Henri Barbusse - Le Feu (Journal d'une Escouade)

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'Le feu' a reçu le Prix Goncourt en 1916.
La vie poignante d'une escouade de 17 poilus durant la première année de la première guerre mondiale. Malgré les conditions de vie atroces, l'amitié unit des hommes de toutes conditions et de toutes origines. A lire impérativement…
Cet ouvrage paraît en novembre 1916 et remporte le Prix Goncourt. Sous forme de carnet de guerre, Henri Barbusse relate, souvent à la première personne ou par dialogues interposés, la vie quotidienne d'une compagnie de fantassins pris dans le chaos des combats qui paralysent l'Europe depuis deux ans.
Peinture bouleversante de la première guerre mondiale, 'Le Feu' relate le quotidien des soldats Volpate, Lamuse et de leurs camarades. Pris dans la sale guerre malgré eux, ils en racontent l'horreur avec leurs mots de 'bonhommes'. La peur au ventre, ils voient tomber leurs camarades les uns après les autres, hébétés.

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La morale adorable, ils la dénaturent: Combien de crimes dont ils ont fait des vertus, en les appelant nationales avec un mot! Même la vérité, ils la déforment. À la vérité éternelle, ils substituent chacun leur vérité nationale. Autant de peuples, autant de vérités, qui faussent et tordent la vérité.

Tous ces gens-là, qui entretiennent ces discussions d'enfants, odieusement ridicules, que vous entendez gronder au-dessus de vous: «Ce n'est pas moi qui ai commencé, c'est toi! – Non, ce n'est pas moi, c'est toi! – Commence, toi! – Non, commence, toi!» puérilités qui éternisent la plaie immense du monde parce que ce ne sont pas les vrais intéressés qui en discutent, au contraire, et que la volonté d'en finir n'y est pas; tous ces gens-là qui ne peuvent pas ou ne veulent pas faire la paix sur la terre; tous ces gens-là, qui se cramponnent, pour une cause ou pour une autre, à l'état de choses ancien, lui trouvent des raisons ou lui en donnent, ceux-là sont vos ennemis!

Ce sont vos ennemis autant que le sont aujourd'hui ces soldats allemands qui gisent ici entre vous, et qui ne sont que de pauvres dupes odieusement trompées et abruties, des animaux domestiques… Ce sont vos ennemis, quel que soit l'endroit où ils sont nés et la façon dont se prononce leur nom et la langue dans laquelle ils mentent. Regardez-les dans le ciel et sur la terre. Regardez-les partout! Reconnaissez-les une bonne fois, et souvenez-vous à jamais!

– Ils te diront, grogna un homme à genoux, penché, les deux mains dans la terre, en secouant les épaules comme un dogue: «Mon ami, t'as été un héros admirable!» J'veux pas qu'on m'dise ça!

» Des héros, des espèces de gens extraordinaires, des idoles? Allons donc! On a été des bourreaux. On a fait honnêtement le métier de bourreaux. On le r'fera encore, à tour de bras, parce qu'il est grand et important de faire ce métier-là pour punir la guerre et l'étouffer. Le geste de tuerie est toujours ignoble – quelquefois nécessaire, mais toujours ignoble. Oui, de durs et infatigables bourreaux, voilà ce qu'on a été. Mais qu'on ne me parle pas de la vertu militaire parce que j'ai tué des Allemands.»

– Ni à moi, cria un autre à voix si haute que personne n'aurait pu lui répondre, même si on avait osé, ni à moi, parce que j'ai sauvé la vie à des Français! Alors, quoi, ayons le culte des incendies à cause de la beauté des sauvetages!

– Ce serait un crime de montrer les beaux côtés de la guerre, murmura un des sombres soldats, même s'il y en avait!

– On t'dira ça, continua le premier, pour te payer en gloire, et pour se payer aussi de c'qu'on n'a pas fait. Mais la gloire militaire, ce n'est même pas vrai pour nous autres, simples soldats. Elle est pour quelques-uns, mais en dehors de ces élus, la gloire du soldat est un mensonge comme tout ce qui a l'air d'être beau dans la guerre. En réalité, le sacrifice des soldats est une suppression obscure. Ceux dont la multitude forme les vagues d'assaut n'ont pas de récompense. Ils courent se jeter dans un effroyable néant de gloire. On ne pourra jamais accumuler même leurs noms, leurs pauvres petits noms de rien.

– Nous nous en foutons, répondit un homme. Nous avons aut'chose à penser.

– Mais tout cela, hoqueta une face barbouillée et que la boue cachait comme une main hideuse, peux-tu seulement le dire? Tu serais maudit et mis sur le bûcher! Ils ont créé autour du panache une religion aussi méchante, aussi bête et aussi malfaisante que l'autre!

L'homme se souleva, s'abattit, mais se souleva encore. Il était blessé sous sa cuirasse immonde, et tachait le sol, et, quand il eut dit cela, son œil élargi contempla par terre tout le sang qu'il avait donné pour la guérison du monde.

Les autres, un à un, se dressent. L'orage s'épaissit et descend sur l'étendue des champs écorchés et martyrisés. Le jour est plein de nuit. Et il semble que, sans cesse, de nouvelles formes hostiles d'hommes et de bandes d'hommes s'évoquent, au sommet de la chaîne de montagnes des nuages, autour des silhouettes barbares des croix et des aigles, des églises, des palais souverains et des temples de l'armée, et s'y multiplient, cachant les étoiles qui sont moins nombreuses que l'humanité – et même que ces revenants remuent de toutes parts dans les excavations du sol, ici, là, parmi les êtres réels qui y sont jetés à la volée, à demi enfouis dans la terre comme des grains de blé.

Mes compagnons encore vivants se sont enfin levés; se tenant mal debout sur le sol effondré, enfermés dans leurs vêtements embourbés, ajustés dans d'étranges cercueils de vase, dressant leur simplicité monstrueuse hors de la terre profonde comme l'ignorance, ils bougent et crient, les yeux, les bras et les poings tendus vers le ciel d'où tombent le jour et la tempête. Ils se débattent contre des fantômes victorieux, comme des Cyrano et des don Quichotte qu'ils sont encore.

On voit leurs ombres se mouvoir sur le grand miroitement triste du sol et se refléter sur la blême surface stagnante des anciennes tranchées que blanchit et habite seul le vide infini de l'espace, au milieu du désert polaire aux horizons fumeux.

Mais leurs yeux sont ouverts. Ils commencent à se rendre compte de la simplicité sans bornes des choses. Et la vérité non seulement met en eux une aube d'espoir, mais aussi y bâtit un recommencement de force et de courage.

– Assez parlé des autres, commanda l'un d'eux. Tant pis pour les autres!… Nous! Nous tous!…

L'entente des démocraties, l'entente des immensités, la levée du peuple du monde, la foi brutalement simple… Tout le reste, tout le reste, dans le passé, le présent et l'avenir, est absolument indifférent.

Et un soldat ose ajouter cette phrase, qu'il commence pourtant à voix presque basse:

– Si la guerre actuelle a fait avancer le progrès d'un pas, ses malheurs et ses tueries compteront pour peu.

Et tandis que nous nous apprêtons à rejoindre les autres, pour recommencer la guerre, le ciel noir, bouché d'orage, s'ouvre doucement au-dessus de nos têtes. Entre deux masses de nuées ténébreuses, un éclair tranquille en sort, et cette ligne de lumière, si resserrée, si endeuillée, si pauvre, qu'elle a l'air pensante, apporte tout de même la preuve que le soleil existe.

Décembre 1915

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[1] – Faut tout dire: malheureusement pour lui, qu'il avait de mauvais antécédents. Ils étaient deux, tu sais, à faire le coup. L'autre a pigé deux ans de prison. Mais Cajard [1] à cause d'une condamnation qu'il avait eue dans le civil, n'a pas bénéficié de circonstances atténuantes. Il avait, dans le civil, fait un coup de tête étant saoul. – On voit un peu d'sang par terre quand on r'garde, dit un homme penché. – Y a tout eu, reprit un autre, la cérémonie depuis A jusqu'à Z, le colonel à cheval, la dégradation; puis on l'a attaché, à c'petit poteau bas, c'poteau d'bestiaux. Il a dû être forcé de s'mettre à genoux ou de s'asseoir par terre avec un petit poteau pareil. – Ça s'comprendrait pas, fit un troisième après un silence, s'il n'y avait pas cette chose de l'exemple que disait le sergent. Sur le poteau, il y avait, gribouillées par les soldats, des inscriptions et des protestations. Une croix de guerre grossière, découpée en bois, y était clouée et portait: «À Cajard, mobilisé depuis août 1914, la France reconnaissante.» En rentrant au cantonnement, je vis Volpatte, entouré, qui parlait. Il racontait quelque nouvelle anecdote de son voyage chez les heureux. J'ai changé le nom de ce soldat, ainsi que celui du village. H. B.

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