Федор Тютчев - Том 3. Публицистические произведения
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- Название:Том 3. Публицистические произведения
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- Издательство:Москва, Издательский центр Классика, 2002-
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Том 3. Публицистические произведения: краткое содержание, описание и аннотация
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Et qu’on ne dise pas, pour justifier tous ces mouvements si évidemment factices qui viennent de bouleverser tout l’ordre politique de l’Allemagne et de compromettre jusqu’à l’existence de l’ordre social lui-même, qu’ils ont été inspirés par un sentiment sincère généralement éprouvé, par le besoin de l’unité allemande. Ce sentiment est sincère, soit; ce vœu est celui de la grande majorité, je le veux bien; mais qu’est-ce que cela prouve?.. C’est encore là une des plus folles illusions de notre époque que de s’imaginer qu’il suffise qu’une chose soit vivement, ardemment convoitée par le grand nombre, pour qu’elle devienne par cela seul nécessairement réalisable. D’ailleurs, il faut bien le reconnaître, il n’y a pas dans la société de nos jours ni vœu, ni besoin (quelque sincère, quelque légitime qu’il soit) que la Révolution en s’en emparant ne dénature et ne convertisse en mensonge, et c’est précisément ce qui est arrivé avec la question de l’unité allemande: car pour qui n’a pas abdiqué toute faculté de reconnaître l’évidence, il doit être clair dès à présent que dans la voie où l’Allemagne vient de s’engager à la recherche de la solution du problème, ce n’est pas à l’unité qu’elle aboutira, mais bien à un effroyable déchirement, à quelque catastrophe suprême et irréparable.
Oui, certes, on ne tardera pas à reconnaître que la seule unité qui fût possible, non pas pour l’Allemagne telle que les journaux la font, mais pour l’Allemagne réelle que son histoire l’a faite, la seule chance d’unité sérieuse et pratique pour ce pays était indissolublement liée au système politique qu’il vient de briser.
Si, pendant ces dernières trente-trois années, les plus heureuses peut-être de toute son histoire, l’Allemagne a formé un corps politique hiérarchiquement constitué et fonctionnant d’une manière régulière, à quelles conditions un pareil résultat a-t-il pu être obtenu et assuré? C’était évidemment à la condition d’une entente sincère entre les deux grandes puissances qui représentent en Allemagne les deux principes qui se disputent ce pays depuis plus de trois siècles. Mais cet accord lui-même, si lent à s’établir, si difficile à conserver, croit-on qu’il eût été possible, qu’il eût pu durer aussi longtemps, si l’Autriche et la Prusse, à l’issue des grandes guerres contre la France, ne se fussent intimement ralliées à la Russie, fortement appuyées sur elle? Voilà la combinaison politique qui, en réalisant pour l’Allemagne le seul système d’unité qui lui fût applicable, lui a valu cette trêve de trente-trois ans qu’elle vient de rompre.
Il n’y a ni haine, ni mensonge qui pourront jamais prévaloir contre ce fait-là. Dans un accès de folie, l’Allemagne a bien pu briser une alliance qui, sans lui imposer aucun sacrifice, assurait et protégeait son indépendance nationale, mais par là même elle s’est privée à jamais de toute base solide et durable.
Voyez plutôt la démonstration de cette vérité par la contre-épreuve des événements, dans ce terrible moment où les événements marchent presque aussi vite que la parole humaine. Il y a à peine deux mois que la Révolution en Allemagne s’est mise à la besogne, et déjà il faut lui rendre cette justice, l’œuvre de la démolition dans ce pays est plus avancée qu’elle ne l’était sous la main de Napoléon après dix de ses foudroyantes campagnes.
Voyez l’Autriche plus compromise, plus abattue, plus démantelée qu’en 1809. Voyez la Prusse vouée au suicide par sa connivence fatale et forcée avec le parti polonais. Voyez les bords du Rhin, où, en dépit des chansons et des phrases, la confédération Rhénane n’aspire qu’à renaître. L’anarchie partout, l’autorité nulle part, et tout cela sous le coup d’une France où bout une révolution sociale qui ne demande qu’à déborder dans la révolution politique qui travaille l’Allemagne.
Dès à présent, pour tout homme sensé la question de l’unité allemande est une question jugée. Il faudrait avoir ce genre d’ineptie propre aux idéologues allemands pour se demander sérieusement si ce tas de journalistes, d’avocats et de professeurs qui se sont réunis à Francfort, en se donnant la mission de recommencer Charlemagne, ont quelque chance appréciable de réussir dans l’œuvre qu’ils ont entreprise, si sur ce sol qui tremble ils auront la main assez puissante et assez habile pour relever la pyramide renversée en la faisant tenir sur la pointe.
La question n’est plus là; il ne s’agit plus de savoir si l’Allemagne sera une, mais si de ces déchirements intérieurs compliqués probablement d’une guerre étrangère elle parviendra à sauver un lambeau quelconque de son existence nationale.
Les partis qui vont déchirer ce pays commencent déjà à se dessiner. Déjà sur différents points la République a pris pied en Allemagne, et l’on peut compter qu’elle ne se retirera pas sans avoir combattu, car elle a pour elle la logique et derrière elle la France. Aux yeux de ce parti la question de nationalité n’a ni sens, ni valeur. Dans l’intérêt de sa cause il n’hésitera pas un instant à immoler l’indépendance de son pays, et il enrôlerait l’Allemagne tout entière plutôt aujourd’hui que demain sous le drapeau de la France, fût-ce même sous le drapeau rouge. Ses auxiliaires sont partout; il trouve aide et appui dans les hommes comme dans les choses, aussi bien dans les instincts anarchiques des masses que dans les institutions anarchiques que viennent d’être semées avec tant de profusion à travers toute l’Allemagne. Mais ses meilleurs, ses plus puissants auxiliaires sont précisément les hommes qui d’un moment à l’autre peuvent être appelés à la combattre: tant les hommes se trouvent liés à elle par la solidarité des principes. Maintenant, toute la question est de savoir si la lutte éclatera avant que les prétendus conservateurs aient eu le temps de compromettre par leurs divisions et leurs folies tous les éléments de force et de résistance dont l’Allemagne dispose encore; si, en un mot, attaqués par le parti républicain, ils se décident à voir en lui ce qu’il est en effet l’avant-garde de l’invasion française, et retrouvent, dans le sentiment du danger dont l’indépendance nationale sérait menacée, assez d’énergie pour combattre la république à toute outrance; ou bien si pour s’épargner la lutte ils aimeront mieux accepter quelque faux semblant de transaction qui ne serait au fond de leur part qu’une capitulation déguisée. Dans le cas où cette dernière supposition viendrait à se réaliser, alors (il faut le reconnaître) l’éventualité d’une croisade contre la Russie, de cette croisade qui a toujours été le rêve chéri de la Révolution et qui maintenant est devenu son cri de guerre — cette éventualité se convertirait en une presque certitude; le jour de la lutte décisive serait presque arrivé, et c’est la Pologne qui servirait de champ de bataille. Voilà du moins la chance que caressent avec amour les révolutionnaires de tous les pays; mais il y a toutefois un élément de la question dont ils ne tiennent pas assez compte, et cette omission pourrait singulièrement déranger leurs calculs.
Le parti révolutionnaire, en Allemagne surtout, paraît s’être persuadé que puisque lui-même faisait si bon marché de l’élément national, il en serait de même dans tous les pays soumis à son action et que partout et toujours la question de principe primerait la question de nationalité. Déjà les événements de la Lombardie ont dû faire faire de singulières réflexions aux étudiants réformateurs de Vienne, qui s’étaient imaginé qu’il suffisait de chasser le prince de Metternich et de proclamer la liberté de la presse pour résoudre les formidables difficultés qui pèsent sur la monarchie autrichienne. Les Italiens n’en persistent pas moins à ne voir en eux que des Tedeschi et des Barbari , tout comme s’ils ne s’étaient pas régénérés dans les eaux lustrales de l’émeute. Mais l’Allemagne révolutionnaire ne tardera pas à recevoir à cet égard une leçon plus significative et plus sévère encore, car elle lui sera administrée de plus près. En effet, on n’a pas pensé qu’en brisant ou en affaiblissant tous les anciens pouvoirs, qu’en remuant jusque dans ses profondeurs tout l’ordre politique de ce pays, on allait y réveiller la plus redoutable des complications, une question de vie et de mort pour son avenir — la question des races. On avait oublié qu’au cœur même de cette Allemagne, dont on rêve
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