Anatole France - Le Livre De Mon Ami
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Un jour, dans le petit salon, laissant sa broderie, elle me souleva dans ses bras et, me montrant une des fleurs du papier, elle me dit:
«Je te donne cette rose.» Et, pour la reconnaître, elle la marqua d'une croix avec son poinçon à broder.
Jamais présent ne me rendit plus heureux.
IV LES ENFANTS D'ÉDOUARD
«Il a l'air d'un brigand, mon petit garçon, avec ses cheveux ébouriffés! Coiffez-le “aux enfants d'Édouard”, monsieur Valence.»
M. Valence, à qui ma chère mère parlait de la sorte, était un vieux perruquier agile et boiteux, dont la seule vue me rappelait une odeur écœurante de fers chauds, et que je redoutais, tant à cause de ses mains grasses de pommade que parce qu'il ne pouvait me couper les cheveux sans m'en laisser tomber dans le cou. Aussi, quand il me passait un peignoir blanc et qu'il me nouait une serviette autour du cou, je résistais, et il me disait:
«Tu ne veux pourtant pas, mon petit ami, rester avec une chevelure de sauvage, comme si tu sortais du radeau de la Méduse.» Il racontait à tout propos, de sa voix vibrante de Méridional, le naufrage de la Méduse, dont il n'avait échappé qu'après d'effroyables misères. Le radeau, les inutiles signaux de détresse, les repas de chair humaine, il disait tout cela avec la belle humeur de quelqu'un qui prend les choses par leur bon côté; car c'était un homme jovial, M. Valence!
Ce jour-là, il m'accommoda trop lentement la tête à mon gré, et d'une façon que je jugeai bien étrange dès que je pus me regarder dans la glace. Je vis alors les cheveux rabattus et taillés droit comme un bonnet au-dessus des sourcils et tombant sur les joues comme des oreilles d'épagneul.
Ma mère était ravie: Valence m'avait véritablement coiffé aux enfants d'Édouard. Vêtu comme je l'étais d'une blouse de velours noir, on n'avait plus, disait-elle, qu'à m'enfermer dans la tour avec mon frère aîné…
«Si l'on ose!» ajouta-t-elle, en me soulevant dans ses bras avec une crânerie charmante.
Et elle me porta, étroitement embrassé, jusqu'à la voiture. Car nous allions en visite.
Je lui demandai quel était ce frère aîné que je ne connaissais pas et cette tour qui me faisait peur.
Et ma mère, qui avait la divine patience et la simplicité joyeuse des âmes dont la seule affaire en ce monde est d'aimer, me conta, dans un babil enfantin et poétique, comment les deux enfants du roi Édouard, qui étaient beaux et bons, furent arrachés à leur mère et étouffés dans un cachot de la tour de Londres par leur méchant oncle Richard.
Elle ajouta, s'inspirant selon toute apparence d'une peinture à la mode, que le petit chien des enfants aboya pour les avertir de l'approche des meurtriers.
Elle finit en disant que cette histoire était très ancienne, mais si touchante et si belle, qu'on ne cessait d'en faire des peintures et de la représenter sur les théâtres, et que tous les spectateurs pleuraient, et qu'elle avait pleuré comme eux.
Je dis à maman qu'il fallait être bien méchant pour la faire pleurer ainsi, elle et tout le monde.
Elle me répondit qu'il y fallait, au contraire, une grande âme et un beau talent, mais je ne la compris pas. Je n'entendais rien alors à la volupté des larmes.
La voiture nous arrêta dans l'île Saint-Louis, devant une vieille maison que je ne connaissais pas. Et nous montâmes un escalier de pierre, dont les marches usées et fendues me faisaient grise mine.
Au premier tournant, un petit chien se mit, à japper:
«C'est lui, pensai-je, c'est le chien des enfants Édouard» Et une peur subite, invincible, folle, s'empara de moi. Évidemment, cet escalier, c'était celui de la tour, et, avec mes cheveux découpés, en bonnet et ma blouse de velours, j'étais un enfant Édouard On allait me faire mourir. Je ne voulais pas; je me cramponnai à la robe de ma mère en criant:
«Emmène-moi, emmène-moi! Je ne veux pas monter dans l'escalier de la tour!
– Tais-toi donc, petit sot… Allons, allons, mon chéri, n'aie pas peur… Cet enfant est vraiment trop nerveux…
Pierre, Pierre, mon petit bonhomme, sois raisonnable.» Mais, pendu à sa jupe, raidi, crispé, je n'entendais rien; je criais, je hurlais, j'étouffais. Mes regards, pleins d'horreur, nageaient dans les ombres animées par la peur féconde.
À mes cris, une porte s'ouvrit sur le palier et il en sortit un vieux monsieur en qui, malgré mon épouvante et malgré son bonnet grec et sa robe de chambre, je reconnus mon ami Robin, Robin mon ami, qui m'apportait une fois la semaine des gâteaux secs dans la coiffe de son chapeau.
C'était Robin lui-même; mais je ne pouvais concevoir qu'il fût dans la tour, ne sachant pas que la tour était une maison, et que, cette maison étant vieille, il était naturel que ce vieux monsieur y habitât.
Il nous tendit les bras avec sa tabatière dans la main gauche et une pincée de tabac entre le pouce et l'index de la main droite. C'était lui.
«Entrez donc, chère dame! ma femme va mieux; elle sera enchantée de vous voir. Mais maître Pierre, à ce qu'il me semble, n'est pas très rassuré. Est-ce notre petite chienne qui lui fait peur? – Ici, Finette.» J'étais rassuré; je dis:
«Vous demeurez dans une vilaine tour, monsieur Robin.»À ces mots, ma mère me pinça le bras dans l'intention, que je saisis fort bien, de m'empêcher de demander un gâteau à mon ami Robin, ce que précisément j'allais faire.
Dans le salon jaune de M. et Mme Robin, Finette me fut d'un grand secours. Je jouai avec elle, et ceci me resta dans l'esprit qu'elle avait aboyé aux meurtriers des enfants d'Édouard. C'est pourquoi je partageai avec elle le gâteau que M. Robin me donna. Mais on ne peut s'occuper longtemps du même objet, surtout quand on est un petit enfant. Mes pensées sautèrent d'une chose à l'autre, comme des oiseaux de branche en branche, puis se reposèrent de nouveau sur les enfants Édouard M'étant fait à leur égard une opinion, j'étais pressé de la produire. Je tirai M. Robin par la manche.
«Dis donc, monsieur Robin, vous savez, si maman avait été dans la tour de Londres, elle aurait empêché le méchant oncle d'étouffer les enfants Édouard sous leurs oreillers.» Il me sembla que M. Robin ne comprenait pas ma pensée dans toute sa force; mais, quand nous nous retrouvâmes seuls, maman et moi, dans l'escalier, elle m'éleva dans ses bras:
«Monstre! que je t'embrasse!»
V LA GRAPPE DE RAISIN
J'étais heureux, j'étais très heureux. Je me représentais mon père, ma mère et ma bonne, comme des géants très doux, témoins des premiers jours du monde, immuables, éternels, uniques dans leur espèce. J'avais la certitude qu'ils sauraient me garder de tout mal et j'éprouvais près d'eux une entière sécurité. La confiance que m'inspirait ma mère était quelque chose d'infini: quand je me rappelle cette divine, cette adorable confiance, je suis tenté d'envoyer des baisers au petit bonhomme que j'étais, et ceux qui savent combien il est difficile en ce monde de garder un sentiment dans sa plénitude comprendront un tel élan vers de tels souvenirs.
J'étais heureux. Mille choses, à la fois familières et mystérieuses, occupaient mon imagination, mille choses qui n'étaient rien en elles-mêmes, mais qui faisaient partie de ma vie. Elle était toute petite, ma vie; mais c'était une vie, c'est-à-dire le centre des choses, le milieu du monde. Ne souriez pas à ce que je dis là, ou n'y souriez que par amitié et songez-y; quiconque vit, fût-il petit chien, est au milieu des choses.
J'étais heureux de voir et d'entendre. Ma mère n'entrouvrait pas son armoire à glace sans me faire éprouver une curiosité fine et pleine de poésie. Qu'y avait-il donc, dans cette armoire? Mon Dieu! ce qu'il pouvait y avoir: du linge, des sachets d'odeur, des cartons, des boîtes. Je soupçonne aujourd'hui ma pauvre mère d'un faible pour les boîtes. Elle en avait de toute sorte et en prodigieuse quantité. Et ces boîtes, qu'il m'était interdit de toucher, m'inspiraient de profondes méditations. Mes jouets aussi faisaient travailler ma petite tête; du moins, les jouets qu'on me promettait, et que j'attendais; car ceux que je possédais n'avaient pour moi plus de mystère, portant plus de charme. Mais qu'ils étaient beaux, les joujoux de mes rêves! Un autre miracle, c'était la quantité de traits et de figures qu'on peut tirer d'un crayon ou d'une plume. Je dessinais des soldats; je faisais une tête ovale et je mettais un shako au-dessus. Ce n'est qu'après de nombreuses observations que je fis entrer la tête dans le shako jusqu'aux sourcils. J'étais sensible aux fleurs, aux parfums, au luxe de la table, aux beaux vêtements. Ma toque à plumes et mes bas chinés me donnaient quelque orgueil.
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