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Anatole France: Le Crime De Sylvestre Bonnard

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Anatole France Le Crime De Sylvestre Bonnard

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Sylvestre Bonnard, membre de l'Institut, est un historien et un philologue, doté d'une érudition non dénuée d'ironie. «Savoir n'est rien – dit-il un jour – imaginer est tout.» Il mène une vie austère au milieu de ses livres. Mais il consacre également tous ses efforts à trouver un manuscrit du XIVe siècle, la Légende dorée de Jacques de Voragine, dont il rêve comme un enfant peut convoiter quelque jouet extraordinaire. Au cours d'un voyage en Sicile, il fait la connaissance du prince et de la princesse Trépof, mais ne parvient pas à mettre la main sur l'ouvrage. À son retour à Paris, il a la douleur de voir le précieux livre lui échapper encore, lors d'une vente aux enchères. Mais il obtiendra finalement l'objet convoité, d'une manière que le soin au lecteur de découvrir… Le hasard lui fait rencontrer la petite fille d'une femme qu'il a jadis aimée et, pour protéger l'enfant d'un tuteur abusif, il l'enlève… Ce roman, spirituel, généreux et tendre, fit connaître Anatole France.

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En effet, je lui nouai solennellement le tablier de toile à la taille, et elle s’élança dans la cuisine pour y apprêter, comme nous le sûmes plus tard, des mets délicats.

Je n’eus pas à me louer de ce petit arrangement, car mademoiselle Préfère, restée seule avec moi, prit des allures inquiétantes. Elle me regarda avec des yeux pleins de larmes et de flammes et poussa d’énormes soupirs.

– Je vous plains, me dit-elle, un homme comme vous, un homme d’élite, vivre seul avec une grossière servante (car elle est grossière, cela est incontestable)! Quelle cruelle existence! Vous avez besoin de repos, de ménagements, d’égards, de soins de toute sorte; vous pouvez tomber malade. Et il n’y a pas de femme qui ne se ferait honneur de porter votre nom et de partager votre existence. Non! il n’y en a pas: c’est mon cœur qui me le dit.

Et elle pressait des deux mains ce cœur prêt sans cesse à s’échapper.

J’étais littéralement désespéré. J’essayai de remontrer à mademoiselle Préfère que j’entendais ne rien changer au train de ma vie fort avancée et que j’avais autant de bonheur qu’en comportaient ma nature et ma destinée.

– Non! vous n’êtes pas heureux, s’écria-t-elle; il faudrait auprès de vous une âme capable de vous comprendre. Sortez de votre engourdissement, jetez les yeux autour de vous. Vous avez des relations étendues, de belles connaissances. On n’est pas membre de l’Institut sans fréquenter la société. Voyez, jugez, comparez. Une femme sensée ne vous refusera pas sa main. Je suis femme, monsieur: mon instinct ne me trompe pas; il y a quelque chose là qui me dit que vous trouverez le bonheur dans le mariage. Les femmes sont si dévouées, si aimantes (pas toutes, sans doute, mais quelques-unes)! Et puis elles sont sensibles à la gloire! Votre cuisinière n’a plus de forces; elle est sourde, elle est infirme; s’il vous arrivait malheur la nuit! Tenez, je frémis, rien que d’y penser!

Et elle frémissait réellement; elle fermait les yeux, serrait les poings, trépignait. Mon abattement était extrême. Avec quelle formidable ardeur elle reprit:

– Votre santé! votre chère santé! Je donnerais avec joie tout mon sang pour conserver les jours d’un savant, d’un littérateur, d’un homme de mérite, d’un membre de l’Institut. Et une femme qui n’en ferait pas autant, je la mépriserais. Tenez, monsieur, j’ai connu la femme d’un grand mathématicien, d’un homme qui faisait des cahiers entiers de calculs dont il remplissait toutes les armoires de sa maison. Il avait une maladie de cœur et il dépérissait à vue d’œil. Et je voyais sa femme, là, tranquille auprès de lui. Je n’ai pas pu y tenir, je lui ai dit un jour: «Ma chère, vous n’avez pas de cœur. À votre place, je ferais… je ferais… Je ne sais pas ce que je ferais!»

Elle s’arrêta épuisée. Ma situation était terrible. Dire nettement à mademoiselle Préfère ce que je pensais de ses conseils, il ne fallait pas y songer. Car me brouiller avec elle, c’était perdre Jeanne. Je pris donc la chose en douceur. D’ailleurs, elle était chez moi: cette considération m’aida à garder quelque courtoisie.

– Je suis très vieux, mademoiselle, lui répondis-je, et je crains bien que vos avis ne viennent un peu tard. J’y songerai toutefois. En attendant, remettez-vous. Il serait bon que vous prissiez un verre d’eau sucrée.

À ma grande surprise, ces paroles la calmèrent soudainement, et je la vis s’asseoir avec tranquillité dans son coin, près de son casier, sur sa chaise, les pieds sur son tabouret.

Le dîner était tout à fait manqué. Mademoiselle Préfère, perdue dans un rêve, n’y prit point garde. Je suis fort sensible d’ordinaire à ces sortes de mésaventures; mais celle-ci causa à Jeanne une telle joie que je finis moi-même par y prendre plaisir. Je ne savais pas encore, à mon âge, qu’un poulet brûlé d’un côté et cru de l’autre fût une chose comique; les rires clairs de Jeanne me l’apprirent. Ce poulet nous fit dire mille choses très spirituelles que j’ai oubliées, et je fus enchanté qu’on ne l’eût pas raisonnablement rôti.

Le dîner s’acheva non sans grâce quand la jeune fille en tablier blanc, mince et droite, apporta le plat d’œufs à la neige qu’elle avait apprêté. Dans leur bain d’or pâle, ils brillaient du plus candide éclat et répandaient une fine odeur de vanille. Et elle les posa sur la table avec la gravité ingénue d’une ménagère de Chardin.

Dans le fond de mon âme, j’étais très inquiet. Il me paraissait à peu près impossible de me maintenir longtemps en bons termes avec mademoiselle Préfère, dont les fureurs matrimoniales avaient éclaté. Et la maîtresse partie, adieu l’écolière! Je profitai de ce que la bonne âme était allée mettre son manteau, pour demander à Jeanne très précisément quel âge elle avait. Elle avait dix-huit ans et un mois. Je comptai sur mes doigts et trouvai qu’elle ne serait pas majeure avant deux ans et onze mois. Comment passer tout ce temps-là?

En me quittant, mademoiselle Préfère me regarda avec tant d’expression que j’en tremblai de tous mes membres.

– Au revoir, dis-je gravement à la jeune fille. Mais écoutez-moi: votre ami est vieux et peut vous manquer. Promettez-moi de ne jamais vous manquer à vous-même et je serai tranquille. Dieu vous garde, mon enfant!

Ayant fermé la porte sur elle, j’ouvris la fenêtre pour la voir s’en aller. La nuit était sombre, et je n’aperçus que des ombres confuses qui glissaient sur le quai noir. Le bourdonnement immense et sourd de la ville montait jusqu’à moi, et j’eus le cœur serré.

15 décembre.

Le roi de Thulé gardait une coupe d’or que son amante lui avait laissée en souvenir. Près de mourir et sentant qu’il avait bu pour la dernière fois, il jeta la coupe à la mer. Je garde ce cahier de souvenirs comme le vieux prince des mers brumeuses gardait sa coupe ciselée, et, de même qu’il abîma son joyau d’amour, je brûlerai ce livre de raison. Ce n’est pas, certes, par une avarice hautaine et par un orgueil égoïste que je détruirai ce monument d’une humble vie; mais je craindrais que les choses qui me sont chères et sacrées n’y parussent, par défaut d’art, vulgaires et ridicules.

Je ne dis pas cela en vue de ce qui va suivre. Ridicule je l’étais certainement quand, prié à dîner chez mademoiselle Préfère, je m’assis dans une bergère (c’était bien une bergère) à la droite de cette inquiétante personne. La table était dressée dans un petit salon. Assiettes ébréchées, verres dépareillés, couteaux branlant dans le manche, fourchettes à dents jaunes, rien ne manquait de ce qui coupe net l’appétit d’un honnête homme.

On me confia que le dîner était fait pour moi, pour moi seul, bien que maître Mouche en fût. Il faut que mademoiselle Préfère se soit imaginé que j’ai pour le beurre des goûts de Sarmate, car celui qu’elle m’offrit était rance à l’excès.

Le rôti acheva de m’empoisonner. Mais j’eus le plaisir d’entendre maître Mouche et mademoiselle Préfère parler de la vertu. Je dis le plaisir, je devrais dire la honte, car les sentiments qu’ils exprimaient sont fort au-dessus de ma grossière nature.

Ce qu’ils disaient me prouva clair comme le jour que le dévouement était leur pain quotidien et que le sacrifice leur était aussi nécessaire que l’air et l’eau. Voyant que je ne mangeais pas, mademoiselle Préfère fit mille efforts pour vaincre ce qu’elle était assez bonne pour nommer ma discrétion. Jeanne n’était pas de la fête, parce que, me dit-on, sa présence, contraire au règlement, aurait blessé l’égalité si nécessaire à maintenir entre tant de jeunes élèves.

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