Guy de Maupassant - Contes du jour et de la nuit (1885)

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Contes du jour et de la nuit (1885): краткое содержание, описание и аннотация

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Contes du jour et de la nuit est un recueil de contes de Guy de Maupassant paru en 1885 aux éditions Marpon-Flammarion, coll. Bibliothèque illustrée.

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Mais tout à coup quelqu’un, ayant les yeux fixés au loin, s’écria :

— Oh ! Voyez, là-bas, qu’est-ce que c’est ?

Sur la mer, au fond de l’horizon, surgissait une masse grise, énorme et confuse.

Les femmes s’étaient levées et regardaient sans comprendre cette chose surprenante qu’elles n’avaient jamais vue.

Quelqu’un dit :

— C’est la Corse ! On l’aperçoit ainsi deux ou trois fois par an dans certaines conditions d’atmosphère exceptionnelles, quand l’air d’une limpidité parfaite ne la cache plus par ces brumes de vapeur d’eau qui voilent toujours les lointains.

On distinguait vaguement les crêtes, on crut reconnaître la neige des sommets. Et tout le monde restait surpris, troublé, presque effrayé par cette brusque apparition d’un monde, par ce fantôme sorti de la mer. Peut-être eurent-ils de ces visions étranges, ceux qui partirent, comme Colomb, à travers les océans inexplorés.

Alors un vieux monsieur, qui n’avait pas encore parlé, prononça :

— Tenez, j’ai connu dans cette île, qui se dresse devant nous, comme pour répondre elle-même à ce que nous disions et me rappeler un singulier souvenir, j’ai connu un exemple admirable d’un amour constant, d’un amour invraisemblablement heureux.

Le voici.

* * *

Je fis, voilà cinq ans, un voyage en Corse. Cette île sauvage est plus inconnue et plus loin de nous que l’Amérique, bien qu’on la voie quelquefois des côtes de France, comme aujourd’hui.

Figurez-vous un monde encore en chaos, une tempête de montagnes que séparent des ravins étroits où roulent des torrents ; pas une plaine, mais d’immenses vagues de granit et de géantes ondulations de terre couvertes de maquis ou de hautes forêts de châtaigniers et de pins. C’est un sol vierge, inculte, désert, bien que parfois on aperçoive un village, pareil à un tas de rochers au sommet d’un mont. Point de culture, aucune industrie, aucun art. On ne rencontre jamais un morceau de bois travaillé, un bout de pierre sculptée, jamais le souvenir du goût enfantin ou raffiné des ancêtres pour les choses gracieuses et belles. C’est là même ce qui frappe le plus en ce superbe et dur pays : l’indifférence héréditaire pour cette recherche des formes séduisantes qu’on appelle l’art.

L’Italie, où chaque palais, plein de chefs-d’œuvre, est un chef-d’œuvre lui-même, où le marbre, le bois, le bronze, le fer, les métaux et les pierres attestent le génie de l’homme, où les plus petits objets anciens qui traînent dans les vieilles maisons révèlent ce divin souci de la grâce, est pour nous tous la patrie sacrée que l’on aime parce qu’elle nous montre et nous prouve l’effort, la grandeur, la puissance et le triomphe de l’intelligence créatrice.

Et, en face d’elle, la Corse sauvage est restée telle qu’en ses premiers jours. L’être y vit dans sa maison grossière, indifférent à tout ce qui ne touche point son existence même ou ses querelles de famille. Et il est resté avec les défauts et les qualités des races incultes, violent, haineux, sanguinaire avec inconscience, mais aussi hospitalier, généreux, dévoué, naïf, ouvrant sa porte aux passants et donnant son amitié fidèle pour la moindre marque de sympathie.

Donc depuis un mois j’errais à travers cette île magnifique, avec la sensation que j’étais au bout du monde. Point d’auberges, point de cabarets, point de routes. On gagne, par des sentiers à mulets, ces hameaux accrochés au flanc des montagnes, qui dominent des abîmes tortueux d’où l’on entend monter, le soir, le bruit continu, la voix sourde et profonde du torrent. On frappe aux portes des maisons. On demande un abri pour la nuit et de quoi vivre jusqu’au lendemain. Et on s’asseoit à l’humble table, et on dort sous l’humble toit ; et on serre, au matin, la main tendue de l’hôte qui vous a conduit jusqu’aux limites du village.

Or, un soir, après dix heures de marche, j’atteignis une petite demeure toute seule au fond d’un étroit vallon qui allait se jeter à la mer une lieue plus loin. Les deux pentes rapides de la montagne, couvertes de maquis, de rocs éboulés et de grands arbres, enfermaient comme deux sombres murailles ce ravin lamentablement triste.

Autour de la chaumière, quelques vignes, un petit jardin, et plus loin, quelques grands châtaigniers, de quoi vivre enfin, une fortune pour ce pays pauvre.

La femme qui me reçut était vieille, sévère et propre, par exception. L’homme, assis sur une chaise de paille, se leva pour me saluer, puis se rassit sans dire un mot. Sa compagne me dit :

— Excusez-le ; il est sourd maintenant. Il a quatre-vingt-deux ans.

Elle parlait le français de France. Je fus surpris.

Je lui demandai :

— Vous n’êtes pas de Corse ?

Elle répondit :

— Non ; nous sommes des continentaux. Mais voilà cinquante ans que nous habitons ici.

Une sensation d’angoisse et de peur me saisit à la pensée de ces cinquante années écoulées dans ce trou sombre, si loin des villes où vivent les hommes. Un vieux berger rentra, et l’on se mit à manger le seul plat du dîner, une soupe épaisse où avaient cuit ensemble des pommes de terre, du lard et des choux.

Lorsque le court repas fut fini, j’allai m’asseoir devant la porte, le cœur serré par la mélancolie du morne paysage, étreint par cette détresse qui prend parfois les voyageurs en certains soirs tristes, en certains lieux désolés. Il semble que tout soit près de finir, l’existence et l’univers. On perçoit brusquement l’affreuse misère de la vie, l’isolement de tous, le néant de tout, et la noire solitude du cœur qui se berce et se trompe lui-même par des rêves jusqu’à la mort.

La vieille femme me rejoignit et, torturée par cette curiosité qui vit toujours au fond des âmes les plus résignées :

— Alors vous venez de France ? dit-elle.

— Oui, je voyage pour mon plaisir.

— Vous êtes de Paris, peut-être ?

— Non, je suis de Nancy.

Il me sembla qu’une émotion extraordinaire l’agitait. Comment ai-je vu ou plutôt senti cela, je n’en sais rien.

Elle répéta d’une voix lente :

— Vous êtes de Nancy ?

L’homme parut dans la porte, impassible comme sont les sourds.

Elle reprit :

— Ça ne fait rien. Il n’entend pas.

Puis, au bout de quelques secondes :

— Alors vous connaissez du monde à Nancy ?

— Mais oui, presque tout le monde.

— La famille de Sainte-Allaize ?

— Oui, très bien ; c’étaient des amis de mon père.

— Comment vous appelez-vous ?

Je dis mon nom. Elle me regarda fixement, puis prononça, de cette voix basse qu’éveillent les souvenirs :

— Oui, oui, je me rappelle bien. Et les Brisemare, qu’est-ce qu’ils sont devenus ?

— Tous sont morts.

— Ah ! Et les Sirmont, vous les connaissiez ?

— Oui, le dernier est général.

Alors elle dit, frémissante d’émotion, d’angoisse, de je ne sais quel sentiment confus, puissant et sacré, de je ne sais quel besoin d’avouer, de dire tout, de parler de ces choses qu’elle avait tenues jusque-là enfermées au fond de son cœur, et de ces gens dont le nom bouleversait son âme :

— Oui, Henri de Sirmont. Je le sais bien. C’est mon frère.

Et je levai les yeux vers elle, effaré de surprise. Et tout d’un coup le souvenir me revint.

Cela avait fait, jadis, un gros scandale dans la noble Lorraine. Une jeune fille, belle et riche, Suzanne de Sirmont, avait été enlevée par un sous-officier de hussards du régiment que commandait son père.

C’était un beau garçon, fils de paysans, mais portant bien le dolman bleu, ce soldat qui avait séduit la fille de son colonel. Elle l’avait vu, remarqué, aimé en regardant défiler les escadrons, sans doute. Mais comment lui avait-elle parlé, comment avaient-ils pu se voir, s’entendre ? Comment avait-elle osé lui faire comprendre qu’elle l’aimait ? Cela, on ne le sut jamais.

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