Guy de Maupassant - Une vie

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La veille de son départ, elle entra, par hasard, dans l’écurie. Un grognement la fit tressaillir. C’était Massacre auquel elle n’avait plus songé depuis des mois. Aveugle et paralytique, parvenu à un âge que ces animaux n’atteignent guère, il vivait encore sur un lit de paille, soigné par Lucienne qui ne l’oubliait pas. Elle le prit dans ses bras, l’embrassa, et l’emporta dans la maison. Gros comme une tonne, il se traînait à peine sur ses pattes écartées et raides, et il aboyait à la façon des chiens de bois qu’on donne aux enfants.

Le dernier jour enfin se leva. Jeanne avait couché dans l’ancienne chambre de Julien, la sienne étant démeublée.

Elle sortit de son lit, exténuée et haletante, comme si elle eût fait une grande course. La voiture contenant les malles et le reste du mobilier était déjà chargée dans la cour. Une autre carriole à deux roues était attelée derrière, qui devait emporter la maîtresse et la bonne.

Le père Simon et Ludivine resteraient seuls jusqu’à l’arrivée du nouveau propriétaire; puis ils se retireraient chez des parents, Jeanne leur ayant constitué une petite rente. Ils avaient des économies d’ailleurs. C’étaient maintenant de très vieux serviteurs, inutiles et bavards. Marius, ayant pris femme, avait depuis longtemps quitté la maison.

Vers huit heures, la pluie se mit à tomber, une pluie fine et glacée que chassait une légère brise de mer. Il fallut tendre des couvertures sur la charrette. Les feuilles s’envolaient déjà des arbres.

Sur la table de la cuisine, des tasses de café au lait fumaient. Jeanne s’assit devant la sienne et la but à petites gorgées, puis, se levant:

– Allons! dit-elle.

Elle mit son chapeau, son châle, et, pendant que Rosalie la chaussait de caoutchoucs, elle prononça, la gorge serrée:

– Te rappelles-tu, ma fille, comme il pleuvait quand nous sommes parties de Rouen pour venir ici…

Elle eut une sorte de spasme, porta ses deux mains sur sa poitrine et s’abattit sur le dos, sans connaissance.

Pendant plus d’une heure, elle demeura comme morte; puis elle rouvrit les yeux, et des convulsions la saisirent accompagnées d’un débordement de larmes.

Quand elle se fut un peu calmée, elle se sentit si faible qu’elle ne pouvait plus se lever. Mais Rosalie, qui redoutait d’autres crises si on retardait le départ, alla chercher son fils. Ils la prirent, l’enlevèrent, l’emportèrent, la déposèrent dans la carriole, sur le banc de bois garni de cuir ciré; et la vieille bonne, montée à côté de Jeanne, enveloppa ses jambes, lui couvrit les épaules d’un gros manteau, puis, tenant ouvert un parapluie au-dessus de sa tête, elle s’écria:

– Vite, Denis, allons-nous-en.

Le jeune homme grimpa près de sa mère et, s’asseyant sur une seule cuisse, faute de place, il lança au grand trot son cheval dont l’allure saccadée faisait sauter les deux femmes.

Quand on tourna au coin du village, on aperçut quelqu’un marchant de long en large sur la route, c’était l’abbé Tolbiac qui semblait guetter ce départ.

Il s’arrêta pour laisser passer la voiture. Il tenait d’une main sa soutane relevée par crainte de l’eau du chemin, et ses jambes maigres, vêtues de bas noirs, finissaient en d’énormes souliers fangeux.

Jeanne baissa les yeux pour ne pas rencontrer son regard; et Rosalie, qui n’ignorait rien, devint furieuse. Elle murmurait: «Manant, manant!» puis, saisissant la main de son fils:

– Fiches-y donc un coup de fouet.

Mais le jeune homme, au moment où il passait contre le prêtre, fit tomber brusquement dans l’ornière la roue de sa guimbarde lancée à toute vitesse, et un flot de boue, jaillissant, couvrit l’ecclésiastique des pieds à la tête.

Et Rosalie, radieuse, se retourna pour lui montrer le poing, pendant que le prêtre s’essuyait avec son grand mouchoir.

Ils allaient depuis cinq minutes quand Jeanne soudain s’écria:

– Massacre que nous avons oublié!

Il fallut s’arrêter, et Denis, descendant, courut chercher le chien, tandis que Rosalie tenait les guides.

Le jeune homme enfin reparut portant en ses bras la grosse bête informe et pelée qu’il déposa entre les jupes des deux femmes.

– XIII -

La voiture s’arrêta deux heures plus tard devant une petite maison de briques bâtie au milieu d’un verger planté de poiriers en quenouilles, sur le bord de la grand-route.

Quatre tonnelles en treillage habillées de chèvrefeuilles et de clématites formaient les quatre coins de ce jardin disposé par petits carrés à légumes que séparaient d’étroits chemins bordés d’arbres fruitiers.

Une haie vive très élevée entourait de partout cette propriété, qu’un champ séparait de la ferme voisine. Une forge la précédait de cent pas sur la route. Les autres habitations les plus proches se trouvaient distantes d’un kilomètre.

La vue alentour s’étendait sur la plaine du pays de Caux, toute parsemée de fermes qu’enveloppaient les quatre doubles lignes de grands arbres enfermant la cour à pommiers.

Jeanne, aussitôt arrivée, voulait se reposer, mais Rosalie ne le lui permit pas, craignant qu’elle ne se remît à rêvasser.

Le menuisier de Goderville était là, venu pour l’installation; et on commença tout de suite l’emménagement des meubles apportés déjà, en attendant la dernière voiture.

Ce fut un travail considérable, exigeant de longues réflexions et de grands raisonnements.

Puis la charrette, au bout d’une heure, apparut à la barrière, et il fallut la décharger sous la pluie.

La maison, quand le soir tomba, était dans un complet désordre, pleine d’objets empilés au hasard; et Jeanne, harassée, s’endormit aussitôt qu’elle fut au lit.

Les jours suivants elle n’eut pas le temps de s’attendrir tant elle se trouva accablée de besogne. Elle prit même un certain plaisir à faire jolie sa nouvelle demeure, la pensée que son fils y reviendrait la poursuivant sans cesse. Les tapisseries de son ancienne chambre furent tendues dans la salle à manger, qui servait en même temps de salon; et elle organisa avec un soin particulier une des deux pièces du premier qui prit en sa pensée le nom «d’appartement de Poulet».

Elle se réserva la seconde, Rosalie habitant au-dessus, à côté du grenier.

La petite maison, arrangée avec soin, était gentille, et Jeanne s’y plut dans les premiers temps, bien que quelque chose lui manquât dont elle ne se rendait pas bien compte.

Un matin, le clerc de notaire de Fécamp lui apporta trois mille six cents francs, prix des meubles laissés aux Peuples et estimés par un tapissier. Elle ressentit, en recevant cet argent, un frémissement de plaisir; et, dès que l’homme fut parti, elle s’empressa de mettre son chapeau, voulant gagner Goderville au plus vite pour faire tenir à Paul cette somme inespérée.

Mais, comme elle se hâtait sur la grand-route, elle rencontra Rosalie qui revenait du marché. La bonne eut un soupçon sans deviner tout de suite la vérité, puis, quand elle l’eut découverte, car Jeanne ne lui savait plus rien cacher, elle posa son panier par terre pour se fâcher tout à son aise.

Et elle cria, les poings sur les hanches; puis elle prit sa maîtresse du bras droit, son panier du bras gauche, et, toujours furieuse, elle se remit en marche vers la maison.

Dès qu’elles furent rentrées, la bonne exigea la remise de l’argent. Jeanne le donna en gardant les six cents francs; mais sa ruse fut vite percée par la servante mise en défiance; et elle dut livrer le tout.

Rosalie consentit cependant à ce que ce reliquat fût envoyé au jeune homme.

Il remercia au bout de quelques jours.»Tu m’as rendu un grand service, ma chère maman, car nous étions dans une profonde misère.»

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