George Sand - Le Compagnon Du Tour De France

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Pierre Huguenin et son père sont compagnons. Le Comte de Villepreux les a engagés pour qu'ils restaurent les boiseries de sa chapelle. Le Comte vit avec deux jeunes femmes: sa fille Yseult, très cultivée et éprise d'idéal, et la Marquise Joséphine des Fresnays, qui est passionnée et romantique. Pierre Huguenin quitte le manoir pour aller chercher des ouvriers capables de remplacer son père qui a eu un accident le rendant inapte au travail. Il ramène son ami nantais, le Corinthien qui abandonne son amie La Savinienne au profit de Joséphine. Le Comte de Villepreux refuse de voir des roturiers, même cultivés, entrer dans sa famille. Il expédie le Corinthien en Italie. Pierre et Yseult doivent, eux aussi, renoncer à leur amour, bien qu'il soit pur et calme.

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– Ce serait de ta part, à coup sûr, une mortelle insulte, répondit la marquise; car tu poses en principe qu’un artisan n’est pas un homme: ce qui fait que tu passes ta vie avec eux comme si c’étaient des oiseaux, des chiens ou des plantes.

– Joséphine! Joséphine! s’écria Yseult en joignant les mains avec une surprise douloureuse, que se passe-t-il donc en toi, que tu sois aujourd’hui si différente de toi-même?

– Il se passe en moi quelque chose d’affreux! répondit la marquise en se jetant échevelée le visage contre son lit, et en se tordant les mains avec des torrents de larmes. Yseult fut effrayée de ce désespoir, qu’elle avait pressenti depuis quelque temps en voyant les traits de Joséphine s’altérer et son caractère s’aigrir. Elle y prit part avec toute la bonté de son cœur et tout le zèle de ses intentions; et, la serrant dans ses bras, elle la supplia, avec de tendres caresses et de douces paroles, de lui ouvrir son âme.

Certes la marquise ne pouvait rien faire de plus déplacé, de plus coupable peut-être, que de confier son secret à une jeune fille chaste, pour laquelle l’amour avait encore des mystères où l’imagination n’avait voulu pénétrer; mais Joséphine n’était plus maîtresse d’elle-même. Elle déroula devant sa cousine, avec une sorte de cynisme exalté, tout le triste roman de ses amours avec le Corinthien, et elle le termina par une théorie du suicide qui n’était pas trop affectée dans ce moment-là.

Yseult écouta ce récit en silence et les yeux baissés. Plusieurs fois la rougeur lui monta au visage, plusieurs fois elle fut sur le point d’arrêter l’effusion de Joséphine. Mais chaque fois elle se commanda le courage, étouffa un soupir, et se soutint ferme et résolue, comme une jeune sœur de charité qui voit pour la première fois une opération de chirurgie, et qui, prête à défaillir, surmonte son dégoût et son effroi par la pensée d’être utile et de soulager un membre de la famille du Christ.

D’après ce que la Savinienne lui avait confié du passé du Corinthien, Yseult pressentait de plus en plus dans ce jeune homme des instincts et une destinée peu compatibles avec le bonheur d’une femme, quelle qu’elle fût. Elle osa dire toute sa pensée à la marquise, et lui fit faire des réflexions qu’elle n’avait pas encore faites sur l’effrayante personnalité qui se développait insensiblement chez le Corinthien depuis le jour où la protection de M. de Villepreux l’avait fait sortir du néant.

Joséphine commençait à se calmer, et le langage de la raison la préparait à entendre celui de la morale, lorsqu’on frappa à la porte. Yseult, ayant été voir ce que c’était, ouvrit à son grand-père en lui adressant, comme elle faisait toujours en le voyant, quelque tendre parole.

– Va-t’en, mon enfant, dit le comte. Je veux être seul avec ta cousine.

Yseult obéit, et M. de Villepreux, s’asseyant avec une lenteur solennelle, entama ainsi l’entretien:

– J’ai à vous parler, ma chère Joséphine, de choses assez délicates et des plus grands secrets qu’une femme puisse avoir. Êtes-vous bien certaine que personne ne peut nous entendre?

– Mais je crois que cela est impossible, dit Joséphine, un peu interdite de ce préambule et du regard scrutateur que le comte attachait sur elle.

– Eh bien, reprit-il, regardez aux portes… à toutes les portes!

Joséphine se leva, et alla voir si la porte de sa chambre qui donnait sur le corridor, et celle qui communiquait avec les autres pièces de l’appartement, étaient bien fermées; puis elle revint pour s’asseoir.

– Vous oubliez une porte, lui dit le comte en prenant une prise de tabac, et en la regardant pardessus ses lunettes.

– Mais, mon oncle, je ne connais pas d’autre porte, répondit Joséphine en pâlissant.

– Et celle de l’alcôve? Est-ce que vous ne savez pas que de l’atelier on entend tout ce qui se passe ici?

– Mon Dieu, dit Joséphine tremblante, comment cela se pourrait-il? Il y a là, je crois, un passage sans issue.

– Vous êtes bien sûre, Joséphine? Voulez-vous que je demande, à cet égard, des renseignements au Corinthien?

Joséphine se sentit défaillir; elle tomba sur ses genoux, et regarda le vieillard avec une angoisse inexprimable, sans avoir la force de dire un mot.

– Relevez-vous, ma nièce, reprit le comte avec une douceur glaciale; asseyez-vous, et écoutez-moi.

Joséphine obéit machinalement et resta devant lui, immobile et pâle comme une statue.

– De mon temps, ma chère enfant, dit le comte, il y avait certaines marquises qui prenaient leurs laquais pour amants. En général, c’étaient des femmes moins jeunes, moins belles et moins recherchées que vous dans le monde; ce qui rendait peut-être cette fantaisie un peu plus explicable de leur part.

– Assez, mon oncle, au nom du ciel! dit Joséphine en joignant les mains. Je comprends bien!

– Loin de moi, dit le comte, la pensée de vous humilier et de vous blesser, ma chère Joséphine. Je voulais seulement vous dire (ayez un peu de courage, je serai bref) que les mœurs de Louis XV, excusables peut-être dans leur temps, ne sont plus praticables aujourd’hui. Une femme du monde ne pourrait plus dire, au point du jour, à un amant: «Va-t’en, je n’ai plus besoin de toi!» car il n’y a plus de manants. Un palefrenier est un homme; un artisan est un artiste; un paysan est un propriétaire, un citoyen; et aucune femme, fût-elle reine, n’a le pouvoir de persuader à un homme qu’il redevient son inférieur en sortant de ses bras. Vous n’avez donc pas dérogé, ma chère nièce, en choisissant pour votre amant un jeune homme intelligent, né dans les rangs du peuple. Si vous étiez libre de joindre le don de votre main à celui de votre cœur, je vous dirais de le faire, si cela vous convient; et, au lieu d’être la marquise des Frenays, vous seriez la Corinthienne, sans que j’en fusse humilié ou scandalisé le moins du monde. Mais vous êtes mariée, mon enfant, et votre mari est trop malade (je viens encore de recevoir une lettre de son médecin qui ne lui en donne pas pour six mois), vous touchez de trop près à votre liberté pour qu’il vous soit pardonné de n’avoir pas su attendre. Il est des malheurs de toute la vie où l’erreur de quelques instants est presque inévitable et trouve grâce devant le monde. Dans votre position, vous ne trouveriez aucune indulgence. Voilà pourquoi je vous engage à éloigner de vous le Corinthien, sauf à le rappeler pour l’épouser après une année de veuvage.

Cette manière de prendre les choses était si éloignée de ce que Joséphine attendait de la sévérité de son oncle, que la surprise remplaça la consternation. Elle leva les yeux plusieurs fois sur lui pour voir s’il parlait sérieusement, et les baissa aussitôt après s’être rassurée qu’il ne riait pas le moins du monde. Et pourtant ce n’était qu’un jeu d’esprit, un piège moqueur, le dénouement bouffon d’une comédie sceptique. Le vieux comte savait fort bien quel en serait l’effet, et ne craignait nullement que sa comédie tournât contre lui. Il connaissait Joséphine beaucoup mieux qu’elle ne se comprenait elle-même. Il rendait les rênes, sachant bien que c’est la seule manière de gouverner un coursier impétueux.

Joséphine demeura quelques instants muette, et enfin elle répondit:

– Je vous remercie, mon cher, mon généreux oncle, de me traiter avec cette bonté, lorsqu’au fond du cœur vous me méprisez certainement.

– Moi, vous mépriser, mon enfant! Et pourquoi donc, je vous prie? Si vous étiez une de ces marquises galantes dont je parlais tout à l’heure, je vous traiterais avec plus de sévérité; car un noble esprit doit savoir commander aux sens. Mais ce n’est point une faute de ce genre que vous avez commise…

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