Жорж Санд - Mademoiselle La Quintinie

Здесь есть возможность читать онлайн «Жорж Санд - Mademoiselle La Quintinie» — ознакомительный отрывок электронной книги совершенно бесплатно, а после прочтения отрывка купить полную версию. В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: literature_19, foreign_antique, foreign_prose, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Mademoiselle La Quintinie: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Mademoiselle La Quintinie»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Mademoiselle La Quintinie — читать онлайн ознакомительный отрывок

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Mademoiselle La Quintinie», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

«Te voilà fixé sur mes principes de religion et de moralité, ils tiennent, comme tu le vois, en deux mots: tolérance et bon goût. C'est assez, si ces deux mots-là sont sérieux.

«Passons au chapitre du sentiment. Je suis passionné, avec l'imagination froide, c'est-à-dire que je suis jeune, que je n'ai abusé de rien, que j'ai encore des sens, et que je suis très-capable d'aimer une femme à la condition qu'elle sera ma femme et que je pourrai l'estimer. Je n'estime pas les femmes en général. Toutes celles que j'ai connues intimement jouaient un rôle quelconque, et se sont classées dans mon souvenir comme des actrices plus ou moins habiles; mais celle que je choisirai sera forcée d'être naturelle, vu qu'elle ne fera aucun effet et n'aura aucune prise sur moi, si elle ne l'est pas. Qu'elle soit du reste tout ce qu'il lui plaira d'être, sérieuse ou frivole, artiste ou bourgeoise d'esprit, pieuse ou philosophe, ambitieuse ou modeste, mondaine ou cénobitique, pourvu qu'elle soit de bonne foi dans le caractère qu'elle me montrera et honnête dans la satisfaction de ses instincts, je lui laisserai sa libre initiative. Elle sera fidèle, c'est tout ce qu'il me faut, et jamais ridicule, j'en réponds, j'y veillerai; je saurai la choisir, te dis-je, et je l'aiderai à marcher droit, je l'y contraindrai au besoin. Je n'ai donc aucune frayeur du mariage, j'en remplirai consciencieusement tous les devoirs, et je me ferai respecter, je me le suis juré à moi-même.

«J'ai dit. Tu connais à présent celui qui te parle. Je passe au fait présent, au sujet qui t'occupe. Élise Marsanne me plaît; elle est, jusqu'à ce jour, la seule femme dont je puisse dire: Je peux l'aimer; mais je ne l'aime point encore, je n'ai pas lâché la bride à la vivacité de mon goût pour elle. Dis-moi franchement, et une fois pour toutes, que tu renonces à elle et que ton père t'autorise à n'y plus songer, et demain je te dirai peut-être que je suis amoureux d'elle, si ce mot-là te paraît nécessaire au sérieux de mes projets.»

J'ai voulu, cher père, te rapporter aussi textuellement que possible tout ce discours de notre ami, parce que madame Marsanne, voyant que je ne recherche pas sa fille, te consultera probablement avant d'écouter un autre prétendant. Peut-être que tout cela ne t'apprend rien, qu'elle t'a déjà écrit la tournure que prenaient les choses en ce qui concerne Élise, et que depuis longtemps tu as pénétré le caractère et les idées d'Henri. Peut-être que tu les as pesées dans ta sagesse, et que tu as déjà porté ton jugement. Permets-moi cependant de te dire le mien, Élise Marsanne et Henri Valmare me semblent faits l'un pour l'autre, et j'ai quelque sujet de croire qu'ils s'entendent déjà fort bien.

Quant à mon avis… qu'importe? Puis-je dire que j'ai un avis, une théorie quelconque à opposer au programme que mon ami s'est fait sur l'amour et le mariage? Non, en vérité, je n'avais pas encore beaucoup pensé au mariage, moi, et, depuis que j'aime, tout se résume pour moi dans le besoin de l'amour éternel, de l'amour exclusif. Le mot de mariage ne m'offre pas un sens à part, et je ne peux rien discuter à ce sujet avec Henri, qui fait de l'amour une sorte de satisfaction physique légitime, énergique et amicale, mais où il semble que les croyances, les opinions, les idées en un mot doivent faire éternellement deux lits.

Je lui ai juré que ni toi ni moi n'apporterions d'obstacle à ses projets, et je le priai de ne pas se préoccuper des miens à ce point de vue.

Deux jours après, nous allâmes rendre notre visite à M. de Turdy. Il était seul. Sa petite-fille va de temps en temps voir sa tante à Chambéry. Les jeunes personnes du monde vont rarement ainsi seules dans leur voiture. Moi, je n'y trouvais rien à redire, je devais croire et je crois à la fidélité et au dévouement des vieux serviteurs auxquels M. de Turdy confie son unique enfant; mais Henri, qui est plus occupé que moi des usages, a demandé assez naïvement au vieillard si les jeunes Savoyardes jouissaient de la liberté qu'on accorde aux demoiselles anglaises.

«Non, pas du tout, a-t-il répondu; mais ma Lucie, n'est plus une petite pensionnaire. Elle n'a pas de mère, sa tante est infirme, et, moi, je suis bien vieux; je me déplace difficilement. Son père n'est ici que lorsqu'il peut dérober quelques jours à ses fonctions militaires. Lucie a le cœur partagé entre nous trois; elle ne peut guère suivre le général, qui n'est jamais installé que provisoirement, et qui, étant toujours censé en activité de service, se flatte toujours d'entrer en campagne à la première occasion. C'est un bon père que mon gendre, et il voit que Lucie est plus convenablement et plus heureusement fixée dans la vieille famille sédentaire que dans une ville de garnison. Il a donc bien voulu me faire jusqu'ici le sacrifice de me laisser mon bâton de vieillesse, et je lui en sais un gré extrême. C'est un homme excellent, bien qu'un peu imposant de manières.»

En prononçant ce mot d' imposant , M. de Turdy eut une sorte de mystérieux sourire qui me frappa, mais qui ne m'a pas été expliqué. Il continua de motiver à nos yeux, avec une condescendance qui me frappa aussi, l'espèce de liberté dont jouit sa petite-fille, et c'est alors seulement que j'appris l'âge de Lucie. Je ne le soupçonnais pas: je lui avais donné de seize à dix-sept ans.

«Elle est majeure depuis un an, nous dit-il, et je trouve qu'il serait ridicule de l'astreindre à toutes les minuties de l'étiquette nécessaires aux petites ingénues. Elle est arrivée à la jeunesse complète, entourée de tant d'estime et de respect, que nous croyons juste, sa tante et moi, de lui laisser recueillir un peu le bénéfice de sa raison et de sa piété.»

Puis, s'adressant à Henri, il ajouta:

«Vous trouverez peut-être ce dernier mot un peu rauque dans ma bouche de mécréant; mais je veux vous dire – devant votre jeune ami précisément – que je me suis fort amendé depuis un an ou deux. Il est temps, n'est-il pas vrai? N'allez pourtant pas me croire converti! Les capucinades sont fort de mode en ce temps-ci. Moi, j'ai passé l'âge où elles pourraient être utiles, et je m'en tiendrai à la chose qui m'a suffi jusqu'à ce jour. Je nie le Dieu personnel, voyant, écoutant, veillant et réglementant la création à la manière d'un administrateur émérite. Si Dieu existe, il n'a, selon moi, de comptes à rendre à personne de sa gestion, et il l'abandonne aux lois établies par la force des choses. Je sais que vous n'êtes pas beaucoup plus spiritualiste que moi, mon cher Valmare; mais votre jeune ami… dont j'ignore absolument les opinions…»

Je lui demandai si c'était une question qu'il me faisait l'honneur de m'adresser.

«Non, reprit-il, je n'ai pas ce droit-là, et, d'ailleurs, je reconnais aujourd'hui que je ne l'ai envers personne. Il fut un temps où j'étais un peu fanatique d'incrédulité, et où les momeries me poussaient à bout. J'ai mis de l'eau dans mon vin, où plutôt ma petite-fille a baptisé mon breuvage, et je me suis laissé faire. Elle m'a reproché mon intolérance; elle m'a juré qu'elle respectait mes idées, qu'elle ne chercherait jamais à me les ôter, et elle m'a tenu parole. Enfin ma petite dévote a remporté la victoire. Je ne dis plus rien, je laisse à chacun sa fantaisie, je ne me moque plus des pratiques; je ne réclame plus la liberté de conscience, puisqu'on me l'accorde à moi-même. Qu'en pensez-vous?»

Il me regardait. Je ne sais ce que j'allais répondre; peut-être n'aurais-je pas du tout répondu, lorsque mademoiselle La Quintinie entra. Je ne m'y attendais pas. Elle était venue par le lac, elle avait monté la côte à pied et s'était introduite sans fracas par le jardin; elle avait laissé son chapeau sur un banc, elle se trouva assise au milieu de nous après avoir baisé le front blanc et luisant de son grand-père, comme si, ayant assisté à la conversation, elle le remerciait de ce qu'il venait de dire.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Mademoiselle La Quintinie»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Mademoiselle La Quintinie» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Mademoiselle La Quintinie»

Обсуждение, отзывы о книге «Mademoiselle La Quintinie» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x