Mémoire présénté à Messieurs les Docteurs de Sorbonne
Vide Deventer. Paris Edit. 4to, 1734, p. 366.
Un Chirurgien Accoucheur, représente à Messieurs les Docteurs de Sorbonne, qu’il y a des cas, quoique très rares, où une mère ne sçauroit accoucher, & même où l’enfant est tellement renfermè dans le sein de sa mère, qu’il ne fait paroître aucune partie de son corps, ce qui seroit un cas, suivant les Rituels, de lui conférer, du moins sous condition, le baptéme. Le Chirurgien, qui consulte, prêtend, par le moyen d’une petite canulle, de pouvoir baptiser immédiatement l’enfant, sans faire aucun tort à la mère.—Il demand si ce moyen, qu’il vient de proposer, est permis & légitime, & s’il peut s’en servir dans les cas qu’il vient d’exposer.
Réponse
Le Conseil estime, que la question proposée souffre de grandes difficultés. Les Théologiens posent d’un côté pour principe, que le baptême, qui êst uné naissance spirituelle, suppose une première naissance; il faut être né dans le monde, pour renâitre en Jésus Christ, comme ils l’enseignent. S. Thomas, 3 part. quaest. 88 artic. II, suit cette doctrine comme une vérité constante; l’on ne peut, dit ce S. Docteur, baptiser les enfans qui sont renfermés dans le sein de leurs mères, & S. Thomas est fondé sur ce, que les enfans ne sont point nés, & ne peuvent être comptés parmi les autres hommes; d’où il conclud, qu’ils ne peuvent être l’objet d’une action extérieure, pour reçevoir par leur ministère, les sacremens nécessaires au salut: Pueri in maternis uteris existentes nondum prodierunt in lucem ut cum aliis hominibus vitam ducant; unde non possunt subjici actioni humanae, ut per eorum ministerium sacramenta recipiant ad salutem. Les rituels ordonnent dans la pratique ce que les théologiens ont établi sur les mêmes matières, & ils deffendent tous d’une manière uniforme, de baptiser les enfans qui sont renfermés dans le sein de leurs mères, s’ils ne sont paroître quelque partie de leurs corps. Le concours des théologiens, & des rituels, qui sont les régles des diocèses, paroît former une autorité qui termine la question presenté; cependant le conseil de conscience considérant d’un côté, que le raisonnement des théologiens est uniquement fondé sur une raison de convenance, & que la deffense des rituels, suppose que l’on ne peut baptiser immédiatement les enfans ainsi renfermés dans le sein de leurs méres, ce qui est contre la supposition présente; & d’un autre côté, considérant que les mêmes théologiens enseignent, que l’on peut risquer les sacremens que Jésus Christ a établis comme des moyens faciles, mais nécessaires pour sanctifier les hommes; & d’ailleurs estimant, que les enfans renfermés dans le sein de leurs mères, pourroient être capables de salut, parce qu’ils sont capables de damnation;—pour ces considérations, & en égard à l’exposé, suivant lequel on assure avoir trouvé un moyen certain de baptiser ces enfans ainsi renfermés, sans faire aucun tort à la mère, le Conseil estime que l’on pourroit se servir du moyen proposé, dans la confiance qu’il a, que Dieu n’a point laissé ces sortes d’enfans sans aucuns secours, & supposant, comme il est exposé, que le moyen dont il s’agit est propre à leur procurer le baptéme; cependant comme il s’agiroit, en autorisant la pratique proposée, de changer une règle universellement établie, le Conseil croît que celui qui consulte doit s’addresser à son évêque, & à qui il appartient de juger de l’utilité, & du danger du moyen proposé, & comme, sous le bon plaisir de l’évêque, le Conseil estime qu’il faudroit recourir au Pape, qui a le droit d’expliquer les règles de l’église, & d’y déroger dans le cas, où la loi ne sçauroit obliger, quelque sage & quelque utile que paroisse la maniére de baptiser dont il s’agit, le Conseil ne pourroit l’approver sans le concours de ces deux autorités. On conseile au moins à celui qui consulte, de s’addresser à son évêque, & de lui faire part de la présente décision, afin que, si le prélat entre dans les raisons sur lesquelles les docteurs soussignés s’appuyent, il puisse être autorisé dans le cas de nécessité, ou il risqueroit trop d’attendre que la permission fût demandée & accordée d’employer le moyen qu’il propose si avantageux au salut de l’enfant. Au reste, le Conseil, en estimant que l’on pourroit s’en servir, croît cependant, que si les enfans dont il s’agit, venoient au monde, contre l’espérance de ceux qui se seroient servis du même moyen, il seroit nécessaire de les baptiser sous condition; & en cela le Conseil se conforme à tous les rituels, qui en autorisant le baptême d’un enfant qui fait paroître quelque partie de son corps, enjoignent néantmoins, & ordonnent de le baptiser sous condition, s’il vient heureusement au monde.
Délibéré en Sorbonne, le 10 Avril, 1733.
A. Le Moyne.
L. De Romigny.
De Marcilly.
Mr. Tristram Shandy’s compliments to Messrs. Le Moyne, De Romigny, and De Marcilly; hopes they all rested well the night after so tiresome a consultation.—He begs to know, whether after the ceremony of marriage, and before that of consummation, the baptizing all the Homunculi at once, slapdash, by injection , would not be a shorter and safer cut still; on condition, as above, That if the Homunculi do well, and come safe into the world after this, that each and every of them shall be baptized again ( sous condition )—And provided, in the second place, That the thing can be done, which Mr. Shandy apprehends it may, par le moyen d’une petite canulle , and sans faire aucune tort au père .
—I wonder what’s all that noise, and running backwards and forwards for, above stairs, quoth my father, addressing himself, after an hour and a half’s silence, to my uncle Toby,—who, you must know, was sitting on the opposite side of the fire, smoaking his social pipe all the time, in mute contemplation of a new pair of black plush-breeches which he had got on:—What can they be doing, brother?—quoth my father,—we can scarce hear ourselves talk.
I think, replied my uncle Toby, taking his pipe from his mouth, and striking the head of it two or three times upon the nail of his left thumb, as he began his sentence,—I think, says he:—But to enter rightly into my uncle Toby’s sentiments upon this matter, you must be made to enter first a little into his character, the out-lines of which I shall just give you, and then the dialogue between him and my father will go on as well again.
Pray what was that man’s name,—for I write in such a hurry, I have no time to recollect or look for it,—who first made the observation, ‘That there was great inconstancy in our air and climate?’ Whoever he was, ’twas a just and good observation in him.—But the corollary drawn from it, namely, ‘That it is this which has furnished us with such a variety of odd and whimsical characters;’—that was not his;—it was found out by another man, at least a century and a half after him: Then again,—that this copious store-house of original materials, is the true and natural cause that our Comedies are so much better than those of France, or any others that either have, or can be wrote upon the Continent:—that discovery was not fully made till about the middle of King William’s reign,—when the great Dryden, in writing one of his long prefaces, (if I mistake not) most fortunately hit upon it. Indeed toward the latter end of queen Anne, the great Addison began to patronize the notion, and more fully explained it to the world in one or two of his Spectators;—but the discovery was not his.—Then, fourthly and lastly, that this strange irregularity in our climate, producing so strange an irregularity in our characters,—doth thereby, in some sort, make us amends, by giving us somewhat to make us merry with when the weather will not suffer us to go out of doors,—that observation is my own;—and was struck out by me this very rainy day, March 26, 1759, and betwixt the hours of nine and ten in the morning.
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