Guy de Maupassant - La main gauche (1889)

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La main gauche (1889): краткое содержание, описание и аннотация

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La Main gauche est un recueil de nouvelles de Guy de Maupassant, paru en 1889 chez l'éditeur Paul Ollendorff.
La Main gauche est l'avant-dernier recueil de contes publié du vivant de Guy de Maupassant. Il reprend des nouvelles parues de mai 1887 à mars 1889, annoncé à la Bibliographie de France du 23 février 1889 sous le titre Les Maîtresses.

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La porte de leur cabinet devait m’être ouverte, et j’arrivais, à l’heure convenue, avec la résolution formelle de les tuer. Depuis la veille je voyais la scène comme si elle avait déjà eu lieu ! J’entrais ! Une petite table couverte de verres, de bouteilles et d’assiettes, la séparait de Montina. Leur surprise était telle en m’apercevant qu’ils demeuraient immobiles. Moi, sans dire un mot, j’abattais sur la tête de l’homme la canne plombée dont j’étais armé. Assommé d’un seul coup, il s’affaissait, la figure sur la nappe ! Alors je me tournais vers elle, et je lui laissais le temps – quelques secondes – de comprendre et de tordre ses bras vers moi, folle d’épouvante, avant de mourir à son tour. Oh ! J’étais prêt, fort, résolu et content, content jusqu’à l’ivresse. L’idée du regard éperdu qu’elle me jetterait sous ma canne levée, de ses mains tendues en avant, du cri de sa gorge, de sa figure soudain livide et convulsée, me vengeait d’avance. Je ne l’abattrais pas du premier coup, elle ! Tu me trouves féroce, n’est-ce pas ? Tu ne sais pas ce qu’on souffre. Penser qu’une femme, épouse ou maîtresse, qu’on aime, se donne à un autre, se livre à lui comme à vous, et reçoit ses lèvres comme les vôtres ! C’est une chose atroce, épouvantable. Quand on a connu un jour cette torture, on est capable de tout. Oh ! Je m’étonne qu’on ne tue pas plus souvent, car tous ceux qui ont été trahis, tous, ont désiré tuer, ont joui de cette mort rêvée, ont fait, seuls dans leur chambre, ou sur une route déserte, hantés par l’hallucination de la vengeance satisfaite, le geste d’étrangler ou d’assommer.

Moi, j’arrivai à ce restaurant. Je demandai : « Ils sont là ? » Le garçon vendu répondit : « Oui, Monsieur », me fit monter un escalier, et me montrant une porte : « Ici », dit-il. Je serrais ma canne comme si mes doigts eussent été de fer. J’entrai.

J’avais bien choisi l’instant. Ils s’embrassaient, mais ce n’était pas Montina. C’était le général de Flèche, le général qui avait soixante-six ans !

Je m’attendais si bien à trouver l’autre, que je demeurai perclus d’étonnement.

Et puis… et puis… je ne sais pas encore ce qui se passa en moi… non… je ne sais pas ! Devant l’autre, j’aurais été convulsé de fureur !… Devant celui-là, devant ce vieil homme ventru, aux joues tombantes, je fus suffoqué par le dégoût. Elle, la petite, qui semblait avoir quinze ans, s’était donnée, livrée à ce gros homme presque gâteux, parce qu’il était marquis, général, l’ami et le représentant des rois détrônés. Non, je ne sais pas ce que je sentis, ni ce que je pensai. Ma main n’aurait pas pu frapper ce vieux ! Quelle honte ! Non, je n’avais plus envie de tuer ma femme, mais toutes les femmes qui peuvent faire des choses pareilles ! Je n’étais plus jaloux, j’étais éperdu comme si j’avais vu l’horreur des horreurs !

Qu’on dise ce qu’on voudra des hommes, ils ne sont point si vils que cela ! Quand on en rencontre un qui s’est livré de cette façon, on le montre du doigt. L’époux ou l’amant d’une vieille femme est plus méprisé qu’un voleur. Nous sommes propres, mon cher. Mais elles, elles, des filles, dont le cœur est sale ! Elles sont à tous, jeunes ou vieux, pour des raisons méprisables et différentes, parce que c’est leur profession, leur vocation et leur fonction. Ce sont les éternelles, inconscientes et sereines prostituées qui livrent leur corps sans dégoût, parce qu’il est marchandise d’amour, qu’elles le vendent ou qu’elles le donnent, au vieillard qui hante les trottoirs avec de l’or dans sa poche, ou bien, pour la gloire, au vieux souverain lubrique, au vieil homme célèbre et répugnant !…

Il vociférait comme un prophète antique, d’une voix furieuse, sous le ciel étoilé, criant, avec une rage de désespéré, la honte glorifiée de toutes les maîtresses des vieux monarques, la honte respectée de toutes les vierges qui acceptent de vieux époux, la honte tolérée de toutes les jeunes femmes qui cueillent, souriantes, de vieux baisers.

Je les voyais, depuis la naissance du monde, évoquées, appelées par lui, surgissant autour de nous dans cette nuit d’Orient, les filles, les belles filles à l’âme vile qui, comme les bêtes ignorant l’âge du mâle, furent dociles à des désirs séniles. Elles se levaient, servantes des patriarches chantées par la Bible, Agar, Ruth, les filles de Loth, la brune Abigaïl, la vierge de Sunnam qui, de ses caresses, ranimait David agonisant, et toutes les autres, jeunes, grasses, blanches, patriciennes ou plébéiennes, irresponsables femelles d’un maître, chair d’esclave soumise, éblouie ou payée !

Je demandai :

— Qu’as-tu fait ?

Il répondit simplement :

— Je suis parti. Et me voici.

Alors nous restâmes l’un près de l’autre, longtemps, sans parler, rêvant !…

J’ai gardé de ce soir-là une impression inoubliable. Tout ce que j’avais vu, senti, entendu, deviné, la pêche, la pieuvre aussi peut-être, et ce récit poignant, au milieu des fantômes blancs, sur les toits voisins, tout semblait concourir à une émotion unique. Certaines rencontres, certaines inexplicables combinaisons de choses, contiennent assurément, sans que rien d’exceptionnel n’y apparaisse, une plus grande quantité de secrète quintessence de vie que celle dispersée dans l’ordinaire des jours.

Les épingles

— Ah ! Mon cher, quelles rosses, les femmes !

— Pourquoi dis-tu ça ?

— C’est qu’elles m’ont joué un tour abominable.

— À toi ?

— Oui, à moi.

— Les femmes, ou une femme ?

— Deux femmes.

— Deux femmes en même temps ?

— Oui.

— Quel tour ?

Les deux jeunes gens étaient assis devant un grand café du boulevard et buvaient des liqueurs mélangées d’eau, ces apéritifs qui ont l’air d’infusions faites avec toutes les nuances d’une boîte d’aquarelle.

Ils avaient à peu près le même âge : vingt-cinq à trente ans. L’un était blond et l’autre brun. Ils avaient la demi-élégance des coulissiers, des hommes qui vont à la Bourse et dans les salons, qui fréquentent partout, vivent partout, aiment partout. Le brun reprit :

— Je t’ai dit ma liaison, n’est-ce pas, avec cette petite bourgeoise rencontrée sur la plage de Dieppe ?

— Oui.

— Mon cher, tu sais ce que c’est. J’avais une maîtresse à Paris, une que j’aime infiniment, une vieille amie, une bonne amie, une habitude enfin, et j’y tiens.

— À ton habitude ?

— Oui, à mon habitude et à elle. Elle est mariée aussi avec un brave homme, que j’aime beaucoup également, un bon garçon très cordial, un vrai camarade ! Enfin c’est une maison où j’avais logé ma vie.

— Eh bien ?

— Eh bien ! Ils ne peuvent pas quitter Paris, ceux-là, et je me suis trouvé veuf à Dieppe.

— Pourquoi allais-tu à Dieppe ?

— Pour changer d’air. On ne peut pas rester tout le temps sur le boulevard.

— Alors ?

— Alors j’ai rencontré sur la plage la petite dont je t’ai parlé.

— La femme du chef de bureau ?

— Oui. Elle s’ennuyait beaucoup. Son mari, d’ailleurs, ne venait que tous les dimanches, et il est affreux. Je la comprends joliment. Donc, nous avons ri et dansé ensemble.

— Et le reste ?

— Oui, plus tard. Enfin, nous nous sommes rencontrés, nous nous sommes plu, je le lui ai dit, elle me l’a fait répéter pour mieux comprendre, et elle n’y a pas mis d’obstacle.

— L’aimais-tu ?

— Oui, un peu ; elle est très gentille.

— Et l’autre ?

— L’autre était à Paris ! Enfin, pendant six semaines, ç’a été très bien et nous sommes rentrés ici dans les meilleures termes. Est-ce que tu sais rompre avec une femme, toi, quand cette femme n’a pas un tort à ton égard ?

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