Henri Barbusse - Le Feu (Journal d'une Escouade)

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Le Feu (Journal d'une Escouade): краткое содержание, описание и аннотация

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'Le feu' a reçu le Prix Goncourt en 1916.
La vie poignante d'une escouade de 17 poilus durant la première année de la première guerre mondiale. Malgré les conditions de vie atroces, l'amitié unit des hommes de toutes conditions et de toutes origines. A lire impérativement…
Cet ouvrage paraît en novembre 1916 et remporte le Prix Goncourt. Sous forme de carnet de guerre, Henri Barbusse relate, souvent à la première personne ou par dialogues interposés, la vie quotidienne d'une compagnie de fantassins pris dans le chaos des combats qui paralysent l'Europe depuis deux ans.
Peinture bouleversante de la première guerre mondiale, 'Le Feu' relate le quotidien des soldats Volpate, Lamuse et de leurs camarades. Pris dans la sale guerre malgré eux, ils en racontent l'horreur avec leurs mots de 'bonhommes'. La peur au ventre, ils voient tomber leurs camarades les uns après les autres, hébétés.

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– Ah! dit l'autre, convaincu par la logique de son interlocuteur.

Celui-ci reprend alors:

– Écoute, Dominique, t'as eu une mauvaise vie. Tu picolais et t'avais l'vin mauvais. T'as un sale casier judiciaire.

– J'peux pas dire que c'est pas vrai puisque c'est vrai, dit l'autre. Mais qu'est-ce que ça peut t'faire?

– T'auras encore une mauvaise vie après la guerre, forcément, et pis t'auras des ennuis pour l'affaire du tonnelier.

L'autre, sauvage, devient agressif:

– La ferme! Qu'est-ce que ça peut t'foutre?

– Moi, j'ai pas plus d'famille que toi. Personne, que Louise qui n'est pas d'ma famille vu qu'on n'est pas mariés. Moi, j'ai pas d'condamnations en dehors de quéqu' bricoles militaires. Y a rien sur mon nom.

– Et pis après? j'm'en fous.

– J'vas te dire: prends mon nom. Prends-le, j'te l'donne: pisqu'on n'a pas d'famille ni l'un ni l'autre.

– Ton nom?

– Tu t'appelleras Léonard Carlotti, voilà tout. C'est pas une affaire. Qu'est-ce que ça peut t'fiche? Du coup, tu n'auras pus d'condamnation. Tu ne s'ras pas traqué, et tu pourras être heureux comme je l'aurais été si c'te balle ne m'avait pas traversé le magasin.

– Ah! merde alors, dit l'autre, tu f'raîs ça? Ça, ben, mon vieux, ça m'dépasse!

– Prends-le. Il est là dans mon livret, dans ma capote. Allons, prends, et Passe-moi l'tien, d'livret – que j'emporte tout ça avec moi! Tu pourras vivre où tu voudras, sauf chez moi où on m'connaît un peu, à Longueville, en Tunisie. Tu t'rappelleras et pis, c'est écrit. Faudra le lire, c'livret. Moi, je l'dirai à personne: pour que ça réussisse, ces coups-là, il faut motus absolu.

Il se recueille, puis il dit avec un frémissement:

– Je l'dîrai peut-êt' tout de même à Louise, pour qu'elle trouve que j'ai bien fait et qu'elle pense mieux à moi – quand je lui écrirai pour lui dire adieu.

Mais il se ravise et secoue la tête dans un effort sublime:

– Non, j'y dirai pas, même à elle. J'sais bien que c'est elle, mais les femmes sont si bavardes!

L'autre le regarde et répète:

– Ah! nom de Dieu!

Sans être remarqué par les deux hommes, j'ai quitté le drame qui se déchaîne à l'étroit dans ce lamentable coin tout bousculé par le passage et le vacarme.

J'effleure la conversation calmée, convalescente, de deux pauvres hères:

– Ah! mon vieux, c'goût qu'il a pour sa vigne! Tu trouv'rais pas rien entre chaque pied…

– C'petiot, c'tout petiot, quand j'sortais avec lui et que j'y tenais sa p'tite pogne, je m'faisais l'effet de tenir le p'tit cou tiède d'une hirondelle, tu sais?

Et à côté de cette sentimentalité qui s'avoue, voici, en passant, toute une mentalité qui se révèle:

– Le 547 e, si je l'connais! Plutôt. Écoute: c'est un drôle de régiment. Là d'dans, t'as un poilu qui s'appelle Petitjean, et un autre Petitpierre, et un autre Petitlouis… Mon vieux, c'est tel que j'te dis. V'là c'que c'est qu'ce régiment-là.

Tandis que je commence à me frayer un passage pour sortir du bas-fond, il se produit là-bas un grand bruit de chute et un concert d'exclamations.

C'est le sergent infirmier qui est tombé. Par la brèche qu'il déblayait de ses débris mous et sanglants, une balle lui est arrivée dans la gorge. Il s'est étalé par terre, de tout son long. Il roule de gros yeux abasourdis et il souffle de l'écume.

Sa bouche et le bas de sa figure sont entourés bientôt d'un nuage de bulles roses. On lui place la tête sur un sac à pansements. Ce sac est aussitôt imbibé de sang. Un infirmier crie que ça va gâter les paquets de pansements, dont on a besoin. On cherche sur quoi mettre cette tête qui produit sans arrêt de l'écume légère et teintée. On ne trouve qu'un pain, qu'on glisse sous les cheveux spongieux.

Tandis qu'on prend la main du sergent, qu'on l'interroge, lui ne fait que baver de nouvelles bulles qui s'amoncellent et on voit sa grosse tête, noire de barbe, à travers ce nuage rose. Horizontal, il semble un monstre marin qui souffle, et la transparente mousse s'amasse et couvre jusqu'à ses gros yeux troubles, nus de leurs lunettes.

Puis il râle. Il a un râle d'enfant, et il meurt en remuant la tête de droite et de gauche, comme s'il essayait très doucement de dire non.

Je regarde cette énorme masse immobilisée, et je songe que cet homme était bon. Il avait un cœur pur et sensible. Et combien je me reproche de l'avoir quelquefois malmené à propos de l'étroitesse naïve de ses idées et d'une certaine indiscrétion ecclésiastique qu'il apportait en tout! Et comme je suis heureux parmi cette détresse – oui, heureux à en frissonner de joie de m'être retenu, un jour qu'il lisait de côté une lettre que j'écrivais, de lui adresser des paroles irritées qui l'auraient injustement blessé! Je me rappelle la fois où il m'a tant exaspéré avec son explication sur la Sainte-Vierge et la France. Il me paraissait impossible qu'il émit sincèrement ces idées-là. Pourquoi n'aurait-il pas été sincère? Est-ce qu'il n'était pas bien réellement tué aujourd'hui? Je me rappelle aussi certains traits de dévouement, de patience obligeante de ce gros homme dépaysé dans la guerre comme dans la vie – et le reste n'est que détails. Ses idées elles-mêmes ne sont que des détails à côté de son cœur, qui est là, par terre, en ruines, dans ce coin de géhenne. Cet homme dont tout me séparait, avec quelle force je l'ai regretté!

… C'est alors que le tonnerre est entré: nous avons été lancés violemment les uns sur les autres par le secouement effroyable du sol et des murs. Ce fut comme si la terre qui nous surplombait s'était effondrée et jetée sur nous. Un pan de l'armature de poutres s'écroula, élargissant le trou qui crevait le souterrain. Un autre choc: un autre pan, pulvérisé, s'anéantit en rugissant. Le cadavre du gros sergent infirmier roula comme un tronc d'arbre contre le mur. Toute la charpente en longueur du caveau, ces épaisses vertèbres noires, craquèrent à nous casser les oreilles, et tous les prisonniers de ce cachot firent entendre en même temps une exclamation d'horreur.

D'autres explosions résonnent coup sur coup et nous poussent dans tous les sens. Le bombardement déchiquette et dévore l'asile de secours, le transperce et le rapetisse. Tandis que cette tombée sifflante d'obus martèle et écrase à coups de foudre l'extrémité béante du poste, la lumière du jour y fait irruption par les déchirures. On voit apparaître plus précises et plus surnaturelles – les figures enflammées ou empreintes d'une pâleur mortelle, les yeux qui s'éteignent dans l'agonie ou s'allument dans la fièvre, les corps empaquetés de blanc, rapiécés, les monstrueux bandages. Tout cela, qui se cachait, remonte au jour. Hagards, clignotants, tordus, en face de cette inondation de mitraille et de charbon qu'accompagnent des ouragans de clarté, les blessés se lèvent, s'éparpillent, cherchent à fuir. Toute cette population effarée roule par paquets compacts, à travers la galerie basse, comme dans la cale tanguante d'un grand bateau qui se brise.

L'aviateur, dressé le plus qu'il peut, la nuque à la voûte, agite ses bras, appelle Dieu et lui demande comment il s'appelle, quel est son vrai nom. On voit se jeter sur les autres, renversé par le vent, celui qui, débraillé, les vêtements ouverts ainsi qu'une large plaie, montre son cœur comme le Christ. La capote du crieur monotone qui répète: «Quand tu te désoleras!», se révèle toute verte, d'un vert vif, à cause de l'acide picrique dégagé, sans doute, par l'explosion qui a ébranlé son cerveau. D'autres – le reste – impotents, estropiés, remuent, se coulent, rampent, se faufilent dans les coins, prenant des formes de taupes, de pauvres bêtes vulnérables que pourchasse la meute épouvantable des obus.

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