Anatole France - LA RÔTISSERIE DE LA REINE PÉDAUQUE

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LA RÔTISSERIE DE LA REINE PÉDAUQUE: краткое содержание, описание и аннотация

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The Project Gutenberg eBook, La rotisserie de la Reine Pedauque, by Anatole France
This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.net
Title: La rôtisserie de la Reine Pédauque
Author: Anatole France
Release Date: March 21, 2004 [eBook #11645] [Date last updated: October 3, 2005]
Language: French
***START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK LA ROTISSERIE DE LA REINE PEDAUQUE***
Produced by Carlo Traverso, Vital Debroey and the Online Distributed Proofreading Team.
This file was produced from images generously made available by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr.

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M. d'Astarac sourit avec bienveillance et s'exprima de la sorte en nous mettant dehors:

—Bien que sachant à quoi m'en tenir sur la réalité du diable et de l'Autre, je consens volontiers à parler d'eux avec les personnes qui y croient. Le diable et l'Autre, ce sont là, comme on dit, des caractères; et l'on en peut discourir ainsi que d'Achille et de Thersite. Soyez assurés, messieurs, que, si le diable est tel qu'on le dit, il n'habite pas un élément si subtil que le feu. C'est un grand contresens que de mettre une si vilaine bête dans du soleil. Mais, comme j'avais l'honneur de le dire, monsieur Tournebroche, au capucin de madame votre mère, j'estime que les chrétiens calomnient Satan et les démons. Qu'il puisse être, en quelque monde inconnu, des êtres plus méchants encore que les hommes, c'est possible, bien que presque inconcevable. Assurément, s'ils existent, ils habitent des régions privées de lumière et, s'ils brûlent, c'est dans les glaces, qui, en effet, causent des douleurs cuisantes, non dans les flammes illustres, parmi les filles ardentes des astres. Ils souffrent, puisqu'ils sont méchants et que la méchanceté est un mal; mais ce ne peut être que d'engelures. Quant à votre Satan, messieurs, qui est en horreur à vos théologiens, je ne l'estime pas si méprisable à le juger par tout ce que vous en dites, et, s'il existait d'aventure, je le tiendrais non pour une vilaine bête, mais pour un petit Sylphe ou tout au moins pour un Gnome métallurgiste un peu moqueur et très intelligent.

Mon bon maître se boucha les oreilles et s'enfuit pour n'en point entendre davantage.

—Quelle impiété, Tournebroche, mon fils, s'écria-t-il dans l'escalier, quels blasphèmes! Avez-vous bien senti tout ce qu'il y avait de détestable dans les maximes de ce philosophe? Il pousse l'athéisme jusqu'à une sorte de frénésie joyeuse, qui m'étonne. Mais cela même le rend presque innocent. Car étant séparé de toute croyance, il ne peut déchirer la sainte Église comme ceux qui y restent attachés par quelque membre à demi tranché et saignant encore. Tels sont, mon fils, les Luthériens et les Calvinistes, qui gangrènent l'Église au point de rupture. Au contraire, les athées se damnent tout seuls, et l'on peut dîner chez eux sans péché. En sorte qu'il ne nous faut pas faire scrupule de vivre chez ce M. d'Astarac, qui ne croit ni à Dieu ni au diable. Mais avez-vous vu, Tournebroche, mon fils, qu'il se trouvait au fond de la sébile une poignée de petits diamants, dont il semble lui-même ignorer le nombre et qui me paraissent d'une assez belle eau? Je doute de l'opale et des saphirs. Quant à ces petits diamants, ils vous ont un air de vérité.

Arrivés à nos chambres hautes, nous nous souhaitâmes l'un à l'autre le bonsoir.

Nous menâmes, mon bon maître et moi, jusqu'au printemps une vie exacte et recluse. Nous travaillions toute la matinée, enfermés dans la galerie, et nous y retournions après le dîner comme au spectacle, selon l'expression même de M. Jérôme Coignard; non point, disait cet homme excellent, pour nous donner, à la mode des gentilshommes et des laquais, un spectacle scurrile, mais pour entendre les dialogues sublimes, encore que contradictoires, des auteurs anciens.

De ce train, la lecture et la traduction du Panopolitain avançaient merveilleusement. Je n'y contribuais guère. Un tel travail passait mes connaissances, et j'avais assez d'apprendre la figure que les caractères grecs ont sur le papyrus. J'aidai toutefois mon maître à consulter les auteurs qui pouvaient l'éclairer dans ses recherches, et notamment Olympiodore et Photius, qui, depuis ce temps, me sont restés familiers. Les petits services que je lui rendais me haussaient beaucoup dans ma propre estime.

Après un âpre et long hiver, j'étais en passe de devenir un savant, quand le printemps survint tout à coup, avec son galant équipage de lumière, de tendre verdure et de chants d'oiseaux. L'odeur des lilas, qui montait dans la bibliothèque, me faisait tomber en de vagues rêveries, dont mon bon maître me tirait brusquement en me disant:

—Jacquot Tournebroche, grimpez s'il vous plaît à l'échelle et dites-moi si ce coquin de Manéthon ne parle point d'un dieu Imhotep qui, par ses contradictions, me tourmente comme un diable?

Et mon bon maître s'emplissait le nez de tabac avec un air de contentement.

—Mon fils, me dit-il encore, il est remarquable que nos habits ont une grande influence sur notre état moral. Depuis que mon petit collet est taché de diverses sauces que j'y ai laissé couler, je me sens moins honnête homme. Tournebroche, maintenant que vous êtes vêtu comme un marquis, n'êtes-vous point chatouillé de l'envie d'assister à la toilette d'une fille d'Opéra et de pousser un rouleau de faux louis sur une table de pharaon; en un mot, ne vous sentez-vous point homme de qualité? Ne prenez pas ce que je vous dis en mauvaise part, et considérez qu'il suffit de donner un bonnet à poil à un couard pour qu'il aille aussitôt se faire casser la tête au service du Roi. Tournebroche, nos sentiments sont formés de mille choses qui nous échappent par leur petitesse, et la destinée de notre âme immortelle dépend parfois d'un souffle trop léger pour courber un brin d'herbe. Nous sommes le jouet des vents. Mais passez-moi, s'il vous plaît, les Rudiments de Vossius, dont je vois les tranches rouges bâiller là, sous votre bras gauche.

Ce jour-là, après le dîner de trois heures, M. d'Astarac nous mena, mon bon maître et moi, faire un tour de promenade dans le parc. Il nous conduisit du côté occidental, qui regardait Rueil et le Mont-Valérien. C'était le plus profond et le plus désolé. Le lierre et l'herbe, tondus par les lapins, couvraient les allées, que barraient ça et là de grands troncs d'arbres morts. Les statues de marbre qui les bordaient souriaient sans rien savoir de leur ruine. Une Nymphe de sa main brisée, qu'elle approchait de ses lèvres, faisait signe à un berger d'être discret. Un jeune Faune, dont la tête gisait sur le sol, cherchait encore à porter sa flûte à sa bouche. Et tous ces êtres divins semblaient nous enseigner à mépriser l'injure du temps et de la fortune. Nous suivions le bord d'un canal où l'eau des pluies nourrissait les rainettes. Autour d'un rond-point, des vasques penchantes s'élevaient où buvaient les colombes. Parvenus à cet endroit, nous prîmes un étroit sentier pratiqué dans les taillis.

—Marchez avec précaution, nous dit M. d'Astarac. Ce sentier a ceci de dangereux, qu'il est bordé de Mandragores qui, la nuit, chantent au pied des arbres. Elles sont cachées dans la terre. Gardez-vous d'y mettre le pied: vous y prendriez le mal d'aimer ou la soif des richesses, et vous seriez perdus, car les passions qu'inspire la mandragore sont mélancoliques.

Je demandai comment il était possible d'éviter ce danger invisible. M. d'Astarac me répondit qu'on y pouvait échapper par intuitive divination, et point autrement.

—Au reste, ajouta-t-il, ce sentier est funeste.

Il conduisait tout droit à un pavillon de brique, caché sous le lierre, qui, sans doute, avait servi jadis de maison à un garde. Là finissait le parc sur les marais monotones de la Seine.

—Vous voyez ce pavillon, nous dit M. d'Astarac. Il renferme le plus savant des hommes. C'est là que Mosaïde, âgé de cent douze ans, pénètre, avec une majestueuse opiniâtreté, les arcanes de la nature. Il a laissé bien loin derrière lui Imbonatus et Bartoloni. Je voulais m'honorer, messieurs, en gardant sous mon toit le plus grand des cabbalistes après Enoch, fils de Caïn. Mais des scrupules de religion ont empêché Mosaïde de s'asseoir à ma table, qu'il tient pour chrétienne, en quoi il lui fait trop d'honneur. Vous ne sauriez concevoir à quelle violence la haine des chrétiens est portée chez ce sage. C'est à grand'peine qu'il a consenti à loger dans ce pavillon, où il vit seul avec sa nièce Jahel. Messieurs, vous ne devez pas tarder davantage à connaître Mosaïde, et je vais vous présenter tout de suite, l'un et l'autre, à cet homme divin.

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