Émile Zola - Rome

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Pierre terminait ici la première partie de son livre, par un rappel du christianisme primitif, en face du catholicisme actuel, qui est le triomphe des riches et des puissants. Cette société romaine que Jésus était venu détruire, au nom des pauvres et des humbles, la Rome catholique ne l'a-t-elle pas rebâtie, à travers les siècles, dans son œuvre politique d'argent et d'orgueil? Et quelle triste ironie, quand on constatait qu'après dix-huit cents ans d'Évangile, le monde s'effondrait de nouveau dans l'agio, les banques véreuses, les désastres financiers, dans cette effroyable injustice de quelques hommes gorgés de richesses, parmi les milliers de leurs frères qui crevaient de faim! Tout le salut des misérables était à recommencer. Mais ces choses terribles, Pierre les disait en des pages si adoucies de charité, si noyées d'espérance, qu'elles y avaient perdu leur danger révolutionnaire. D'ailleurs, nulle part il n'attaquait le dogme. Son livre n'était que le cri d'un apôtre, en sa forme sentimentale de poème, où brûlait l'unique amour du prochain.

Ensuite, venait la seconde partie de l'œuvre, le présent, l'étude de la société catholique actuelle. Là, Pierre avait fait une peinture affreuse de la misère des pauvres, de cette misère d'une grande ville, qu'il connaissait, dont il saignait pour en avoir touché les plaies empoisonnées. L'injustice ne se pouvait plus tolérer, la charité devenait impuissante, la souffrance était si épouvantable, que tout espoir se mourait au cœur du peuple. Ce qui avait contribué à tuer la foi en lui, n'était-ce pas le spectacle monstrueux de la chrétienté, dont les abominations le corrompaient, l'affolaient de haine et de vengeance? Et tout de suite, après ce tableau d'une civilisation pourrie, en train de crouler, il reprenait l'histoire à la Révolution française, à l'immense espérance que l'idée de liberté avait apportée au monde. En arrivant au pouvoir, la bourgeoisie, le grand parti libéral, s'était chargé de faire enfin le bonheur de tous. Mais le pis est que la liberté, décidément, après un siècle d'expérience, ne semble pas avoir donné aux déshérités plus de bonheur. Dans le domaine politique, une désillusion commence. En tout cas, si le troisième état se déclare satisfait, depuis qu'il règne, le quatrième état, les travailleurs, souffrent toujours et continuent à réclamer leur part. On les a proclamés libres, on leur a octroyé l'égalité politique, et ce ne sont en somme que des cadeaux dérisoires, car ils n'ont, comme jadis, sous leur servitude économique, que la liberté de mourir de faim. Toutes les revendications socialistes sont nées de là, le problème terrifiant dont la solution menace d'emporter la société actuelle, s'est posé dès lors entre le travail et le capital. Quand l'esclavage a disparu du monde antique, pour faire place au salariat, la révolution fut immense; et, certainement, l'idée chrétienne était un des facteurs puissants qui ont détruit l'esclavage. Aujourd'hui qu'il s'agit de remplacer le salariat par autre chose, peut-être par la participation de l'ouvrier aux bénéfices, pourquoi donc le christianisme ne tenterait-il pas d'avoir une action nouvelle? Cet avènement prochain et fatal de la démocratie, c'est une autre phase de l'histoire humaine qui s'ouvre, c'est la société de demain qui se crée. Et Rome ne pouvait se désintéresser, la papauté allait avoir à prendre parti dans la querelle, si elle ne voulait pas disparaître du monde, comme un rouage devenu décidément inutile.

De là naissait la légitimité du socialisme catholique. Lorsque, de toutes parts, les sectes socialistes se disputaient le bonheur du peuple à coups de solutions, l'Église devait apporter la sienne. Et c'était ici que la Rome nouvelle apparaissait, et que l'évolution s'élargissait, dans un renouveau d'espérance illimitée. Évidemment, l'Église catholique n'avait rien, en son principe, de contraire à une démocratie. Il lui suffirait même de reprendre la tradition évangélique, de redevenir l'Église des humbles et des pauvres, le jour où elle rétablirait l'universelle communauté chrétienne. Elle est d'essence démocratique, et si elle s'est mise avec les riches, avec les puissants, lorsque le christianisme est devenu le catholicisme, elle n'a fait qu'obéir à la nécessité de se défendre pour vivre, en sacrifiant de sa pureté première; de sorte qu'aujourd'hui, si elle abandonnait les classes dirigeantes condamnées, pour retourner au petit peuple des misérables, elle se rapprocherait simplement du Christ, elle se rajeunirait, se purifierait des compromissions politiques qu'elle a dû subir. En tous temps, l'Église, sans renoncer en rien à son absolu, a su plier devant les circonstances: elle réserve sa souveraineté totale, elle tolère simplement ce qu'elle ne peut empêcher, elle attend avec patience, même pendant des siècles, la minute où elle redeviendra la maîtresse du monde. Et, cette fois, la minute n'allait-elle pas sonner, dans la crise qui se préparait? De nouveau, toutes les puissances se disputent la possession du peuple. Depuis que la liberté et l'instruction ont fait de lui une force, un être de conscience et de volonté réclamant sa part, tous les gouvernants veulent le gagner, régner par lui et même avec lui, s'il le faut. Le socialisme, voilà l'avenir, le nouvel instrument de règne; et tous font du socialisme, les rois ébranlés sur leur trône, les chefs bourgeois des républiques inquiètes, les meneurs ambitieux qui rêvent du pouvoir. Tous sont d'accord que l'État capitaliste est un retour au monde païen, au marché d'esclaves, tous parlent de briser l'atroce loi de fer, le travail devenu une marchandise soumise aux lois de l'offre et de la demande, le salaire calculé sur le strict nécessaire dont l'ouvrier a besoin pour ne pas mourir de faim. En bas, les maux grandissent, les travailleurs agonisent de famine et d'exaspération, pendant qu'au-dessus de leurs têtes les discussions continuent, les systèmes se croisent, les bonnes volontés s'épuisent à tenter des remèdes impuissants. C'est le piétinement sur place, l'effarement affolé des grandes catastrophes prochaines. Et, parmi les autres, le socialisme catholique, aussi ardent que le socialisme révolutionnaire, est entré à son tour dans la bataille, en tâchant de vaincre.

Alors, toute une étude suivait des longs efforts du socialisme catholique, dans la chrétienté entière. Ce qui frappait surtout, c'était que la lutte devenait plus vive et plus victorieuse, dès qu'elle se livrait sur une terre de propagande, encore non conquise complètement au christianisme. Par exemple, dans les nations où celui-ci se trouvait en présence du protestantisme, les prêtres luttaient pour la vie avec une passion extraordinaire, disputaient aux pasteurs la possession du peuple, à coups de hardiesses, de théories audacieusement démocratiques. En Allemagne, la terre classique du socialisme, monseigneur Ketteler parla un des premiers de frapper les riches de contributions, créa plus tard une vaste agitation que tout le clergé dirige aujourd'hui, grâce à des associations et à des journaux nombreux. En Suisse, monseigneur Mermillod plaida si haut la cause des pauvres, que les évêques, maintenant, y font presque cause commune avec les socialistes démocrates, qu'ils espèrent convertir sans doute au jour du partage. En Angleterre, où le socialisme pénètre avec tant de lenteur, le cardinal Manning remporta des victoires considérables, prit la défense des ouvriers pendant une grève fameuse, détermina un mouvement populaire que signalèrent de fréquentes conversions. Mais ce fut surtout en Amérique, aux États-Unis, que le socialisme catholique triompha, dans ce milieu de pleine démocratie, qui a forcé des évêques tels que monseigneur Ireland à se mettre à la tête des revendications ouvrières: toute une Église nouvelle semble là en germe, confuse encore et débordante de sève, soulevée d'un espoir immense, comme à l'aurore du christianisme rajeuni de demain. Et, si l'on passe ensuite à l'Autriche et à la Belgique, nations catholiques, on voit que, chez la première, le socialisme catholique se confond avec l'antisémitisme, et que, chez la seconde, il n'a aucun sens précis; tandis que le mouvement s'arrête et même disparaît, dès qu'on descend à l'Espagne et à l'Italie, ces vieilles terres de foi, l'Espagne toute aux violences des révolutionnaires, avec ses évêques têtus qui se contentent de foudroyer les incroyants comme aux jours de l'Inquisition, l'Italie immobilisée dans la tradition, sans initiative possible, réduite au silence et au respect, autour du Saint-Siège. En France, pourtant, la lutte restait vive, mais surtout une lutte d'idées. La guerre, en somme, s'y menait contre la Révolution, et il semblait qu'il eût suffi de rétablir l'ancienne organisation des temps monarchiques, pour retourner à l'âge d'or. C'était ainsi que la question des corporations ouvrières était devenue l'affaire unique, comme la panacée à tous les maux des travailleurs. Mais on était loin de s'entendre: les uns, les catholiques qui repoussaient l'ingérence de l'État, qui préconisaient une action purement morale, voulaient les corporations libres; tandis que les autres, les jeunes, les impatients, résolus à l'action, les demandaient obligatoires, avec capital propre, reconnues et protégées par l'État. Le vicomte Philibert de la Choue avait particulièrement mené une ardente campagne, par la parole, par la plume, en faveur de ces corporations obligatoires; et son grand chagrin était de n'avoir pu encore décider le pape à se prononcer ouvertement sur le cas de savoir si les corporations devaient être ouvertes ou fermées. A l'entendre, le sort de la société était là, la solution paisible de la question sociale ou l'effroyable catastrophe qui devait tout emporter. Au fond, bien qu'il refusât de l'avouer, le vicomte avait fini par en venir au socialisme d'État. Et, malgré le manque d'accord, l'agitation restait grande, des tentatives peu heureuses étaient faites, des sociétés coopératives de consommation, des sociétés d'habitations ouvrières, des banques populaires, des retours plus ou moins déguisés aux anciennes communautés chrétiennes; pendant que, de jour en jour, au milieu de la confusion de l'heure présente, dans le trouble des âmes et dans les difficultés politiques que traversait le pays, le parti catholique militant sentait son espérance grandir, jusqu'à la certitude aveugle de reconquérir bientôt le gouvernement du monde.

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