Жорж Санд - Nouvelles lettres d'un voyageur

Здесь есть возможность читать онлайн «Жорж Санд - Nouvelles lettres d'un voyageur» — ознакомительный отрывок электронной книги совершенно бесплатно, а после прочтения отрывка купить полную версию. В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Издательство: Иностранный паблик, Жанр: literature_19, foreign_antique, foreign_prose, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Nouvelles lettres d'un voyageur: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Nouvelles lettres d'un voyageur»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Nouvelles lettres d'un voyageur — читать онлайн ознакомительный отрывок

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Nouvelles lettres d'un voyageur», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Le savant proprement dit est calme, il le faut ainsi. Aimons et respectons cette sérénité à laquelle nous devons tant de recherches précieuses, mais ne nous croyons pas obligés de conclure avec le savant quand il arrive par l'induction à un système froid . Ce seul adjectif le condamne. Rien n'est froid, tout est feu dans la production de la vie.

Ceci me rappelle une anecdote. Un élève botaniste de mes amis étudiait la germandrée et se sentait pris d'amour pour cette plante sans éclat, mais si délicatement teintée. Au milieu de son enthousiasme, en lisant la description de la plante dans un traité de botanique, excellent d'ailleurs, il tombe sur cette désignation de la corolle: fleur d'un jaune sale . Je le vois jeter le livre avec colère en s'écriant:

– C'est vous, malheureux auteur, qui avez les yeux sales!

On pourrait en dire autant aux malveillants qui jugent à leur point de vue les actions et les intentions des autres; mais aux bons et graves savants qui voient la nature froide en ses opérations brûlantes on pourrait peut-être dire:

– C'est vous qui avez l'esprit refroidi par trop de travail.

L'auteur de la Plante , ce spirituel et poétique Grimard, dont je vous recommandais le livre, lui aussi a pourtant fait acte de soumission presque complète aux arrêts des savants sur la loi de la vie dans le végétal. Quand vous le lirez, vous vous insurgerez à cette page, je le sais; aussi, pour ne pas vous voir abandonner la pensée d'étudier les fleurs, je veux me hâter de vous dire que, moi aussi, je proteste, non contre le système généralement adopté en botanique, mais contre la manière dont on l'expose et les conclusions arbitraires qu'on en tire.

Je tâcherai de résumer le plus simplement possible, au risque de forcer un peu le raisonnement pour le rendre plus palpable, et pour vous mettre plus aisément en garde contre ce que présente de spécieux et même de captieux ce raisonnement.

Il part d'une observation positive, incontestable. La plante tire ses organes de sa propre substance; qui en doute? De quoi les tirerait-elle? Est-il besoin d'affirmer que la patte qui repousse à l'écrevisse ou à la salamandre amputée est patte d'écrevisse pour l'écrevisse, et patte de salamandre pour la salamandre? Le merveilleux serait que la nature se trompât et fit des arlequins.

Cependant les savants se sont crus obligés de constater et d'affirmer le fait, et ils ont donné, très à tort selon moi, le nom de métamorphisme à l'opération logique et obligatoire qui transforme le pétale en étamine après avoir transformé la feuille en pétale, comme si une progression de fonctions dans l'organisme était un changement de substance. Ils appellent très-sérieusement l'attention de l'observateur sur ce changement de formes, de couleurs et de fonctions. Fort bien. Le passage du pétale à l'étamine saute aux yeux dans le nénufar, comme dans la rose des jardins le passage de l'étamine au pétale. Dans le nénufar, la nature travaille elle-même à son perfectionnement normal; dans la rose, elle subit le travail inverse que lui impose la culture pour arriver à un perfectionnement de convention; mais, de grâce, avec quoi, dans l'un et l'autre cas, la fleur arriverait-elle à se faire féconde ou stérile? Et, dans tout être organisé, animal ou plante, de quoi se forment l'organisation et la désorganisation, sinon de la propre substance, enrichie ou égarée, de l'individu?

Cette simple observation a fait trop de bruit dans la science et a produit une doctrine que voici: la plante serait un pauvre être soumis à d'étranges fatalités; elle ne serait en état de santé normale qu'à l'état inerte. Reste à savoir quel est le savant qui surprendra ce moment d'inertie dans la nature organisée! Mais continuons. Du moment que la plante croît et se développe, elle entre dans une série continue d' avortements . Le pétiole est un avortement de la tige, la feuille un avortement du pétiole; ainsi du calice, du périanthe et des organes de la reproduction. Tous ces avortements sont maladifs, n'en doutons pas, car la floraison est le dernier, c'est la maladie mortelle. Les feuilles devenues pétales se décolorent; oui, la science, hélas! parle ainsi. Ces brillantes livrées de noces, la pourpre de l'adonis, l'azur du myosotis, décoloration, maladie, signe de mort, agonie, décomposition, heure suprême, mort.

Tel est l'arrêt de la science. Elle appelle sans doute mort le travail de la gestation, puisqu'elle appelle maladie mortelle le travail de la fécondation. Il n'y a pas à dire: si jusque-là tout est avortement, atrophie, efforts trompés, le rôle de la vie est fini au moment où la vie se complète. La nature est une cruelle insensée qui ne peut procéder que par un enchaînement de fausses expériences et de vaines tentatives. Elle développe à seule fin de déformer, de mutiler, d'anéantir; toutes les richesses qu'elle nous présente sont des appauvrissements successifs. La plante veut se former en boutons, elle vole la substance de son pédoncule pour se faire un calice dont les pétales vont devenir les voleurs à leur tour, et ainsi de suite jusqu'aux organes, qui sont apparemment des monstruosités, et que la mort va justement punir, puisqu'ils sont le résultat d'un enchaînement de crimes.

Pauvres fleurs! qui croirait que votre adorable beauté ait pu inspirer une doctrine aussi triste, aussi amère, aussi féroce?

Rassurons-nous. Tout cela, ce sont des mots. Les mots, hélas! words, words, words! quel rôle insensé et déplorable ils jouent dans le monde! A combien de discussions oiseuses ils donnent lieu! Et que fais-je en ce moment, sinon une chose parfaitement puérile, qui est de réfuter des mots? Pas autre chose, car, au fond, les savants ne croient pas les sottises que je suis forcé de leur attribuer pour les punir d'avoir si mal exprimé leur pensée. Non, ils ne croient pas que la beauté soit une maladie, l'intelligence une névrose, l'hymen une tombe; ce serait une doctrine de fakirs, et ils sont par état les prêtres de la vie, les instigateurs de l'intelligence, les révélateurs de la beauté dans les lois qui président à son rôle sur la terre… Mais ils disent mal; ils ont je ne sais quel fatalisme dans le cerveau, je ne sais quelle tristesse dans la forme, et parfois l'envie maladive d'étonner le vulgaire par des plaisanteries sceptiques, comme si la science avait besoin d'esprit!

Supposons qu'ils eussent retourné la question et qu'ils l'eussent présentée à peu près ainsi:

«Comme la nature a pour but la fécondation et la reproduction de l'espèce, la plante tend dès l'état embryonnaire à ce but, qui est le complément de sa vie. Ce qu'elle doit produire, c'est une fleur pour l'hyménée, un lit pour l'enfantement. Elle commence par un germe, puis une tige, puis des feuilles, qui sont, ainsi que le calice, le périanthe et les organes, une succession de développements et de perfectionnements de la même substance. Il serait presque rationnel de dire que l'effort de la plante pour produire des organes passe par une série d'ébauches, et que la tige est un pistil incomplet, les feuilles des étamines avortées; mais supprimons ce mot d'avortement, qui n'est jamais que le résultat d'un accident, et ne l'appliquons pas à ce qui est normal, car c'est torturer l'esprit du langage et outrager la logique de la création. Quand une fleur nous présente constamment le caractère d'organes inachevés qui semblent inutiles, rappelons-nous la loi générale de la nature, qui crée toujours trop , pour conserver assez , observons la ponte exorbitante de certains animaux, et, sans sortir de la botanique, la profusion de semence de certaines espèces.

»Que l'on suppose la nature inconsciente ou non, qu'on la fasse procéder d'un équilibre fatalement établi ou d'une sagesse toute maternelle, elle fonctionne absolument comme si elle avait la prévision infinie. Donc, si certaines plantes sont pourvues d'organes stériles à côté d'organes féconds, c'est que ceux-ci ont pris la substance de ceux-là dans la mesure nécessaire à leur accroissement complet. Cette plante, en vertu d'autres lois qui sont au profit d'autres êtres, de quelque butineur ailé ou rampant, est exposée à perdre ses anthères avant leur formation complète. La nature lui fournit des rudiments pour les remplacer, et leur avortement, loin d'être maladif, prouve l'état de santé de l'organe qui les absorbe. Dirons-nous que la floraison exubérante des arbres à fruit est une erreur de la nature? La nature est prodigue parce qu'elle est riche, et non parce qu'elle est folle.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Nouvelles lettres d'un voyageur»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Nouvelles lettres d'un voyageur» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Nouvelles lettres d'un voyageur»

Обсуждение, отзывы о книге «Nouvelles lettres d'un voyageur» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x