T. M. Bilderback - Si Tu Pouvais Lire Dans Mes Pensées - Un Roman De Nicholas Turner

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Un détective privé est aidé par une petite fille qui apparaît et disparaît lors d'un cas d'enlèvement d'enfant.
Que se passe-t-il quand un jeune policier à la carrière en plein essor, marié à l'amour de sa vie, perd soudain son enfant à naître dans une fausse couche, sa femme d'un cancer et son travail à cause d'un incident violent avec un suspect ? Il décide de se souler pour essayer d'oublier. C'est ce qui est arrivé à Nicholas Turner il y a dix ans. Maintenant, grâce à l'aide de sa sœur, Melissa, et de son meilleur ami, l'agent du FBI Marcus Moore, Nicholas a presque arrêté de boire et est devenu détective privé spécialisé dans les affaires concernant les enfants. La fille de Meredith Richardson, Karen, a été enlevée et la police ne semble pas être d'une grande aide. Sur les conseils de Marcus Moore, Meredith engage Nicholas pour retrouver la fillette. Mais Nicholas reçoit de l'aide de manière inattendue. Une petite fille, qu'apparemment seul Nicholas peut voir, l'aide sur l'affaire. Elle apparaît quand Nicholas a besoin d'un coup de pouce puis disparaît soudainement. Qui est cette petite fille ? Pourquoi Nicholas se sent-il aussi attiré par sa cliente ? Qui a enlevé la fille de sa cliente ? Et pourquoi cette affaire est-elle devenue si mortelle ? Inspiré de la chanson de Gordon Lightfoot, Si tu pouvais lire dans mes pensées est une histoire réconfortante sur la rédemption, la romance et les secondes chances.

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Il devint alors détective privé. Il trouva un bureau et le meubla avec l’aide de Mélissa.

Marcus tint parole. Il aida Nicholas à passer un contrat avec le FBI pour réaliser des vérifications d’antécédents non classifiés. Nicholas fut engagé par deux compagnies d’assurance pour enquêter sur des déclarations douteuses. Au fil des années, il fut aussi amené à seconder plusieurs enquêtes de police... et deux d’entre elles étaient de haut vol, impliquant des enfants disparus. Joey Justice l’appela et lui offrit un poste mieux placé dans l’entreprise de sécurité. Nicholas refusa poliment l’offre.

Il déménagea son bureau dans un plus grand bâtiment, et l’endroit avait une pièce située au fond, équipée d’une salle d’eau, d’une kitchenette et de beaucoup d’espace pour les meubles. Il décida d’y vivre plutôt que de louer un appartement ou d’essayer d’acheter une autre maison. Il pensa qu’il payait déjà le loyer pour le bureau et que cela lui ferait économiser de l’argent. Pour lui, la meilleure chose concernant ce nouveau bureau, bien qu’il ne l’ait dit ni à Mélissa ni à Marcus, était le verre dépoli sur la porte du bureau. Il l’aimait car cela lui donnait l’impression d’être dans un film noir des années 40. Humphrey Bogart n’avait qu’à bien se tenir. Il paya deux cents dollars pour que son nom soit peint discrètement sur le verre.

Il avait du succès en tant que détective privé.

Il se soûlait aussi toutes les semaines.

Ces souleries étaient supposées l’aider à oublier Jane et le bébé, mais elles étaient en réalité faites pour se souvenir. Quelque chose lui revenait à l’esprit pour lui rappeler, et cela déclenchait la soûlerie. Il se sentait comme s’il avait un énorme trou dans le cœur qui ne pourrait jamais être rempli, et les souleries ne le faisaient jamais se sentir mieux.

Cependant, avec le temps, il remarqua que parfois, les souvenirs n’entraînaient pas de soûlerie. Elles s’espacèrent de deux semaines, puis de deux autres, puis, finalement, juste occasionnellement... généralement quand une affaire impliquait des violences familiales graves. Il ne comprendrait jamais la mentalité des personnes qui pouvaient maltraiter ceux qui les aimaient.

L’affaire qu’il venait de terminer impliquait l’enlèvement d’un enfant par un parent n’ayant pas la garde. Le père avait enlevé sa fille de cinq ans et était parti dans un autre État. Puisque le père avait franchi la frontière de l’État, le FBI avait été appelé et Marcus avait été l’agent en charge de l’affaire. Quand Nicholas avait traqué le père, il avait appelé Marcus. Mais, avant que celui-ci ne puisse arriver, le père, utilisant l’enfant comme bouclier, avait accidentellement tiré sur la petite fille. Nicholas avait accouru dans la maison, avait tiré sur le père trois fois et avait emmené la fillette à l’hôpital le plus proche. Elle avait survécu, mais ce n’était pas passé loin.

Quand Nicholas était rentré chez lui la veille, il avait commencé à boire.

Mais bon Dieu, qu’est ce qui l’avait réveillé ?

Nicholas regarda autour de lui, encore à moitié endormi. Une petite fille se tenait dans l’encadrement de la porte qui menait à la zone dédiée au bureau.

Elle devait avoir dix ans, portait un jean, une blouse sans manches rose et des tennis aux pieds. Ses cheveux étaient bruns et lui arrivaient aux épaules, et elle avait des yeux bleus ornant un visage vraiment mignon. Elle lui sourit, le salua de la main et pointa un doigt vers le bureau.

- Salut ma grande, dit Nicholas. Comment tu es entrée ? C’est quoi ton nom ?

Elle ne répondit rien, mais pointa encore une fois son doigt vers le bureau.

- D’accord ma grande, donne-moi juste une minute, dit-il.

Il passa sa main sur son visage puis s’assied. Mais quand il regarda en direction de la petite fille, elle était partie.

- Hé ?

Il se leva et se dirigea vers le bureau.

- Où est-ce que tu es partie, ma belle ? Où sont tes parents ?

Quand il atteignit le bureau, la petite fille n’y était pas. Il regarda sous le bureau, à côté des armoires à classeurs, même derrière le ficus, mais elle était partie. Il vérifia la porte du bureau, mais elle était fermée, et la serrure avait besoin d’une clé pour être déverrouillée.

- C’est quoi ce joyeux bordel ? marmonna-t-il dans sa barbe.

La fillette avait tout simplement disparu.

Il resta là, au milieu du bureau, les mains sur les hanches, se demandant si l’alcool lui avait finalement donné des visions, quand quelqu’un frappa à la porte du bureau. Cela le surprit tellement qu’il mit sa main à sa hanche en quête de l’arme qui y était habituellement. Il se reprit et ricana. Ça devait être la petite fille.

Tandis qu’il déverrouillait et ouvrait la porte, il dit :

- Je me demandais où tu étais....

Il s’arrêta, car ce n’était pas la fillette. C’était une femme, et Nicholas pensa qu’elle était une des plus belles femmes qu’il n’ait jamais vues. Elle devait faire un mètre cinquante-cinq, avec de longs cheveux blonds et de grands yeux marron. Elle était mince mais pas maigre. Ses yeux étaient bouffis, soit d’avoir trop pleuré soit de n’avoir pas assez dormi, et elle avait des lèvres pleines et bien dessinées. Il devina qu’elle devait avoir près de trente ans.

- Pardon ? demanda la femme.

- Excusez-moi, répondit-il. Je me parlais à moi-même. Mauvaise habitude. Je vous en prie, entrez, madame... ?

- Richardson. Meredith Richardson.

Elle entra dans le bureau.

- Je cherche Nicholas Turner.

- C’est moi. Ou ce qu’il en reste. Excusez mon apparence. J’ai bouclé une affaire hier soir et je me suis couché tard.

Il ferma la porte et guida la femme vers la chaise destinée aux clients, près du bureau.

- L’affaire impliquait une fabrique de whisky, Mr. Turner ?

Il grimaça à la remarque.

- C’était une affaire compliquée et j’avais vraiment besoin de décompresser. Je n’ai pas eu le temps de me doucher, et je m’en excuse.

Elle le regarda dans les yeux et hocha de la tête.

- Compris. Un agent du FBI qui vous connaît vous a recommandé à moi. Il s’appelle Marcus Moore. Il a dit que vous pourriez être... indisposé... ce matin. Je vois qu’il avait raison.

- Oui, m’dame. Marcus est mon meilleur ami. Il me connaît bien.

- Savez-vous qui je suis, Mr. Turner ? Avez-vous par hasard entendu mon histoire dans les journaux télévisés du soir, ou l’avez-vous lu dans les journaux locaux ?

- Je ne peux pas le dire. J’ai été en déplacement hors de la ville durant les derniers jours, et je n’ai pas rattrapé les nouvelles locales.

Meredith prit une grande inspiration.

- Il y a trois jours, ma fille rentrait chez nous depuis chez une amie. L’amie en question habite à trois portes de la nôtre, dans un quartier tranquille. Elle a été enlevée, en pleine journée, entre leur maison et la mienne.

Nicholas hocha de la tête.

- Continuez.

- Quand j’ai appelé la police, ils ont déclenché une Alerte Enlèvement, mais sans aucun résultat. Il y a eu plusieurs faux repérages, mais rien menant à des pistes sérieuses. J’ai téléphoné au FBI hier soir en leur demandant s’ils pouvaient aider. L’agent Moore est venu chez moi et a dit que puisqu’il existe la possibilité que ma fille ait franchi la frontière de l’État après un si grand laps de temps, le FBI reprenait l’affaire.

- Attendez, vous avez appelé le FBI ? Pas la police ?

- Oui. C’est un problème ?

- Non, c’est juste inhabituel. Normalement, dans un enlèvement d’enfant, le FBI est informé immédiatement par la police.

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