Марсель Пруст - Les Plaisirs et les jours
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Le monde des théâtres est à peine distinct de ce dernier; on n'y pratique à aucun degré la vie de famille, on y est fantasque et inépuisablement généreux. Les artistes, quoique vaniteux et jaloux, rendent sans cesse service à leurs camarades, applaudissent à leurs succès, adoptent les enfants des actrices poitrinaires ou malheureuses, sont précieux dans le monde, bien que, n'ayant pas reçu d'instruction, ils soient souvent dévots et toujours superstitieux. Ceux des théâtres subventionnés sont à part, entièrement dignes de notre admiration, mériteraient d'être placés à table avant un général ou un prince, ont dans l'âme les sentiments exprimés dans les chefs-d'œuvre qu'ils représentent sur nos grandes scènes. Leur mémoire est prodigieuse et leur tenue parfaite.
Quant aux juifs, Bouvard et Pécuchet, sans les proscrire (car il faut être libéral), avouaient détester se trouver avec eux; ils avaient tous vendu des lorgnettes en Allemagne dans leur jeune âge, gardaient exactement à Paris — et avec une piété à laquelle en gens impartiaux ils rendaient d'ailleurs justice — des pratiques spéciales, un vocabulaire inintelligible, des bouchers de leur race. Tous ont le nez crochu, l'intelligence exceptionnelle, l'âme vile et seulement tournée vers l'intérêt; leurs femmes, au contraire, sont belles, un peu molles, mais capables des plus grands sentiments. Combien de catholiques devraient les imiter! Mais pourquoi leur fortune était-elle toujours incalculable et cachée? D'ailleurs, ils formaient une sorte de vaste société secrète, comme les jésuites et la franc-maçonnerie. Ils avaient, on ne savait où, des trésors inépuisables, au service d'ennemis vagues, dans un but épouvantable et mystérieux.
II
Mélomanie
Déjà dégoûtés de la bicyclette et de la peinture, Bouvard et Pécuchet se mirent sérieusement à la musique. Mais tandis qu'éternellement ami de la tradition et de l'ordre, Pécuchet laissait saluer en lui le dernier partisan des chansons grivoises et du Domino noir, révolutionnaire s'il en fut, Bouvard, faut-il le dire, «se montra résolument wagnérien». Àvrai dire, il ne connaissait pas une partition du «braillard de Berlin» (comme le dénommait cruellement Pécuchet, toujours patriote et mal informé), car on ne peut les entendre en France, où le Conservatoire crève dans la routine, entre Colonne qui bafouille et Lamoureux qui épelle, ni à Munich, où la tradition ne s'est pas conservée, ni à Bayreuth que les snobs ont insupportablement infecté. C'est un non-sens que de les essayer au piano: l'illusion de la scène est nécessaire, ainsi que l'enfouissement de l'orchestre, et, dans la salle, l'obscurité. Pourtant, prêt à foudroyer les visiteurs, le prélude de Parsifal était perpétuellement ouvert sur le pupitre de son piano, entre les photographies du porte-plume de César Franck et du Printemps de Botticelli.
De la partition de la Walkyrie, soigneusement le «Chant du Printemps» avait été arraché. Dans la table des opéras de Wagner, à la première page, Lohengrin, Tannhäuser avaient été biffés, d'un trait indigné, au crayon rouge. Rienzi seul subsistait des premiers opéras. Le renier est devenu banal, l'heure est venue, flairait subtilement Bouvard, d'inaugurer l'opinion contraire. Gounod le faisait rire, et Verdi crier. Moindre assurément qu'Erik Satie, qui peut aller là contre? Beethoven, pourtant, lui semblait considérable à la façon d'un Messie. Bouvard lui-même pouvait, sans s'humilier, saluer en Bach un précurseur. Saint-Saëns manque de fond et Massenet de forme, répétait-il sans cesse à Pécuchet, aux yeux de qui Saint-Saëns, au contraire, n'avait que du fond et Massenet que de la forme.
«C'est pour cela que l'un nous instruit et que l'autre nous charme, mais sans nous élever, insistait Pécuchet.»
Pour Bouvard, tous deux étaient également méprisables. Massenet trouvait quelques idées, mais vulgaires, d'ailleurs les idées ont fait leur temps. Saint-Saëns possédait quelque facture, mais démodée. Peu renseignés sur Gaston Lemaire, mais jouant du contraste à leurs heures, ils opposaient éloquemment Chausson et Chaminade. Pécuchet, d'ailleurs, et malgré les répugnances de son esthétique, Bouvard lui-même, car tout Français est chevaleresque et fait passer les femmes avant tout, cédaient galamment à cette dernière la première place parmi les compositeurs du jour.
C'était en Bouvard le démocrate encore plus que le musicien qui proscrivait la musique de Charles Levadé; n'est-ce pas s'opposer au progrès que s'attarder encore aux vers de Mme de Girardin dans le siècle de la vapeur, du suffrage universel et de la bicyclette? D'ailleurs, tenant pour la théorie de l'art pour l'art, pour le jeu sans nuances et le chant sans inflexions, Bouvard déclarait ne pouvoir l'entendre chanter. Il lui trouvait le type mousquetaire, les façons goguenardes, les faciles élégances d'un sentimentalisme suranné.
Mais l'objet de leurs plus vifs débats était Reynaldo Hahn. Tandis que son intimité avec Massenet, lui attirant sans cesse les cruels sarcasmes de Bouvard, le désignait impitoyablement comme victime aux prédilections passionnées de Pécuchet, il avait le don d'exaspérer ce dernier par son admiration pour Verlaine, partagée d'ailleurs par Bouvard. «Travaillez sur Jacques Normand, Sully Prudhomme, le vicomte de Borrelli. Dieu merci, dans le pays des trouvères, les poètes ne manquent pas», ajoutait-il patriotiquement. Et, partagé entre les sonorités tudesques du nom de Hahn et la désinence méridionale de son prénom Reynaldo, préférant l'exécuter en haine de Wagner plutôt que l'absoudre en faveur de Verdi, il concluait rigoureusement en se tournant vers Bouvard:
«Malgré l'effort de tous vos beaux messieurs, notre beau pays de France est un pays de clarté, et la musique française sera claire ou ne sera pas, énonçait-il en frappant sur la table pour plus de force.
«Foin de vos excentricités d'au-delà de la Manche et de vos brouillards d'outre-Rhin, né regardez donc pas toujours de l'autre côté des Vosges! — ajoutait-il en regardant Bouvard avec une fixité sévère et pleine de sous-entendus, — excepté pour la défense de la patrie. Que la Walkyrie puisse plaire même en Allemagne, j'en doute… Mais, pour des oreilles françaises, elle sera toujours le plus infernal des supplices — et le plus cacophonique! ajoutez le plus humiliant pour notre fierté nationale. D'ailleurs cet opéra n'unit-il pas à ce que la dissonance a de plus atroce ce que l'inceste a de plus révoltant! Votre musique, monsieur, est pleine de monstres, et on ne sait plus qu'inventer! Dans la nature même, — mère pourtant de la simplicité, - l'horrible seul vous plaît. M. Delafosse n'écrit-il pas des mélodies sur les chauves-souris, où l'extravagance du compositeur compromettra la vieille réputation du pianiste? que ne choisissait-il quelque gentil oiseau? Des mélodies sur les moineaux seraient au moins bien parisiennes; l'hirondelle a de la légèreté et de la grâce, et l'alouette est si éminemment française que César, dit-on, en faisait piquer de toutes rôties sur le casque de ses soldats. Mais des chauves-souris!!! Le Français, toujours altéré de franchise et de clarté, toujours exécrera ce ténébreux animal. Dans les vers de M. de Montesquiou, passe encore, fantaisie de grand seigneur blasé, qu'à la rigueur on peut lui permettre, mais en musique! à quand le Requiem des kangourous?… — Cette bonne plaisanterie déridait Bouvard. - Avouez que je vous ai fait rire, disait Pécuchet (sans fatuité répréhensible, car la conscience de leur mérite est tolérable chez les gens d'esprit), topons-là, vous êtes désarmé!»
Mélancolique villégiature de Mme de Breyves
«Ariane, ma sœur, de quelle amour blessée
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