Марсель Пруст - Les Plaisirs et les jours

Здесь есть возможность читать онлайн «Марсель Пруст - Les Plaisirs et les jours» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Les Plaisirs et les jours: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les Plaisirs et les jours»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Les Plaisirs et les jours — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les Plaisirs et les jours», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

«Quel est ce joli air de violon que nous avons entendu en entrant? demanda la mère d'Alexis.

— Ah! vous l'avez trouvé joli? dit vivement Baldassare d'un air joyeux. C'est la romance dont je vous avais parlé.»

«Joue-t-il la comédie? se demanda Alexis. Comment le succès de sa musique peut-il encore lui faire plaisir?»

À ce moment, la figure du vicomte prit une expression de douleur profonde; ses joues avaient pâli, il fronça les lèvres et les sourcils, ses yeux s'emplirent de larmes.

«Mon Dieu! s'écria intérieurement Alexis, ce rôle est au-dessus de ses forces. Mon pauvre oncle! Mais aussi pourquoi craint-il tant de nous faire de la peine? Pourquoi prendre à ce point sur lui?»

Mais les douleurs de la paralysie générale qui serraient parfois Baldassare comme dans un corset de fer jusqu'à lui laisser sur le corps des marques de coups, et dont l'acuité venait de contracter malgré lui son visage, s'étaient dissipées.

Il se remit à causer avec bonne humeur, après s'être essuyé les yeux.

«Il me semble que le duc de Parme est moins aimable pour toi depuis quelque temps? demanda maladroitement la mère d'Alexis.

— Le duc de Parme! s'écria Baldassare furieux, le duc de Parme moins aimable! mais à quoi pensez-vous, ma chère? Il m'a encore écrit ce matin pour mettre son château d'Illyrie à ma disposition si l'air des montagnes pouvait me faire du bien.»

Il se leva vivement, mais réveilla en même temps sa douleur atroce, il dut s'arrêter un moment; à peine elle fut calmée, il appela:

«Donnez-moi la lettre qui est près de mon lit.»

Et il lut vivement:

Mon cher Baldassare,

Combien je m'ennuie de ne pas vous voir, etc., etc.

Au fur et à mesure que se développait l'amabilité du prince, la figure de Baldassare s'adoucissait, brillait d'une confiance heureuse. Tout à coup, voulant sans doute dissimuler une joie qu'il ne jugeait pas très élevée, il serra les dents et fit la jolie petite grimace vulgaire qu'Alexis avait crue à jamais bannie de sa face pacifiée par la mort.

En plissant comme autrefois la bouche de Baldassare, cette petite grimace dessilla les yeux d'Alexis qui depuis qu'il était près de son oncle avait cru, avait voulu contempler le visage d'un mourant à jamais détaché des réalités vulgaires et où ne pouvait plus flotter qu'un sourire héroïquement contraint, tristement tendre, céleste et désenchanté. Maintenant il ne douta plus que Jean Galeas, en taquinant son oncle, l'aurait mis, comme auparavant, en colère, que dans la gaieté du malade, dans son désir d'aller au théâtre il n'entrait ni dissimulation ni courage, et qu'arrivé si près de la mort, Baldassare continuait à ne penser qu'à la vie.

En rentrant chez lui, Alexis fut vivement frappé par cette pensée que lui aussi mourrait un jour, et que s'il avait encore devant lui beaucoup plus de temps que son oncle, le vieux jardinier de Baldassare et sa cousine, la duchesse d'Alériouvres, ne lui survivraient certainement pas longtemps. Pourtant, assez riche pour se retirer, Rocco continuait à travailler sans cesse pour gagner plus d'argent encore, et tâchait d'obtenir un prix pour ses roses. La duchesse, malgré ses soixante-dix ans, prenait grand soin de se teindre, et, dans les journaux, payait des articles où l'on célébrait la jeunesse de sa démarche, l'élégance de ses réceptions, les raffinements de sa table et de son esprit.

Ces exemples ne diminuèrent pas l'étonnement où l'attitude de son oncle avait plongé Alexis, mais lui en inspiraient un pareil qui, gagnant de proche en proche, s'étendit comme une stupéfaction immense sur le scandale universel de ces existences dont il n'exceptait pas la sienne propre, marchant à la mort à reculons, en regardant la vie.

Résolu à ne pas imiter une aberration si choquante, il décida, à l'imitation des anciens prophètes dont on lui avait enseigné la gloire, de se retirer dans le désert avec quelques-uns de ses petits amis et en fit part à ses parents.

Heureusement, plus puissante que leurs moqueries, la vie dont il n'avait pas encore épuisé le lait fortifiant et doux tendit son sein pour le dissuader. Et il se remit à y boire avec une avidité joyeuse dont son imagination crédule et riche écoutait naïvement les doléances et réparait magnifiquement les déboires.

II

«La chair est triste, hélas…»

Stéphane Mallarmé

Le lendemain de la visite d'Alexis, le vicomte de Sylvanie était parti pour le château voisin où il devait passer trois ou quatre semaines et où la présence de nombreux invités pouvait distraire la tristesse qui suivait souvent ses crises.

Bientôt tous les plaisirs s'y résumèrent pour lui dans la compagnie d'une jeune femme qui les lui doublait en les partageant. Il crut sentir qu'elle l'aimait, mais garda pourtant quelque réserve avec elle: il la savait absolument pure, attendant impatiemment d'ailleurs l'arrivée de son mari; puis il n'était pas sûr de l'aimer véritablement et sentait vaguement quel péché ce serait de l'entraîner à mal faire. À quel moment leurs rapports avaient-ils été dénaturés, il ne put jamais se le rappeler. Maintenant, comme en vertu d'une entente tacite, et dont il ne pouvait déterminer l'époque, il lui baisait les poignets et lui passait la main autour du cou. Elle paraissait si heureuse qu'un soir il fit plus: il commença par l'embrasser; puis il la caressa longuement et de nouveau l'embrassa sur les yeux, sur la joue, sur la lèvre, dans le cou, aux coins du nez. La bouche de la jeune femme allait en souriant au-devant des caresses, et ses regards brillaient dans leurs profondeurs comme une eau tiède de soleil. Les caresses de Baldassare cependant étaient devenues plus hardies; à un moment il la regarda; il fut frappé de sa pâleur, du désespoir infini qu'exprimaient son front mort, ses yeux navrés et las qui pleuraient, en regards plus tristes que des larmes, comme la torture endurée pendant une mise en croix ou après la perte irréparable d'un être adoré. Il la considéra un instant; et alors dans un effort suprême elle leva vers lui ses yeux suppliants qui demandaient grâce, en même temps que sa bouche avide, d'un mouvement inconscient et convulsif, redemandait des baisers.

Repris tous deux par le plaisir qui flottait autour d'eux dans le parfum de leurs baisers et le souvenir de leurs caresses, ils se jetèrent l'un sur l'autre en fermant désormais les yeux, ces yeux cruels qui leur montraient la détresse de leurs âmes, ils ne voulaient pas la voir et lui surtout fermait les yeux de toutes ses forces comme un bourreau pris de remords et qui sent que son bras tremblerait au moment de frapper sa victime, si au lieu de l'imaginer encore excitante pour sa rage et le forçant à l'assouvir, il pouvait la regarder en face et ressentir un moment sa douleur.

La nuit était venue et elle était encore dans sa chambre, les yeux vagues et sans larmes. Elle partit sans lui dire un mot, en baisant sa main avec une tristesse passionnée.

Lui pourtant ne pouvait dormir et s'il s'assoupissait un moment, frissonnait en sentant levés sur lui les yeux suppliants et désespérés de la douce victime. Tout à coup, il se la représenta telle qu'elle devait être maintenant, ne pouvant dormir non plus et se sentant si seule. Il s'habilla, marcha doucement jusqu'à sa chambre, n'osant pas faire de bruit pour ne pas la réveiller si elle dormait, n'osant pas non plus rentrer dans sa chambre à lui où le ciel et la terre et son âme l'étouffaient de leur poids. Il resta là, au seuil de la chambre de la jeune femme, croyant à tout moment qu'il ne pourrait se contenir un instant de plus et qu'il allait entrer; puis, épouvanté à la pensée de rompre ce doux oubli qu'elle dormait d'une haleine dont il percevait la douceur égale, pour la livrer cruellement au remords et au désespoir, hors des prises de qui elle trouvait un moment le repos, il resta là au seuil, tantôt assis, tantôt à genoux, tantôt couché. Au matin, il rentra dans sa chambre, frileux et calmé, dormit longtemps et se réveilla plein de bien-être.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Les Plaisirs et les jours»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les Plaisirs et les jours» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Les Plaisirs et les jours»

Обсуждение, отзывы о книге «Les Plaisirs et les jours» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x