Arthur Schopenhauer
Arthur Schopenhauer: L'Art d'avoir toujours raison
La dialectique éristique
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OK Publishing, 2017. Tous droits réservés.
musaicumbooks@okpublishing.infoISBN 978-80-7583-662-5
Avant-propos: logique et dialectique Avant-propos: logique et dialectique Table des matières [Ces fragments avaient probablement été écrits pour servir d’introduction.]
La dialectique éristique Arthur Schopenhauer
La base de toute dialectique Arthur Schopenhauer
Stratagème I: L’extension Arthur Schopenhauer
Stratagème II: L’homonymie Arthur Schopenhauer
Stratagème III: La généralisation des arguments adverses Arthur Schopenhauer
Stratagème IV: Cacher son jeu Arthur Schopenhauer
Stratagème V: Faux arguments Arthur Schopenhauer
Stratagème VI: Postuler ce qui n’a pas été prouvé Arthur Schopenhauer
Stratagème VII: Atteindre le consensus par des questions Arthur Schopenhauer
Stratagème VIII: Fâcher l’adversaire Arthur Schopenhauer
Stratagème IX: Poser les questions dans un autre ordre Arthur Schopenhauer
Stratagème X: Prendre avantage de l’antithèse Arthur Schopenhauer
Stratagème XI: Généraliser ce qui porte sur des cas précis Arthur Schopenhauer
Stratagème XII: Choisir des métaphores favorables Arthur Schopenhauer
Stratagème XIII: Faire rejeter l’antithèse Arthur Schopenhauer
Stratagème XIV: Clamer victoire malgré la défaite Arthur Schopenhauer
Stratagème XV: Utiliser des arguments absurdes Arthur Schopenhauer
Stratagème XVI: Argument ad hominem Arthur Schopenhauer
Stratagème XVII: Se défendre en coupant les cheveux en quatre Arthur Schopenhauer
Stratagème XVIII: Interrompre et détourner le débat Arthur Schopenhauer
Stratagème XIX: Généraliser plutôt que de débattre de détails Arthur Schopenhauer
Stratagème XX: Tirer des conclusions Arthur Schopenhauer
Stratagème XXI: Répondre à de mauvais arguments par de mauvais arguments Arthur Schopenhauer
Stratagème XXII: Petitio principii Arthur Schopenhauer
Stratagème XXIII: Forcer l’adversaire à l’exagération Arthur Schopenhauer
Stratagème XXIV: Tirer de fausses conclusions Arthur Schopenhauer
Stratagème XXV: Trouver une exception Arthur Schopenhauer
Stratagème XXVI: Retourner un argument contre l’adversaire Arthur Schopenhauer
Stratagème XXVII: La colère est une faiblesse Arthur Schopenhauer
Stratagème XXVIII: Convaincre le public et non l’adversaire Arthur Schopenhauer
Stratagème XXIX: Faire diversion Arthur Schopenhauer
Stratagème XXX: Argument d’autorité Arthur Schopenhauer
Stratagème XXXI: Je ne comprends rien de ce que vous me dites Arthur Schopenhauer
Stratagème XXXII: Principe de l’association dégradante Arthur Schopenhauer
Stratagème XXXIII: En théorie oui, en pratique non Arthur Schopenhauer
Stratagème XXXIV: Accentuer la pression Arthur Schopenhauer
Stratagème XXXV: Les intérêts sont plus forts que la raison Arthur Schopenhauer
Stratagème XXXVI: Déconcerter l’adversaire par des paroles insensées Arthur Schopenhauer
Stratagème XXXVII: Une fausse démonstration signe la défaite Arthur Schopenhauer
Ultime stratagème Soyez personnel, insultant, malpoli Arthur Schopenhauer
Avant-propos: logique et dialectique
Table des matières
[Ces fragments avaient probablement été écrits pour servir d’introduction.]
Logique et dialectique étaient considérées par les Anciens comme étant synonymes, bien que λογιζεσϑαι « réfléchir », « considérer », « calculer » et διαλεγεσϑαι « converser » soient deux concepts très différents. Le terme dialectique (διαλεκτικη, διαλεκτκη πραγματεια, διαλεκτικος ανηρ) aurait été, selon Diogène Laërce, d’abord utilisé par Platon, et dans Phèdre, Le Sophiste, La République livre VII nous pouvons voir que par dialectique, il entend l’emploi régulier de la raison ainsi que le développement des compétences dans sa pratique. Aristote utilise également le terme τα διαλεκτικα dans le même sens, mais selon Lorenzo Valla, il aurait également été le premier à utiliser le terme λογικη avec la même définition: nous trouvons ainsi dans son œuvre l’expression λογικας δυσχερειας, c.-à-d. argutias, προτασιν λογικην, αποριαν λογικην. Ainsi διαλεκτικη serait plus ancien que λογικη. Cicéron et Quintilien utilisèrent les mêmes termes avec la même signification générale. Ainsi selon Cicéron dans Lucullus: Dialecticam inventam esse, veri et falsi quasi disceptatricem, dans Topica, chap. 2: Stoici enim judicandi vias diligenter persecuti sunt, ea scientia, quam Dialecticen appellant. Selon Quintilien: itaque hæc pars dialecticæ, sive illam disputatricem dicere malimus et ce dernier terme semble donc être l’équivalent latin pour dialectique (selon Pierre de La Ramée, Dialectique, Audomari Talæi prælectionibus illustrata, 1569). L’utilisation des termes logique et dialectique comme synonymes perdura du Moyen Âge jusqu’à nos jours. Cependant, plus récemment, le terme dialectique a souvent été utilisé avec une connotation négative, notamment par Kant, dans le sens de « l’art de la discussion sophistique » et le terme logique a donc été préféré pour sa connotation plus innocente. Pourtant ces deux termes avaient exactement la même signification, et ces dernières années, ils ont été à nouveau considérés comme synonymes.
Il est dommage que les anciens termes dialectique et logique aient été utilisés comme synonymes et j’ai du mal à librement faire une distinction entre leurs significations. Autrement, j’aurais aimé pouvoir définir la logique (dérivant de λογιζεσϑαι: « réfléchir », « considérer », dérivant lui-même de λογος: « mot » et « raison » lesquels sont inséparables) comme étant « la science des lois de la pensée, autrement dit, la méthode de la raison » et la dialectique (dérivant de διαλεγεσϑαι: « converser » car toute conversation communique des faits ou des opinions, c.-à-d. est historique ou délibérative) comme étant « l’art de la controverse » (dans le sens moderne du terme). Il est donc évident que la logique traite des a priori, séparables en définitions empiriques, c.-à-d. les lois de la pensée, les processus de la raison (le λογος), et en lois, c.-à-d. celles que suit la raison quand elle est laissée à elle-même et non entravée comme dans le cas des pensées solitaires d’un être rationnel qui n’est pas induit en erreur.
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