Guy de Maupassant - Une vie (1883)

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Une vie (1883): краткое содержание, описание и аннотация

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Une vie ou L'Humble Vérité est le premier roman de Guy de Maupassant, paru d'abord en feuilleton en 1883 dans le Gil Blas, puis en livre, la même année, sous le titre L'Humble Vérité. Il décrit la vie « d'une femme depuis l'heure où s'éveille son cœur jusqu'à sa mort ».

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Elle reprit enfin d’une voix changée, mouillée, d’une voix de femme qui pleure :

« Quand nous sommes revenus de… là-bas… du voyage… quand est-ce qu’il a recommencé ? »

La petite bonne, tout à fait écroulée par terre, balbutia : « Le… le premier soir, il est v’nu. »

Chaque parole tordait le cœur de Jeanne. Ainsi, le premier soir, le soir du retour aux Peuples, il l’avait quittée pour cette fille. Voilà pourquoi il la laissait dormir seule !

Elle en savait assez, maintenant, elle ne voulait plus rien apprendre ; elle cria : « Va-t’en, va-t’en ! » Et comme Rosalie ne bougeait point, anéantie, Jeanne appela son père : « Emmène-la, emporte-la. » Mais le curé, qui n’avait encore rien dit, jugea le moment venu de placer un petit sermon.

« C’est très mal, ce que tu as fait là, ma fille, très mal ; et le bon Dieu ne te pardonnera pas de sitôt. Pense à l’enfer qui t’attend si tu ne gardes pas désormais une bonne conduite. Maintenant que tu as un enfant, il faut que tu te ranges. Mme la baronne fera sans doute quelque chose pour toi, et nous te trouverons un mari… »

Il aurait longtemps parlé, mais le baron, ayant de nouveau saisi Rosalie par les épaules, la souleva, la traîna jusqu’à la porte, et la jeta, comme un paquet, dans le couloir.

Dès qu’il fut revenu, plus pâle que sa fille, le curé reprit la parole : « Que voulez-vous ? Elles sont toutes comme ça dans le pays. C’est une désolation, mais on n’y peut rien, et il faut bien un peu d’indulgence pour les faiblesses de la nature. Elles ne se marient jamais sans être enceintes, jamais, Madame. » Et il ajouta souriant : « On dirait une coutume locale. » Puis, d’un ton indigné : « Jusqu’aux enfants qui s’en mêlent ! N’ai-je pas trouvé l’an dernier, dans le cimetière, deux petits du catéchisme, le garçon et la fille ! J’ai prévenu les parents ! Savez-vous ce qu’ils m’ont répondu ? « Qu’voulez-vous, Monsieur l’curé, c’est pas nous qui leur avons appris ces saletés-là, j’y pouvons rien. »

« Voilà, Monsieur, votre bonne a fait comme les autres. »

Mais le baron, qui tremblait d’énervement, l’interrompit : « Elle ? Que m’importe ! Mais c’est Julien qui m’indigne. C’est infâme ce qu’il a fait là, et je vais emmener ma fille. »

Et il marchait, s’animant toujours, exaspéré : « C’est infâme d’avoir ainsi trahi ma fille, infâme ! C’est un gueux, cet homme, une canaille, un misérable ; et je le lui dirai, je le souffletterai, je le tuerai sous ma canne ! »

Mais le prêtre, qui absorbait lentement une prise de tabac à côté de la baronne en larmes, et qui cherchait à accomplir son ministère d’apaisement, reprit : « Voyons, Monsieur le baron, entre nous, il a fait comme tout le monde. En connaissez-vous beaucoup, des maris qui soient fidèles ? » Et il ajouta avec une bonhomie malicieuse : « Tenez, je parie que vous-même, vous avez fait vos farces. Voyons, la main sur la conscience, est-ce vrai ? » Le baron s’était arrêté, saisi, en face du prêtre qui continua : « Eh ! Oui, vous avez fait comme les autres. Qui sait même si vous n’avez jamais tâté d’une petite bobonne comme celle-là. Je vous dis que tout le monde en fait autant. Votre femme n’en a pas été moins heureuse ni moins aimée, n’est-ce pas ? »

Le baron ne remuait plus, bouleversé.

C’était vrai, parbleu, qu’il en avait fait autant, et souvent encore, toutes les fois qu’il avait pu ; et il n’avait pas respecté non plus le toit conjugal ; et, quand elles étaient jolies, il n’avait jamais hésité devant les servantes de sa femme ! Était-il pour cela un misérable ? Pourquoi jugeait-il si sévèrement la conduite de Julien alors qu’il n’avait jamais même songé que la sienne pût être coupable ?

Et la baronne, tout essoufflée encore de sanglots, eut sur les lèvres une ombre de sourire au souvenir des fredaines de son mari, car elle était de cette race sentimentale, vite attendrie, et bienveillante, pour qui les aventures d’amour font partie de l’existence.

Jeanne, affaissée, les yeux ouverts devant elle, allongée sur le dos et les bras inertes, songeait douloureusement. Une parole de Rosalie lui était revenue qui lui blessait l’âme, et pénétrait comme une vrille en son cœur : « Moi, j’ai rien dit parce que je le trouvais gentil. »

Elle aussi l’avait trouvé gentil ; et c’est uniquement pour cela qu’elle s’était donnée, liée pour la vie, qu’elle avait renoncé à toute autre espérance, à tous les projets entrevus, à tout l’inconnu de demain. Elle était tombée dans ce mariage, dans ce trou sans bords pour remonter dans cette misère, dans cette tristesse, dans ce désespoir, parce que, comme Rosalie, elle l’avait trouvé gentil !

La porte s’ouvrit d’une poussée furieuse. Julien parut, l’air féroce. Il avait aperçu, dans l’escalier, Rosalie gémissant et il venait savoir, comprenant qu’on tramait quelque chose, que la bonne avait parlé sans doute. La vue du prêtre le cloua sur place.

Il demanda d’une voix tremblante, mais calme : « Quoi ? Qu’y a-t-il ? » Le baron, si violent tout à l’heure, n’osait rien dire, craignant l’argument du curé et son propre exemple invoqué par son gendre. Petite mère larmoyait plus fort ; mais Jeanne s’était soulevée sur ses mains, et elle regardait, haletante, celui qui la faisait si cruellement souffrir. Elle balbutia : « Il y a que nous n’ignorons plus rien, que nous savons toutes vos infamies depuis… depuis le jour où vous êtes entré dans cette maison… il y a que l’enfant de cette bonne est à vous comme… comme… le mien… ils seront frères… » Et, une surabondance de douleur lui étant venue à cette pensée, elle s’affaissa dans ses draps et pleura frénétiquement.

Il restait béant, ne sachant que dire ni que faire. Le curé intervint encore.

« Voyons, voyons, ne nous chagrinons pas tant que ça, ma jeune dame, soyez raisonnable. »

Il se leva, s’approcha du lit et posa sa main tiède sur le front de cette désespérée. Ce simple contact l’amollit étrangement ; elle se sentit aussitôt alanguie, comme si cette forte main de rustre, habituée aux gestes qui absolvent, aux caresses réconfortantes, lui eût apporté dans son toucher un apaisement mystérieux.

Le bonhomme, demeuré debout, reprit : « Madame, il faut toujours pardonner. Voilà un grand malheur qui vous arrive ; mais Dieu, dans sa miséricorde, l’a compensé par un grand bonheur, puisque vous allez être mère. Cet enfant sera votre consolation. C’est en son nom que je vous implore, que je vous adjure de pardonner l’erreur de M. Julien. Ce sera un lien nouveau entre vous, un gage de sa fidélité future. Pouvez-vous rester séparée de cœur de celui dont vous portez l’œuvre dans votre flanc ? »

Elle ne répondait point, broyée, endolorie, épuisée maintenant, sans force même pour la colère et la rancune. Ses nerfs lui semblaient lâchés, coupés doucement, elle ne vivait plus qu’à peine.

La baronne, pour qui tout ressentiment semblait impossible, et dont l’âme était incapable d’un effort prolongé, murmura : « Voyons, Jeanne. »

Alors le prêtre prit la main du jeune homme et, l’attirant près du lit, la posa dans la main de sa femme. Il appliqua dessus une petite tape comme pour les unir d’une façon définitive ; et, quittant son ton prêcheur et professionnel, il dit, d’un air content : « Allons, c’est fait : croyez-moi, ça vaut mieux. »

Puis, les deux mains, rapprochées un moment, se séparèrent aussitôt. Julien, n’osant embrasser Jeanne, baisa sa belle-mère au front, pivota sur ses talons, prit le bras du baron qui se laissa faire, heureux au fond que la chose se fût arrangée ainsi ; et ils sortirent ensemble pour fumer un cigare.

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