adèle s’est relevée et s’est jetée dans les bras de sa mère. « Quelqu’un a essayé d’entrer ! Je me suis cachée. J’ai eu si peur. »

Simone lui a saisi les épaules, l’a examinée avec attention et d’une voix froide, elle lui a dit :

« Tu as bien fait de te cacher. C’est exactement ce qu’il fallait faire. »

La veille de leur retour, Simone a tenu sa promesse et a fait visiter la ville à Adèle. Un homme les accompagnait, un homme dont Adèle ne se souvient ni du visage ni même du nom. Elle se rappelle seulement son odeur de musc et de tabac et de Simone qui lui a dit, nerveuse et tendue : « Adèle, dis bonjour au monsieur. »

Monsieur les a emmenées déjeuner dans une brasserie près du boulevard Saint-Michel et a fait goûter à Adèle sa première gorgée de bière. Ils ont traversé la Seine et marché jusqu’aux Grands Boulevards. Adèle traînait devant les vitrines de jouets des passages Verdeau, Jouffroy et de la galerie Vivienne sans écouter Simone qui s’impatientait. Et puis, ils sont allés à Montmartre. « Ça plaira à la petite », répétait Monsieur. Place Pigalle, ils ont pris le train touristique et Adèle, coincée entre sa mère et l’homme, a découvert le Moulin-Rouge avec terreur.

Elle garde de cette visite à Pigalle un souvenir noir, effrayant, à la fois glauque et terriblement vivant. Sur le boulevard de Clichy, vrai ou pas, elle se souvient d’avoir vu des prostituées, par dizaines, dénudées malgré la bruine de novembre. Elle se souvient de groupes de punks, de drogués à la démarche chancelante, de maquereaux aux cheveux pommadés, de transsexuels aux seins pointus et aux sexes moulés dans des jupes léopard. Protégée par le cahotement de ce train aux allures de jouet géant, serrée entre sa mère et l’homme qui se lançaient des regards lubriques, Adèle a ressenti pour la première fois ce mélange de peur et d’envie, de dégoût et d’émoi érotique. Ce désir sale de savoir ce qu’il se passait derrière les portes des hôtels de passe, au fond des cours d’immeuble, sur les fauteuils du cinéma Atlas, dans l’arrière-salle des sex-shops dont les néons roses et bleus trouaient le crépuscule. Elle n’a jamais retrouvé, ni dans les bras des hommes, ni dans les promenades qu’elle a faites des années plus tard sur ce même boulevard, ce sentiment magique de toucher du doigt le vil et l’obscène, la perversion bourgeoise et la misère humaine.

Pour Adèle, les vacances de Noël sont un tunnel sombre et froid, une punition. Parce qu’il est bon et généreux, parce qu’il place la famille au-dessus du reste, Richard a promis de s’occuper de tout. Il a acheté les cadeaux, fait réviser la voiture et cette fois encore, il a trouvé pour Adèle un merveilleux présent.

Elle a besoin de vacances. Elle est épuisée. Il ne se passe pas un jour sans qu’on lui fasse remarquer sa maigreur, ses traits tirés et ses changements d’humeur. « L’air frais te fera du bien. » Comme si à Paris l’air était moins frais qu’ailleurs.

Chaque année, ils passent Noël à Caen dans la famille Robinson, et le nouvel an chez les parents d’Adèle. C’est devenu une tradition, comme aime à le répéter Richard. Elle a bien essayé de le convaincre qu’il était inutile d’aller jusqu’à Boulogne-sur-Mer pour voir ses parents, qui de toute façon n’en ont que faire. Mais Richard insiste, pour Lucien, « qui a besoin de connaître ses grands-parents », et pour elle aussi, « parce que la famille, c’est important ».

La maison des parents de Richard sent le thé et le savon de Marseille. Odile, la belle-mère d’Adèle, sort rarement de son immense cuisine. Elle vient parfois s’asseoir au salon, sourit aux convives qui prennent l’apéritif, lance une conversation et disparaît à nouveau derrière ses fourneaux. « Reste, maman, enfin, se plaint Clémence, la sœur de Richard. On est venus ici pour te voir, pas pour manger », aime-t-elle à répéter, en se goinfrant de tartines de foie gras et de biscuits à la cannelle. Elle propose toujours à sa mère de l’aider, jure qu’elle s’occupera de la préparation du prochain dîner. Et au grand soulagement d’Odile, elle sombre dans une interminable sieste, souvent trop soûle pour reconnaître les ingrédients de l’entrée.

Les Robinson savent recevoir. Richard et Adèle sont accueillis dans des bruits de rires et de bouchons de champagne. Un immense sapin est installé dans un coin du salon. L’arbre est si haut que sa cime touche le plafond et rebique, donnant l’impression qu’il va s’effondrer d’un instant à l’autre. « C’est ridicule, ce sapin, non ? glousse Odile. J’ai dit à Henri qu’il était trop grand mais il n’a pas voulu en démordre. »

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