Жорж Санд - Le péché de Monsieur Antoine, Tome 1

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Le péché de Monsieur Antoine, Tome 1: краткое содержание, описание и аннотация

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Cette habitation, située un peu en arrière de l'usine, était commode, élégante, simple dans sa richesse, et des rideaux à la plupart des fenêtres annonçaient qu'elle était déjà occupée. Elle était entourée d'un beau jardin relevé en terrasse le long du torrent, et l'on distinguait de loin les vives couleurs des plantes épanouies qui avaient été substituées comme par enchantement aux souches de saules et aux flaques d'eau sablonneuses dont naguère ces rives étaient bordées. Le cœur du jeune homme battit bien haut, lorsqu'il vit une femme descendre le perron du moderne château, et marcher lentement au milieu de ses fleurs favorites, car c'était sa mère. Il étendit les bras et agita sa casquette pour attirer son attention, mas sans succès. Madame Cardonnet était absorbée par l'examen de ses travaux d'horticulture; elle n'attendait son fils que dans la soirée.

Sur une plage plus découverte, Émile vit les constructions savantes et compliquées de l'usine, et, au milieu d'un pêle-mêle de matériaux de toutes sortes, remuer une cinquantaine d'ouvriers affairés, les uns sciant des pierres de taille, les autres préparant le mortier, d'autres équarrissant les poutres, d'autres encore chargeant des charrettes traînées par d'énormes chevaux. Comme il fallait, de toute nécessité, descendre au pas le chemin rapide, le petit Charasson put prendre la parole.

«Voilà une mauvaise descente, pas vrai, Monsieur? Tenez bien la guide à votre chevau! Ça serait bien de besoin que M. Cardonnet fît un chemin pour amener les gens de chez nous à son invention (son usine). Voyez, les belles routes qu'il a faites des autres côtés! et les jolis ponts! tout en pierres, oui! Avant lui, on se mouillait les pattes en été pour passer l'eau, et en hiver on n'y passait mie. C'est un homme que le pays devrait lui baiser la terre où ce qu'il marche.

– Vous n'êtes donc pas comme votre ami Jean qui dit tant de mal de lui?

– Oh! le Jean, le Jean! il ne faut pas faire grande attention à ce qu'il chante. C'est un homme qui a des ennuis , et qui voit tout en mal depuis quelque temps, quoiqu'il ne soit pas méchant homme, au contraire. Mais il n'y a que lui dans le pays qui dise comme ça; tout le monde est grandement porté pour M. Cardonnet. Il n'est pas chiche, celui-là. Il parle un peu dur, il échine un peu l'ouvrier, mais dame! il paye, faut voir! et quand on se crèverait à la peine, si on est bien récompensé, on doit être content, pas vrai, Monsieur?»

Le jeune homme étouffa un soupir. Il ne partageait pas absolument le système de compensations économiques de M. Sylvain Charasson, et il ne voyait pas bien clairement, quelque envie qu'il eût d'approuver son père, que le salaire pût remplacer la perte de la santé et de la vie.

«Je m'étonne de ne pas le voir sur le dos de ses ouvriers, ajouta naïvement et sans malice le page de Châteaubrun; car il n'a pas coutume de les laisser beaucoup souffler. Ah dame! c'est un homme qui s'entend à faire avancer l'ouvrage! Ce n'est pas comme la mère Janille de chez nous, qui braille toujours, et qui ne laisse rien faire aux autres. Lui n'a pas l'air de se remuer, mais on dirait qu'il fait l'ouvrage avec ses yeux. Quand un ouvrier cause; ou quitte sa pioche pour allumer sa pipe, ou fait tant seulement un petit bout de dormille sur le midi par le grand'chaud : «C'est bien, qu'il dit sans se fâcher; tu n'es pas à ton aise ici pour fumer ou pour dormir, va-t'en chez-toi, tu seras mieux.» Et c'est dit. Il ne l'employe pendant huit jours; et, à la seconde fois, c'est pour un mois, et à la troisième, c'est fini à tout jamais.»

Émile soupira encore: il retrouvait dans ces détails la rigoureuse sévérité de son père; et il lui fallait se reporter vers le but présumé de ses efforts pour en accepter les moyens.

«Au! pardine, le voilà bien, s'écria l'enfant en désignant du bras M. Cardonnet, dont la haute taille et les vêtements sombres se dessinaient sur l'autre rive. Il regarde l'eau; peut-être qu'il craint la dribe, quoiqu'il ait coutume de dire que c'est des bêtises.

– La dribe, c'est donc la crue de l'eau? demanda Émile, qui commençait à comprendre le mot déribe, dérive .

– Oui, Monsieur, c'est comme une trompe (une trombe), qui vient par les grands orages. Mais l'orage est passé, la dribe n'est pas venue; et je crois bien que le Jean aura mal prophétisé. Stapendant , Monsieur, voyez comme les eaux sont basses! c'est presque à sec depuis hier et c'est mauvais signe. Passons-vite, ça peut venir d'une minute à l'autre …»

Ils redoublèrent le pas et traversèrent facilement à gué un premier bras du torrent. Mais à un effort que le cheval d'Émile avait fait pour gravir la marge un peu escarpée de la petite île, il avait rompu ses sangles, et il lui fallut mettre pied à terre pour essayer de fixer sa selle. Ce n'était pas facile, et dans sa précipitation à rejoindre ses parents, Émile s'y prit mal; le nœud qu'il venait de faire coula comme il mettait le pied dans l'étrier, et Charasson fut obligé de couper un bout de la corde qui lui servait de bride pour consolider cette petite réparation. Tout cela prit un certain temps, pendant lequel leur attention fut tout à fait détournée du fléau que Sylvain appréhendait. L'îlot était couvert d'une épaisse saulée qui ne leur permettait pas de voir à dix pas autour d'eux.

Tout à coup un mugissement semblable au roulement prolongé du tonnerre se fit entendre, arrivant de leur côté avec une rapidité extrême. Émile, se trompant sur la cause de ce bruit, regarda le ciel qui était serein au-dessus de sa tête: mais l'enfant devint pâle comme la mort: «La dribe! s'écria-t-il, la dribe! sauvons nous, Monsieur!».

Ils traversèrent l'île au galop; mais avant qu'ils fussent sortis de la saulée, des flots d'une eau jaunâtre et couverte d'écume, vinrent à leur rencontre, et leurs chevaux en avaient déjà jusqu'au poitrail, lorsqu'ils se trouvèrent en face du torrent gonflé qui se répandait avec fureur sur les terrains environnants.

Émile voulait tenter le passage; mais son guide s'attachant après lui: «Non, Monsieur, non, s'écria-t-il, il est trop tard. Voyez la force du torrent, et les poutres qu'il charrie! Il n'y a ni homme ni bête qui puisse s'en sauver. Laissons les chevals , Monsieur, laissons les chevals , peut-être qu'ils auront l'esprit d'en sortir; mais c'est trop risquer pour des chrétiens. Tenez, au diable! voilà la passerelle emportée! Faites comme moi, Monsieur, faites comme moi, ou vous êtes mort!»

Et Charasson, qui avait déjà de l'eau jusqu'aux épaules, se mit à grimper lestement sur un arbre. Émile voyant à la fureur du torrent qui grossissait d'un pied à chaque seconde, que le courage allait devenir folie, et songeant à sa mère, se décida à suivre l'exemple du petit paysan.

«Pas celui-là, Monsieur, pas celui-là! cria l'enfant en lui voyant escalader un tremble. C'est trop faible, ça sera emporté comme une paille. Venez auprès de moi, pour l'amour du bon Dieu, attrapez-vous à mon arbre!»

Émile reconnaissant la justesse des observations de Sylvain, qui, au milieu de son épouvante, ne perdait ni sa présence d'esprit, ni le bon désir de sauver son prochain, courut au vieux chêne que l'enfant tenait embrassé, et parvint bientôt à se placer non loin de lui sur une forte branche, à quelques pieds au-dessus de l'eau. Mais il leur fallut bientôt céder ce poste à l'élément irrité qui montait toujours; et, montant de leur côté de branche en branche, ils réussirent à s'en préserver.

Lorsque l'inondation eut atteint son dernier degré d'intensité, Émile était placé assez haut sur l'arbre qui lui servait de refuge pour voir ce qui se passait dans la vallée. Il se cachait le plus possible dans le feuillage pour n'être pas reconnu de l'habitation, et faisait taire Sylvain qui voulait appeler au secours; car il craignait de mettre ses parents, et surtout sa mère, dans des transes mortelles, s'ils eussent été avertis de sa présence et de sa situation. Il put apercevoir son père qui, examinant toujours les effets de la dribe , se retirait lentement à mesure que l'eau montait dans son jardin et envahissait toute l'usine. Il semblait céder à regret la place à ce fléau qu'il avait méprisé et qu'il affectait de mépriser encore. Enfin, on le vit distinctement aux fenêtres de sa maison avec madame Cardonnet, tandis que les ouvriers épars s'étaient enfuis sur la hauteur, abandonnant leurs vestes et les instruments de leur travail dans la vase. Quelques-uns, surpris par ce déluge aux premiers étages de l'usine, étaient montés à la hâte sur les toits, et si les plus avisés se réjouissaient intérieurement de gagner à ce désastre la prolongation de leurs travaux lucratifs, la plupart s'abandonnaient à un sentiment naturel de consternation en voyant le résultat de leurs fatigues perdu ou compromis.

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