Жорж Санд - Journal d'un voyageur pendant la guerre
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J'avais un peu oublié nos peines. Il y avait de ces recoins charmants où quelques fleurettes vous sourient encore et où l'on rêve de passer tout seul un jour de far niente , sans souvenir de la veille, sans appréhension du lendemain. En face, un formidable mur de granit couronné d'arbres et brodé de buissons; derrière soi, une pente herbeuse rapide, plantée de beaux noyers; à droite et à gauche, un chaos de blocs dans le lit du torrent; sous les pieds, on a cet abîme où, à la saison des pluies, deux courants refoulés se rencontrent et se battent à grand bruit, mais où maintenant plane un silence absolu. Un vol de libellules effleure l'eau captive et semble se rire de sa détresse. Une chèvre tond le buisson de la muraille à pic; par où est-elle venue, par où s'en ira-t-elle? Elle n'y songe pas; elle vous regarde, étonnée de votre étonnement. Je contemplais la chèvre, je suivais le vol des demoiselles, je cueillais des scabieuses lilas; quelqu'un dit près de moi:
– Voilà une retraite assez bien fortifiée contre les Prussiens!
Tout s'évanouit, la nature disparaît. Plus de contemplation. On se reproche de s'être amusé un instant. On n'a pas le droit d'oublier. Va-t'en, poésie, tu n'es bonne à rien!
Mon âme est-elle plus en détresse que celle des autres? Il y a si longtemps que j'ai abandonné à ma famille les soins de la vie pratique, que je suis redevenue enfant. J'ai vécu au-dessus du possible immédiat, ne tenant bien compte que du possible éternel. Certes j'étais dans le vrai absolu, mais non dans le vrai relatif. Je le savais bien; je me disais que le relatif, auquel je suis impropre, ne me regardait pas, que je n'y pouvais faire autorité, et qu'il était d'une sage modestie de ne plus m'en mêler. Aujourd'hui je vois que la réflexion qui s'étend à l'ensemble des faits humains est méconnue dans toute l'Europe, que les nations sont régies par la loi brutale de l'égoïsme, qu'elles sont insensibles à l'égorgement d'une civilisation comme la nôtre, que l'Allemagne prend sa revanche de nos victoires, comme si un demi-siècle écoulé depuis ne l'avait pas initiée à la loi du progrès et à la notion de solidarité, que la faute d'un prince aveugle lui sert de prétexte pour nous détruire, que c'est bien l'Allemagne qui veut anéantir la France! Tout le monde agit pour arriver à l'issue violente de cette lutte monstrueuse, et moi, je suis ici à m'étonner encore, en proie à une stupeur où je sens que mon âme expire!
24 septembre.S… [a]est une de ces supériorités enfoncées dans la vie pratique, qui s'y font un milieu restreint, et ne se doutent pas qu'elles pourraient s'étendre indéfiniment. Doué d'une activité à la fois ardente et raisonnée, il s'intitule simple paysan, et pourrait être ministre d'État mieux que bien d'autres qui l'ont été. Il a su faire, d'une terre en friche, une propriété relativement riche. Pour qui sait l'histoire de la terre dans ces pays ingrats, réussir sans enfouir dans le sol plus d'argent qu'il n'en peut rendre est un problème ardu. Cela s'est fait par lui sans capitaux, sans risques, avec ardeur, gaieté, douceur paternelle. Sa femme est sa véritable moitié: similitude de goûts, d'opinions, de caractère; deux êtres dont les forces s'unissent et s'augmentent sous le lien d'une tendresse infinie. Couple rare, d'une touchante simplicité et d'une valeur qu'il ignore!
[Note a: Sigismond Maulmond.]
Ils ont beau dire, ils ne sont point paysans. Ils appartiennent à la bonne bourgeoisie, à la vraie, celle qui identifie sa tâche à celle du laboureur et le considère comme son égal; mais cette égalité n'est pas la similitude. On a beau défendre au paysan d'appeler mon maître le propriétaire du champ qu'il cultive, il veut que la possession soit une autorité. Il ne voit dans la société qu'une hiérarchie de maîtrises à conserver, car il est maître aussi chez lui, et il n'y a pas longtemps qu'il admet sa femme à sa table. Il a de la maîtrise cette notion qu'elle n'est pas donnée par le travail et pour le travail seulement. Il veut qu'elle soit de tous les instants et s'étende à tous les actes de la vie. C'est en vain que le bourgeois éclairé lui dit:
– Je ne suis que le patron, celui qui dirige l'emploi des forces. Quand la charrue est rentrée, quand le boeuf est à l'étable, je n'ai plus d'autorité; vous êtes mon semblable, nous pouvons manger ensemble ou séparément, nous pouvons penser, agir, voter, chacun à sa guise. En dehors de la fonction spéciale qui nous lie à la terre par un contrat passé entre nous, chacun de nous s'appartient.
Le paysan comprend fort bien; mais il ne veut pas qu'il en soit ainsi. Il ne veut pas être l'égal du maître , parce qu'il ne veut pas, sur l'échelon infime qu'il occupe, admettre un pouvoir égal au sien. Il prend la société pour un régiment où la consigne est de toutes les heures. Aussi se plie-t-il au régime militaire avec une prodigieuse facilité. Là où le bourgeois porte une notion de dévouement à la patrie qui lui fait accepter les amertumes de l'esclavage, le paysan porte la croyance fataliste que l'homme est fait pour obéir.
On s'assemble sur la place du village, on fait l'exercice avec quelques fusils de chasse et beaucoup de bâtons. Il y a là encore de beaux hommes qui seront pris par la prochaine levée et qui n'y croient pas encore. On sort du village, on apprend à marcher ensemble, à se taire dans les rangs, à se diviser, à se masser. L'un d'eux disait:
– Je n'ai pas peur des Prussiens.
– Alors, répond un voisin, tu es décidé à te battre?
– Non. Pourquoi me battrais-je?
– Pour te défendre. S'ils prennent ta vache, qu'est-ce que tu feras?
– Rien. Ils ne me la prendront pas.
– Pourquoi?
– Parce qu'ils n'en ont pas le droit .
Sancta simplicitas! Toute la logique du paysan est dans cette notion du tien et du mien, qui lui parait une loi de nature imprescriptible. Ils n'en ont pas le droit ! – Le mot, rapporté à table, nous a fait rire, puis je l'ai trouvé triste et profond. Le droit! cette convention humaine, qui devient une religion pour l'homme naïf, que la société méconnaît et bouleverse à chaque instant dans ses mouvements politiques! Quand viendra l'impôt forcé, l'impôt terrible, inévitable, des frais de guerre, tous ces paysans vont dire que l'État n'a pas le droit ! Quelle résistance je prévois, quelles colères, quels désespoirs au bout d'une année stérile! Comment organiser une nation où le paysan ne comprend pas et domine la situation par le nombre?
25 septembre.S… veut nous arracher à la tristesse; il nous fait voir le pays. La région qui entoure Saint-Loup n'est pas belle: les arbres, très-nombreux, sont moitié plus petits et plus maigres que ceux du Berri, déjà plus petits de moitié que ceux de la Normandie. Ainsi on pourrait dire que la Creuse ne produit que des quarts d'arbres. Elle se rachète au point de vue du rapport par la quantité, et on appelle le territoire où nous sommes la Limagne de la Marche. Triste Limagne, sans grandeur et sans charme, manquant de belles masses et d'accidents heureux; mais au delà de ce plateau sans profondeur de terre végétale, les arbres s'espacent et se groupent, des versants s'accusent, et dans les creux la végétation trouve pied. Les belles collines de Boussac, crénelées de puissantes pierres druidiques, reparaissent pour encadrer la partie ouest. A l'est, les hauteurs de Chambon font rebord à la vaste cuve fertile, coupée encore de quelques landes rétives et semée, au fond, de vastes étangs, aujourd'hui desséchés en partie et remplis de sables blancs bordés de joncs d'un vert sombre. Un seul de ces étangs a encore assez d'eau pour ressembler à un lac. Le soleil couchant y plonge comme dans un miroir ardent. Ma petite-fille Aurore, qui n'a jamais vu tant d'eau à la fois, croit qu'elle voit la mer, et le contemple en silence tant qu'elle peut l'apercevoir à travers les buissons du chemin.
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