Edmond de Goncourt - Quelques créatures de ce temps
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Et vous, cher ange, que devenez-vous? Comment menez-vous ces bienheureux drôles qui ont le droit de vous aimer et l'adresse de vous le prouver? Quelle génération éclopée et infime! Ces petits jeunes gens-là ont l'air de sortir de nourrice. Quel rien, et quelle fatuité! Ils sont poussifs comme des danseuses, et bêtes comme des écuyers. Ils n'ont que deux talents: celui de s'essuyer les lèvres, comme s'ils venaient de boire du madère, celui de marcher comme s'ils venaient de monter à cheval. Ah! les amusants petits bonshommes, avec leurs vices à bon marché, leurs ostentations, leur manque d'esprit, leur manque d'argent, apitoyant tout le monde, – et nous-mêmes, – des efforts qu'ils se donnent à paraître riches; commanditant à plusieurs les caprices d'une femme; subsistant de petites caresses et de grosses lâchetés! Amoureux de papier mâché, gris d'un doigt de vin, sur les dents d'une nuit blanche, fatigués, usés, blasés, finis! Ils se mettent à trois pour parier un louis sur un cheval qui appartient à un de leurs amis; ils fument leur cigare à la portière quand ils sont en coupé de louage, et on les rencontre au bal masqué avec leur papa!
Au revoir, ma belle mignonne. Je baise vos beaux yeux qui, je l'espère, ne m'envoient pas de grands vilains regards de courroux. Ah! si j'étais là-bas, je ne m'inquiéterais guère; mais de si loin, on a si peu de moyens de conviction!
Au revoir et mille baisers.
Mathilde.
Marseille, décembre 1847.
Vous ririez bien de me voir vous écrire, ma chère Louise, sur un coin de toilette, tout encombrée de pommades et de peignes à bandeaux. Je vous écris de ma loge pendant un acte où je ne parais pas; mon encrier est tout près de mon rouge végétal; j'ai pour tabouret un carton à chapeau. Mon habilleuse dort ou à peu près. J'ai encore une demi-heure avant d'entendre la sonnette au foyer. Causons.
Dimanche prochain, le public de Marseille va être appelé à décider du renvoi ou de l'admission des artistes. La soirée sera, dit-on, des plus orageuses. – Comme dans beaucoup de villes de province soucieuses de ressembler à Paris, se montrer fantasque et irraisonnable est une preuve de haut goût et d'exigences motivées. Puis les jeunes gens et les officiers, toujours peu alliés, jugent la femme bien plus que l'actrice, et profitent souvent du tumulte et des discussions théâtrales pour vider des querelles de rivalité ou d'amour. Quant à moi, j'ai ici une réputation d'esprit qui me nuit auprès des négociants, seuls individus qui par leur position financière soient acceptables. Je suis pour eux un charme dangereux, une attraction malfaisante, un feu follet séduisant, mais qu'il faut bien se garder de suivre, car il vous entraînerait sur des routes pleines d'abîmes. Le soir, sur le quai, tous ces honnêtes richards du négoce, qui guettent leurs arrivages de coton et d'indigo, se pressent autour de moi, me regardent et m'écoutent; les plus osés me suivent jusqu'à ma porte, mais ils s'arrêtent à l'antre de la louve! – J'ai à la tête de mon parti un officier de marine dont vous seriez amoureuse, j'en suis sûre: un bon et brave garçon, gai et crâne, ami de mes amis, qui m'aime comme un niais, c'est-à-dire sérieusement et qui va se faire quelque affaire fâcheuse dimanche, j'en ai peur. Déjà hier, j'avais deux rôles pour ma soirée, et on avait dit dans la ville que quelques jeunes gens devaient commencer les hostilités contre les artistes. Mon officier s'en va, en grande tenue, l'épée au côté, se planter au milieu du parquet, deux de ses amis un peu plus loin pour le soutenir. Là, avant le lever du rideau, il fait grand tapage, et jure par tous les saints du paradis que le premier qui sifflera la perle du théâtre, madame Mathilde, sera souffleté par lui. Aussi ai-je été bien accueillie à mon entrée en scène. Il est vrai que mes costumes m'ont été envoyés par Babin, et qu'hier précisément j'avais de très-belles toilettes. Enfin nous verrons la décision de dimanche. Mon cœur est toujours le même, rempli du souvenir d'Alphonse, inaccessible à tout amour nouveau! Je n'ai pas encore d'amant et n'en prendrai que par intérêt: c'est ignoble! mais c'est ainsi!
Et vous, chère enfant, quelle nouvelle de bourse ou de cœur? Avez-vous trouvé un filon? Croyez-moi, presque tous les hommes n'ont bien réellement qu'une valeur d'utilité. Êtes-vous toujours aussi remplie d'Octave? Celui-là est au moins un loyal et excellent cœur; et il offre à l'amour des circonstances atténuantes.
Envoyez-moi quelques notes de l'archet éblouissant de Musard. Cela me rappellera des jours de joyeuses folies, et d'ardentes fêtes, et de radieuses jouissances, jours que je ne regrette pas d'avoir vécu, que je ne regrette pas de ne plus vivre. – Mon entrée arrive.
Adieu, aimez-moi.
Mathilde.
Marseille, décembre 1847.
Je ne veux pas manquer à votre découragement, ma pauvre chère amie. Si vous étiez heureuse, gaie, je serais moins empressée. Mais vous êtes triste, accablée de soucis, je me dois donc à vous.
Hélas! je comprends votre situation, je la sais d'expérience, dans chacune de ses phases, dans la plus mystérieuse de ses douleurs! Moi aussi j'ai passé par là! moi aussi j'ai supporté les gênes journalières, les privations silencieuses, les anxiétés résignées, les inquiétudes du lendemain, pour garder un amour en lequel ma folie avait foi, et qui empruntait surtout à mon imagination et à mes propres délires ses attraits les plus séduisants, ses formes les plus charmantes! L'amour m'a quittée et la misère m'est restée. Ceci m'a été une déception profitable; car j'ai compris l'égoïsme des hommes ou leur insuffisance. On ne me reprendra plus aujourd'hui à avoir des transports d'ivresse dans une mansarde, à préférer une étoile à un diamant! à porter des robes d'indienne vertueuses, à négliger d'avoir des bas de soie! – Bien entendu que je ne parle pas d'Alphonse: son amour a été ma seule réalité vraiment enivrante, vraiment sincère et divine, sans désenchantement, sans rien qui soit venu faire réfléchir mon esprit ni glacer ma tendresse! Toute femme, quelque dépravée qu'elle soit devenue, porte en elle, dans un sanctuaire réservé, un nom, un souvenir, une rêverie, une croyance! Choses saintes et bénies qu'elle garde en elle, comme des perles au fond des vagues! qu'elle préserve des souillures et des atteintes honteuses de sa vie vagabonde et maudite! vers lesquelles elle se retourne aux heures du recueillement et de la pensée régénérée, et qui sont la religion de son esprit sans foi ni respect! – Alphonse est tout cela pour moi. Il est à part de ma vie, de mes froids raisonnements, de mes implacables dédains pour tout ce qui tient aux amours et aux amants. – Ceci posé, revenons à vous.
Je vous porte, chère enfant, un intérêt sympathique; je voudrais vous le prouver d'une victorieuse façon. Mais l'impuissance est là.
Devant la passion, l'esprit le plus clairvoyant n'a aucun succès. Je ne veux pas ergoter avec vous comme un pédagogue et chercher à vous extirper la folie amoureuse qui envahit aujourd'hui tout votre être; je n'y réussirais pas, je le sais d'avance; à quoi bon alors? Seul, le temps guérit d'aimer. Mais il nous est donné de souffrir, de souffrir longtemps avant de guérir. Les illusions tombent une à une, et si lentement qu'on est bien vieille quand le cœur en est vide. C'est un débarras qui ne se fait pas tout d'un coup. Mais le mieux, croyez-moi, se fait tous les jours. Tous les jours, sans que vous vous en doutiez, vous venez à moi.
Et l'on a beau faire, il y a toujours des choses qui reviennent! – Je ne sais l'autre jour, dans quel méchant vaudeville où je jouais, il y avait un couplet sur cet air triste qu'il aimait tant et qu'il chantait à ses heures de gaieté. Je me mis à me ressouvenir… Nous étions tous les deux dans une brasserie, aux portes de la Haye, – un petit jardin planté d'acacias; mes genoux touchaient ses genoux: rien ne nous venait aux lèvres à nous dire… Il m'a cueilli en route un gros bouquet de toutes sortes de vilaines fleurs; et j'étais à bout de bras de les porter. – La nuit venue, nous voulûmes revenir à travers champs. Il y avait de petits fossés avec de l'eau. Il me donnait la main pour sauter; à chaque fossé, c'était une histoire! Je mouillais mes bottines; et lui, riait.
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