Guy de Maupassant - Contes divers (1881)
Здесь есть возможность читать онлайн «Guy de Maupassant - Contes divers (1881)» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Contes divers (1881)
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:3 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 60
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Contes divers (1881): краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Contes divers (1881)»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Contes divers (1881) — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Contes divers (1881)», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Le lendemain, pour me retenir, on avait organisé une partie de chasse, et une autre le jour suivant. Je courus les ravins avec les souples montagnards qui me racontaient sans cesse des aventures de bandits, de gendarmes égorgés, d’interminables vendettas durant jusqu’à l’extermination d’une race. Et souvent ils ajoutaient, comme mon hôte : « C’est le pays qui veut ça. »
Je restai là quatre jours, et la jeune Corse, un peu trop petite sans doute, mais charmante, mi-paysanne et moitié dame, me traita comme un frère, comme un intime et vieil ami.
Au moment de la quitter, je l’attirai dans ma chambre, et tout en établissant minutieusement que je ne voulais point lui faire de cadeau, j’insistai, me fâchant même, pour lui envoyer de Paris, dès mon retour, un souvenir de mon passage.
Elle résista longtemps, ne voulant point accepter. Enfin, elle consentit. » Eh bien, dit-elle, envoyez-moi un petit revolver, un tout petit. » J’ouvris de grands yeux. Elle ajouta plus bas, confidentiellement, comme on confie un doux et intime secret : « C’est pour tuer mon beau-frère. » Cette fois, je fus effaré. Alors elle déroula vivement les bandes qui enveloppaient le bras dont elle ne se servait point, et me montrant la chair ronde et blanche traversée de part en part d’un coup de stylet presque cicatrisé : « Si je n’avais pas été aussi forte que lui, dit-elle, il m’aurait tuée. Mon mari n’est pas jaloux, lui, il me connaît, et puis il est malade, vous savez, et ça lui calme le sang. D’ailleurs, je suis une honnête femme, moi, Monsieur, mais mon beau-frère croit tout ce qu’on lui dit. Il est jaloux pour mon mari et il recommencera certainement. Alors, si j’avais un petit revolver, je serais sûre de le tuer. »
Je lui promis d’envoyer l’arme, et j’ai tenu ma promesse. J’ai fait graver sur la crosse : « Pour votre vengeance. »
1er décembre 1881
Épaves
J’aime la mer en décembre, quand les étrangers sont partis ; mais je l’aime sobrement, bien entendu. Je viens de demeurer trois jours dans ce qu’on appelle une station d’été.
Le village, si plein de Parisiennes naguère, si bruyant et si gai, n’a plus que ses pêcheurs qui passent par groupes, marchant lourdement avec leurs grandes bottes marines, le cou enveloppe de laine, portant d’une main un litre d’eau-de-vie et, de l’autre, la lanterne du bateau. Les nuages viennent du Nord et courent affolés dans un ciel sombre ; le vent souffle. Les vastes filets bruns sont étendus sur le sable, couvert de débris rejetés par la vague. Et la plage semble lamentable, car les fines bottines des femmes n’y laissent plus les trous profonds de leurs hauts talons. La mer, grise et froide, avec sa frange d’écume, monte et descend sur cette grève déserte, illimitée et sinistre.
Quand le soir vient, tous les pêcheurs arrivent à la même heure. Longtemps ils tournent autour des grosses barques échouées, pareilles à de lourds poissons morts ; ils mettent dedans leurs filets, un pain, un pot de beurre, un verre, puis ils poussent vers l’eau la masse redressée qui bientôt se balance, ouvre ses ailes brunes et disparaît dans la nuit, avec un petit feu au bout du mât. Des groupes de femmes, restées jusqu’au départ du dernier pêcheur, rentrent dans le village assoupi, et leurs voix troublent le lourd silence des rues mornes.
Et j’allais rentrer aussi quand j’aperçus un homme ; il était seul, enveloppé d’un manteau sombre ; il marchait vite et parcourait de l’œil la vaste solitude de la grève, fouillant l’horizon du regard, cherchant un autre être.
Il me vit, s’approcha, me salua ; et je le reconnus avec épouvante. Il allait me parler sans doute, quand d’autres humains apparurent. Ils venaient en tas pour avoir moins froid. Le père, la mère, trois filles, le tout roulé dans des pardessus, des imperméables antiques, des châles ne laissant passer que le nez et les yeux. Le père était embobiné dans une couverture de voyage qui lui montait jusque sur la tête.
Alors le promeneur solitaire se précipita vers eux ; de fortes poignées de main furent échangées, et on se mit à marcher de long en large sur la terrasse du Casino, fermé maintenant.
Quels sont ces gens restés ainsi quand tout le monde est parti ?
Ce sont les épaves de l’été. Chaque plage a les siennes.
Le premier est un grand homme. Entendons-nous : un grand homme de bains de mer. La race en est nombreuse.
Quel est celui de nous qui, arrivant en plein été dans ce qu’on appelle une station de bains, n’a pas rencontré un ami quelconque ou une simple connaissance venue déjà depuis quelque temps, possédant tous les visages, tous les noms, toutes les histoires, tous les cancans.
On fait ensemble un tour de plage. Soudain on rencontre un monsieur sur le passage duquel les autres baigneurs se retournent pour le contempler de dos. Il a l’air très important ; ses cheveux longs, coiffés artistement d’un béret de matelot, encrassent un peu le col de sa vareuse ; il se dandine en marchant vite, les yeux vagues, comme s’il se livrait à un travail mental important, et on dirait qu’il se sent chez lui, qu’il se sait sympathique. Il pose, enfin.
Votre compagnon vous serre le bras :
« C’est Rivoil. »
Vous demandez naïvement :
« Qui ça, Rivoil ? »
Brusquement votre ami s’arrête et, vous fixant dans les yeux, indigne :
« Ah ! Ça, mon cher, d’où sortez-vous ? Vous ne connaissez pas Rivoil, le violoniste ! Ça, c’est fort par exemple ! Mais c’est un artiste de premier ordre, un maître, il n’est pas permis de l’ignorer. »
On se tait, légèrement humilié.
Cinq minutes après, c’est un petit être laid comme un singe, obèse, sale, avec des lunettes et un air stupide ; celui-là c’est Prosper Glosse, le philosophe que l’Europe entière connaît. Bavarois ou Suisse allemand naturalise, son origine lui permet de parler un français de maquignon, équivalent à celui dont il s’est servi pour écrire un volume d’inconcevables niaiseries sous le titre de Mélanges. Vous faites semblant de n’ignorer rien de la vie de ce magot dont jamais vous n’avez entendu le nom.
Vous rencontrez encore deux peintres ; un homme de lettres, rédacteur d’un journal ignoré ; plus un chef de bureau dont on dit : « C’est M. Boutin, directeur au ministère des Travaux publics. Il a un des services les plus importants de l’administration ; il est chargé des serrures. On n’achète pas une serrure pour les bâtiments de l’État sans que l’affaire lui passe par les mains. »
Voilà les grands hommes ; et leur renommée est due seulement à la régularité de leurs retours. Depuis douze ans ils apparaissent régulièrement à la même date ; et, comme tous les ans quelques baigneurs de l’année précédente reviennent, on se lègue d’été en été ces réputations locales qui, par l’effet du temps, sont devenues de véritables célébrités, écrasant, sur la plage qu’ils ont choisie, toutes les réputations de passage.
Une seule espèce d’hommes les fait trembler : les académiciens ; et plus l’immortel est inconnu, plus son arrivée est redoutable. Il éclate dans la ville d’eaux comme un obus.
On est toujours préparé à la venue d’un homme célèbre. Mais l’annonce d’un académicien que tout le monde ignore produit l’effet subit d’une découverte archéologique surprenante. On se demande : « Qu’a-t-il fait ? Qu’est-il ? » Tous en parlent comme d’un rébus à deviner, et l’intérêt qu’il excite s’accroît de son obscurité.
Celui-là c’est l’ennemi ! Et la lutte s’engage immédiatement entre le grand homme officiel et le grand homme du pays.
Quand les baigneurs sont partis, le grand homme reste ; il reste tant qu’une famille, une seule, sera là. Il est encore grand homme quelques jours pour cette famille. Ça lui suffit.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Contes divers (1881)»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Contes divers (1881)» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Contes divers (1881)» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.