Émile Zola - Rome
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Alors, chez Pierre, une évolution nouvelle se fit. La pratique de la charité, dans ce quartier pauvre, l'avait amené à un attendrissement immense: son cœur défaillait, éperdu, meurtri de cette misère qu'il désespérait de jamais guérir. Et, sous ce réveil du sentiment, il sentait parfois céder sa raison, il retournait à son enfance, à ce besoin d'universelle tendresse que sa mère avait mis en lui, imaginant des soulagements chimériques, attendant une aide des puissances inconnues. Puis, sa crainte, sa haine de la brutalité des faits, acheva de le jeter au désir croissant du salut par l'amour. Il était grand temps de conjurer l'effroyable catastrophe inévitable, la guerre fratricide des classes qui emporterait le vieux monde, condamné à disparaître sous l'amas de ses crimes. Dans la conviction où il était que l'injustice se trouvait à son comble, que l'heure vengeresse allait sonner où les pauvres forceraient les riches au partage, il se plut dès lors à rêver une solution pacifique, le baiser de paix entre tous les hommes, le retour à la morale pure de l'Évangile, telle que Jésus l'avait prêchée. D'abord, des doutes le torturèrent: était-ce possible, ce rajeunissement de l'antique catholicisme, allait-on pouvoir le ramener à la jeunesse, à la candeur du christianisme primitif? Il s'était mis à l'étude, lisant, questionnant, se passionnant de plus en plus pour cette grosse question du socialisme catholique, qui justement menait grand bruit depuis quelques années; et, dans son amour frissonnant des misérables, préparé comme il l'était au miracle de la fraternité, il perdait peu à peu les scrupules de son intelligence, il se persuadait que le Christ, une seconde fois, devait venir racheter l'humanité souffrante. Enfin, cela se formula nettement dans son esprit, en cette certitude que le catholicisme, épuré, ramené à ses origines, pouvait être l'unique pacte, la loi suprême qui sauverait la société actuelle, en conjurant la crise sanglante dont elle était menacée. Deux années auparavant, lorsqu'il avait quitté Lourdes, révolté par toute cette basse idolâtrie, la foi morte à jamais et l'âme inquiète pourtant devant l'éternel besoin du divin qui tourmente la créature, un cri était monté en lui, du plus profond de son être: une religion nouvelle! une religion nouvelle! Et, aujourd'hui, c'était cette religion nouvelle, ou plutôt cette religion renouvelée, qu'il croyait avoir découverte, dans un but de salut social, utilisant pour le bonheur humain la seule autorité morale debout, la lointaine organisation du plus admirable outil qu'on ait jamais forgé pour le gouvernement des peuples.
Durant cette période de lente formation que Pierre traversa, deux hommes, en dehors de l'abbé Rose, eurent une grande influence sur lui. Une bonne œuvre l'avait mis en rapport avec monseigneur Bergerot, un évêque, dont le pape venait de faire un cardinal, en récompense de toute une vie d'admirable charité, malgré la sourde opposition de son entourage qui flairait chez le prélat français un esprit libre, gouvernant en père son diocèse; et Pierre s'enflamma davantage au contact de cet apôtre, de ce pasteur d'âmes, un de ces chefs simples et bons, tels qu'il les souhaitait à la communauté future. Mais la rencontre qu'il fit du vicomte Philibert de la Choue, dans des associations catholiques d'ouvriers, fut encore plus décisive pour son apostolat. Le vicomte, un bel homme, d'allures militaires, à la face longue et noble, gâtée par un nez cassé et trop petit, ce qui semblait indiquer l'échec final d'une nature mal d'aplomb, était un des agitateurs les plus actifs du socialisme catholique français. Il possédait de grands domaines, une grande fortune, bien qu'on racontât que des entreprises agricoles malheureuses lui en avaient emporté déjà près de la moitié. Dans son département, il s'était efforcé d'installer des fermes modèles, où il avait appliqué ses idées en matière de socialisme chrétien; et il ne semblait guère, non plus, que le succès l'encourageât. Seulement, cela lui avait servi à se faire nommer député, et il parlait à la Chambre, il y exposait le programme du parti, en longs discours retentissants. D'ailleurs, d'une ardeur infatigable, il conduisait des pèlerinages à Rome, il présidait des réunions, faisait des conférences, se donnait surtout au peuple, dont la conquête, disait-il dans l'intimité, pouvait seule assurer le triomphe de l'Église. Et il eut de la sorte une action considérable sur Pierre, qui admirait naïvement en lui les qualités dont il se sentait dépourvu, un esprit d'organisation, une volonté militante un peu brouillonne, tout entière appliquée à recréer en France la société chrétienne. Le jeune prêtre apprit beaucoup dans sa fréquentation, mais il resta quand même le sentimental, le rêveur dont l'envolée, dédaigneuse des nécessités politiques, allait droit à la cité future du bonheur universel; tandis que le vicomte avait la prétention d'achever la ruine de l'idée libérale de 89, en utilisant, pour le retour au passé, la désillusion et la colère de la démocratie.
Pierre passa des mois enchantés. Jamais néophyte n'avait vécu si absolument pour le bonheur des autres. Il fut tout amour, il brûla de la passion de son apostolat. Ce peuple misérable qu'il visitait, ces hommes sans travail, ces mères, ces enfants sans pain, le jetaient à la certitude de plus en plus grande qu'une nouvelle religion devait naître, pour faire cesser une injustice dont le monde révolté allait violemment mourir; et cette intervention du divin, cette renaissance du christianisme primitif, il était résolu à y travailler, à la hâter de toutes les forces de son être. Sa foi catholique restait morte, il ne croyait toujours pas aux dogmes, aux mystères, aux miracles. Mais un espoir lui suffisait, celui que l'Église pût encore faire du bien, en prenant en main l'irrésistible mouvement démocratique moderne, afin d'éviter aux nations la catastrophe sociale menaçante. Son âme s'était calmée, depuis qu'il se donnait cette mission, de remettre l'Évangile au cœur du peuple affamé et grondant des faubourgs. Il agissait, il souffrait moins de l'affreux néant qu'il avait rapporté de Lourdes; et, comme il ne s'interrogeait plus, l'angoisse de l'incertitude ne le dévorait plus. C'était avec la sérénité d'un simple devoir accompli qu'il continuait à dire sa messe. Même il finissait par penser que le mystère qu'il célébrait ainsi, que tous les mystères et tous les dogmes n'étaient en somme que des symboles, des rites nécessaires à l'enfance de l'humanité, et dont on se débarrasserait plus tard, lorsque l'humanité grandie, épurée, instruite, pourrait supporter l'éclat de la vérité nue.
Et Pierre, dans son zèle d'être utile, dans sa passion de crier tout haut sa croyance, s'était trouvé un matin à sa table, écrivant un livre. Cela était venu naturellement, ce livre sortait de lui comme un appel de son cœur, en dehors de toute idée littéraire. Le titre, une nuit qu'il ne dormait pas, avait brusquement flamboyé, dans les ténèbres: la Rome nouvelle . Et cela disait tout, car n'était-ce pas de Rome, l'éternelle et la sainte, que devait partir le rachat des peuples? L'unique autorité existante se trouvait là, le rajeunissement ne pouvait naître que de la terre sacrée où avait poussé le vieux chêne catholique. En deux mois, il écrivit ce livre, qu'il préparait depuis un an sans en avoir conscience, par ses études sur le socialisme contemporain. C'était en lui comme un bouillonnement de poète, il lui semblait parfois rêver ces pages, tandis qu'une voix intérieure et lointaine les lui dictait. Souvent, lorsqu'il lisait au vicomte Philibert de la Choue les lignes écrites la veille, celui-ci les approuvait vivement, au point de vue de la propagande, en disant que le peuple avait besoin d'être ému pour être entraîné, et qu'il aurait fallu aussi composer des chansons pieuses, amusantes pourtant, qu'on aurait chantées dans les ateliers. Quant à monseigneur Bergerot, sans examiner le livre au point de vue du dogme, il fut touché profondément du souffle ardent de charité qui sortait de chaque page, il commit même l'imprudence d'écrire une lettre approbative à l'auteur, en l'autorisant à la mettre comme préface en tête de l'œuvre. Et c'était cette œuvre, publiée en juin, que la congrégation de l'Index allait frapper d'interdiction, c'était pour la défense de cette œuvre que le jeune prêtre venait d'accourir à Rome, plein de surprise et d'enthousiasme, tout enflammé du désir de faire triompher sa foi, résolu à plaider sa cause lui-même devant le Saint-Père, dont il était convaincu d'avoir exprimé simplement les idées.
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