Benoît Duteurtre - Le Voyage en France

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Prix Médicis 2001
Avec Le voyage en France, l'auteur oppose deux visions de l'art et de la culture par le truchement de deux protagonistes qui se croisent par hasard. Le premier, David, jeune Étasunien décontenancé, séjourne en France à la recherche de l'art de Monet. Naïvement, il constate que la France ne ressemble pas à celle imaginée. Le second, un Français quadragénaire sans nom (et narrateur), ayant déjà visité l'Amérique à l'époque du flower power, mène une petite vie stagnante, presque quelconque. Les deux indépendamment vivront une histoire d'amour qu'une seconde lecture permettra de coller, telle une métaphore, à la vision globale du roman. À la fin, les deux compères débarquent en Amérique où le récit s'achève sur une longue apologie de l'éclectisme américain.
Le roman agit comme une grande comparaison de perceptions culturelles figées. Ainsi, la France vue par l'Étasunien se résumerait par l'art des Impressionnistes qui annonce le 20e siècle, alors que l'Amérique serait un "foutoir" fascinant. Bref, la modernité est le gage de l'Amérique alors que la nostalgie s'avère la marque de la France. Si on va plus loin, on peut même sous-entendre dans le raisonnement de l'auteur, que la modernité américaine serait issue de l'héritage français.
Je doute qu'il puisse y avoir plusieurs interprétations à ce roman fort simpliste. L'auteur cherchait peut-être à provoquer l'institution française en douceur? Personnellement, je ne partage pas cette vision. La France, tout comme l'Europe d'ailleurs, est un modèle à part entière – malgré les influences américaines – de ce qu'on peut attendre après l'esthétisme postmoderne. Il suffit de convaincre les discours dominants, ces grands fabricants d'idées reçues!
À lire pour se forger une opinion sur le sujet et, accessoirement, se divertir d'une histoire plutôt attachante avec ses quelques moments loufoques et revirements inattendus.

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– Jeune homme, vous voyez bien que vous nous dérangez!

Avec son accent allemand et sa voix orageuse, le chancelier du Reich approuva:

– Franchement, fous n'afez rien à faire ici, rentrez chez fous.

David se demanda s'il était la proie d'une farce comme l'apparition de Claude Monet devant le jardin à Sainte-Adresse; sauf que ces deux hommes avaient bien des visages rabougris de centenaires. Toujours tournés vers l'intrus, ils entreprirent ensemble de raisonner David; et chacune de leurs phrases semblait précisément répondre à ses préoccupations du moment:

– L'Europe, l'Europe! Qu'est-ce que vous lui trouvez donc à l'Europe? s'indignait le Général.

Europa ist fertig, reprenait Hitler.

– Vous courez après des chimères, mon vieux. Arrêtez de vous accrocher à votre idée de la France.

– Quand che pense que fotre mère fous attente à New York,

– Soyez raisonnable. Occupez-vous de vos histoires 1

Le chien regardait David sans broncher. Celui-ci ne trouvait aucune explication logique à la présence des deux personnages historiques, ni à leur discours, ni à leur connaissance précise de sa propre existence. Mais il comprenait le message.

– New York! mon vieux, dit de Gaulle.

– New York! mon fieu, répéta Hitler.

Un silence passa. Refusant de raisonner davantage, David décida d'accepter l'évidence et il s'écria, avec une soudaine énergie:

– Vous avez raison, messieurs. Il est temps de rentrer chez moi.

– Ach, prafo cheune homme! s'exclama le chancelier.

– Enfin un peu de jugeote dans cette cervelle conclut le Général d'une voix tremblante.

Puis, comme s'ils avaient accompli leur mission et refusaient de s'intéresser davantage à David, ils se retournèrent vers leurs cannes à pêche et agitèrent les bouchons au-dessus de l'eau, tandis que le jeune homme s'éloignait parmi les betteraves à sucre.

De retour chez Solange, il évita de décrire son hallucination qui le ferait passer pour fou. Mais, le soir même, il annonçait à son ami:

– Mon voyage est terminé. Je vais rentrer à New York début novembre.

Occupé à passer un chiffon à poussière sur les vieux livres, le Français s'immobilisa, l'air envieux:

– Moi aussi, j'aurais besoin de m'éloigner.

– Viens là-bas quelques jours, répondit David. C'est à moi de t'emmener en voyage.

11 PRÈS DU CIEL

Le ferry de Staten Island vogue vers Manhattan au soleil coucnant. Autour du navire, des goélands jaillissent de l'écume; ils planent un instant sous le nez des passagers, se laissent porter vers le ciel puis replongent dans les vagues salées.

Il est cinq heures. Des lumières dorées glissent lentement sur les immeubles de Wall Street. Sur le pont, un touriste harnaché d'un sac à dos – la trentaine, grand, dégarni, l'air d'un étudiant attardé – remarque un couple de compatriotes en train de parler français. Il s'approche et leur demande de le photographier; puis il s'appuie au bastingage et pose avec un large sourire devant les tours du World Trade Center. Après la prise de vue, les trois Français échangent des impressions sur l'Amérique. Le couple – deux bourgeois en retraite – vit depuis plusieurs années à Boston. Le célibataire vient aux États-Unis pour la première fois. Il affirme que New York lui fait beaucoup penser à Strasbourg. C'est le premier résultat de ses observations. L'élocution assez lente, il insiste sur ce rapprochement comme si, précisément, des images alsaciennes surgissaient quand il marche sur Broadway; comme si les buildings de Madison lui rappelaient des tavernes à colombage. Le couple reste souriant, aimable, un peu gêné:

– Strasbourg, vraiment?

– Ah oui, tout à fait Strasbourg, le style des maisons, les couleurs.

Il peine à préciser son idée mais paraît sincère. Son interlocuteur l'encourage:

– C'est intéressant, j'ai entendu toutes sortes de comparaisons, à propos de New York, mais jamais encore celle-là. Vous êtes de Strasbourg, peut-être?

– Non, non… Moi, je suis de Metz. Mais je vais assez souvent à Strasbourg, pour mon boulot. Et vraiment je retrouve exactement les mêmes impressions ici!

Quelques navires sont amarrés dans la rade, près du Verrazano Bridge. L'océan bleu et chaud clapote légèrement.

*

Allongé sur un transat, emmitouflé dans mon manteau, je contemple les crêtes et les pics de la ville jetés dans le désordre. Malgré son plan géométrique, New York pousse dans tous les sens au hasard. J'ai tout de suite aimé retrouver ce foutoir: dès le hall d'aéroport déglingué (non pas léché et prétentieux – comme ces aéroports européens qui ont besoin d'affirmer: «Nous sommes des aéroports modernes!» – mais usé comme un lieu de transit où se succèdent chaque jour des milliers de gens affairés); puis sur les autoroutes qui conduisent vers Manhattan, avec leurs nids-de-poule, leurs grillages troués protégeant des quartiers sans charme surplombés d'enseignes de pizzerias. L'Amérique se néglige dans son paysage emblématique: New York dressé comme un capharnaüm, avec ses faux temples grecs à frontons sculptés, ses tours de Metropolis, ses ponts métalliques, ses vieilles maisons de brique, ses entrepôts à l'abandon, ses quartiers flambant neufs, ses terrains vagues.

On dirait une chaîne de montagnes infinie dominée par quelques monts de verre rosé, des pics d'aluminium bleu, et partout des gouffres aussi extravagants que ceux de la croûte terrestre. Comme un randonneur arrivé sur l'aiguille, je goûte le soleil de cet après-midi d'automne, mollement affalé sur le toit d'un building. L'écho des klaxons remonte à travers les rues étroites; il rebondit dans le précipice, entre les parois d'immeubles, avant de parvenir jusqu'à mes oreilles, comme un message très doux où se concentre le mystère de ma propre histoire.

Voilà quarante ans qu'il m'accompagne, ce klaxon du taxi new-yorkais – avec son registre d'alto, son intonation nasale, sa matière molle mais insinuante. Voilà quarante ans qu'il me «prend la tête», par l'intermédiaire des séries télévisées, des poursuites policières sur l'écran cathodique. Cette sonorité m'est familière comme était familier, à l'enfant d'autrefois, le bruit de la rivière ou le cri du rémouleur. Sauf que l'enfant d'autrefois n'avait qu'à sortir dans sa rue pour voir le rémouleur. Quant à moi, je grandissais dans la fréquentation du klaxon new-yorkais, transmis par les ondes hertziennes au cœur d'une province française. Il arrivait sur la télé comme une image de la vie, assez différente de la réalité que je retrouvais quand je sortais dehors.

Le timbre du klaxon new-yorkais restait pourtant niché dans un recoin de ma mémoire, comme un passeport vers le vrai monde. Et depuis mon arrivée à New York, je l'entends vraiment, comme si je débarquais dans ce berceau légendaire devenu réalité. Le son du klaxon résonne entre les tours. Et j'ai l'impression familière d'être chez moi. Le timbre ne sort plus de l'écran mais de cette ville si proche de mes sens et de ma mémoire. Malgré l'éloignement de Paris, l'écho particulier du klaxon new-yorkais me procure un sentiment familier. Étendu sous le ciel, devant les temples extravagants du business, j'écoute cet avertisseur comme une voix maternelle venue des tréfonds de mon enfance. J'écoute ce timbre feutré, doux, aérien, monter entre les murs, etj'ai envie de bondir en poussant des cris de joie primitifs, comme si je venais de naître: «À New York. Je suis à New York!»

Au même moment, je vois s'ouvrir la porte de l'escalier. Coiffé d'une casquette et vêtu d'un anorak, David s ?avance sur la terrasse, puis il s'assied sur un autre transat et me raconte sa journée. Je lui demande s'il a rendu visite à sa mère.

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