Edmond de Goncourt - Quelques créatures de ce temps
Здесь есть возможность читать онлайн «Edmond de Goncourt - Quelques créatures de ce temps» — ознакомительный отрывок электронной книги совершенно бесплатно, а после прочтения отрывка купить полную версию. В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: literature_19, foreign_antique, foreign_prose, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Quelques créatures de ce temps
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 100
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Quelques créatures de ce temps: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Quelques créatures de ce temps»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Quelques créatures de ce temps — читать онлайн ознакомительный отрывок
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Quelques créatures de ce temps», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Voilà les huit plus longs jours que j'aie vécu. On a cuit des poires au four. Maman m'a pris la bibliothèque pour les faire sécher sur des claies. Il pleut. Je me tiens en bas, regardant par les carreaux la pluie, et forcé de recevoir qui vient.
A soi la publicité! Chaque matin éveiller Paris avec son idée! Avoir le journal qui fait la parole ailée! Tous les jours battre la charge, renvoyer le sarcasme comme un volant, attaquer, riposter et tenir la France suspendue à sa plume! Donner sa fièvre à ce grand public, l'agiter de sa passion, le pousser à la brèche, à l'ennemi! Se réjouir l'oreille au bruit des flèches barbelées qu'on lance et qui sifflent! Être quelque chose à l'intelligence de tous! La lutte, la lutte quotidienne! Vaincre tout un jour! Se coucher, ses adversaires sabrés! Se montrer brutal comme la logique! Reposer, ne jamais dormir! Répondre aux ennemis qui se démasquent, aux hostilités qui surgissent, aux arguments qui se relayent! Être prêt le jour, être prêt le lendemain, être prêt à toutes les heures de cette vie militante! La guerre de la tête enfin! Oh! les belles fatigues! – Le journal de Blangin est fondé. Le premier numéro, à ce qu'il m'écrit, a fait un certain tapage. J'avais envoyé la carcasse du programme.
L'esprit de maman se dérange, mais sa santé s'améliore. Elle a des absences et semble par moment troublée en sa raison. Elle ne garde sa tête que pour tout ce qui est affaire. Elle me reproche souvent mon humeur casanière. La vieille femme devient de jour en jour plus aigre et plus montée contre ce qu'elle appelle ma paresse et mon insouciance.
Il naît en moi des idées de découragement et de dégoût de la vie. Être ainsi enterré dans un village! Contre cette solitude d'esprit, mon cerveau tiendra-t-il? Il me prend des terreurs de ne pouvoir plus rien quand la liberté me viendra. – J'ai fait le compte de ce que nous possédons, à nous deux maman; avec le petit bois de la Charbonnière, nous avons bien 100 000 fr.; mais au taux de la terre, cela ne rapporte guère que 2000 fr. Il est donc impossible d'aller habiter Paris. Du reste, ma mère ne voudrait jamais y consentir. C'est par moment des vœux impies…
Je me suis désabonné à mon journal. Je ne veux plus rien savoir de ce qui ce passe là-bas.
Maman veut que je me marie. Elle m'a parlé de la fille de Capron, des sœurs Cadet, de la petite Noémi. Je lui ai répondu par un non formel.
Nous sommes allés au chef-lieu aujourd'hui.
Au théâtre, maman m'a présenté à M. et madame Langot et à leur fille. Nous avions deux places dans leur loge. Bocage était de passage. Il jouait Antony . Au moment où Antony demande une chaise de poste et jette sur la table de l'auberge une bourse sans compter ce qu'il y a dedans, un individu aux premières loges s'est mis à dire tout haut, qu'on n'achetait pas une voiture comme cela; on l'examinait, on la marchandait et l'on comptait son argent. Tout le monde, dans la salle, paraissait du sentiment de l'individu. – M. Langot est un gros homme qui paraît inoffensif. Je n'ai pu tirer de mademoiselle Langot que des oui et des non. Elle n'est pas jolie. Elle a l'air doux. Ma mère m'a dit qu'elle chantait au piano, et qu'elle devait avoir deux cent mille francs à la mort de son père. – Au fait, maintenant que ma vie est terminée… Et puis, peut-être, un enfant cela vous rattache-t-il à vivre?
Je me suis marié. Ma femme est nulle. Elle a le cœur sec, le jugement petit et étroit de la province, l'avarice passée dans le sang des familles terriennes. Mon beau-père est vain, braillard, insupportable, poussant l'ignorance au delà du permis, le ridicule au delà du croyable. J'ai eu toutes les peines du monde à le faire revenir sur l'idée qu'il avait d'illuminer la tombe de sa mère le jour de mon mariage avec sa fille. L'autre jour il m'a dit: Vous aimez les antiquailles? je vous donnerai une pipe romaine qu'a trouvée un de mes ouvriers dans mon bois de… – Aristophane aurait fait une belle comédie avec cette idée et sous ce titre: «Prométhée, gendre de Plutus.» – Journellement, pour les riens du ménage, ce sont des scènes entre maman et ma femme; maman me reproche de ne pas la faire respecter par ma femme; ma femme me dit que je donne toujours raison à maman. Je suis ballotté entre ces deux jalousies. Elles boudent, et lorsqu'elles se raccommodent, elles s'allient et se tournent toutes deux contre moi. – Mon beau-père vient passer ici des huit jours, et quand il est là, toujours parlant avec sa grosse voix, je n'ai plus même à moi le silence du calme.
J'ai un fils. Tant qu'il sera petit, je le ferai jouer dans le jardin; quand il sera grand, je lui mettrai une blouse et lui achèterai un bout de champ; et puis aille la charrue!
Je me suis rencontré hier avec le monsieur de Paris qui est venu faire de l'agriculture à la ferme de Levecourt. Je l'ai salué, nous nous sommes mis à causer. Depuis neuf ans, c'est la première conversation que j'aie eue. Il m'a invité à venir le voir.
M. Dumont, de Levecourt, est mieux qu'une ressource; il a un charme de rapports et d'esprit, et des façons cordiales, qui me poussent de jour en jour à son amitié. – C'est un ancien garde du corps; et quoique nous différions entièrement de manière de voir politique, nous discutons sans disputer. – Il est venu souvent cet hiver souper à la maison.
Voilà quinze jours que je n'ai vu M. Dumont. – Ma femme aurait dit, la dernière fois qu'il a soupé à la maison, devant son domestique, qui mettait le cheval à la voiture, que «je ne pouvais pas continuer à manger ma fortune, en tenant table ouverte».
7 juillet 1845. – Mon petit garçon s'en est allé, le croup l'a emporté. Il était beau et souriant vendredi encore… Des gens du pays qui ne m'aiment pas ont jeté le soir, par-dessus la haie de mon jardin, un petit cochon de lait mort…
10 décembre 1847. – Ma femme a vendu 17 fr. 50 cent. les paires de Colombey, à Jangeneux, marchand de blé à Gray, payable au 1er avril.
26 février 1848. – Le percepteur vient de m'arrêter sur la place; il m'a lu son journal. Une révolution…
BUISSON
C'est un livre, un gros livre dans un cuir de Russie bien grenu et de sauvage odeur. Il y a aux quatre coins des plats quatre pensées; il y a entre les nervures du dos cinq pensées, et au milieu de toutes ces fleurs de souvenir dorées de bel or fin se lit: Jules Buisson, Essais d'eaux-fortes .
Ce livre unique où une main amie a rangé, comme des reliques, toutes les pièces, a réuni tous les états , mettant devant ces chères images les vers explicatifs gravés eux aussi à l'eau-forte et faisant choix des tirages, et les échelonnant l'un après l'autre, – ce livre tient l'Œuvre d'un artiste. Feuilletez-le en ses pages; et vous aurez le recueil des imaginations de Buisson, de son premier à son dernier jour, – du jour où il fit une planche entre une leçon de M. Ducauroy et une leçon de M. Valette, au jour où il dit à sa pointe: Adieu, paniers! vendanges sont faites! et jeta aux champs ses bouteilles de vernis.
Buisson entra dans la vie positive à une belle sortie de collége. Il fit comme tout le monde, et alla s'asseoir sur les bancs de l'École de droit. Mais en son chemin, il rencontrait mille accidents de la vie, mille petites scènes animées qui sollicitaient coup d'œil et obtenaient souvenir. Au Luxembourg il voyait de beaux petits enfants rieurs qui jouaient près des bassins, puis s'asseyaient sur les bonnes de pierre, tout rouges de courir, laissant voir leurs mollets dodus. Souvent, dans les rues de la montagne Sainte-Geneviève, il laissait complaisamment tomber le regard sur des dogues muselés, rognés d'oreille et de queue, les bajoues piquées de poils rudes comme des soies de porc, le museau plissé et relevé pour montrer de petits crocs blancs, incisifs et entêtés, chiens tout nerfs et chair, sanglés dans leur peau, et les rognons et le train de derrière puissants comme chez certains monstres assyriens. Par les rues, il se cognait parfois à des habits grotesques, à des faces étranges, à des échappés d'un conte fantastique, des docteurs Pyramide ou des Pasquale Capuzzi. Lors son ami Prarond le poëte lui disait, aux heures des rimes conseillères:
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Quelques créatures de ce temps»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Quelques créatures de ce temps» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Quelques créatures de ce temps» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.