Жорж Санд - Nouvelles lettres d'un voyageur

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Je suis arrivé, moi, à penser que c'était un devoir d'apprendre à étudier, même dans la vieillesse et sans souci du terme plus ou moins rapproché qui mettra fin à l'entreprise. L'étude est l'aliment de la rêverie, qui est elle-même de grand profit pour l'âme, à cette condition d'avoir un bon aliment. Si chaque jour qui passe fait entrer un peu plus avant dans notre intelligence des notions qui l'enflamment et stimulent le coeur, aucun jour n'est perdu, et le passé qui s'écoule n'est pas un bien qui nous échappe. C'est un ruisseau qui se hâte de remplir le bassin où nous pourrons toujours nous désaltérer et où se noie le regret des jeunes années. On dit les belles années ! c'est par métaphore, les plus belles sont celles qui nous ont rendus plus sensitifs et plus perceptifs; par conséquent, l'année où l'on vit dans la voie de son progrès est toujours la meilleure. Chacun est libre d'en faire l'expérience.

Il n'y a pas que des plantes dans la nature: d'abord il y a tout; mais commencez par une des branches, et, quand vous l'aurez comprise, vous en saisirez plus facilement une autre, la faune après la flore, si bon vous semble. La pierre ne semble pas bien éloquente au milieu de tout cela. Elle l'est pourtant, cette grande architecture du temple; elle est l'histoire hiéroglyphique du monde, et, en l'étudiant, même dans les minuties minéralogiques, qui sont plus amusantes qu'instructives, on complète en soi le sens visuel du corps et de l'esprit. Ces mystérieuses opérations de la physique et de la chimie ont imprimé aux moindres objets des physionomies frappantes que ne saisit pas le premier oeil venu. Tous les rochers ne se ressemblent pas; chaque masse a son sens et son expression; toute forme, toute ligne a sa raison d'être et s'embellit du degré de logique que sa puissance manifeste. Les grands accidents comme les grands nivellements, les fières montagnes comme les steppes immenses, ont des aspects inépuisables de diversité. Quand la nature n'est pas belle, c'est que l'homme l'a changée; voir sa beauté où elle est et la voir dans tout ce qui la constitue, c'est le précieux résultat de l'étude de la nature, et c'est une erreur de croire que tout le monde est à même d'improviser ce résultat. Pour bien sentir la musique, il faut la savoir; pour apprécier la peinture, il faut l'avoir beaucoup interrogée dans l'oeuvre des maîtres. Tout le monde est d'accord sur ce point, et pourtant tout le monde croit voir le ciel, la mer et la terre avec des yeux compétents. Non, c'est impossible; la terre, la mer et le ciel sont le résultat d'une science plus abstraite et d'un art plus inspiré que nos oeuvres humaines. Je trouve inoffensifs les gens sincères qui avouent leur indifférence pour la nature; je trouve irritants ceux qui prétendent la comprendre sans la connaître et qui feignent de l'admirer sans la voir. Cette verbeuse et prétentieuse admiration descriptive des personnes qui voient mal rend forcément taciturnes celles qui voient mieux, et qui sentent d'ailleurs profondément l'impuissance des mots pour traduire l'infini du beau.

Voilà ce que je voulais vous écrire à propos de la botanique. Ne me dites plus que je la sais. J'en bois tant que je peux, voilà tout. Je ne saurai jamais. Sans mémoire, on est éternellement ignorant; mais savoir son ignorance, c'est savoir qu'il y a un monde enchanté où l'on voudrait toujours se glisser, et, si l'on reste à la porte, ce n'est pas parce qu'on se plaît au dehors dans la stérilité et dans l'impuissance, c'est parce qu'on n'est pas doué; mais au moins on est riche de désirs, d'élans, de rêves et d'aspirations. Le coeur vit de cette soif d'idéal. On s'oublie soi-même, on monte dans une région où la personnalité s'efface, parce que le sentiment, je dirais presque la sensation de la vie universelle, prend possession de notre être et le spiritualise en le dispersant dans le grand tout. C'est peut-être là la signification du mot mystérieux de contemplation, qui, pris dans l'acception matérielle, ne veut rien dire. Regarder sans être ému de ce qu'on voit serait une jouissance vague et de courte durée, si toutefois c'était une jouissance. Regarder la vie agir dans l'univers en même temps qu'elle agit en nous, c'est la sentir universalisée en soi et personnifiée dans l'univers. Levez les yeux vers le ciel et voyez palpiter la lumière des étoiles; chacune de ces palpitations répond aux pulsations de notre coeur. Notre planète est un des petits êtres qui vivent du scintillement de ces grands astres, et nous, êtres plus petits, nous vivons des mêmes effluves de chaleur et de lumière.

L'étoile est à nous, comme le soleil est à la terre. Tout nous appartient, puisque nous appartenons à tout, et ce perpétuel échange de vie s'opère dans la splendeur du plus sublime spectacle et du plus admirable mécanisme qu'il nous soit possible de concevoir. Tout y est beau, depuis Sirius, qui traverse l'éther d'une flèche de feu, jusqu'à l'oeil microscopique de l'imperceptible insecte qui reflète Sirius et le firmament. Tout y est grand, depuis le fleuve de mondes qui s'appelle la voie lactée jusqu'au ruisselet de la prairie qui coule dans son flot emperlé un monde de petits êtres extraordinairement forts, agiles, doués d'une vitalité intense, presque irréductible. Tout y est heureux, depuis la grande âme du monde qui révèle sa joie de vivre par son éternelle activité jusqu'à l'être qui se plaint toujours, l'homme! Oui, l'homme est infiniment heureux dans ses vrais rapports avec la nature. Il a le beau dans les yeux, le vrai est dans l'air qu'il respire, le bon est dans son coeur, puisqu'il est heureux quand il fait le bien, et triste, bête ou fou quand il fait le mal.

Qui l'empêche d'être lui-même? Son ignorance du milieu où il existe, partant son indifférence pour les biens qui sont à sa portée. La race humaine est une création trop moderne pour avoir établi sa relation vraie avec le vrai de l'univers. Extraordinairement douée, elle s'agite démesurément avant de se poser dans son milieu, et l'on pourrait dire qu'elle n'existe encore que par l'inquiétude et le besoin d'exister. En possession d'un sens merveilleux qui semble manquer aux autres créatures terrestres, et qui est précisément le besoin de connaître et de sentir ses rapports avec l'univers, elle les cherche péniblement et à travers tous les mirages que lui crée cette puissance admirable de l'esprit et de l'imagination. La raison humaine est encore incomplète. L'historien de l'humanité s'en étonne et s'en effraie. L'historien de la vie, le naturaliste, peut s'en affliger aussi, mais il n'est ni surpris ni découragé. Les chiffres de la durée ne sont pour lui que des palpitations de l'astre éternité.

L'homme est forcé d'être, il est donc forcé d'arriver à l'existence normale et complète, qui est le bonheur. Il en eut la révélation fugitive le jour où il écrivit au fronton de ses temples trois mots sacrés qui résumaient tout le but de sa vie philosophique, sociale et morale. Ces mots sont effacés de la bannière qui dirige la phalange humaine. Ils sont restés vivants dans l'univers qui les a entendus. Essayez de les arracher de l'âme du monde! Étouffez le tressaillement que la terre en a ressenti, faites qu'ils soient rayés du livre de la vie! Oui, oui, tâchez! On peut embrouiller ou suspendre tout ce qui est du domaine de l'idée, mais tuer une idée est aussi vain, aussi impossible que de vouloir anéantir la vibration d'un son jeté dans l'espace. Tirez cent mille coups de canon pour empêcher qu'on ne l'entende. Le dieu Pan se rit du vacarme, et l'écho a redit le chant mystérieux de sa petite flûte avant que vos mèches fussent allumées.

Liberté, seule condition du véritable fonctionnement de la vie; égalité, notion indispensable de la valeur de tout être vivant et de la nécessité de son action dans l'univers; fraternité, complément de l'existence, application et couronnement des deux premiers termes, action vitale par excellence.

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