Henri Barbusse - Le Feu (Journal d'une Escouade)

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Le Feu (Journal d'une Escouade): краткое содержание, описание и аннотация

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'Le feu' a reçu le Prix Goncourt en 1916.
La vie poignante d'une escouade de 17 poilus durant la première année de la première guerre mondiale. Malgré les conditions de vie atroces, l'amitié unit des hommes de toutes conditions et de toutes origines. A lire impérativement…
Cet ouvrage paraît en novembre 1916 et remporte le Prix Goncourt. Sous forme de carnet de guerre, Henri Barbusse relate, souvent à la première personne ou par dialogues interposés, la vie quotidienne d'une compagnie de fantassins pris dans le chaos des combats qui paralysent l'Europe depuis deux ans.
Peinture bouleversante de la première guerre mondiale, 'Le Feu' relate le quotidien des soldats Volpate, Lamuse et de leurs camarades. Pris dans la sale guerre malgré eux, ils en racontent l'horreur avec leurs mots de 'bonhommes'. La peur au ventre, ils voient tomber leurs camarades les uns après les autres, hébétés.

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Tout un pan de glaise s'était détaché du monticule où nous étions vaguement adossés, déterrant complètement, au milieu de nous, un cadavre assis les jambes allongées.

L'éboulement creva une poche d'eau amassée en haut du monticule et l'eau s'épandit en cascade sur le cadavre et le lava pendant que nous le regardions.

On cria:

– Il a la figure toute noire!

– Qu'est-ce que c'est que cette figure? haleta une voix.

Les valides s'approchaient en cercle comme des crapauds. Cette tête qui apparaissait en bas-relief sur la paroi que la chute de terre avait mise à nu, on ne pouvait pas la dévisager.

– Sa figure! C'est pas sa figure!

À la place de la face, on trouvait une chevelure.

Alors on s'aperçut que ce cadavre qui semblait assis était plié et cassé à l'envers.

On contempla dans un silence terrible, ce dos vertical que nous présentait la dépouille disloquée, ces bras pendants et courbés en arrière, et ces deux jambes allongées qui posaient sur la terre fondante par la pointe des pieds.

Alors le débat reprit, réveillé par ce dormeur effroyable. On clama furieusement comme s'il écoutait:

– Non! être vainqueurs ce n'est pas le résultat. Ce n'est pas eux qu'il faut avoir, c'est la guerre.

– T'as donc pas compris qu'il faut en finir avec la guerre? Si on doit remettre ça un jour, tout c'qui a été fait ne sert à rien. Regarde; ça ne sert à rien. C'est deux ans ou trois ans, ou plus, de catastrophes gâchées.

– Ah! mon vieux, si tout c'qu'on a subi n'était pas la fin de c'grand malheur-là – j'tiens à la vie: j'ai ma femme, ma famille, avec la maison autour d'eux, j'ai des idées pour ma vie d'après, va… Eh bien, tout de même, j'aimerais mieux mourir.

– J'vais mourir, fit en ce moment précis, comme un écho, le voisin de Paradis, qui sans doute avait regardé la blessure de son ventre, je l'regrette à cause de mes enfants.

– Moi, murmura-t-on ailleurs, c'est à cause de mes enfants que je ne le regrette pas. J'vais mourir, donc j'sais c'que j'dis, et j'me dis: «I's auront la paix, eux!»

– Moi, j'mourrai p't'êt' pas, dit un autre avec un frémissement d'espoir qu'il ne put contenir, même à la face des condamnés, mais j'souffrirai. Eh bien, j'dis: tant pis, et j'dis même: tant mieux; et j'saurai souffrir plus, si je sais que c'est pour quelque chose!

– Alors faudra continuer à s'battre après la guerre?

– Oui, p't'êt'…

– T'en veux encore, toi!

– Oui, parce que j'n'en veux plus! grogna-t-on.

– Et pas contre des étrangers, p't'êt', i' faudra s'battre?

– P'têt', oui…

Un coup de vent plus violent que les autres nous ferma les yeux et nous étouffa. Quand il fut passé, et qu'on vit la rafale s'enfuir à travers la plaine en saisissant par endroits et en secouant sa dépouille de boue, en creusant l'eau des tranchées qui béaient longues comme la tombe d'une armée – on reprit:

– Après tout, qu'est-ce qui fait la grandeur et l'horreur de la guerre?

– C'est la grandeur des peuples.

– Mais les peuples, c'est nous!

Celui qui avait dit cela me regardait, m'interrogeait.

– Oui, lui dis-je, oui, mon vieux frère, c'est vrai! C'est avec nous seulement qu'on fait les batailles. C'est nous la matière de la guerre. La guerre n'est composée que de la chair et des âmes des simples soldats. C'est nous qui formons les plaines de morts et les fleuves de sang, nous tous dont chacun est invisible et silencieux à cause de l'immensité de notre nombre. Les villes vidées, les villages détruits, c'est le désert de nous. Oui, c'est nous tous et c'est nous tout entiers.

– Oui, c'est vrai. C'est les peuples qui sont la guerre; sans eux, il n'y aurait rien, rien, que quelques criailleries, de loin. Mais c'est pas eux qui la décident. C'est les maîtres qui les dirigent.

– Les peuples luttent aujourd'hui pour n'avoir plus de maîtres qui les dirigent. Cette guerre, c'est comme la Révolution française qui continue.

– Alors, comme ça, on travaille pour les Prussiens aussi?

– Mais, dit un des malheureux de la plaine, il faut bien l'espérer.

– Ah zut, alors! grinça le chasseur.

Mais il hocha la tête et n'ajouta rien.

– Occupons-nous de nous! Il ne faut pas s'mêler des affaires des autres, mâchonna l'entêté hargneux.

– Si! il le faut… parce que ce que tu appelles les autres, c'est justement pas les autres, c'est les mêmes!

– Pourquoi qu'c'est toujours nous qui marchons pour tout le monde!

– C'est comme ça, dit un homme, et il répéta les mots qu'il avait employés à l'instant: Tant pis ou tant mieux!

– Les peuples, c'est rien et ça devrait être tout, dit en ce moment l'homme qui m'avait interrogé reprenant sans le savoir une phrase historique vieille de plus d'un siècle, mais en lui donnant enfin son grand sens universel.

Et l'échappé de la tourmente, à quatre pattes sur le cambouis du sol, leva sa face de lépreux et regarda devant lui, dans l'infini, avec avidité.

Il regardait, il regardait. Il essayait d'ouvrir les portes du ciel.

– Les peuples devraient s'entendre à travers la peau et sur le ventre de ceux qui les exploitent d'une façon ou d'une autre. Toutes les multitudes devraient s'entendre.

Tous les hommes devraient enfin être égaux.

Ce mot semblait venir à nous comme un secours.

– Égaux… Oui… Oui… Il y a de grandes idées de justice, de vérité. Il y a des choses auxquelles on croit, vers lesquelles on se tourne toujours pour s'y attacher comme à une sorte de lumière. Il y a surtout l'égalité.

– Il y a aussi la liberté et la fraternité.

– Il y a surtout l'égalité!

Je leur dis que la fraternité est un rêve, un sentiment nuageux, inconsistant; qu'il est contraire à l'homme de haïr un inconnu, mais qu'il lui est également contraire de l'aimer. On ne peut rien baser sur la fraternité. Sur la liberté non plus: elle est trop relative dans une société où toutes les présences se morcellent forcément l'une l'autre.

Mais l'égalité est toujours pareille. La liberté et la fraternité sont des mots, tandis que l'égalité est une chose. L'égalité (sociale, car les individus ont chacun plus ou moins de valeur, mais chacun doit participer à la société dans la même mesure, et c'est justice, parce que la vie d'un être humain est aussi grande que la vie d'un autre), l'égalité, c'est la grande formule des hommes. Son importance est prodigieuse. Le principe de l'égalité des droits de chaque créature et de la volonté sainte de la majorité est impeccable, et il doit être invincible et il amènera tous les progrès, tous, avec une force vraiment divine. Il amènera d'abord la grande assise plane de tous les progrès; le règlement des conflits par la justice qui est la même chose, exactement, que l'intérêt général.

Ces hommes du peuple qui sont là, entrevoyant ils ne savent encore quelle Révolution plus grande que l'autre, et dont ils sont la source, et qui déjà monte, monte à leur gorge, répètent:

– L'égalité

Il semble qu'ils épellent ce mot, puis qu'ils le lisent clairement partout – et qu'il n'est pas sur la terre de préjugé, de privilège et d'injustice qui ne s'écroule à son contact. C'est une réponse à tout, un mot sublime.

Ils tournent et retournent cette notion et lui trouvent une sorte de perfection. Et ils voient les abus brûler d'une éclatante lumière.

– Ce s'rait beau! dit l'un.

– Trop beau pour être vrai! dit l'autre.

Mais le troisième dit:

– C'est parce que c'est vrai que c'est beau. Ça n'a pas d'autre beauté: alors!… Et ce n'est pas parce que c'est beau que ça sera. La beauté n'a pas cours, pas plus que l'amour. C'est parce que c'est vrai que c'est fatal.

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