Roger du Gard - Les Thibault — Tome I [Le Cahier Gris — Le Pénitencier — La Belle Saison — La Consultation — La Sorellina]

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Les Thibault — Tome I [Le Cahier Gris — Le Pénitencier — La Belle Saison — La Consultation — La Sorellina]: краткое содержание, описание и аннотация

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À travers les destins de Jacques Thibault, idéaliste et révolté, et d'Antoine, sérieux, conservateur, deux frères que tout oppose, Roger Martin du Gard nous entraîne dans une vaste fresque sociale et historique.
Dans une famille déchirée par l'autorité d'un père égoïste et brutal, le jeune Jacques vit une amitié passionnée avec Daniel de Fontanin ; la découverte de leur correspondance conduira au drame, tandis qu'Antoine, partagé entre la tendresse qu'il porte à son frère et le respect qu'il voue à son père, tente de trouver sa voie en se consacrant corps et âme à la médecine…
Les Thibault,

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— « Entre », fit Jacques, en traversant la chambre.

Ce n'était nullement un gamin, mais un petit homme sans âge précis, au menton rasé, au teint de lait, aux cheveux ébouriffés couleur de chanvre sec. Il hésita sur le seuil et dut couler vers Antoine un regard inquiet ; mais ses yeux étaient frangés de cils incolores si épais qu'on ne distinguait pas le jeu des pupilles.

— « Approche-toi du poêle », dit Jacques, en débarrassant le visiteur de son manteau ruisselant.

Il semblait encore une fois décidé à ne pas présenter son frère. Mais il souriait sans contrainte aucune, et ne paraissait pas autrement contrarié de la présence d'Antoine.

— « Je venais vous dire que Mithoerg est arrivé, et qu'il apporte une lettre », expliqua le nouveau venu. Il parlait d'une voix sifflante, rapide, mais sur un ton bas, presque craintif.

— « Une lettre ? »

— « De Vladimir Kniabrowski ! »

— « De Kniabrowski ? » s'écria Jacques, et ses traits s'éclairèrent. « Assieds-toi, tu as l'air fatigué. Veux-tu de la bière ? Du thé ? »

— « Non, merci, rien. Mithoerg est arrivé cette nuit. Il vient de là-bas… Alors, que vais-je faire, moi ? Que me conseillez-vous ? Faut-il essayer ? »

Jacques réfléchit assez longtemps avant de répondre.

— « Oui. C'est le seul moyen, maintenant, de savoir. »

L'autre s'agita.

— « À la bonne heure ! Je m'en doutais ! Ignace m'avait découragé, et Chenavon aussi. Mais vous, vous ! À la bonne heure ! » Il restait tourné vers Jacques et sa petite figure rayonnait de confiance.

— « Seulement !.. » fit Jacques, avec sévérité, en levant le doigt.

L'albinos balança la tête de haut en bas, en signe d'acquiescement.

— « Par la douceur, par la douceur », prononça-t-il gravement. On devinait une ténacité de fer dans ce corps fragile.

Jacques l'examinait.

— « Tu n'as pas été souffrant, Vanheede ? »

— « Non, non… Un peu fatigué. » Il ajouta, souriant avec rancune : « Je me sens si mal à l'aise, savez-vous, dans leur grande baraque ! »

— « Prezel est encore ici ? »

— « Oui. »

— « Et Quilleuf ? Tu diras de ma part à Quilleuf qu'il parle trop. N'est-ce pas ? Il comprendra. »

— « Oh, Quilleuf, je lui ai dit carrément : “Vous faites comme si vous étiez vous-mêmes des êtres vils !” Il a déchiré le manifeste de Rosengaard, sans le lire ! Tout est corrompu, là-dedans. » Il répéta : « Tout est corrompu », d'une voix sourde et indignée ; mais, en même temps, un sourire d'une angélique indulgence illuminait ses lèvres de petite fille.

Il reprit, sur un ton aigu, sifflant :

— « Saffrio ! Tursey ! Paterson ! Tous ! Et même Suzanne ! Ça sent le corrompu ! »

Jacques secoua la tête :

— « Josepha, peut-être. Mais Suzanne, non. Josepha, vois-tu, c'est une misérable créature. Elle vous brouillera tous. »

Vanheede l'observait silencieusement. Il remuait sur ses petits genoux ses mains de poupée, et l'on apercevait ses poignets, incroyablement frêles et pâles.

— « Je sais bien. Mais quoi ? Peut-on la jeter au ruisseau, maintenant ? Le feriez-vous, dites ? Est-ce une raison ? C'est un être, après tout, et qui n'est pas foncièrement vil, non… Et qui s'est mis sous notre garde en somme. Alors ?… Par la douceur, peut-être, par la douceur… » Il soupira. « Combien en ai-je rencontré, déjà, des créatures comme elle !.. Tout est corrompu. »

Il soupira de nouveau, effleura Antoine de son invisible regard, puis se leva, et, s'approchant de Jacques, il dit, avec une fièvre soudaine :

— « La lettre de Vladimir Kniabrowski, c'est une belle lettre, savez-vous… »

— « Eh bien », questionna Jacques, « qu'est-ce qu'il compte faire, maintenant ? »

— « Il se soigne. Il a retrouvé sa femme, sa mère, les petits. Il se prépare à vivre, encore une fois. »

Vanheede s'était mis à marcher, devant le poêle ; par instants, il serrait nerveusement ses mains l'une contre l'autre. Et, comme à lui-même, il dit, avec une expression recueillie :

— « Un cœur très pur, Kniabrowski. »

— « Très pur », répéta Jacques aussitôt, avec la même intonation.

Il ajouta, après un silence :

— « Quand pense-t-il faire paraître son livre ? »

— « Il ne dit pas. »

— « Ruskinoff prétend que c'est une chose bouleversante, tu sais. »

— « Et comment serait-ce autrement ? Un livre qu'il a entièrement écrit dans la prison ! » Il fit quelques pas. « Je ne vous ai pas apporté sa lettre aujourd'hui : je l'ai prêtée à Olga, pour qu'elle la porte au cercle. Je l'aurai ce soir. » Sans regarder Jacques, avec une légèreté de feu follet, il allait et venait, la tête levée : il avait l'air de sourire aux anges. « Vladimir dit qu'il n'a jamais été si vraiment lui-même que dans cette prison. Seul avec sa solitude. » La voix devenait de plus en plus harmonieuse, mais de plus en plus voilée : « Il dit que sa cellule était jolie et bien claire, tout en haut des bâtiments, et qu'il grimpait sur les planches de la couchette pour atteindre avec son front le bas de la fenêtre grillée. Il dit qu'il restait là des heures, à penser, en regardant les flocons tourbillonner dans le ciel. Il dit qu'il ne pouvait rien voir d'autre, pas un toit, pas une cime d'arbre, rien, jamais rien. Mais, dès le printemps, et tout l'été, à la fin de l'après-midi, pendant une heure, un peu de soleil lui touchait le visage. Il dit qu'il attendait cette heure-là pendant tout le jour. Vous lirez sa lettre. Il dit qu'une fois il a entendu, au loin, pleurer un tout-petit… Une autre fois, il a entendu une détonation… » Vanheede jeta un coup d'œil vers Antoine qui l'écoutait et ne pouvait s'empêcher de le suivre curieusement du regard. « Mais je vous apporterai toute la lettre demain », fit-il, en revenant s'asseoir.

— « Pas demain », dit Jacques. « Je ne serai pas là demain. »

Vanheede ne manifesta aucune surprise. Mais, de nouveau, il tourna la tête vers Antoine, et, après une courte pause, il se remit debout.

— « Excusez-moi. Sans doute je vous ai dérangé. Je voulais tout de suite vous donner des nouvelles de Vladimir. »

Jacques aussi s'était levé.

— « Tu travailles trop, en ce moment, Vanheede ; tu devrais te ménager. »

— « Mais non. »

— « Toujours chez Schomberg & Rieth ? »

— « Toujours. » Il sourit malicieusement : « Je tape à la machine. Je dis : Oui, Monsieur, du matin jusqu'au soir, et je tape. Qu'est-ce que ça peut faire ? Le soir venu, je me retrouve. Alors je suis libre de penser : Non, Monsieur, toute la nuit, et jusqu'au lendemain matin. »

Le petit Vanheede, en ce moment, portait très haut sa petite tête, et son toupet de chanvre ébouriffé lui donnait davantage encore l'air de se redresser. Il fit un mouvement, comme si, cette fois, il s'adressait à Antoine :

— « J'ai crevé de faim pendant dix ans, Messieurs, pour ces idées-là : j'y tiens. »

Puis il revint à Jacques, lui tendit la main, et, brusquement, la voix flûtée se troubla :

— « Vous partez peut-être ?… Tant pis. Ça me faisait du bien de venir, savez-vous ? »

Jacques, ému, ne répondit pas ; mais, d'un geste affectueux, il posa sa main sur le bras de l'albinos. Antoine se souvint de l'homme à la cicatrice. Jacques avait eu, déjà, ce même geste, amical, stimulant, un peu protecteur. Il paraissait vraiment tenir, dans ces étranges groupements, une place à part ; on le consultait, on quêtait son approbation, on craignait son blâme ; manifestement aussi, on venait se réchauffer le cœur près de lui.

« C'est un Thibault !.. » se dit Antoine, satisfait. Mais aussitôt une tristesse l'envahit. « Jacques ne restera pas à Paris », songea-t-il ; « il reviendra vivre en Suisse, ce n'est pas douteux. » Il eut beau se dire : « Nous nous écrirons, je viendrai le voir, ce ne sera plus la même chose que pendant ces trois ans… », il éprouvait une poignante angoisse : « Mais quelle sera son œuvre, quelle sera sa vie, au milieu de ces gens ? Que fera-t-il de sa force ? Est-ce là ce merveilleux avenir que j'ai rêvé pour lui ? »

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