Anatole France - Le Livre De Mon Ami
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Que sais-je encore?… Ma mère se maria et ne revit plus Marcelle.
Mais, après deux ans d'exil, la belle aux yeux d'or eut son pardon. Elle l'eut si bien qu'on la pria d'être ma marraine.
Dans l'intervalle, elle s'était mariée. Cela, je pense, avait beaucoup aidé au raccommodement. Marcelle adorait son mari, un monstre de petit moricaud qui naviguait depuis l'âge de sept ans sur un navire de commerce, et que je soupçonne véhémentement d'avoir fait la traite des noirs.
Comme il possédait des biens à Rio de Janeiro, il y emmena ma marraine.
Ma mère m'a dit souvent:
«Tu ne peux te figurer ce qu'était le mari de Marcelle:
un magot, un singe, un singe habillé de jaune des pieds à la tête. Il ne parlait aucune langue. Il savait seulement un peu de toutes, et s'exprimait par des cris, des gestes et des roulements d'yeux. Pour être juste, il avait des yeux superbes.
Et ne crois pas, mon enfant, qu'il fût des îles, ajoutait ma mère; il était Français, natif de Brest, et se nommait Dupont.» Il faut vous apprendre, en passant, que ma mère disait " les îles " pour tout ce qui n'est pas l'Europe; et cela désespérait mon père, auteur de divers travaux d'ethnographie comparée.
«Marcelle, poursuivait ma mère, Marcelle était folle de son mari. Dans les premiers temps, on avait toujours l'air de les gêner en allant les voir. Elle fut heureuse pendant trois ou quatre ans; je dis heureuse parce qu'il faut tenir compte des goûts. Mais, pendant le voyage qu'elle fit en France…, tu ne te rappelles pas, tu étais trop petit.
– Oh! maman, je me rappelle parfaitement.
– Eh bien, pendant ce voyage, son moricaud prit là-bas, dans les îles, d'horribles habitudes: il s'enivrait dans les cabarets de matelots avec des créatures. Il reçut un coup de couteau. Au premier avis qu'elle en eut, Marcelle s'embarqua. Elle soigna son mari avec cette ardeur superbe qu'elle mettait à tout. Mais il eut un vomissement de sang et mourut.
– Marcelle n'est-elle pas revenue en France? Maman, pourquoi n'ai-je pas revu ma marraine?» À cette question, ma mère répondit avec embarras.
«Étant veuve, elle connut à Rio de Janeiro des officiers de marine qui lui firent grand tort. Il ne faut pas penser du mal de Marcelle, mon enfant. C'est une femme à part, qui n'agissait pas comme les autres. Mais il devenait difficile de la recevoir.
– Maman, je ne pense pas du mal de Marcelle; dites-moi seulement ce qu'elle est devenue.
– Mon fils, un lieutenant de vaisseau l'aima, ce qui était bien naturel, et la compromit, parce qu'une si belle conquête flattait son amour-propre. Je ne te le nommerai pas; il est aujourd'hui contre-amiral, et tu as dîné plusieurs fois avec lui.
– Quoi! c'est V…, ce gros homme rougeaud? Eh bien, maman, il raconte de jolies histoires de femmes, après dîner, cet amiral-là.
– Marcelle l'aima à la folie. Elle le suivait partout. Tu conçois, mon enfant, que je ne sais pas très bien cette histoire-là. Mais elle finit d'une façon terrible. Ils étaient tous deux en Amérique, je ne puis te dire exactement en quel endroit, parce que je n'ai jamais pu retenir les noms de la géographie. S'étant lassé d'elle, il la quitta sous quelque prétexte et revint en France. Tandis qu'elle l'attendait là-bas, elle apprit par un petit journal de Paris qu'il se montrait au théâtre avec une actrice. Elle n'y put tenir, et, bien que souffrant de la fièvre, elle s'embarqua. Ce fut son dernier voyage. Elle mourut à bord, mon enfant, et ta pauvre marraine, cousue dans un drap, fut jetée à la mer.» Voilà ce que m'a conté ma mère. Je n'en sais pas davantage. Mais, chaque fois que le ciel est d'un gris tendre et que le vent a des plaintes douces, ma pensée s'envole vers Marcelle et je lui dis:
«Pauvre âme en peine, pauvre âme errant sur l'antique océan qui berça les premières amours de la terre, cher fantôme, à ma marraine et ma fée, sois bénie par le plus fidèle de tes amoureux, par le seul, peut-être, qui se souvienne encore de toi! Sois bénie pour le don que tu mis sur mon berceau en t'y penchant seulement; sois bénie pour m'avoir révélé, quand je naissais à peine à la pensée, les tourments délicieux que la beauté donne aux âmes avides de la comprendre; sois bénie par celui qui fut l'enfant que tu soulevas de terre pour chercher la couleur de ses yeux!
Il fut, cet enfant, le plus heureux, et, j'ose dire, le meilleur de tes amis. C'est à lui que tu donnas le plus, à généreuse femme, car tu lui ouvris, avec tes deux bras, le monde infini des rêves.»
VII NOTRE ÉCRITE À L'AUBE
Voilà la moisson d'une nuit d'hiver, ma première gerbe de souvenirs. La laisserai-je aller au vent? Ne vaut-il pas mieux la lier et la porter à la grange? Elle sera, je crois, une bonne nourriture pour les esprits.
Le meilleur et le plus savant des hommes, M. Littré, aurait voulu que chaque famille eût ses archives et son histoire morale. «Depuis, a-t-il dit, qu'une bonne philosophie m'a enseigné à estimer grandement la tradition et la conservation, j'ai bien des fois regretté que, durant le Moyen âge, des familles bourgeoises n'aient pas songé à former de modestes registres où seraient consignés les principaux incidents de la vie domestique, et qu'on se transmettrait tant que la famille durerait. Combien curieux seraient ceux de ces registres qui auraient atteint notre époque quelque succinctes qu'en fussent les notices!
Que de notions et d'expériences perdues, qui auraient été sauvées par un peu de soin et d'esprit de suite!» Eh bien, je réaliserai pour ma part le désir du sage vieillard: ceci sera gardé et commencera le registre de la famille Nozière. Ne perdons rien du passé. Ce n'est qu'avec le passé qu'on fait l'avenir.
NOUVELLES AMOURS
I L'ERMITAGE DU JARDIN DES PLANTES
Je ne savais pas lire, je portais des culottes fendues, je pleurais quand ma bonne me mouchait et j'étais dévoré par l'amour de la gloire. Telle est la vérité: dans l'âge le plus tendre, je nourrissais le désir de m'illustrer sans retard et de durer dans la mémoire des hommes. J'en cherchais les moyens tout en déployant mes soldats de plomb sur la table de la salle à manger. Si j'avais pu, je serais allé conquérir l'immortalité dans les champs de bataille, et je serais devenu semblable à quelqu'un de ces généraux que j'agitais dans mes petites mains et à qui je dispensais la fortune des armes sur une toile cirée.
Mais il n'était pas en moi d'avoir un cheval, un uniforme, un régiment et des ennemis, toutes choses essentielles à la gloire militaire. C'est pourquoi je pensai devenir un saint. Cela exige moins d'appareil et rapporte beaucoup de louanges. Ma mère était pieuse. Sa piété – comme elle aimable et sérieuse – me touchait beaucoup. Ma mère me lisait souvent La vie des Saints, que j'écoutais avec délices et qui remplissait mon âme de surprise et d'amour. Je savais donc comment les hommes du Seigneur s'y prenaient pour rendre leur vie précieuse et pleine de mérites.
Je savais quelle céleste odeur répandent les roses du martyre. Mais le martyre est une extrémité à laquelle je ne m'arrêtai pas. Je ne songeai pas non plus à l'apostolat et à la prédication, qui n'étaient guère dans mes moyens. Je m'en tins aux austérités, comme étant d'un usage facile et sûr.
Pour m'y livrer sans perdre de temps, je refusai de déjeuner. Ma mère, qui n'entendait rien à ma nouvelle vocation, me crut souffrant et me regarda avec une inquiétude qui me fit de la peine. Je n'en jeûnai pas moins. Puis, me rappelant saint Siméon stylite, qui vécut sur une colonne, je montai sur la fontaine de la cuisine; mais je ne pus y vivre, car Julie, notre bonne, m'en délogea promptement. Descendu de ma fontaine, je m'élançai avec ardeur dans le chemin de la perfection et résolus d'imiter saint Nicolas de Patras, qui distribua ses richesses aux pauvres. La fenêtre du cabinet de mon père donnait sur le quai. Je jetai par la fenêtre une douzaine de sous qu'on m'avait donnés parce qu'ils étaient neufs et qu'ils reluisaient; je jetai ensuite des billes et des toupies et mon sabot avec son fouet de peau d'anguille.
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