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Anatole France: Le Crime De Sylvestre Bonnard

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Anatole France Le Crime De Sylvestre Bonnard

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Sylvestre Bonnard, membre de l'Institut, est un historien et un philologue, doté d'une érudition non dénuée d'ironie. «Savoir n'est rien – dit-il un jour – imaginer est tout.» Il mène une vie austère au milieu de ses livres. Mais il consacre également tous ses efforts à trouver un manuscrit du XIVe siècle, la Légende dorée de Jacques de Voragine, dont il rêve comme un enfant peut convoiter quelque jouet extraordinaire. Au cours d'un voyage en Sicile, il fait la connaissance du prince et de la princesse Trépof, mais ne parvient pas à mettre la main sur l'ouvrage. À son retour à Paris, il a la douleur de voir le précieux livre lui échapper encore, lors d'une vente aux enchères. Mais il obtiendra finalement l'objet convoité, d'une manière que le soin au lecteur de découvrir… Le hasard lui fait rencontrer la petite fille d'une femme qu'il a jadis aimée et, pour protéger l'enfant d'un tuteur abusif, il l'enlève… Ce roman, spirituel, généreux et tendre, fit connaître Anatole France.

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Il est étrange que, pour quelques feuillets de vieux parchemin, j’aie perdu le repos; mais rien n’est plus vrai. Le pauvre sans désirs possède le plus grand des trésors: il se possède lui-même. Le riche qui convoite n’est qu’un esclave misérable. Je suis cet esclave-là. Les plaisirs les plus doux, celui de causer avec un homme d’un esprit fin et modéré, celui de dîner avec un ami ne me font pas oublier le manuscrit qui me manque depuis que je sais qu’il existe. Il me manque le jour, il me manque la nuit; il me manque dans la joie et dans la tristesse; il me manque dans le travail et dans le repos.

Je me rappelle mes désirs d’enfant. Comme je comprends aujourd’hui les envies toutes-puissantes de mon premier âge!

Je revois avec une singulière précision une poupée qui, lorsque j’avais dix ans, s’étalait dans une méchante boutique de la rue de Seine. Comment il arriva que cette poupée me plut, je ne sais. J’étais très fier d’être un garçon; je méprisais les petites filles et j’attendais avec impatience le moment (qui hélas! est venu) où une barbe piquante me hérisserait le menton. Je jouais aux soldats, et, pour nourrir mon cheval à bascule, je ravageais les plantes que ma pauvre mère cultivait sur sa fenêtre. C’étaient là des jeux mâles, je pense! Et pourtant j’eus envie d’une poupée. Les Hercules ont de ces faiblesses. Celle que j’aimais était-elle belle au moins? Non. Je la vois encore. Elle avait une tache de vermillon sur chaque joue, des bras mous et courts, d’horribles mains de bois et de longues jambes écartées. Sa jupe à fleurs était fixée à la taille par deux épingles. Je vois encore les têtes noires de ces deux épingles. C’était une poupée de mauvais ton, sentant le faubourg. Je me rappelle bien que, tout bambin que j’étais et n’ayant pas encore usé beaucoup de culottes, je sentais, à ma manière, mais très vivement, que cette poupée manquait de grâce, de tenue; qu’elle était grossière, qu’elle était brutale. Mais je l’aimais malgré cela, je l’aimais pour cela. Je n’aimais qu’elle. Je la voulais. Mes soldats et mes tambours ne m’étaient plus de rien. Je ne mettais plus dans la bouche de mon cheval à bascule des branches d’héliotrope et de véronique. Cette poupée était tout pour moi. J’imaginais des ruses de sauvage pour obliger Virginie, ma bonne, à passer avec moi devant la petite boutique de la rue de Seine. J’appuyais mon nez à la vitre, et il fallait que ma bonne me tirât par le bras. «Monsieur Sylvestre, il est tard et votre maman vous grondera.» M. Sylvestre se moquait bien alors des gronderies et des fessées. Mais sa bonne l’enlevait comme une plume, et M. Sylvestre cédait à la force. Depuis, avec l’âge, il s’est gâté et cède à la crainte. Il ne craignait rien alors.

J’étais malheureux. Une honte irréfléchie mais irrésistible m’empêchait d’avouer à ma mère l’objet de mon amour. De là mes souffrances. Pendant quelques jours la poupée, sans cesse présente à mon esprit, dansait devant mes yeux, me regardait fixement, m’ouvrait les bras, prenait dans mon imagination une sorte de vie qui me la rendait mystérieuse et terrible, et d’autant plus chère et plus désirable.

Enfin, un jour, jour que je n’oublierai jamais, ma bonne me conduisit chez mon oncle, le capitaine Victor, qui m’avait invité à déjeuner. J’admirais beaucoup mon oncle, le capitaine, tant parce qu’il avait brûlé la dernière cartouche française à Waterloo que parce qu’il apprêtait de ses propres mains, à la table de ma mère, des chapons à l’ail, qu’il mettait ensuite dans la salade de chicorée. Je trouvais cela très beau. Mon oncle Victor m’inspirait aussi beaucoup de considération par ses redingotes à brandebourgs et surtout par une certaine manière de mettre toute la maison sens dessus dessous dès qu’il y entrait. Encore aujourd’hui, je ne sais trop comment il s’y prenait, mais j’affirme que, quand mon oncle Victor se trouvait dans une assemblée de vingt personnes, on ne voyait, on n’entendait que lui. Mon excellent père ne partageait pas, à ce que je crois, mon admiration pour l’oncle Victor, qui l’empoisonnait avec sa pipe, lui donnait par amitié de grands coups de poing dans le dos et l’accusait de manquer d’énergie. Ma mère, tout en gardant au capitaine une indulgence de sœur, l’invitait parfois à moins caresser les flacons d’eau-de-vie. Mais je n’entrais ni dans ces répugnances ni dans ces reproches, et l’oncle Victor m’inspirait le plus pur enthousiasme. C’est donc avec un sentiment d’orgueil que j’entrai dans le petit logis qu’il habitait rue Guénégaud. Tout le déjeuner, dressé sur un guéridon au coin du feu, consistait en charcuterie et en sucreries.

Le capitaine me gorgea de gâteaux et de vin pur. Il me parla des nombreuses injustices dont il avait été victime. Il se plaignit surtout des Bourbons, et comme il négligea de me dire qui étaient les Bourbons, je m’imaginai, je ne sais trop pourquoi, que les Bourbons étaient des marchands de chevaux établis à Waterloo. Le capitaine, qui ne s’interrompait que pour nous verser à boire, accusa par surcroît une quantité de morveux, de jean-fesse et de propres-à-rien que je ne connaissais pas du tout et que je haïssais de tout mon cœur. Au dessert, je crus entendre dire au capitaine que mon père était un homme que l’on menait par le bout du nez; mais je ne suis pas bien sûr d’avoir compris. J’avais des bourdonnements dans les oreilles, et il me semblait que le guéridon dansait.

Mon oncle mit sa redingote à brandebourgs, prit son chapeau tromblon, et nous descendîmes dans la rue, qui m’avait l’air extraordinairement changée. Il me semblait qu’il y avait très longtemps que je n’y étais venu. Toutefois, quand nous fûmes dans la rue de Seine, l’idée de ma poupée me revint à l’esprit et me causa une exaltation extraordinaire. Ma tête était en feu. Je résolus de tenter un grand coup. Nous passâmes devant la boutique; elle était là, derrière la vitre, avec ses joues rouges, avec sa jupe à fleurs et ses grandes jambes.

– Mon oncle, dis-je avec effort, voulez-vous m’acheter cette poupée?

Et j’attendis.

– Acheter une poupée à un garçon, sacrebleu! s’écria mon oncle d’une voix de tonnerre. Tu veux donc te déshonorer! Et c’est cette Margot-là encore qui te fait envie. Je te fais compliment, mon bonhomme. Si tu gardes ces goûts-là, et si à vingt ans tu choisis tes poupées comme à dix, tu n’auras guère d’agrément dans la vie, je t’en préviens, et les camarades diront que tu es un fameux jobard. Demande-moi un sabre, un fusil, je te les payerai, mon garçon, sur le dernier écu blanc de ma pension de retraite. Mais te payer une poupée, mille tonnerres! pour te couvrir de honte! Jamais de la vie! Si je te voyais jouer avec une margoton ficelée comme celle-là, monsieur le fils de ma sœur, je ne vous reconnaîtrais plus pour mon neveu.

En entendant ces paroles, j’eus le cœur si serré que l’orgueil, un orgueil diabolique, m’empêcha seul de pleurer.

Mon oncle, subitement calmé, revint à ses idées sur les Bourbons; mais moi, resté sous le coup de son indignation, j’éprouvais une honte indicible. Ma résolution fut bientôt prise. Je me promis de ne pas me déshonorer; je renonçai fermement et pour jamais à la poupée aux joues rouges. Ce jour-là je connus l’austère douceur du sacrifice.

Capitaine, s’il est vrai que de votre vivant vous jurâtes comme un païen, fumâtes comme un Suisse et bûtes comme un sonneur, que néanmoins votre mémoire soit honorée, non seulement parce que vous fûtes un brave, mais aussi parce que vous avez révélé à votre neveu en pantalons courts le sentiment de l’héroïsme! L’orgueil et la paresse vous avaient rendu à peu près insupportable, ô mon oncle Victor! mais un grand cœur battait sous les brandebourgs de votre redingote. Vous portiez, il m’en souvient, une rose à la boutonnière. Cette fleur que vous tendiez si volontiers aux demoiselles de boutiques, cette fleur au grand cœur ouvert qui s’effeuillait à tous les vents, était le symbole de votre glorieuse jeunesse. Vous ne méprisiez ni le vin ni le tabac, mais vous méprisiez la vie. On ne pouvait apprendre de vous, capitaine, ni le bon sens ni la délicatesse, mais vous me donnâtes, à l’âge où ma bonne me mouchait encore, une leçon d’honneur et d’abnégation que je n’oublierai jamais.

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