Жорж Санд - Les beaux messieurs de Bois-Doré

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Les beaux messieurs de Bois-Doré: краткое содержание, описание и аннотация

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C'était un rude et brave gentilhomme, qui ne se gênait point pour dire ses opinions et ses croyances. Sa fille unique, Lauriane 8 8 Saint Laurian est un des saints les plus fêtés de l'ancien Berry. , avait épousé à douze ans, son cousin Hélyon de Beuvre, âgé de seize ans.

On avait tenu ces deux enfants éloignés l'un de l'autre, avec d'autant plus de facilité que la province ressentait un contre-coup d'agitation à laquelle MM. de Beuvre ne croyaient pouvoir se dispenser de prendre part. Ils quittèrent la Motte le jour même du mariage, pour aller au secours de la duchesse de Nevers, qui s'était déclarée pour le prince de Condé, et qu'assiégeait, dans sa bonne ville, M. de Montigny (François de la Grange).

En essayant de pénétrer hardiment dans Nevers, sous les yeux des catholiques, le jeune Hélyon avait été tué. Au retour de cette campagne, M. de Beuvre eut donc la douleur d'annoncer à sa fille chérie que, de vierge, elle passait sans transition à l'état de veuve.

Lauriane pleura beaucoup son jeune cousin. Mais peut-on pleurer sans relâche à douze ans? Son père lui donna, d'ailleurs, une si belle poupée! une poupée qui avait un corps de jupe tout en drap d'argent, et des souliers en velours rouge découpés en queue d'écrevisse! Et puis, quand elle eut quatorze ans, il lui amena de Bourges un si joli petit cheval brandin qui provenait des haras de M. le prince! et puis enfin, Lauriane, qui n'était, lors de son mariage, qu'une mince et pâle fillette, devint, à quinze ans, une petite blonde si fraîche, si élégante, si aimable, qu'il n'y avait pas grand danger qu'elle restât veuve.

Mais elle était si tranquille avec son père et si complétement maîtresse dans le petit château qu'il lui avait constitué en dot, qu'elle ne se sentait nullement pressée de convoler en secondes noces. Ne s'appelait-elle pas madame ? Et une des grandes raisons qui décident les filles au mariage, n'est-elle pas le désir enfantin d'être appelées ainsi? Et les cadeaux, les fêtes, la parure de noces?

Lauriane disait naïvement:

– J'ai eu déjà tous les plaisirs et toutes les peines du mariage.

Cependant, quoiqu'il eût une assez belle fortune gouvernée par lui avec prudence, et que sa vie retirée lui permettait désormais d'arrondir, M. de Beuvre ne trouvait pas aisément à nouer pour sa fille de nouveaux projets de mariage.

Il avait embrassé le parti de la Réforme au moment où la Réforme, épuisée d'hommes et d'argent, n'avait plus, dans nos provinces, qu'à se tenir coite et à se faire tolérer.

Autour de lui, tout était catholique ou faisait semblant de l'être; car, en Berry, le calvinisme n'eut qu'un moment de puissance, et une vrai place forte. Mais

L'an mil cinq soixante-deux,

Bourges n'avait prestres ne gueux,

était déjà loin, et Sancerre, la fâcheuse montagne , avait désormais ses murailles rasée jusqu'au niveau du sol .

Le caractère berrichon n'est ni persécuteur ni fanatique, et, après un moment de surprise et d'excitation, où les passions de dehors avaient enivré le peuple et la bourgeoisie, on était retombé sous l'empire de la peur des grands, qui est le fond de la politique constante de cette province.

Les grands, de leur côté, avaient, suivant leur coutume invariable, vendu leur soumission. Condé était devenu zélé catholique; M. de Beuvre, qui avait d'abord servi le père et ensuite perdu son propre gendre au service de la cause du fils, était, comme de raison, tout à fait dans sa disgrâce et ne se montrait plus à Bourges. Des jésuites lui avaient été envoyés par le prince, à l'effet de l'engager à abjurer solennellement.

De Beuvre n'était pas exalté en fait de religion. Il avait cédé à des passions politiques en embrassant la foi de Luther, et il sentait bien qu'il s'était trompé quant à sa fortune. Il s'y était pris trop tard pour qu'on eût besoin de l'acheter désormais. On se contentait de chercher à l'intimider, et on lui avait adroitement fait entendre qu'il ne pourrait pas marier sa fille dans le pays, s'il persistait dans l'hérésie. Après avoir fièrement relevé la tête devant les menaces, il s'était senti ébranlé devant la crainte du célibat de Lauriane et de son patrimoine tombant en quenouille.

Mais Lauriane l'avait empêché de céder. Élevée par lui assez tièdement dans la religion protestante, elle y était médiocrement instruite, et mêlait volontiers, dans son cœur, les pratiques et les prières des deux cultes.

Elle ne courait pas au prêche par les longs mauvais chemins d'Issoudun ou de Linières, et, quand elle passait près d'une église catholique, elle ne bondissait pas d'indignation au son de la cloche. Mais elle montrait parfois, à travers sa douceur souriante et enfantine, les germes d'une grande fierté; et quand elle vit son père souffrir à l'humiliante idée de l'abjuration publique, elle vint à son secours avec une énergie surprenante, disant aux jésuites de Bourges:

– Vous n'avez que faire de me vouloir convertir en vue d'un beau mari catholique; car j'ai juré en mon cœur d'être plus volontiers à un vilain mari de ma communion.

V

Il y avait peu de semaines que cette visite avait eu lieu à la Motte-Seuilly, lorsque arriva celle de M. Sciarra d'Alvimar, présenté par Guillaume d'Ars.

Ils furent reçus par le père et la fille, M. de Bois-Doré étant allé courre un lièvre avec le garde de M. de Beuvre.

Ce fut une nouvelle contrariété pour Guillaume, qui se voyait retardé d'heure en heure, et qui commençait à désespérer d'aller à Bourges ce jour-là.

Sciarra d'Alvimar se présenta avec grâce, et dès les premiers mots de sa conversation, de Beuvre, qui s'y connaissait, non pour avoir beaucoup vu Paris, mais pour avoir hanté les petites cours de province, où l'on était tout aussi grand seigneur qu'à celle du roi, reconnut qu'il avait affaire à un homme du meilleur monde.

Quant à d'Alvimar, frappé de la grâce et de la jeunesse de Lauriane, il la prenait pour une fille puînée de M. de Beuvre, et il attendait toujours d'être présenté à la veuve dont M. d'Ars lui avait parlé.

Ce ne fut qu'au bout d'un quart d'heure qu'il comprit que cette belle enfant était la maîtresse de la maison.

On dînait alors à dix heures du matin, et Guillaume, ayant couru dans la prairie à la recherche du marquis, revint prendre congé.

– Le marquis est prévenu, dit-il à Sciarra; il arrive; il m'a juré d'être votre hôte et votre ami jusqu'à mon retour. Donc, je vous laisse en bonne compagnie, et je vais faire de mon mieux pour regagner le temps perdu.

On voulut en vain le retenir à dîner. Il partit après avoir baisé la main de la belle Lauriane, serré celle de son bon voisin M. de Beuvre et embrassé d'Alvimar, en lui jurant de venir, avant la fin de la semaine, le reprendre à Briantes pour le conduire en son château d'Ars et l'y garder le plus longtemps possible.

– Or donc, dit M. de Beuvre à d'Alvimar, offrez votre main à la châtelaine, et mettons-nous à table. Ne soyez pas étonné si nous n'attendons point notre ami Bois-Doré. Il a coutume, quand il a chassé seulement un quart d'heure, de faire une toilette d'une heure, et, pour rien au monde, il ne voudrait se présenter devant une dame, – même devant celle-ci, qui est à ses yeux comme sa fille, car il l'a vu naître, – sans s'être lavé, parfumé, rhabillé de la tête aux pieds. C'est son plaisir, et il n'y a pas grand mal. Nous ne nous gênons point avec lui, et nous le gênerions en retardant notre repas pour l'attendre.

– N'aurais-je pas dû, dit d'Alvimar quand on l'eut fait asseoir au haut bout de la table, aller présenter mes respects à M. de Bois-Doré, dans sa chambre, avant de me mettre à dîner?

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