George Sand - Nanon

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Nanon, née en 1775, raconte en 1850 les événements qu'elle a vécus dans son enfance et sa jeunesse. La période prérévolutionnaire est évoquée comme un temps immémorial, où rien ne semble devoir changer. On apprend la prise de la Bastille un jour de marché. George Sand évoque fort bien la Grande Peur dans ce qu'elle a d'irrationnel et de terrifiant, la fête de la Fédération, moment d'exaltation et de bonheur, puis la vente des biens nationaux. Ainsi, Nanon peut devenir propriétaire de sa maison…
C'est une vue de la Révolution, équilibrée et sans fanatisme, que donne ce grand roman. Paru en 1872 – George Sand a donc soixante-huit ans -, il témoigne que la capacité de travail et la force d'invention sont intactes chez la romancière. Forte d'une documentation impressionnante, l'auteur conduit le récit avec une allégresse et une célérité qui nous étonnent. Nanon est un des très rares romans qui traite de la Révolution Française dans les campagnes, vue à travers les yeux d'une paysanne.

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Pendant ce temps, le petit frère, s'étant bien mis au courant de ce qui se passait, rentra au moutier par les brèches qu'il connaissait mieux que pas un. Il trouva les moines très effrayés et ne songeant qu'à se barricader. Il leur fit comprendre que leurs paysans ne leur voulaient pas tant de mal que ceux des autres endroits, et que le plus sage était de se confier à eux.

IV

Alors les portes du moutier furent ouvertes à une douzaine des plus raisonnables, et on leur fit parcourir toutes les salles pour leur montrer qu'on n'avait ni canons, ni sabres, ni fusils; mais le petit Anguilloux, qui avait servi les maçons à la réparation d'un caveau, dit qu'il avait vu beaucoup d'armes dans cet endroit-là, et, en effet, on y trouva quantité de vieilles arquebuses hors de service, des fusils à rouet du temps des guerres de religion et beaucoup de pertuisanes rouillées privées de leurs manches. On s'empara du tout, et on l'apporta sur la place, où chacun prit ce qu'il voulut ou ce qu'il put; les arquebuses et fusils n'étaient bons à rien, mais les fers de piques étaient entiers, et on s'occupa de les fourbir et de leur tailler de bons manches dans le taillis du couvent. Ce fut le seul dégât commis. Les moines promirent l'asile en cas d'attaque et désignèrent à chaque famille l'abri qu'on pourrait lui donner. Les deux étrangers furent renvoyés; on ne se souciait point de partager avec eux la protection du couvent. Quand ils furent partis, on se remit en bon accord avec les religieux, mais on garda les armes en ricanant et en se disant les uns aux autres que, s'ils étaient en conspiration pour effrayer le paysan, ils avaient mal joué la partie et armé le paysan contre eux en cas de besoin.

Trois jours et trois nuits durant, on fut sur pied, montant des gardes, faisant des rondes, veillant à tour de rôle, et de temps en temps se mettant d'accord avec les bandes que l'on rencontrait. Cette grande peur, qui n'était qu'une invention on ne sait de qui, je crois qu'on ne l'a jamais su, ne tourna pas en risée, comme on aurait pu s'y attendre. Les paysans de chez nous en devinrent plus vieux en trois jours que si ces jours eussent été des années. Forcés de sortir de chez eux, de s'entendre entre eux, d'aller aux nouvelles et d'apprendre ce qui se disait au delà du ravin et jusque dans les villes, ils commencèrent à comprendre ce que c'était que la Bastille, la guerre, la famine, le roi et l'Assemblée nationale. J'appris cela aussi en gros comme les autres, et il me sembla que mon petit esprit élevé en cage prenait sa volée du côté de l'horizon. Nous avions eu peur, cela nous avait rendu braves. Pourtant, le troisième jour, comme on commençait à se rassurer, il y eut encore une alerte. Des courriers avaient passé à galop de cheval dans les villes voisines, en criant: «Aux armes!» et en annonçant que les brigands rasaient les récoltes et tuaient les habitants. Cette fois, mon grand-oncle prit sa faux emmanchée à l'envers et s'en alla avec ses deux gars au-devant de l'ennemi, en me confiant à la Mariotte avec ces paroles suprêmes:

– Nous allons nous battre; si nous avons le dessous, ne nous attendez point à revenir avec l'ennemi aux talons. Ne vous embarrassez point des bêtes, prenez les enfants et sauvez-vous, les brigands ne font merci à personne.

La Mariotte cria, pleura et se mit à chercher une cache pour ses effets; quant à moi, si je croyais encore aux brigands, je ne les craignais plus, j’avais la tête montée; je me disais que, si mon oncle et mes cousins étaient tués, je n'avais que faire de vivre, et, laissant la Mariotte à ses préoccupations, je pris Rosette et la menai aux champs. Fallait-il la laisser mourir de faim pour la sauver du pillage?

L'envie de savoir me mena très loin sur le grand plateau semé de bois, mais je ne pus rien voir, parce que les paysans, réunis en troupes, guettaient ou se glissaient avec précaution dans les genêts et les ravines. Tout en regardant au loin à travers les arbres, je me trouvai empêchée tout d'un coup par quelqu'un qui se levait du milieu des buissons: c'était le petit frère qui chassait tranquillement et guettait les renards, sans souci de la guerre aux brigands.

– J'aurais cru, lui dis-je, que vous iriez avec les autres, voir au moins s'il y a du danger pour eux.

– Je sais, répondit-il, qu'il n'y en a pour personne autre que les nobles et le haut clergé, tous gens qui ne me veulent point avec eux; je suis donc en ce monde pour moi tout seul.

– Vous me fâchez de parler comme ça! je ne sais pas si je dois vous mépriser ou vous plaindre.

– Ni l'un ni l'autre, ma petite amie. Qu'on me donne un devoir et je le remplirai; mais je ne vois pas le devoir d'un moine, à moins que ce n'en soit un d'engraisser. Les moines, vois-tu, ça a pu servir dans les temps anciens; mais, du jour où ils ont été riches et tranquilles, ils n'ont plus compté pour rien devant Dieu et devant les hommes.

– Alors, ne soyez pas moine?

– C'est facile à dire; qui me recevra, qui me nourrira, puisque ma famille doit me chasser et me renier si je lui résiste?

– Dame! vous travaillerez! c'est dur, mais Pierre et Jacques vont en journée, et ils sont plus heureux que vous.

– Ce n'est pas sûr. Ils ne pensent à rien, et moi, j'ai du plaisir à raisonner tout seul. Je sais que j'ai beaucoup à apprendre pour bien raisonner, j'apprendrai. Tu m'as dit mon fait, c'est lâche d'être paresseux. Tiens, vois! à présent, je me promène avec un livre et j'y regarde souvent.

– Et m'apprendre, à moi? vous n'y songez plus!

– Si fait. Veux-tu commencer tout de suite?

– Commençons.

Il me donna ma première leçon, assis sur la fougère auprès de moi, sous ce grand ciel qui m'éblouissait un peu, car j'étais plus habituée au petit ruban qu'on en voyait du ravin de Valcreux. Je fis tant d'attention, que j'en eus mal à la tête, mais je n'en dis rien par amour-propre; j'étais fière de sentir que je pouvais apprendre, car le petit frère s'étonnait de me voir aller si bien. Il disait que j'apprenais dans une heure plus que lui dans une semaine.

– C'est peut-être, lui dis-je, que vous avez été mal enseigné?

– C'est peut-être, répondit-il, qu'on tâchait de m'empêcher d'apprendre.

Il fit un tour de chasse, tua un lièvre et me l'apporta.

– Ce sera, dit-il, pour le souper de ton oncle, et tu ne peux pas refuser.

– Mais c'est le gibier des moines?

– En ce cas, c'est le mien et j'ai le droit d'en disposer.

– Je vous remercie; mais je voudrais quelque chose pour moi qui ne suis pas gourmande.

– Quoi donc?

– Je voudrais savoir toutes mes lettres aujourd'hui. Me voilà reposée, vous n'êtes pas bien las…

– Allons, je veux bien, dit-il. Et il me fit lire encore.

Le soleil baissait, j'avais mieux mon esprit. Je connus tout mon alphabet ce jour-là, et j'étais contente, en rentrant, d'entendre chanter les grives et gronder la rivière. Rosette marchait bien sage devant nous et le petit frère me tenait par la main. Le soleil se couchait sur notre droite, les bois de châtaigniers et de hêtres étaient comme en feu. Les prés en étaient rouges, et, quand nous découvrîmes la vue de la rivière, elle paraissait tout en or. C'était la première fois que je faisais attention à ces choses, et je dis au petit frère que tout me paraissait drôle.

– Qu'est-ce que tu veux dire?

– Je veux dire que le soleil est comme un feu gai, et l'eau comme la vierge reluisante du moutier; ça n'était pas comme ça les autres fois.

– C'est comme cela toutes les fois que le soleil se couche par un beau temps.

– Pourtant le père Jean dit que, quand le ciel est rouge, c'est signe de guerre.

– Il y a bien d'autres signes de guerre, ma pauvre Nanon!

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