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Ги де Мопассан: Notre coeur

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Ги де Мопассан Notre coeur

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– 11 –

Les deux privilégiés de ce bataillon d’élite paraissaient être Massival et Lamarthe, qui avaient, semblait-il, le don de toujours distraire la jeune femme amusée par leur sans-gêne artiste, leur blague, leur adresse à se moquer de tout le monde, et même un peu d’elle quand elle le tolérait. Mais le soin naturel ou voulu, qu’elle apportait à ne jamais montrer à l’un de ses admirateurs une prédilection prolongée et marquante, l’air espiègle et dégagé de sa coquetterie et l’équité réelle de sa faveur maintenaient entre eux une amitié pimentée d’hostilité et une ardeur d’esprit qui les rendaient amusants.

Un d’eux par moments, pour faire une niche aux autres, présentait un ami. Mais comme cet ami n’était jamais un homme très éminent ou très intéressant, les autres, ligués contre lui, ne tardaient guère à l’exclure.

C’est ainsi que Massival amena dans la maison son camarade André Mariolle.

Un domestique en habit noir jeta ces noms :

– Monsieur Massival !

– Monsieur Mariolle !

Sous un grand nuage fripé de soie rose, abat-jour démesuré qui rejetait sur une table carrée en marbre antique la lumière éclatante d’une lampe-phare portée par une haute colonne de bronze doré, une tête de femme et trois têtes d’hommes étaient penchées sur un album que venait d’apporter Lamarthe. Debout entre elles, le romancier tournait les feuillets en donnant des explications.

Une des têtes se retourna, et Mariolle, qui s’avançait, aperçut une figure claire, blonde, un peu rousse, dont les cheveux follets sur les tempes semblaient brûler comme des flambées de broussailles. Le nez fin et retroussé faisait sourire ce visage ; la

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bouche nettement dessinée par les lèvres, les fossettes profondes des joues, le menton un peu saillant et fendu, lui donnaient un air moqueur, tandis que les yeux, par un contraste bizarre, le voilaient de mélancolie. Ils étaient bleus, d’un bleu déteint, comme si on l’eût lavé, frotté, usé, et les pupilles noires luisaient au milieu, rondes et dilatées. Ce regard brillant et singulier paraissait raconter déjà des rêves de morphine, ou peut-être plus simplement l’artifice coquet de la belladone.

Mme de Burne, debout, tendait la main, souhaitait la bienvenue, remerciait. – « J’avais demandé depuis longtemps à nos amis de vous amener chez moi, disait-elle à Mariolle, mais il faut que je répète toujours plusieurs fois ces choses-là pour qu’on les fasse. »

Elle était grande, élégante, un peu lente en ses gestes, sobrement décolletée, montrant à peine le sommet de ses belles épaules de rousse que la lumière rendait incomparables. Ses cheveux cependant n’étaient point rouges, mais de la couleur intraduisible de certaines feuilles mortes brûlées par l’automne.

Puis elle présenta M. Mariolle à son père, qui salua et tendit la main.

Les hommes, en trois groupes, causaient entre eux, familièrement, semblaient chez eux, dans une sorte de cercle habituel où la présence d’une femme mettait des airs galants.

Le gros Fresnel causait avec le comte de Marantin. L’assiduité constante de Fresnel en cette maison et la prédilection que lui témoignait Mme de Burne choquaient et fâchaient souvent ses amis. Encore jeune, mais gros comme un bonhomme de baudruche, soufflé, soufflant, presque sans barbe, la tête ennuagée d’une vague chevelure de poils clairs et follets, commun, ennuyeux, il n’avait assurément pour la jeune femme qu’un mérite, désagréable aux autres, mais essentiel à ses yeux, celui de l’aimer aveuglément, plus et mieux que tout le monde.

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On l’avait baptisé « le phoque ». Marié, il n’avait jamais parlé de présenter dans la maison sa femme, qui, disait-on, était, de loin, fort jalouse. Lamarthe et Massival surtout s’indignaient de la sympathie évidente de leur amie pour ce souffleur, et, quand ils ne pouvaient s’abstenir de lui reprocher ce goût condamnable, ce goût égoïste et vulgaire, elle leur répondait en souriant :

– Je l’aime comme un bon toutou fidèle.

Georges de Maltry s’entretenait avec Gaston de Lamarthe de la découverte la plus récente, incertaine encore, des microbiologistes.

M. de Maltry développait sa thèse avec des considérations infinies et subtiles, et le romancier Lamarthe l’acceptait avec enthousiasme, avec cette facilité dont les hommes de lettres accueillent sans contrôle tout ce qui leur paraît original et neuf.

Le philosophe du high-life , blond, d’un blond de lin, mince et haut, était encorseté dans un habit très serré sur les hanches. Sa tête fine, au-dessus, sortait du col blanc, pâle sous des cheveux plats et blonds qui paraissaient collés dessus.

Quand à Lamarthe, Gaston de Lamarthe, à qui sa particule avait inoculé quelques prétentions de gentilhomme et de mondain, c’était avant tout un homme de lettres, un impitoyable et terrible homme de lettres. Armé d’un œil qui cueillait les images, les attitudes, les gestes avec une rapidité et une précision d’appareil photographique, et doué d’une pénétration, d’un sens de romancier naturel comme un flair de chien de chasse, il emmagasinait du matin au soir des renseignements professionnels. Avec ces deux sens très simples, une vision nette des formes et une intuition instinctive des dessous, il donnait à ses livres, où n’apparaissait aucune des intentions ordinaires des écrivains psychologues, mais qui avaient l’air de morceaux d’existence humaine arrachés à la réalité, la couleur, le ton, l’aspect, le mouvement de la vie même.

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L’apparition de chacun de ses romans soulevait par la société des agitations, des suppositions, des gaietés et des colères, car on croyait toujours y reconnaître des gens en vue à peine couverts d’un masque déchiré ; et son passage par les salons laissait un sillage d’inquiétudes. Il avait publié d’ailleurs un volume de souvenirs intimes où beaucoup d’hommes et de femmes de sa connaissance avaient été portraiturés, sans intentions nettement malveillantes, mais avec une exactitude et une sévérité telles, qu’ils s’étaient sentis ulcérés. Quelqu’un l’avait surnommé :

« Gare aux amis. »

Âme énigmatique et cœur fermé, il passait pour avoir aimé violemment, autrefois, une femme qui l’avait fait souffrir, et pour s’être ensuite vengé sur les autres.

Massival et lui s’entendaient fort bien, quoique le musicien fût d’une nature très différente, plus ouverte, plus expansive, moins tourmentée peut-être, mais plus visiblement sensible.

Après deux grands succès, une pièce jouée à Bruxelles et venue ensuite à Paris où elle avait été acclamée à l’Opéra-Comique, puis une seconde œuvre reçue et interprétée du premier coup au Grand-Opéra, et accueillie comme l’annonce d’un superbe talent, il avait subi cette espèce d’arrêt qui semble frapper la plupart des artistes contemporains comme une paralysie précoce. Ils ne vieillissent pas dans la gloire et le succès ainsi que leurs pères, mais paraissent menacés d’impuissance, à la fleur de l’âge.

Lamarthe disait : « Aujourd’hui il n’y a plus en France que des grands hommes avortés. »

Massival à ce moment semblait fort épris de Mme de Burne, et le cercle en jasait un peu : aussi tous les yeux se tournèrent-ils vers lui quand il lui baisa la main avec un air d’adoration.

Il demanda :

– Sommes-nous en retard ?

– 15 –

Elle répondit :

– Non, j’attends encore le baron de Gravil et la marquise de Bratiane.

– Ah ! quelle chance, la marquise ! Alors nous allons faire de la musique ce soir.

– Je l’espère.

Les deux attardés entraient. La marquise, une femme, un peu trop petite peut-être, parce qu’elle était assez dodue, d’origine italienne, vive, avec des yeux noirs, des cils noirs, des sourcils noirs et des cheveux noirs aussi, tellement drus et envahissants qu’ils mangeaient le front et menaçaient les yeux, passait pour avoir la plus remarquable voix connue parmi les femmes du monde.

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