Жан-Мари Леклезио - Alma

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Voici donc des histoires croisées, celle de Jérémie, en quête de Raphus cucullatus, alias l’oiseau de nausée, le dodo mauricien jadis exterminé par les humains, et celle de Dominique, alias Dodo, l’admirable hobo, né pour faire rire. Leur lieu commun est Alma, l’ancien domaine des Felsen sur l’île Maurice, que les temps modernes ont changée en Maya, la terre des illusions :
« Dans le jardin de la Maison Blanche le soleil d’hiver passe sur mon visage, bientôt le soleil va s’éteindre, chaque soir le ciel devient jaune d’or. Je suis dans mon île, ce n’est pas l’île des méchants, les Armando, Robinet de Bosses, Escalier, ce n’est pas l’île de Missié Kestrel ou Missié Zan, Missié Hanson, Monique ou Véronique, c’est Alma, mon Alma, Alma des champs et des ruisseaux, des mares et des bois noirs, Alma dans mon cœur, Alma dans mon ventre. Tout le monde peut mourir, pikni, mais pas toi, Artémisia, pas toi. Je reste immobile dans le soleil d’or, les yeux levés vers l’intérieur de ma tête puisque je ne peux pas dormir, un jour mon âme va partir par un trou dans ma tête, pour aller au ciel où sont les étoiles. »

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Histoire d’Ashok

Voici mon histoire, telle que je veux la dire, car la vérité n’est pas connue de tous dans cette île. Comment un jour d’hiver, âgé de seize ans, j’ai découvert dans la forêt le Péri Talao, le lac des fées. Je suis Ashok, fils d’Abhimanyu et de Kunti, arrivé dans cette île encore bébé, amené en bateau depuis la terre de nos ancêtres jusqu’à Maurice, pour la vie nouvelle que mes parents avaient choisie. De ce voyage il ne me reste aucun souvenir, sauf ce que mon père m’a raconté, comment ma mère mourut en arrivant au port et que son corps fut brûlé dans une plaine à côté de la ville, maintenant construite de maisons et traversée de routes, à Vallée des Prêtres. La vie fut difficile pour mon père, qui dut m’élever seul, malgré son travail des champs, d’abord au domaine de Pailles, puis plus tard à Nouvelle Découverte. Pour mon éducation, mon père choisit de me placer à l’école du pandit, pour que j’étudie les textes sacrés de l’Inde et aussi pour que j’apprenne l’anglais, afin de sortir de ma condition de laboureur, car j’étais de constitution fragile et il craignait que je ne puisse survivre au travail de la canne. En ce temps le travail sur la plantation était très dur, car tout se faisait à la main, du soleil levant au couchant, sous la pluie ou dans la chaleur. À la coupe, les cannes étaient transportées dans des chars à bœufs et, avec d’autres enfants de mon âge, j’étais employé pendant les congés d’école à marcher derrière les chargements pour ramasser les cannes tombées à terre.

Les jours de fête, mon père m’emmenait au grand temple de Triolet, pour prier et faire des offrandes au dieu Shiva et à la déesse Durga.

Après notre installation à Quinze Cantons, j’ai commencé à vivre en forêt. J’avais l’âge où on cherche l’aventure, et j’ai échappé à la surveillance de mon père pour pénétrer à l’intérieur du bois près de la maison. J’ai cessé aussi de visiter les temples, et j’ai préféré m’enfoncer dans la forêt, loin des sentiers connus, sans compagnie, malgré les reproches de mon père. Je ne faisais pas cela par défi, ni pour offenser la religion. Bien au contraire, je crois que je répondais à l’appel de la forêt, tel que je l’avais ressenti en lisant dans les livres la légende de Damayanti partie à la recherche de son mari le roi Nala. J’entendais une voix qui me disait à chaque instant : Laisse tout, pars à la recherche du domaine des dieux et des ancêtres. Cela je ne l’ai dit que plus tard, car personne n’aurait compris qu’un enfant puisse s’éloigner de sa maison et de la sécurité du village pour errer seul dans les bois. Plusieurs fois, mon père et ses amis me mirent en garde contre les dangers de ces aventures dans la forêt. Ils parlaient des marrons qui s’y trouvaient encore, de Saklavou, qui a survécu aux guerres et vit caché dans les bois. Ils décrivaient un démon féroce, noir comme la nuit, si fort qu’il est capable de déraciner un arbre et de le jeter en guise d’épieu sur tous ceux qu’il rencontre. Une vieille prétendait avoir croisé le chemin de Saklavou alors qu’elle se promenait avec ses nièces aux abords de la forêt. Arrivées dans une clairière, elles ont entendu un grand bruit, et le géant leur est apparu, il les a regardées un instant en silence, puis il s’est enfoncé à nouveau dans les bois sans pousser un cri. J’écoutais ces histoires de bonnes femmes sans y croire, et loin de m’effrayer, elles augmentaient mon envie de découvrir ce monde mystérieux.

Mon aventure dans les bois dura toute cette partie de mon enfance, jusqu’à ce que j’aie atteint l’âge de seize ans. Cette année-là, il plut fortement au mois de janvier, avec des coups de vent qui firent tomber les arbres et abattirent les cheminées des fours à chaux et même quelques maisons dans les villages. Mon père prit alors la décision d’abandonner Nouvelle Découverte, trop exposée aux intempéries, et chercha un emploi à la ville de Triolet, ce qui lui permit aussi de se rapprocher du pandit du grand temple, le Shri Mohanprasad. Cette décision qui m’éloignait de ma chère forêt me rendit triste. Aussi, quelques jours avant notre déménagement, je voulus rendre une dernière visite aux lieux que j’aimais, et que je n’allais plus voir. Je partis tôt, avant l’aube, muni seulement d’une gourde d’eau et d’un peu de manioc. Je décidai de m’aventurer au-delà des brisées que j’avais tracées, je marchai tout le jour, et la nuit me surprit au plus profond de la forêt. J’avais épuisé mes ressources en eau et la pâte de manioc, et je devais me reposer avant de prendre le chemin du retour. Je préparai un lit de feuilles et un abri de palmes, car le mauvais temps menaçait, et la pluie commençait à tomber. Vers minuit, je fus réveillé par un concert étrange, semblable à celui de voix humaines, mais dans une langue inconnue. Je partis dans la direction des voix avec précaution, car me revenaient à l’esprit les contes des bonnes femmes à propos des marrons et du géant Saklavou. Plus j’avançais, plus le murmure des voix se faisait entendre, tantôt gai, tantôt triste, chantant une mélodie que je n’avais jamais entendue auparavant. Au son des voix se mêlaient des rires, et le glissement d’une eau qui ruisselait toute proche, ce qui me donna du courage car j’avais grand soif. Je sentais sur ma peau la fraîcheur de cette eau, et je respirais le parfum des plantes. Mon cœur battait fort, et je me hâtai malgré l’obstacle des branches, insensible à la morsure des feuilles épineuses. Soudain, du haut d’une petite colline où je me trouvais, j’aperçus pour la première fois le lac. Il n’était pas très grand, mais semblait profond, parfait dans sa forme, occupé en son centre par un îlot. L’eau calme reflétait à la lueur du jour naissant les grands arbres qui poussaient sur son bord. La brume circulait sur le lac, un long nuage couleur d’argent qui glissait le long des rives. Alors je vis sur une plage noire un groupe de femmes en train de se baigner. C’étaient leurs voix que j’avais entendues dans la forêt, elles parlaient et chantaient dans leur langue très douce et claire, elles riaient, sans se soucier de ma présence. Elles étaient au nombre de sept, vêtues de longues robes de couleurs différentes, certaines enveloppées dans des châles, d’autres montrant leur chevelure brillante de gouttes d’eau. La brume les dissimula un instant, puis s’écarta. Et moi je restais allongé dans la terre entre les broussailles, à les regarder sans bouger comme dans un rêve. Mon cœur battait toujours fort, mais je ne ressentais aucune crainte. J’étais arrivé à l’endroit que je cherchais, un lac de beauté qui m’était révélé. Ces femmes étaient en vérité les Péris des légendes, et moi, un fils de simple laboureur, il m’avait été donné de les rencontrer ! Je regardais sans pouvoir bouger, et l’une des fées soudain défit son vêtement et pénétra dans l’eau jusqu’à la taille, et j’aperçus la beauté de son corps, la couleur dorée de sa peau, et quand elle écarta sa chevelure d’un noir de diamant, je compris qu’elle m’avait vu, et un frisson me parcourut ! Je sentis que je glissais vers elle, je flottais sur un nuage. Puis la lumière du soleil éclata enfin à la cime des arbres, je fermai les yeux, et quand je les rouvris la plage était déserte et l’eau du lac brillait avec force. Les fées avaient disparu.

Je revins à Découverte en courant, sans reprendre mon souffle. En arrivant au village, j’appris que mon père était parti depuis deux jours, et que ma disparition l’avait désespéré, car tout le monde croyait que j’avais été capturé et dévoré par les marrons. Je restai silencieux sur ce que j’avais vu, mais à Triolet, après avoir embrassé mon père, je lui racontai ce que j’avais vécu. Il ne me gronda pas mais prévint le pandit du temple, qui vint à ma rencontre et me dit qu’il connaissait déjà l’existence du Péri Talao, le lac des fées, parce qu’il l’avait vu dans son rêve. Il dit aussi que l’eau de ce lac était sacrée, puisqu’elle n’était autre que l’eau du fleuve Ganga qui coule sous l’océan et surgit au cœur de la forêt, une part du royaume d’Hastinapura, la ville du Bharata. Plus tard, guidée par moi, une petite troupe comprenant le pandit Shri Mohanprasad et aussi Pujari Shri Jhummon Giri du temple de Triolet, mon père et d’autres assistants, marcha à travers la forêt jusqu’au lac, et ils furent les premiers à construire un autel et à faire des offrandes. C’est à cet endroit qu’on éleva ensuite le temple pour nos dieux, tel qu’il existe encore aujourd’hui au bord du lac, et ce sont les prêtres qui reçurent la gloire d’avoir trouvé le lac des Péris, bien que j’en sois en vérité le premier inventeur. Mais l’affluence des fidèles, année après année, fut si grande que bientôt fut tracée la route qui va droit à travers la forêt. Je l’ai prise quelquefois au long de ma vie, pour porter des offrandes aux dieux, mais jamais je n’ai revu les fées.

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