Edith Wharton - Sous la neige

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Le jeune homme contourna l'édifice. Il descendit la rampe et se dirigea vers la porte qui ouvrait sur la salle du rez-de-chaussée. Il fit un crochet à travers la neige non foulée pour éviter la clarté jusqu'à l'angle opposé du bâtiment. Une fois là, tout en prenant garde à rester dans l'ombre, il fit effort pour atteindre la fenêtre la plus voisine. Il dissimula son corps long et mince dans l'obscurité et tendit le cou de manière à pouvoir risquer on œil dans la salle.

Ainsi considérée, de la nuit pure et glacée où Ethan demeurait invisible, elle apparaissait, cette grande pièce, en pleine ébullition. Les réflecteurs à gaz projetaient une lumière crue contre ses parois blanchies à la chaux. A l'une des extrémités, le poêle ronflait comme s'il eût contenu dans ses flancs un feu volcanique. Des couples jeunes et nombreux se pressaient sur le plancher. Face à la fenêtre, le long des murs, étaient alignées des chaises de paille: les femmes plus âgées, qui les avaient occupées jusqu'alors, venaient de se lever.

La musique avait cessé. Le violon et la jeune organiste des dimanches, – tout l'orchestre, – se restauraient en hâte sur un coin de la table dressée pour le souper, où s'offraient encore des restes de pâtés de glaces. Chacun s'apprêtait à partir et se dirigeait déjà vers le vestiaire lorsqu'un jeune garçon ébouriffé et leste, sauta au milieu du plancher et se mit à frapper dans ses mains.

Ce geste eut un effet subit: les musiciens se précipitèrent sur leurs instruments, et, bien que divers danseurs fussent déjà vêtus pour le départ, tous reprirent leurs places, des deux côtés de la salle. Les gens d'âge mûr se glissèrent vers leurs sièges. L'endiablé jeune homme, plongeant à travers la foule, entraîna jusqu'au bout de la pièce une jeune fille qui avait déjà coiffé une écharpe en laine cerise; puis il commença de tourner avec elle sur un air de scottish.

Le cœur de Frome se mit à battre plus fort. Malgré tous ses efforts pour découvrir la jolie tête brune à l'écharpe cerise, un autre regard avait été plus prompt que le sien! Il en souffrit. Le boute-en-train dansait bien, et sa partenaire s'animait au jeu; son clair visage se balançait, en passant sous les mains qui formaient la chaîne; le tourbillon qui l'emportait, de plus en plus rapide, soulevait de ses épaules l'écharpe qui se déroulait derrière elle. A chaque tour, Frome apercevait ses lèvres entr'ouvertes et rieuses, les cheveux bruns qui voltigeaient sur son front. Les yeux sombres demeuraient l'unique point fixe dans ce labyrinthe de lignes mouvantes.

Les couples tournaient de plus en plus vite: pour les suivre, les musiciens étaient obligés de torturer leurs instruments. Et cependant il semblait à Ethan que la scottish ne finirait jamais… De temps à autre, il détournait son regard de la jeune fille pour le reporter sur son cavalier: il souffrait de voir celui-ci, dans l'enivrement du plaisir, prendre à l'égard de sa compagne des airs de conquérant.

Denis Eady était le fils de Michel Eady, l'ambitieux épicier irlandais qui avait introduit dans Starkfield, avec une souple effronterie, les méthodes de commerce «nouveau jeu». Parmi les modestes maisons en bois de la Grande Rue, le bâtiment tout en briques qu'il venait de faire construire témoignait de son succès. Quant au jeune homme, il paraissait disposé à marcher sur les traces paternelles: il était déjà en train d'appliquer les mêmes procédés à conquérir les jeunes filles du pays.

Jusque-là Ethan s'était contenté de le tenir pour un garçon de peu. Mais, à l'heure présente, comme il l'eût cravaché avec plaisir! Il s'étonnait, en vérité, que la jeune fille ne se défiât pas. Comment pouvait-elle supporter que ce gaillard l'enlevât ainsi, visage contre visage? Comment pouvait-elle lui abandonner ses mains? Est-ce qu'elle ne sentait pas tout ce qu'avaient d'offensant ce regard et ce contact?…

Mattie Silver, la danseuse sur qui se concentrait l'attention d'Ethan, était une cousine de sa femme. Les soirs, extrêmement rares, où Starkfield s'accordait quelque récréation, elle participait à ces fêtes, et Frome vers les onze heures venait la chercher pour la ramener à la ferme. C'était Mrs. Frome elle-même qui avait réglé les choses de cette façon lorsque Mattie était venue demeurer avec eux.

La jeune fille était de Stamford, une des grandes villes industrielles de la Nouvelle-Angleterre. Elle était venue habiter auprès de sa cousine Zeena, qu'elle aidait; mais, comme elle n'était pas rétribuée, Mrs. Frome, en femme pratique, avait imaginé de lui permettre ces divertissements afin qu'elle sentît moins le contraste entre sa vie antérieure et sa vie nouvelle. «Autrement, – se disait avec ironie Ethan Frome, – jamais elle n'eût songé à procurer des distractions à Mattie…»

Lorsque Zeena lui en avait parlé pour la première fois, Ethan avait bougonné en lui-même: la perspective d'avoir à faire plusieurs milles après sa journée de rude labeur lui souriait médiocrement. Mais il en était venu bien vite à souhaiter que Starkfield organisât des divertissements chaque soir.

Il y avait un an déjà que Mattie Silver habitait chez ses cousins. Entre l'instant du réveil et le souper, Frome avait fréquemment l'occasion de se trouver avec elle. Mais aucun des moments qu'il passait en sa compagnie ne lui semblait aussi délicieux que ceux où, seuls dans la nuit, ils s'acheminaient à travers la campagne, Mattie appuyée au bras d'Ethan et s'efforçant de régler son pas sur celui de son compagnon…

Du premier jour, elle l'avait séduit. Il était allé l'attendre en voiture à la gare des Flats, et, aussitôt l'arrêt du train, elle était venue droit à lui, en criant: «Vous devez être Ethan Frome!…» Il la voyait encore, sautant du wagon, son petit bagage à la main; dès ce moment, rien qu'à observer sa fragile personne, il s'était dit: «Elle ne me semble guère taillée pour abattre de la besogne, mais en tout cas elle paraît facile à vivre…» Et cependant, ce n'était pas seulement un peu de vie jeune et enthousiaste qui était entrée avec elle dans la maison: elle était plus que cela; plus qu'un petit être serviable et gai, comme il l'avait cru d'abord. Elle savait voir, elle savait écouter, et Frome s'aperçut bientôt qu'on pouvait lui montrer les choses ou les lui raconter. Il avait plaisir à le constater, tout ce qu'il lui communiquait de sa pensée laissait en elle une trace profonde et des échos qu'il pouvait réveiller à sa guise.

C'était la nuit, au cours de ces retours à la ferme, qu'il éprouvait le plus vivement la douceur de cette communion. Il avait toujours été plus sensible que les gens de son entourage aux beautés sans cesse renouvelées de la nature; ses études, malgré leur soudaine interruption, avaient développé en lui cette sensibilité, et, même aux heures les plus malheureuses de son existence, les champs et le ciel lui avaient toujours parlé d'une voix souveraine et profonde.

Mais son émotion était demeurée intime, douloureuse et secrète. Elle voilait de mélancolie la beauté même qui la faisait naître. Peut-être n'existait-il personne de par le monde pour sentir comme lui; peut-être était-il la victime unique de ce triste privilège… Et voici que, brusquement, il découvrait une autre âme vibrant des mêmes admirations, et cette âme vivait à côté de la sienne! Il découvrait cet être, et cet être habitait sous son toit, mangeait son pain. Elle était à son côté, il pouvait lui dire: «Cette constellation, là-bas, c'est Orion… cette grande étoile, c'est Aldébaran, et cette grappe argentée, qui ressemble à un essaim d'abeilles qu travail, ce sont les Pléiades…» Des heures et des heures, il pouvait la tenir en extase devant un bloc de granit surgissant des fougères, et dérouler devant son esprit le formidable tableau des âges préhistorique et les infinies métamorphoses accomplies au cours des siècles…

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