Guy de Maupassant - Notre cœur (1890)
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Il s’aperçut alors clairement qu’il l’aimait déjà avec ses sens autant qu’avec son âme, plus peut-être. La déception de ses caresses inutiles l’agitait d’une frénétique envie de courir derrière elle, de la ramener, de la reprendre. Mais pourquoi ? À quoi bon ? Puisque le souci de cette mobile pensée était ailleurs ce jour-là ? Il devrait donc attendre les jours et les heures où viendrait à cette fuyante maîtresse, ainsi que ses autres caprices, le caprice d’être amoureuse.
Il rentra chez lui lentement, très las, à pas pesants, les yeux sur le trottoir, fatigué de vivre. Et il songea qu’ils n’avaient pris aucun rendez-vous prochain, ni chez elle, ni ailleurs.
V
Jusqu’au commencement de l’hiver elle fut à peu près fidèle aux rendez-vous. Fidèle, non pas exacte.
Pendant les trois premiers mois, elle y vint avec des retards variant entre trois quarts d’heure et deux heures. Comme les averses d’automne forçait Mariolle à attendre sous un parapluie, derrière la porte du jardin, les pieds dans la boue, en grelottant, il fit édifier une sorte de petit kiosque de bois, de vestibule couvert et fermé, derrière cette porte, afin de ne point s’enrhumer à chacune de leurs rencontres. Les arbres ne portaient plus de verdure. À la place des roses et de toutes les autres plantes, s’étalaient, maintenant, de hautes et larges plates-bandes de chrysanthèmes blancs, roses, violets, pourpres, jaunes, qui répandaient dans l’air humide, chargé de l’odeur mélancolique de la pluie sur les feuilles mortes, leur senteur un peu âcre et balsamique, un peu triste aussi, de grandes fleurs nobles d’arrière-saison. Devant la porte du petit logis, les espèces rares, aux nuances combinées, hypertrophiées par l’Art, formaient une grande croix de Malte aux tons délicats et changeants, invention du jardinier, et Mariolle ne pouvait plus passer devant cette plate-bande, où s’épanouissaient de nouvelles et surprenantes variétés, sans avoir le cœur étreint par la pensée que cette croix fleurie semblait indiquer une tombe.
Il les connaissait à présent les longs séjours dans le petit kiosque, derrière la porte. La pluie tombait sur le chaume dont il l’avait fait couvrir, puis s’égouttait le long de la cloison de planches ; et, à chaque station dans cette chapelle de l’Attente, il refaisait les mêmes réflexions, recommençait les mêmes raisonnements, repassait par les mêmes espérances, les mêmes inquiétudes et les mêmes découragements.
C’était pour lui une lutte imprévue, incessante, une lutte morale, acharnée, épuisante, avec une chose insaisissable, avec une chose qui peut-être n’existait pas : la tendresse de cœur de cette femme. Comme ils étaient bizarres, leurs rendez-vous !
Tantôt elle arrivait rieuse, animée d’envie de causer, et s’asseyait sans ôter son chapeau, sans ôter ses gants, sans lever son voile, sans même l’embrasser. Elle n’y pensait pas souvent, ces jours-là, à l’embrasser. Elle avait en tête un tas de préoccupations captivantes, plus captivantes que le désir de tendre ses lèvres au baiser d’un amoureux que rongeait une ardeur désespérée. Il s’asseyait à côté d’elle, le cœur et la bouche pleins de paroles brûlantes qui ne sortaient point ; il l’écoutait, il répondait, et, tout en paraissant s’intéresser beaucoup à ce qu’elle lui racontait, il essayait parfois de lui prendre une main, qu’elle abandonnait sans y songer, amicale et le sang calme.
Tantôt elle paraissait plus tendre, plus à lui ; mais lui, qui la regardait avec des yeux inquiets, avec des yeux perspicaces, avec des yeux d’amant impuissant à la conquérir tout entière, comprenait, devinait que cette affectuosité relative tenait à ce que sa pensée n’avait été agitée et détournée par personne et par rien, ces jours-là.
Ses constants retards d’ailleurs prouvaient à Mariolle combien peu d’empressement la poussait à ces rencontres. On se hâte vers ce qu’on aime, vers ce qui plaît, vers ce qui attire ; mais on arrive toujours trop tôt à ce qui ne séduit guère, et tout sert de prétexte alors pour ralentir et interrompre la marche, retarder l’heure vaguement pénible. Une singulière comparaison avec lui-même lui revenait sans cesse. Pendant l’été, le désir de l’eau froide lui faisait accélérer sa toilette quotidienne et sa sortie matinale vers la douche, tandis que, pendant les grandes gelées, il trouvait tant de petites choses à faire chez lui avant de partir, qu’il arrivait toujours à l’établissement une heure plus tard que d’habitude. Les rendez-vous d’Auteuil ressemblaient pour elle à des douches d’hiver.
Depuis quelque temps d’ailleurs elle espaçait souvent ces rendez-vous, les remettait au lendemain, envoyait des dépêches de la dernière heure, semblait à la recherche de prétextes d’impossibilité, qu’elle découvrait toujours acceptables, mais qui le jetaient en des agitations morales et dans un énervement physique intolérables.
Si elle avait laissé apparaître quelque refroidissement, quelque ennui de cette passion qu’elle voyait, qu’elle sentait toujours s’accroître, il se serait peut-être irrité, puis froissé, puis découragé, puis apaisé. Mais elle se montrait au contraire plus attachée à lui que jamais, plus flattée de son amour, plus désireuse de le conserver, sans y répondre autrement que par des préférences amicales qui commençaient à rendre jaloux tous ses autres admirateurs.
Chez elle, elle ne le voyait jamais assez, et le même télégramme qui annonçait à André un empêchement pour Auteuil le priait toujours avec instance de venir dîner ou passer une heure dans la soirée. Il avait pris d’abord ces invitations-là pour des dédommagements, puis il avait dû comprendre qu’elle aimait beaucoup le voir, plus que tous les autres, qu’elle avait vraiment besoin de lui, de sa parole adoratrice, de son regard amoureux, de son affection enveloppante et proche, de la caresse discrète de sa présence. Elle en avait besoin, comme une idole, pour devenir vrai dieu, a besoin de prière et de foi. Dans la chapelle vide, elle n’est qu’un bois sculpté. Mais si seulement un croyant entre dans le sanctuaire, adore, implore, prosterné, et gémit de ferveur, ivre de sa religion, elle devient l’égale de Brahma, d’Allah ou de Jésus, car tout être aimé est une espèce de dieu.
Plus qu’aucune Mme de Burne se sentait née pour le rôle de fétiche, pour cette mission donnée aux femmes par la nature d’être adorées et poursuivies, de triompher des hommes par la beauté, la grâce, le charme et la coquetterie.
Elle était bien cette sorte de déesse humaine, délicate, dédaigneuse, exigeante et hautaine, que le culte amoureux des mâles enorgueillit et divinise comme un encens.
Cependant son affection pour Mariolle et sa vive prédilection, elle les lui témoignait presque ouvertement, sans souci du qu’en-dira-t-on, et peut-être avec le secret désir d’exaspérer et d’enflammer les autres. On ne pouvait plus guère venir chez elle sans l’y trouver, installé presque toujours dans un grand fauteuil que Lamarthe appelait « la stalle du desservant » ; et elle ressentait un sincère plaisir à demeurer seule avec lui pendant des soirées entières, causant et l’écoutant parler.
Elle prenait goût à cette vie intime qu’il lui révélait, à ce contact incessant avec un esprit agréable, éclairé, instruit, et qui lui appartenait, dont elle était aussi bien la maîtresse que des petits bibelots qui traînaient sur sa table. Elle lui abandonnait également peu à peu beaucoup d’elle-même, de sa pensée, de sa secrète personne, en ces confidences affectueuses qui sont aussi douces à faire qu’à recevoir. Elle se sentait avec lui plus libre, plus sincère, plus découverte, plus familière qu’avec les autres, et l’en aimait davantage. Elle éprouvait aussi cette impression chère aux femmes de donner vraiment quelque chose, de confier à quelqu’un tout le disponible d’elle, ce qu’elle n’avait jamais fait.
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