Pierre Jourde - La littérature sans estomac

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Par calcul ou par bêtise, des textes indigents sont promus au rang de chefs d’œuvre. Leur fabrication suit des recettes assez simples. Pierre Jourde en donne quelques-unes. Il montre comment on fait passer le maniérisme pour du style et la pauvreté pour de la sobriété. Cette "littérature sans estomac mélange platitudes, niaiseries sentimentales et préoccupations vétilleuses chez Christian Bobin, Emmanuelle Bernheim ou Camille Laurens. Il existe aussi des variétés moins édulcorées d’insignifiance, une littérature à l’épate, chez Darrieusecq, Frédéric Beigbeder ou Christine Angot. La véhémence factice y fait proliférer le cliché. Ce livre renoue avec le genre du pamphlet et s’enthousiasme pour quelques auteurs qui ne sont pas des fabricants de livres, mais des écrivains. En prélude à ces vigoureuses relectures, un sort particulier est fait au symbole par excellence de cette confusion des valeurs, Philippe Sollers, ainsi qu’à son "organe officiel", le supplément littéraire d’un prestigieux journal du soir.

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L'atmosphère, les précipitations, bref le climat, changeant, impalpable, indéfinissable, n'a guère de forme déterminée. Il représente, pour ainsi dire, le monde dans ce qu'il a de plus subtil et de plus volatil, son parfum, ou sa saveur. Le temps qu'il fait est d'autant plus du côté de l'informe qu'il se situe en deçà des déterminations les plus fondamentales: il n'appartient ni à l'espace, ni au temps. «C'est, pour l'imagination […] un être flottant, invisible, infixable.» Or, on dirait que, dans la saveur climatique, le monde s'étend vers le sujet, le pénètre jusqu'à lui donner forme. L'évanescent, le dispersé, l'indéterminé du temps qu'il fait constitue une singularité, développe une «puissance unifiante». Ainsi réalise-t-il bel et bien la synthèse d'un état du monde et d'un état d'âme. C'est pourquoi Jean-Pierre Richard, dans l'étude qu'il consacre au temps météorologique chez Proust, donne la place essentielle à ce passage de Du côté de chez Swann où le souvenir d'impressions climatiques est décrit en termes de «réseau» unifiant, conférant son identité pour Swann à cette entité singulière, l'amour qu'il éprouve pour Odette:

Toutes les mailles d'habitudes mentales, d'impressions saisonnières, de réactions cutanées […] avaient étendu sur une suite de semaines un réseau uniforme dans lequel son corps se trouvait repris.

Le climat ramène l'être dans ses filets et le fait revenir, d'un même mouvement, à lui et au monde. Jean-Pierre Richard insiste sur ce texte parce que, dans le réseau, l'entrelacs saisit le corps, forme et chair s'accomplissent ensemble. On trouve une rêverie identique (et symétrique) à propos de Rouaud, de son « désir d'une sorte de filet imaginaire, mémoriel, notionnel aussi, dans lequel, en un mouvement de "zigzags", de croisements, d'anticipations, de retours en arrière, de parenthèses, de répétitions, de rencontres, un corps, une écriture-corps s'annexerait peu à peu […] tout l'obscur d'une histoire familiale à demi perdue».

Lorsqu'il en vient, dans Le Visible et l'Invisible, « au point le plus difficile, c'est-à-dire au lien de la chair et de l'idée», c'est exactement au même passage d' À la recherche du temps perdu que Merleau-Ponty fait appel. La «petite phrase» de la sonate de Vinteuil, lorsqu'elle fait revivre à Swann son amour passé, illustre parfaitement la relation entre visible et invisible: la petite phrase ne signifie pas abstraitement une idée, elle déploie une dimension, celle du sens. Produire du sens consiste à ouvrir la possibilité signifiante du monde, à dévoiler une absence féconde:

Les idées musicales ou sensibles, précisément parce qu'elles sont négativité ou absence circonscrite, nous ne les possédons pas, elles nous possèdent.

De même, les idées abstraites «animent ma parole intérieure» et «restent au-delà des mots», «parce qu'elles sont ce certain écart, cette différenciation jamais achevée, cette ouverture toujours à refaire entre le signe et le signe». C'est pourquoi, «si mes paroles ont un sens, ce n'est pas parce qu'elles offrent l’organisation systématique que dévoilera le linguiste, c'est parce que cette organisation, comme le regard, se rapporte à elle-même». Le sens tient à la fois à cet arrangement particulier et à cette absence sur lequel il ouvre et qui le rend possible. Tout locuteur «s'institue aussi délocutaire, parole dont on parle; il s'offre et offre toute parole à une Parole universelle».

Non pas, après coup, faire la grammaire d'un texte et en donner les lois de fonctionnement, mais bien souligner ce mouvement dans lequel une parole se rapporte à elle-même; désigner, dans l'objet littéraire, un usage de la langue tel qu'il se rapproche de l'idéal d'une langue de personne, tel est, semble-t-il, le sens de l’entreprise critique de Jean-Pierre Richard. D'une part le commentaire isole le texte dans sa singularité, en définit la saveur spéciale, en souligne d'autant plus les contours qu'il le fait voisiner avec des textes différents. D'autre part, il épuise cette singularité en l'étirant, il la neutralise (il la rend au silence en la redisant). Passant dans la voix plus impersonnelle du critique, le texte se délivre. Alors en effet le terrain de lecture devient terrain neutre, espace de rencontre du sujet et du monde.

NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE

Une partie de cet ouvrage provient, après diverses modifications, des articles suivants:

«Les petits mondes à l'envers d'Éric Chevillard», Nouvelle Revue française, juillet-août 1993.

«Marie Darrieussecq ou la colossale finesse», L'Atelier du roman, n° 13, hiver 1997-1998.

«La littérature sans estomac», Hesperis, n° 1, printemps 1998.

«Les microcosmopolites», Critique, novembre 1998.

« Les Particules élémentaires, roman génial ou bricolage douteux?», Hesperis, n° 2, automne 1998.

«Crab ou la pêche au gros», Poétiques de V indéterminé: le caméléon au propre et au figuré, actes du colloque du CRLMC, Clermont-Ferrand, Association des publications de la Faculté des Lettres, 1998.

«L'œuvre anthume d'Éric Chevillard», Critique, mars 1999.

«Le coup de la Mer rouge», Hesperis, n° 3, mai 1999.

«Gérard Guégan: Les Irrégulières », Nouvelle Revue Française, juin 1999.

«La chair et l'entrelacs», Critique, octobre 2000. «Une martyre de la littérature: Christine Angot», L'Atelier du roman, n° 25, mars 2001.

Ouvrages commentés:

Christine Angot, L'Inceste, Stock, 1999. Quitter la ville, Stock, 2000.

Frédéric Beigbeder, 99F, Grasset, 2000. Dernier inventaire avant liquidation, Grasset, 2001.

Mehdi Belhaj Kacem, Cancer, Tristram, 1994.

Emmanuelle Bernheim, Vendredi soir, Gallimard, 1998.

Christian Bobin, La Femme à venir, Gallimard, 1990. Le Très-Bas, Gallimard, 1992.

Eric Chevillard, Mourir m'enrhume, Éditions de Minuit, 1987. Le Démarcheur, Éditions de Minuit, 1988. Palafox, Éditions de Minuit, 1990. Le Caoutchouc décidément, Éditions de Minuit, La Nébuleuse du crabe, Éditions de Minuit, Préhistoire, Éditions de Minuit, 1994. Un fantôme, Éditions de Minuit, 1995. Au plafond, Éditions de Minuit, 1997. L 'Œuvre posthume de Thomas Pilaster, Éditions de Minuit, 1999. Les Absences du capitaine Cook, Éditions de Minuit, 2001.

François de Cornière, La Surface de réparation, Le Castor astral, 1997.

Marie Darrieussecq, Truismes, P.O.L, 1996.

Philippe Delerm, La Première Gorgée de bière, Gallimard, 1997. Il avait plu tout le dimanche, Mercure de France, 1998. La Sieste assassinée, Gallimard, 2001.

Jean Echenoz, Un an, Éditions de Minuit, 1997.

Gérard Guégan, Les Irréguliers [1974], Flammarion, 1999. Les Irrégulières, Flammarion, 1999.

Eric Holder, La Belle Jardinière , Le Dilettante, 1994. Nouvelles du Nord et d'ailleurs, Le Dilettante, 1998.

Michel Houellebecq, Les Particules élémentaires, Flammarion, 1998. Plateforme, Flammarion, 2001.

Camille Laurens, Dans ces bras-là, P.O.L, 2000.

Catherine Millet, La Vie sexuelle de Catherine M., Seuil, 2001.

Bernard Noël, La Chute du temps, Gallimard, «Poésie», 2000.

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