George Sand - Nanon

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Nanon: краткое содержание, описание и аннотация

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Nanon, née en 1775, raconte en 1850 les événements qu'elle a vécus dans son enfance et sa jeunesse. La période prérévolutionnaire est évoquée comme un temps immémorial, où rien ne semble devoir changer. On apprend la prise de la Bastille un jour de marché. George Sand évoque fort bien la Grande Peur dans ce qu'elle a d'irrationnel et de terrifiant, la fête de la Fédération, moment d'exaltation et de bonheur, puis la vente des biens nationaux. Ainsi, Nanon peut devenir propriétaire de sa maison…
C'est une vue de la Révolution, équilibrée et sans fanatisme, que donne ce grand roman. Paru en 1872 – George Sand a donc soixante-huit ans -, il témoigne que la capacité de travail et la force d'invention sont intactes chez la romancière. Forte d'une documentation impressionnante, l'auteur conduit le récit avec une allégresse et une célérité qui nous étonnent. Nanon est un des très rares romans qui traite de la Révolution Française dans les campagnes, vue à travers les yeux d'une paysanne.

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– Ma foi, non. Je ne connais que le pays de Valcreux. Est-ce que vos parents sont pauvres, pour vous renvoyer comme ça d'avec eux?

– Mes parents sont très riches; mais nous sommes trois enfants, et, comme ils ne veulent pas diviser leur fortune, ils la gardent pour le fils aîné. Ma sœur et moi, nous n'aurons qu'une part une fois faite, pour entrer chacun dans un couvent.

– Quel âge est-ce qu'elle a, votre sœur?

– Onze ans: et toi?

– Je n'ai pas encore treize ans faits.

– Alors, tu es grande, ma sœur est plus petite que toi de toute la tête.

– Sans doute que vous l'aimez, votre petite sœur?

– Je n'aimais qu'elle.

– Ah bah! et vos père et mère?

– Je ne les connais presque pas.

– Et votre frère?

– Je le connais encore moins.

– Comment ça se fait-il?

– Nos parents nous ont fait élever à la campagne, ma sœur et moi, et ils n'y viennent pas souvent, ils vivent avec le fils aîné à Paris. Mais tu n'as jamais entendu parler de Paris, puisque tu ne connais pas seulement Franqueville.

– Paris où il y a le roi?

– Justement.

– Et vos parents demeurent chez le roi!

– Oui, ils servent dans sa maison.

– Ils sont les domestiques du roi?

– Ils sont officiers; mais tu ne comprends rien à tout cela et cela ne peut t'intéresser. Parle de ton mouton. Est-ce qu'il t'obéit quand tu l'appelles?

– Pas trop, quand il est affamé comme aujourd'hui.

– Alors, quand je voudrai te le ramener, il ne m'obéira pas?

– Ça se peut bien. J'aime mieux attendre, puisque vous le souffrez un peu chez vous.

– Chez moi? Je n'ai pas de chez moi, ma petite, et je n'en aurai jamais. On m'a élevé dans cette idée-là que rien ne devait m'appartenir, et toi qui as un mouton, tu es plus riche que moi.

– Et ça vous fait de la peine de ne rien avoir?

– Non, pas du tout; je suis content de n'avoir pas à me donner de mal pour des biens périssables.

Périssables? Ah! oui, mon mouton peut périr!

– Et vivant, il te donne du souci?

– Sans doute, mais je l'aime et ne regrette pas mon soin. Vous n'aimez donc rien, vous?

– J'aime tout le monde.

– Mais pas les moutons?

– Je ne les aime ni ne les hais.

– C'est pourtant des bêtes bien douces. Est-ce que vous aimez les chiens?

– J'en ai eu un que j'aimais. On n'a pas voulu qu'il me suive au couvent.

– Alors vous avez du chagrin d'être comme ça tout seul de chez vous, en pénitence chez les autres?

Il me regarda d'un air étonné, comme s'il n'avait pas encore pensé à ce que je lui disais, et puis, il répondit:

– Je ne dois me faire de peine à propos de rien. On m'a toujours dit: «Ne vous mêlez de rien, ne vous attachez à rien, apprenez à ne vous affecter de rien. C'est votre devoir et vous n'aurez de bonheur qu'en faisant votre devoir.»

– C'est drôle, ça! mon grand-oncle me dit tout à fait la même chose; mais il dit que mon devoir est de m'occuper de tout, d'être bonne à tout dans la maison et d'avoir du cœur pour toute sorte d'ouvrages. Sans doute qu'on dit ça aux enfants des pauvres et qu'on dit autrement aux enfants riches.

– Non! on dit cela aux enfants qui doivent entrer dans les couvents. Mais voilà l'heure de me rendre aux offices de la vêprée. Tu rappelleras ton mouton quand tu voudras, et, si tu veux le ramener demain…

– Oh! je n'oserais!

– Tu peux le ramener, je parlerai à l'économe.

– Il fera votre volonté?

– Il est très bon, il ne me refusera pas.

Le jeune homme me quitta et je le vis qui rentrait par les jardins, au son de la cloche. Je laissai encore un peu pâturer Rosette, et puis je la rappelai et la ramenai à la maison. Depuis ce jour-là, je me suis très bien souvenue de tout ce qui est survenu dans ma vie. Je ne fis d'abord pas de grandes réflexions sur mon entretien avec ce jeune moine. J'étais toute à l'idée riante que peut-être il m'obtiendrait un permis de pâturage de temps en temps pour Rosette. Je me serais contentée de peu. J'étais comme portée naturellement à la discrétion, mon oncle m'ayant donné en tout des exemples de politesse et de sobriété.

Je n'étais pas grande conteuse, mes cousins, très moqueurs, ne m'y encourageaient point; mais, le permis de pâturage me trottant par la tête, je racontai ce soir-là à souper tout ce que je viens de raconter, et je le fis même assez exactement pour attirer l'attention de mon grand-oncle.

– Ah! oui-dà! fit-il, ce jeune monsieur qu'ils ont amené au couvent lundi soir et que personne n'avait encore vu, c'est le petit Franqueville! un cadet de grande maison, c'est comme cela qu'on dit. – Vous connaissez bien Franqueville, mes gars? un beau manoir, da!

– J'y ai passé une fois, dit le plus jeune. C'est loin, loin du côté de Saint-Léonard en Limousin.

– Bah! douze lieues, dit Jacques, en riant, ça n'est pas si loin! j'y ai été une fois aussi, la fois que le supérieur de Valcreux m'a donné une lettre à porter et qu'il m'a prêté la bourrique du moutier pour gagner du temps. Sans doute que c'était affaire pressante, car il ne la prête pas volontiers, la grand'bourrique!

– Ignorant! reprit mon grand-oncle, ce que tu appelles bourrique c'est une mule.

– Ça ne fait rien, grand-père! j'ai bien vu la cuisine du château et j'ai parlé à l'homme d'affaires, qui s'appelle M. Prémel. J'ai bien vu aussi le jeune monsieur, et à présent je comprends que la lettre, c'était pour manigancer son entrée au couvent.

– C'était une affaire manigancée depuis qu'il est au monde, reprit le père Jean. On n'attendait que l'âge, et moi, qui vous parle, j'ai eu ma défunte nièce, la mère à la petite que voilà, vachère dans le château en question. Je peux très bien dire ce qui en est de la famille. C'est des gens qui ont pour deux cent mille bons écus de terre au soleil, et des terres bien en rapport. Ça n'est pas négligé et pillé comme celles du moutier d'ici. L'homme d'affaires, l'intendant, comme ils l'appellent, est un homme entendu et très dur; mais c'est comme ça qu'il faut être quand on est chargé d'une grosse régie.

Pierre observa que ce n'était pas la peine d'être si riche, quand on mettait de côté deux enfants sur trois. Il blâma, au point de vue des idées nouvelles qui commençaient à pénétrer jusque dans nos chaumières, le parti que prenaient encore certains nobles à l'égard de leurs cadets.

Mon oncle était un paysan de la vieille roche; il défendit le droit d'aînesse, disant que, sans cela, tous les grands biens seraient gaspillés.

On se querella un peu. Pierre, qui avait la tête vive, parla haut à son grand-père et finit par lui dire:

– C'est bien heureux que les pauvres n'aient rien à se partager, car voilà mon frère aîné que j'aime beaucoup et que je serais forcé de détester si je savais qu'il y a chez nous quelque chose dont je n'aurai rien.

– Vous ne savez pas ce que vous dites, répondit le vieux; c'est des idées de gueux que vous avez là. Dans la noblesse, on pense plus haut, on ne regarde qu'à la conservation de la grandeur, et les plus jeunes se font l'honneur de se sacrifier pour conserver les biens et les titres dans la famille.

Je demandai ce que cela voulait dire se sacrifier.

– Tu es trop petite pour savoir ça, répondit le père Jean.

Et il alla se coucher en marmottant tout bas sa prière.

Comme je répétais entre mes dents sacrifier, qui était un mot tout nouveau pour moi, Pierre qui aimait à faire l'entendu, me dit:

– Je sais, moi, ce que veut dire le grand-père. Il a beau défendre les moines, et les moines ont beau avoir des biens et le plaisir de ne rien faire, on sait qu'il n'y a pas de gens plus malheureux.

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