Guy de Maupassant - Clair de lune (1883)

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Clair de lune (1883): краткое содержание, описание и аннотация

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Clair de lune est un recueil de nouvelles de Guy de Maupassant, publié en 1883 aux éditions Monnier, puis dans une édition augmentée en 1888 chez Paul Ollendorff.
La plupart des contes ont fait l'objet d'une publication antérieure dans des journaux comme Le Gaulois ou Gil Blas, parfois sous le pseudonyme de Maufrigneuse.

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Et les deux hommes se regardèrent dans les yeux, l’employé éperdu de surprise, l’orfèvre flairant un voleur.

Celui-ci reprit :

— Voulez-vous me laisser cet objet pendant vingt-quatre heures seulement, je vais vous en donner un reçu ?

M. Lantin balbutia :

— Mais oui, certainement. Et il sortit en pliant le papier qu’il mit dans sa poche.

Puis il traversa la rue, la remonta, s’aperçut qu’il se trompait de route, redescendit aux Tuileries, passa la Seine, reconnut encore son erreur, revint aux Champs-Élysées sans une idée nette dans la tête. Il s’efforçait de raisonner, de comprendre. Sa femme n’avait pu acheter un objet d’une pareille valeur. – Non, certes. – Mais alors, c’était un cadeau ! Un cadeau ! Un cadeau de qui ? Pourquoi ?

Il s’était arrêté et il demeurait debout au milieu de l’avenue. Le doute horrible l’effleura. – Elle ? – Mais alors tous les autres bijoux étaient aussi des cadeaux ! Il lui sembla que la terre remuait ; qu’un arbre, devant lui, s’abattait ; il étendit les bras et s’écroula, privé de sentiment.

Il reprit connaissance dans la boutique d’un pharmacien où les passants l’avaient porté. Il se fit reconduire chez lui, et s’enferma.

Jusqu’à la nuit il pleura éperdument, mordant un mouchoir pour ne pas crier. Puis il se mit au lit accablé de fatigue et de chagrin, et il dormit d’un pesant sommeil.

Un rayon de soleil le réveilla, et il se leva lentement pour aller à son ministère. C’était dur de travailler après de pareilles secousses. Il réfléchit alors qu’il pouvait s’excuser auprès de son chef ; et il lui écrivit. Puis il songea qu’il fallait retourner chez le bijoutier ; et une honte l’empourpra. Il demeura longtemps à réfléchir. Il ne pouvait pourtant pas laisser le collier chez cet homme ; il s’habilla et sortit.

Il faisait beau, le ciel bleu s’étendait sur la ville qui semblait sourire. Des flâneurs allaient devant eux, les mains dans leurs poches.

Lantin se dit, en les regardant passer : « Comme on est heureux quand on a de la fortune ! Avec de l’argent on peut secouer jusqu’aux chagrins, on va où l’on veut, on voyage, on se distrait ! Oh ! Si j’étais riche ! »

Il s’aperçut qu’il avait faim, n’ayant pas mangé depuis l’avant-veille. Mais sa poche était vide, et il se ressouvint du collier. Dix-huit mille francs ! Dix-huit mille francs ! C’était une somme, cela !

Il gagna la rue de la Paix et commença à se promener de long en large sur le trottoir, en face de la boutique. Dix-huit mille francs ! Vingt fois il faillit entrer ; mais la honte l’arrêtait toujours.

Il avait faim pourtant, grand’faim, et pas un sou. Il se décida brusquement, traversa la rue en courant pour ne pas se laisser le temps de réfléchir, et il se précipita chez l’orfèvre.

Dès qu’il l’aperçut, le marchand s’empressa, offrit un siège avec une politesse souriante. Les commis eux-mêmes arrivèrent, qui regardaient de côté Lantin, avec des gaietés dans les yeux et sur les lèvres.

Le bijoutier déclara :

— Je me suis renseigné, Monsieur, et si vous êtes toujours dans les mêmes dispositions, je suis prêt à vous payer la somme que je vous ai proposée.

L’employé balbutia :

— Mais certainement.

L’orfèvre tira d’un tiroir dix-huit grands billets, les compta, les tendit à Lantin, qui signa un petit reçu et mit d’une main frémissante l’argent dans sa poche.

Puis, comme il allait sortir, il se tourna vers le marchand qui souriait toujours, et, baissant les yeux :

— J’ai… j’ai d’autres bijoux… qui me viennent…de la même succession. Vous conviendrait-il de me les acheter aussi ?

Le marchand s’inclina :

— Mais certainement, Monsieur. Un des commis sortit pour rire à son aise ; un autre se mouchait avec force.

Lantin impassible, rouge et grave, annonça :

— Je vais vous les apporter.

Et il prit un fiacre pour aller chercher les joyaux.

Quand il revint chez le marchand, une heure plus tard, il n’avait pas encore déjeuné. Ils se mirent à examiner les objets pièce à pièce, évaluant chacun. Presque tous venaient de la maison.

Lantin, maintenant, discutait les estimations, se fâchait, exigeait qu’on lui montrât les livres de vente, et parlait de plus en plus haut à mesure que s’élevait la somme.

Les gros brillants d’oreilles valent vingt mille francs, les bracelets trente-cinq mille, les broches, bagues et médaillons seize mille, une parure d’émeraudes et de saphirs quatorze mille ; un solitaire suspendu à une chaîne d’or formant collier quarante mille ; le tout atteignant le chiffre de cent quatre-vingt-seize mille francs.

Le marchand déclara avec une bonhomie railleuse :

— Cela vient d’une personne qui mettait toutes ses économies en bijoux.

Lantin prononça gravement :

— C’est une manière comme une autre de placer son argent. Et il s’en alla après avoir décidé avec l’acquéreur qu’une contre-expertise aurait lieu le lendemain.

Quand il se trouva dans la rue, il regarda la colonne Vendôme avec l’envie d’y grimper, comme si c’eût été un mât de cocagne. Il se sentait léger à jouer à saute-mouton par-dessus la statue de l’Empereur perché là-haut dans le ciel.

Il alla déjeuner chez Voisin et but du vin à vingt francs la bouteille.

Puis il prit un fiacre et fit un tour au Bois. Il regardait les équipages avec un certain mépris, oppressé du désir de crier aux passants : « Je suis riche aussi, moi. J’ai deux cent mille francs ! »

Le souvenir de son ministère lui revint. Il s’y fit conduire, entra délibérément chez son chef et annonça :

— Je viens, Monsieur, vous donner ma démission. J’ai fait un héritage de trois cent mille francs.

Il alla serrer la main de ses anciens collègues et leur confia ses projets d’existence nouvelle ; puis il dîna au café Anglais.

Se trouvant à côté d’un monsieur qui lui parut distingué, il ne put résister à la démangeaison de lui confier, avec une certaine coquetterie, qu’il venait d’hériter de quatre cent mille francs.

Pour la première fois de sa vie il ne s’ennuya pas au théâtre, et il passa sa nuit avec des filles.

Six mois plus tard il se remariait. Sa seconde femme était très honnête, mais d’un caractère difficile. Elle le fit beaucoup souffrir.

27 mars 1883

Apparition

On parlait de séquestration à propos d’un procès récent. C’était à la fin d’une soirée intime, rue de Grenelle, dans un ancien hôtel, et chacun avait son histoire, une histoire qu’il affirmait vraie.

Alors le vieux marquis de la Tour-Samuel, âgé de quatre-vingt-deux ans, se leva et vint s’appuyer à la cheminée. Il dit de sa voix un peu tremblante :

— Moi aussi, je sais une chose étrange, tellement étrange, qu’elle a été l’obsession de ma vie. Voici maintenant cinquante-six ans que cette aventure m’est arrivée, et il ne se passe pas un mois sans que je la revoie en rêve. Il m’est demeuré de ce jour-là une marque, une empreinte de peur, me comprenez-vous ? Oui, j’ai subi l’horrible épouvante, pendant dix minutes, d’une telle façon que depuis cette heure une sorte de terreur constante m’est restée dans l’âme. Les bruits inattendus me font tressaillir jusqu’au cœur ; les objets que je distingue mal dans l’ombre du soir me donnent une envie folle de me sauver. J’ai peur la nuit, enfin.

Oh ! Je n’aurais pas avoué cela avant d’être arrivé à l’âge où je suis. Maintenant je peux tout dire. Il est permis de n’être pas brave devant les dangers imaginaires, quand on a quatre-vingt-deux ans. Devant les dangers véritables, je n’ai jamais reculé, Mesdames.

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