Various - Le Tour du Monde; Dauphiné

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CARTE du DAUPHINÉ PARTIE OCCIDENTALE Isère et Drôme Dressée par A Vuillemin - фото 2

CARTE du DAUPHINÉ PARTIE OCCIDENTALE (Isère et Drôme).

Dressée par A. Vuillemin Gravé par Erhard R. Bonaparte 42.

Le village de Revel, situé à quinze kilomètres seulement de Grenoble et peuplé de plus de neuf cents habitants, ne possède aucune auberge. Quand on veut y coucher, il faut demander l'hospitalité au boulanger, M. Belot, qui l'accorde avec un empressement et une amabilité dont on doit lui garder une reconnaissance éternelle, mais qui malheureusement manque de tout ce qui lui serait nécessaire pour équilibrer le résultat avec sa bonne volonté. La maison de M. Belot mérite une courte description. Le rez-de-chaussée consistait en une pièce, tout à la fois ou tour à tour boutique, cuisine, salle à manger, cabaret et four. Au fond, un escalier de bois, noirci par la fumée comme les murs et le plafond, donnait accès à une grande salle d'un aspect non moins sombre, mal éclairée d'ailleurs par une fenêtre dont les vitres étaient en partie brisées. De longs bancs de bois et des tables de bois, qui portaient les traces trop évidentes de très-nombreuses libations, en formaient tout le mobilier. Une chambre, ouvrant sur cette salle, servait de logement à toute la famille composée alors du père, de la mère et de deux enfants.

Les Grands GouletsDessin de Karl Girardet daprès M A Muston Mme Belot - фото 3

Les Grands Goulets.—Dessin de Karl Girardet d'après M. A. Muston.

Mme Belot était une petite femme active, intelligente et complaisante jusqu'au dévouement. Soit qu'elle se fût privée des deux paillasses sur lesquelles elle couchait, soit qu'elle en eût emprunté d'autres à quelque voisine, en moins d'une demi-heure elle nous eut installé à chacun un lit aux extrémités supérieures des deux tables, et mis un double couvert au milieu de l'une d'elles. En attendant le dîner, qu'elle nous promettait toutefois le plus tôt possible, nous descendîmes dans la rue pour respirer à notre aise l'air extérieur, car l'atmosphère de cette pièce avait été tellement viciée, pendant je ne sais combien d'années, par une si grande variété d'odeurs et d'émanations fétides, et se renouvelait en outre si difficilement, qu'on s'y sentait prêt à suffoquer. Mais le rez-de-chaussée nous présenta un spectacle qui devait nous y retenir assez longtemps.

C'était le samedi, jour important pour le boulanger et la population de Revel. Ce jour-là, en effet, M. Belot cuit son pain et celui de ses pratiques. Or, les paysannes les plus riches du village profitent de cette circonstance pour faire cuire, les unes, un morceau de viande, les autres, des légumes, toutes des pognes . La pogne (le paysan prononce généralement pougne , cependant la prononciation varie selon les villages) est en automne le régal favori des Dauphinois ou plutôt des Dauphinoises, car le sexe masculin préfère à tout le jeu de boules. Je comprends cette passion, mais je ne la partage pas. Malgré les divers efforts que j'ai faits pour l'adorer, la pogne m'est restée à peu près indifférente. C'est une sorte de galette dont les bords sont assez relevés pour pouvoir contenir une bouillie jaunâtre, fabriquée avec un peu de lait, un peu de sucre, et beaucoup de potiron. L'ensemble manque de goût; cependant, à part sa fadeur, il n'a rien de particulièrement désagréable.

PontenRoyansDessin de Doré daprès une photographie de Baldus Sept ou huit - фото 4

Pont-en-Royans.—Dessin de Doré d'après une photographie de Baldus.

Sept ou huit villageoises, l'aristocratie financière du village, étaient groupées devant la gueule du four de M. Belot. Le boulanger, pour le moment l'arbitre de leur destinée, semblait comprendre la hauteur de la mission qu'il était appelé à remplir. Le monde entier avait cessé d'exister pour elles; elles n'avaient plus qu'une seule pensée: leur pogne serait-elle cuite à point, de manière à satisfaire tout à la fois les yeux, l'odorat et le goût. En vérité, leur physionomie révélait une si poignante inquiétude et un mélange si expressif d'espérance et de crainte, qu'elles se transfiguraient à mes propres yeux. Ce n'étaient plus de grosses, laides et malpropres paysannes avides d'un gâteau préféré, je voyais en elles de véritables artistes tremblant pour la réalisation de leur rêve favori, pour la réussite d'une œuvre dont dépendait leur fortune ou leur réputation. M. Belot s'élevait presque au sublime quand il ôtait à demi la plaque qui fermait la gueule du four afin de s'assurer si son expérience ne le trompait point. Sa pose, ses gestes, ses regards semblaient leur dire: C'est pour calmer votre impatience que je consens à jeter un coup d'œil furtif sur vos pognes, car je suis certain du succès de l'opération. Malgré son sang-froid et son assurance, elles se dressaient toutes sur la pointe des pieds pour tâcher d'apercevoir au fond du four entr'ouvert l'état inquiétant ou consolant de la pâte qu'elles avaient pétrie avec tant d'amour.

L'heure si vivement attendue arriva enfin. Tous les yeux se fixèrent sur le même point; les poitrines étaient haletantes; l'anxiété atteignait son paroxysme. M. Belot, complétement maître de lui, enleva la cendre brûlante qui fermait hermétiquement la porte mobile du four, retira cette porte qu'il déposa à terre, et, saisissant avec vivacité sa meilleure pelle, il la plongea d'un air triomphant jusqu'au fond de l'antre brûlant. L'habile boulanger de Revel avait eu raison de dédaigner les appréhensions de ses pratiques. Jamais pogne mieux réussie n'avait réjoui leurs yeux charmés. Évidemment il tenait à se distinguer devant les étrangers auxquels il avait accordé l'hospitalité. Un cri d'enthousiasme et de joie s'échappa de toutes les bouches, et nous mêlâmes d'instinct nos applaudissements à ceux de la foule, sûrs que, cette fois du moins, on pouvait se fier à son approbation.

Cette fournée, à jamais mémorable dans l'histoire de Revel, ne pouvait évidemment pas se passer d'une célébration solennelle. À la demande de son mari, Mme Belot apporta sur la table une bouteille de liqueur et douze petits verres. Il nous fallut trinquer avec les paysannes à la santé du boulanger, qui buvait à la nôtre, en nous remerciant de nos éloges, dont il paraissait vraiment heureux et fier. Ce tableau villageois avait, dans sa vulgarité, un caractère primitif que le souvenir a revêtu d'une certaine poésie.

Cependant les paysannes emportèrent leurs pognes, et nous remontâmes dans notre galetas. Le dîner fut excellent, grâce à un énorme gigot cuit à point, dont nous devions emporter le lendemain les restes dans notre expédition, et à une grosse pogne qui nous parut un peu fade. La nuit, au contraire, devait être terrible. La salle où nous étions couchés sur deux tables ressemblait à une arche de Noé: non-seulement elle servait d'asile à la volaille de la maison, mais un grand nombre d'animaux nuisibles, quoique domestiques, y venaient prendre leurs ébats. Il y avait des souris, il y avait des rats, il y avait des araignées, des papillons de nuit, peut-être des chauves-souris, à coup sûr des myriades de ces jolis, mais exécrables, petits insectes que Töpffer a surnommés kangurous. À peine notre chandelle fut-elle éteinte que le sabbat commença. Les rats se distinguèrent par leurs évolutions fantastiques, auxquelles je m'efforçais vainement de donner un sens. Ils couraient à droite, ils couraient à gauche comme des insensés, ils dansaient sur les bancs et sur les tables, ils grimpaient le long des murs, ils se promenaient, je crois, au plafond. Pour comble de malheur, deux ivrognes s'étaient attablés dans la boutique, et, comme tous les ivrognes, se répétaient incessamment les mêmes banalités sans se comprendre; plus ils buvaient, plus ils criaient, moins ils s'entendaient. Mme Belot n'osa pas les mettre à la porte avant que l'horloge du village eût sonné minuit, puis la pauvre femme, qui devait se lever avec le jour, lava et rangea un peu trop bruyamment sa vaisselle, et elle monta enfin, vers une heure du matin, dans la petite chambre séparée de notre salle par une mince cloison, que faisaient vibrer les ronflements de son mari. Ses deux enfants, affligés pour le moment de la coqueluche, pleuraient ou criaient en fausset; elle dut les apaiser et les endormir. Enfin je l'entendis tomber épuisée sur je ne sais quel grabat. Bien que les rats et les souris, un moment troublés par son passage, se fussent empressés de réparer le temps perdu, vaincu par la fatigue, à demi-asphyxié d'ailleurs, je fermai les yeux et m'assoupis dans cet état de veille qui n'est ni la vie ni la mort, où l'on conserve le sentiment de l'existence, mais où l'on perd la force de manifester sa volonté. Tous les bruits se confondirent en une vague rumeur qui devint une note monotone. Je regardais, sans la voir, la fenêtre par laquelle glissait un faible rayon lumineux, je devins même insensible aux caresses sans cesse répétées des kangurous, et, quand un rat, plus hardi que ses compagnons, se permit de venir chanter je ne sais quelle romance tout près de mon oreille, je voulus en vain le prier poliment de s'éloigner....

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