Émile Zola - Germinal

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Les Rougon-Macquart: histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire. XIII (1885)
Le milieu ouvrier minier, dans le nord de la France à la fin du XIXe siècle, les premières revendications des mineurs, la grève qui tourne à la violence…

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Maheu, ébranlé, restait cependant plein de défiance.

– Dès qu’on bouge, on vous rend votre livret, disait-il. Le vieux a raison, ce sera toujours le mineur qui aura la peine, sans l’espoir d’un gigot de temps à autre, en récompense.

Muette depuis un moment, la Maheude sortait comme d’un songe.

– Encore si ce que les curés racontent était vrai, si les pauvres gens de ce monde étaient riches dans l’autre!

Un éclat de rire l’interrompait, les enfants eux-mêmes haussaient les épaules, tous devenus incrédules au vent du dehors, gardant la peur secrète des revenants de la fosse, mais s’égayant du ciel vide.

– Ah! ouiche, les curés! s’écriait Maheu. S’ils croyaient ça, ils mangeraient moins et ils travailleraient davantage, pour se réserver là-haut une bonne place… Non, quand on est mort, on est mort.

La Maheude poussait de grands soupirs.

– Ah! mon Dieu! ah! mon Dieu!

Puis, les mains tombées sur les genoux, d’un air d’accablement immense:

– Alors, c’est bien vrai, nous sommes foutus, nous autres.

Tous se regardaient. Le père Bonnemort crachait dans son mouchoir, tandis que Maheu, sa pipe éteinte, l’oubliait à sa bouche. Alzire écoutait, entre Lénore et Henri, endormis au bord de la table. Mais Catherine surtout, le menton dans la main, ne quittait pas Etienne de ses grands yeux clairs, lorsqu’il se récriait, disant sa foi, ouvrant l’avenir enchanté de son rêve social. Autour d’eux, le coron se couchait, on n’entendait plus que les pleurs perdus d’un enfant ou la querelle d’un ivrogne attardé. Dans la salle, le coucou battait lentement, une fraîcheur d’humidité montait des dalles sablées, malgré l’étouffement de l’air.

– En voilà encore des idées! disait le jeune homme. Est-ce que vous avez besoin d’un bon Dieu et de son paradis pour être heureux? Est-ce que vous ne pouvez pas vous faire à vous-mêmes le bonheur sur la terre?

D’une voix ardente, il parlait sans fin. C’était, brusquement, l’horizon fermé qui éclatait, une trouée de lumière s’ouvrait dans la vie sombre de ces pauvres gens. L’éternel recommencement de la misère, le travail de brute, ce destin de bétail qui donne sa laine et qu’on égorge, tout le malheur disparaissait, comme balayé par un grand coup de soleil; et, sous un éblouissement de féerie, la justice descendait du ciel. Puisque le bon Dieu était mort, la justice allait assurer le bonheur des hommes, en faisant régner l’égalité et la fraternité. Une société nouvelle poussait en un jour, ainsi que dans les songes, une ville immense, d’une splendeur de mirage, où chaque citoyen vivait de sa tâche et prenait sa part des joies communes. Le vieux monde pourri était tombé en poudre, une humanité jeune, purgée de ses crimes, ne formait plus qu’un seul peuple de travailleurs, qui avait pour devise: à chacun suivant son mérite, et à chaque mérite suivant ses œuvres. Et, continuellement, ce rêve s’élargissait, s’embellissait, d’autant plus séducteur, qu’il montait plus haut dans l’impossible.

D’abord, la Maheude refusait d’entendre, prise d’une sourde épouvante. Non, non, c’était trop beau, on ne devait pas s’embarquer dans ces idées, car elles rendaient la vie abominable ensuite, et l’on aurait tout massacré alors, pour être heureux. Quand elle voyait luire les yeux de Maheu, troublé, conquis, elle s’inquiétait, elle criait, en interrompant Etienne:

– N’écoute pas, mon homme! Tu vois bien qu’il nous fait des contes… Est-ce que les bourgeois consentiront jamais à travailler comme nous?

Mais, peu à peu, le charme agissait aussi sur elle. Elle finissait par sourire, l’imagination éveillée, entrant dans ce monde merveilleux de l’espoir. Il était si doux d’oublier pendant une heure la réalité triste! Lorsqu’on vit comme des bêtes, le nez à terre, il faut bien un coin de mensonge, où l’on s’amuse à se régaler des choses qu’on ne possédera jamais. Et ce qui la passionnait, ce qui la mettait d’accord avec le jeune homme, c’était l’idée de la justice.

– Ca, vous avez raison! criait-elle. Moi, quand une affaire est juste, je me ferais hacher… Et, vrai! ce serait juste, de jouir à notre tour.

Maheu, alors, osait s’enflammer.

– Tonnerre de Dieu! je ne suis pas riche, mais je donnerais bien cent sous pour ne pas mourir avant d’avoir vu tout ça… Quel chambardement! Hein? sera-ce bientôt, et comment s’y prendra-t-on?

Etienne recommençait à parler. La vieille société craquait, ça ne pouvait durer au-delà de quelques mois, affirmait-il carrément. Sur les moyens d’exécution, il se montrait plus vague, mêlant ses lectures, ne craignant pas, devant des ignorants, de se lancer dans des explications où il se perdait lui-même. Tous les systèmes y passaient, adoucis d’une certitude de triomphe facile, d’un baiser universel qui terminerait le malentendu des classes; sans tenir compte pourtant des mauvaises têtes, parmi les patrons et les bourgeois, qu’on serait peut-être forcé de mettre à la raison. Et les Maheu avaient l’air de comprendre, approuvaient, acceptaient les solutions miraculeuses, avec la foi aveugle des nouveaux croyants, pareils à ces chrétiens des premiers temps de l’Eglise, qui attendaient la venue d’une société parfaite, sur le fumier du monde antique. La petite Alzire accrochait des mots, s’imaginait le bonheur sous l’image d’une maison très chaude, où les enfants jouaient et mangeaient tant qu’ils voulaient. Catherine, sans bouger, le menton toujours dans la main, restait les yeux fixés sur Etienne, et quand il se taisait, elle avait un léger frisson, toute pâle, comme prise de froid.

Mais la Maheude regardait le coucou.

– Neuf heures passées, est-il permis! Jamais on ne se lèvera demain.

Et les Maheu quittaient la table, le cœur mal à l’aise, désespérés. Il leur semblait qu’ils venaient d’être riches, et qu’ils retombaient d’un coup dans leur crotte. Le père Bonnemort, qui partait pour la fosse, grognait que ces histoires-là ne rendaient pas la soupe meilleure; tandis que les autres montaient à la file, en s’apercevant de l’humidité des murs et de l’étouffement empesté de l’air. En haut, dans le sommeil lourd du coron, Etienne, lorsque Catherine s’était mise au lit la dernière et avait soufflé la chandelle, l’entendait se retourner fiévreusement, avant de s’endormir.

Souvent, à ces causeries, des voisins se pressaient, Levaque qui s’exaltait aux idées de partage, Pierron que la prudence faisait aller se coucher, dès qu’on s’attaquait à la Compagnie. De loin en loin, Zacharie entrait un instant; mais la politique l’assommait, il préférait descendre à l’Avantage , pour boire une chope. Quant à Chaval, il renchérissait, voulait du sang. Presque tous les soirs, il passait une heure chez les Maheu; et, dans cette assiduité, il y avait une jalousie inavouée, la peur qu’on ne lui volât Catherine. Cette fille, dont il se lassait déjà, lui était devenue chère, depuis qu’un homme couchait près d’elle et pouvait la prendre, la nuit.

L’influence d’Etienne s’élargissait, il révolutionnait peu à peu le coron. C’était une propagande sourde, d’autant plus sûre, qu’il grandissait dans l’estime de tous. La Maheude, malgré sa défiance de ménagère prudente, le traitait avec considération, en jeune homme qui la payait exactement, qui ne buvait ni ne jouait, le nez toujours dans un livre; et elle lui faisait, chez les voisines, une réputation de garçon instruit, dont celles-ci abusaient, en le priant d’écrire leurs lettres. Il était une sorte d’homme d’affaires, chargé des correspondances, consulté par les ménages sur les cas délicats. Aussi, dès le mois de septembre, avait-il créé enfin sa fameuse caisse de prévoyance, très précaire encore, ne comptant que les habitants du coron; mais il espérait bien obtenir l’adhésion des charbonniers de toutes les fosses, surtout si la Compagnie, restée passive, ne le gênait pas davantage. On venait de le nommer secrétaire de l’association, et il touchait même de petits appointements, pour ses écritures. Cela le rendait presque riche. Si un mineur marié n’arrive pas à joindre les deux bouts, un garçon sobre, n’ayant aucune charge, peut réaliser des économies.

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