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Жан-Мари Леклезио: Alma

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Жан-Мари Леклезио Alma

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Voici donc des histoires croisées, celle de Jérémie, en quête de Raphus cucullatus, alias l’oiseau de nausée, le dodo mauricien jadis exterminé par les humains, et celle de Dominique, alias Dodo, l’admirable hobo, né pour faire rire. Leur lieu commun est Alma, l’ancien domaine des Felsen sur l’île Maurice, que les temps modernes ont changée en Maya, la terre des illusions : « Dans le jardin de la Maison Blanche le soleil d’hiver passe sur mon visage, bientôt le soleil va s’éteindre, chaque soir le ciel devient jaune d’or. Je suis dans mon île, ce n’est pas l’île des méchants, les Armando, Robinet de Bosses, Escalier, ce n’est pas l’île de Missié Kestrel ou Missié Zan, Missié Hanson, Monique ou Véronique, c’est Alma, mon Alma, Alma des champs et des ruisseaux, des mares et des bois noirs, Alma dans mon cœur, Alma dans mon ventre. Tout le monde peut mourir, pikni, mais pas toi, Artémisia, pas toi. Je reste immobile dans le soleil d’or, les yeux levés vers l’intérieur de ma tête puisque je ne peux pas dormir, un jour mon âme va partir par un trou dans ma tête, pour aller au ciel où sont les étoiles. »

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Je n’ai rien de tout ça. Mais j’ai la Louise.

À la Louise, je suis chez moi. Je peux rester des heures, assis sur un bout de mur, à regarder tout ce qui passe. Les camions montent la route de Palma dans un nuage de fumée bleue, les motos, les vélos, les files de voitures essaient de passer le carrefour, les moteurs chauffent, j’entends les coups de klaxon, les injures. Ceux qui vont tout droit, vers Quatre Bornes, Moka, ou bien vers Rose Hill, Beau Bassin, ceux qui tournent à droite vers Candos, Vacoas, vers les hauts, Floréal, Curepipe. Ceux qui prennent l’avenue Nehru vers Quinze Cantons, ceux qui tournent à gauche, par Berthaud, vers les quartiers du Corps de Garde. Le soleil brille fort, raccourcit les ombres. Après deux heures de l’après-midi, l’air devient plus léger, le vent tourbillonne entre les montagnes, s’enfile par toutes les avenues. De là où je suis, je ne vois pas le Pieter Both, ni le Rempart. Je ne vois pas les arbres. Seulement la chaussée de ciment, les voitures, les piétons. C’est un flot continu, du matin jusqu’au soir. Les femmes avec les enfants, contre les barrières de sécurité pour attendre un bus ou un taxi, les hommes d’affaires dans leurs voitures blindées, ils descendent vers la mer, les marchands poussent leurs chariots, les bons à rien et les mendiants comme moi traînent et s’asseyent où ils peuvent, sur les murets, sur les marches des grands magasins, à même le trottoir contre les pylônes, et la foule les pousse, les bouscule, les passants crient, ils s’appellent. Je viens ici chaque jour, à la Louise, pour attendre. Attendre quoi ? Ki ou espère ? dit la vieille Honorine. Espère narien. Attendre que tout passe. Les rues sont des rivières, je vois passer toutes sortes de choses, des débris, des taches de couleur, des ombres. J’écoute toutes sortes de bruits. Des voix, des noms qu’on lance, Ramsay, Ramsamy, Radja, Loulou, Alliaud, Maragniez, Labadie ! Mais jamais personne n’appelle mon nom, Fe’sen Coup de ros, jamais ce nom-là, la maladie qui mange mon visage mange aussi mon nom.

J’aime la Louise parce que c’est le carrefour des vivants. Là-bas, en bas, à Flic en Flac, à Belle Mare, à Blue Bay, à Grand Baie, ils sont morts. Ils sont arrêtés, ils ne bougent plus. Ils ne parlent pas, ils ne font pas de bruit. Ils sont enfermés derrière leurs murs de corail, dans leurs campements, dans leurs villas, dans leurs condos, ils prennent tout le temps leur thé au lait avec leurs napolitains, sur leurs tables de rotin, à l’ombre de leurs varangues. Ils ne sortent pas à midi, pour ne pas être brûlés par le soleil et asphyxiés par les gaz des camions. Ils ne passent jamais par ici. La Louise leur fait peur. Ils n’ont pas la peau noircie par la lumière et le goudron, ils n’ont pas le visage mangé. Ici, personne ne fait attention à moi. Je suis de la même matière que les maisons délabrées, que les carrosseries rouillées des camions. Je reste assis contre un poteau de la station essence Indira, je replie mes jambes, et personne ne me regarde. De temps en temps je me déplace. Je remonte vers le magasin Ah Fong, vers Bombay. Dans une boutique en bois, à moitié fermée, un hôtel Dité on l’appelle, j’achète un jus, un thé vanille. Ensuite je vais de l’autre côté, près de Shameen Textiles, ou bien je continue jusqu’au restaurant Ah Choy Super Mine, un peu plus loin, à la Taverne Sinois. Ou bien je marche vers les immeubles modernes, Boodhun Store, King Dragon. Si j’ai un peu de sous je vais au cinéma, pour voir Bruce Lee et Aparna Sen et Karisma Kapoor et Aishwarya Rai au ciné BDC, personne ne m’en empêche, la salle est noire et personne ne regarde personne, mais à cette heure le cinéma est fermé, en souvenir des films je m’assois contre le mur, et j’attends. Les écolières reviennent du collège, elles ont des jupes bleu marine, des chemises blanches, elles marchent sur le trottoir par groupes de cinq ou six, elles ont de jolies jambes brunes, leurs cheveux noirs brillent à la lumière du soleil. Elles parlent beaucoup, très vite, elles rient et poussent des petits cris d’oiseaux, je vois leurs seins sous leurs chemises, les taches de sueur sous les bras, elles sont chaussées de souliers plats, de sandales en plastique qu’elles n’attachent pas. Elles vont vers Candos, elles montent en prenant le bus au vol, le bus ne s’arrête pas, il ralentit un peu et elles sautent par la portière en riant, je les vois ensuite à l’intérieur des bus chauffés par le soleil, elles passent la tête par les fenêtres. Je ne les connais pas. Je ne les revois jamais. Ayeesha Zine ne passe pas par la Louise, elle va directement de Saint-Jean vers Curepipe. Si je veux la voir, je marche jusqu’à l’église, et j’attends qu’elle vienne. C’est un mouvement continu. Ça va, ça vient.

Les fourmis. À Alma, elles courent le long des murs, au milieu du jardin, dans les ornières du chemin. Elles transportent des feuilles coupées, des brins de paille, des miettes. Je passe du temps à les regarder courir, je place des obstacles sur leur route, j’essaie de les égarer, mais elles retrouvent toujours leur direction, elles contournent les obstacles, elles escaladent les cailloux. Je ne vais plus très souvent à Alma, pour entrer il faut passer par une brèche du mur. Je vais guetter les fourmis, mais je ne peux pas rester longtemps, parce que Lami, le gardien, ne veut pas me voir ici, il me fait la chasse, il me jette des coups de roche, il me crie : « Fouca ! » Il dit : « Si je t’attrape, ti rat, je vais te battre à coups de ceinture. » C’est depuis que les Armando sont installés dans la grande maison, ils ont pris Lami, un rien du tout, un clodo, pour garder le terrain. Avant, Artémisia vit dans sa petite case au fond du terrain, j’entre si je veux, je peux même m’approcher de la grande maison, m’installer à l’ombre des eucalyptus. Maintenant, je dois passer par la brèche. J’y vais en début d’après-midi, quand ils font la sieste, ou le dimanche matin, quand ils sont tous à la messe à la chapelle d’Alma. J’aime bien la petite chapelle Sainte-Jeanne-d’Arc. Elle est toute blanche, avec de grandes fenêtres et un porche, et juste à côté un tamarinier, autrefois je vais à la messe avec Papa, je ramasse les gousses de tamarin pour sucer les graines acides. Est-ce que je n’ai pas le droit de regarder les arbres ? Ils sont déjà là au temps où mon papa revient de l’école, et avant lui mon grand-papa, ils sont là pour toujours, même après ma mort ils sont encore là. Mais je n’ai pas envie de me disputer avec Lami. Il a un chien très joli, couleur blanc et marron, la queue coupée, lui ne me dit rien, je viens en cachette et il sort pour me retrouver, il remue son bout de queue, il court après les bouts de bois que je lui lance, mais je ne sais pas comment il s’appelle, moi je l’appelle « L’ami » tout simplement, pas le même nom que son papa. Les gens d’Alma ne me connaissent pas. Ils croient que je suis un vagabond. Il n’y a que le chien qui me connaît. Les gens d’Alma, les Armando, ils ne croient pas à cette histoire, que je suis né ici. Ils sont méchants, un jour ils envoient des bulldozers pendant qu’Artémisia est avec Honorine au marché Saint-Pierre. Les bulldozers écrasent la petite maison avec tout ce qu’il y a dedans. Quand Artémisia revient avec Honorine, elles poussent des cris, elles pleurent, mais il ne reste plus rien, elles fouillent à tâtons dans les planches pour chercher quelque chose, elles ne trouvent qu’une vieille tasse en métal cabossé et une poupée avec une seule jambe. C’est tout ce qu’elles trouvent. Honorine les prend et elle les met sur la table de nuit, à côté du lit, dans la maison à Saint-Paul la Caverne. Les Armando disent tous les jours à Honorine : « Artémisia doit partir. » Elle n’écoute pas et voilà. Maintenant je vais chez Honorine, je vois la tasse en fer-blanc et la vieille poupée d’Artémisia et je sais que c’est tout ce qui reste d’Alma, tout ce qui reste des Fe’sen Coup de ros.

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