Александр Петрушевский - Генералиссимус князь Суворов

Когда проводник объявит, что войска должны вступить в тесную дорогу, то находящиеся казаки в голове колонны, замыкают оную.

Дивизионным колоннам сколько возможно быть сомкнутым и избегать растяжения. Между колоннами же надлежит иметь 200 шагов расстояния.

Для овладения горою, неприятелем занимаемою, должно соразмерно ширине оные, взводом ли, ротою или и более, рассыпясь, лезть на вершину; прочие же батальоны во 100 шагах следуют; а в кривизнах гор, где неприятельские выстрелы не вредны, можно отдохнуть, а потом снова идти вперед.

Единою только твердою и непоколебимою подпорою колонны можно придать мужества и храбрости порознь рассеянным стрелкам, которые ежели бы по сильному неприятельскому отпору и не в состоянии были далее идти, то должна колонна, не сделав ни одного выстрела, с великим стремлением достигнуть вершины горы и штыками на неприятеля ударить. Сей, приведенный в робость, не в состоянии будет выдержать столь мужественного наступления и конечно весьма слабую учинит оборону.

Одною стрельбою никаким возвышением овладеть не можно, ибо стоящий на оном неприятель весьма мало вредим. Выстрелы большею частью на вышину или не доходят или перелетают через; напротив же того с вершины вниз стрельба гораздо цельнее, и для того стараться как наискорее достигнуть вершины, дабы не находиться долго под выстрелами и тем бы менее быть вредиму.

Само собою разумеется, что не нужно на гору фронтом всходить, когда боковыми сторонами оную обойти можно.

Если неприятель умедлит овладеть возвышениями гор, то должно на оные поспешно взлезать и на неприятеля сверху штыками и выстрелами действовать.

Приложение XII.

К главе XXXV.

Заметки генералиссимуса князя Италийского графа А.В. Суворова-Рымникского, писанные им в начале зимы 1799-1800 г., о будущей кампании против Французов.

(Из книги гр. Милютина: «Война 1799 г.»).

I.

Mon maître Jules César me dit que je n'ai rien fait si je n'ai tout fini. L'Italie est le prélude, aller aux colonnes d'Hercules, comme les Anglais viennent de finir Tipo-Saib, - et l'éternité appartient à Dieu seul.

Au désir il faut un projet, le projet vent un plan. Déjà de Turin je veux par Grenoble à Lyon, ainsi jusques Paris; mais ayant fini tout-à-fait avec l'Italie. Lorsque dans la force de mes opérations je suis empêché par le pédantisme de Vienne qui, par ignorance, ne visait que pour Mantoue, déjà faible objet pour moi avec la Polésiue illusoire, et pour tirer en long, pour parvenir à un autre affreux et lâche Campo-Formio, affaiblit totalement mon armée.

Ainsi sont les plans des cabinets. Il est sage qu'ils sachent, p. ex. celui de la Grande- Bretagne, quelles îles acquises lui doivent appartenir; mais l'art d'en conquérir d'autres n'appartient qu'au général au-dessus d'un quartier-maître, qui est au-dessus d'un scribe. On ne trome pas toujours des Pitt, des Kaunitz, des Panine; mais moins rares sont des Thugutt qui sacrifient des pajs héréditaires pour des envahissements étrangers d'autrui, illicites, sous titre d'arrondissements - mé-téores qui ne peuvent pas longtemps subsister, comme injustes.

Ainsi était-il du dernier plan de nid du chat-huant, qui meurt avant d'éclore. Il n'en arrive que perdre un puissant allié et presque d'écraser le général au milieu de son élan pour ne l'avoir pas auparavant consulté.

Il ne faut pas se tenir au beau; mais rien n'est plus beau que la générosité de la Grande-Bretagne; elle est le radical du soutien de la bonne cause et de la prospérité de l'Europe, jusqu'aux autres parties du globe.

Dans le rojaume de France on est fort pour deux opérations: 1) En rétablissant le dépôt à Turin, par le Dauphiné, Lyon, etc.; en érigeant une armée piémontaise; le roi à Turin (ne disons rien d'Alexandrie, Valence, Casai, Tortone, ancien Etat du Milanais), conservez-y les châteaux.... 2) Par la Franche Comté

Point de méthodique, intermédiaire, démonstration, jalousie, - qui ne sont que des jeux d'enfants. Point de descente si ce n'est vers la célèbre Vendée, lorsque telle ou autre armée est sur le chemin de Paris.

Voici le seul plan du général en gros; les détails dépendent des circonstances dont il doit être le maître. Les plans d'usage des Cabinets peuvent être pour la forme seule, puisqu'ils ne sont jamais accomplis, comme dernièrement la campagne devait finir sur l'Adda, et à son événement on était à Milan.

Ainsi Mars, guidé par son jugement et non par le cabinet enseveli dans son obscurité, répondra du général que dans son essor la Providence fera tout finir, même dans une seule campagne....

Commencer par la Suisse au premier chemin de neige, pour nous rendre aussitôt prêts, au printemps, à la grande opération;.... mais il ne faut que le général seul à la tête des armées combinées en cas qu'il ne marche pas sur la Vistule.... »

II.

Détails sur les opérations.

Côni doit être forcée au plus tôt et, par Nice, Gênes occupée. Froelich finit Aucune, se joint à Klenau et marche dessus, Gênes est peu de chose. Reste à nettoyer la rivière de Ponent. Après les dernières victoires de Mêlas, les ennemis n'y pouvaient avoir au-delà de 15.000 soldats, le reste est paysans; mais le sera vers le printemps.

De là une opération par le Dauphiné. Il faut établir notre dépôt à Turin; beaucoup d'armes à feu pour une contre-révolution; jadis les perches pointues suffirent contre les lances.

Franche-Comté…. Il faut commencer par délivrer la Suisse et au premier chemin de neige praticable. L'archiduc Charles y suffirait, vu qu'en dernier lieu à Zurich et ailleurs l'ennemi a perdu trois, quatre fois plus que les Autrichiens; même si on lui ajouterait et les Suisses. Mais si le général y serait destiné, il y agirait ensemble en chef.... On armera la Suisse pour sa propre défense et de sa milice on pourra tirer ce que l'on peut pour seconder la grande opération qui, après le repos dans les quartiers, aura lieu au printemps. Il serait bon de commencer par Mayence comme un poste de dépôt sûr. Au reste on y laissera un corps d'observation en proportion de la garnison, pour lui couper au moins les vivres, quoique sans cela ils y seraient abondants. Vers Kehl il y aura un corps volant.