Anatole France - Les Dieux ont soif
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La voiture disparut. Le trouble d'Évariste se dissipa; mais il lui restait une sourde angoisse et il sentait que les heures de tendresse et d'oubli qu'il venait de vivre, il ne les revivrait plus.
Il passa par les Champs-Élysées, où des femmes en robes claires cousaient ou brodaient, assises sur des chaises de bois, tandis que leurs enfants jouaient sous les arbres. Une marchande de plaisirs, portant sa caisse en forme de tambour, lui rappela la marchande de plaisirs de l'allée des Veuves, et il lui sembla qu'entre ces deux rencontres tout un âge de sa vie s'était écoulé. Il traversa la place de la Révolution. Dans le jardin des Tuileries, il entendit gronder au loin l'immense rumeur des grands jours, ces voix unanimes que les ennemis de la Révolution prétendaient s'être tues pour jamais. Il hâta le pas dans la clameur grandissante, gagna la rue Honoré et la trouva couverte d'une foule d'hommes et de femmes, qui criaient: "Vive la République! Vive la Liberté!" Les murs des jardins, les fenêtres, les balcons, les toits étaient pleins de spectateurs qui agitaient des chapeaux et des mouchoirs. Précédé d'un sapeur qui faisait place au cortège, entouré d'officiers municipaux, de gardes nationaux, de canonniers, de gendarmes, de hussards, s'avançait lentement, sur les têtes des citoyens, un homme au teint bilieux, le front ceint d'une couronne de chêne, le corps enveloppé d'une vieille lévite verte à collet d'hermine. Les femmes lui jetaient des fleurs. Il promenait autour de lui le regard perçant de ses yeux jaunes, comme si, dans cette multitude enthousiaste, il cherchait encore des ennemis du peuple à dénoncer, des traîtres à punir. Sur son passage, Gamelin, tête nue, mêlant sa voix à cent mille voix, cria:
"Vive Marat!"
Le triomphateur entra comme le Destin dans la salle de la Convention. Tandis que la foule s'écoulait lentement, Gamelin, assis sur une borne de la rue Honoré, contenait de sa main les battements de son cœur. Ce qu'il venait de voir le remplissait d'une émotion sublime et d'un enthousiasme ardent.
Il vénérait, chérissait Marat qui, malade, les veines en feu, dévoré d'ulcères, épuisait le reste de ses forces au service de la République, et, dans sa pauvre maison, ouverte à tous, l'accueillait les bras ouverts, lui parlait avec le zèle du bien public, l'interrogeait parfois sur les desseins des scélérats. Il admirait que les ennemis du juste, en conspirant sa perte, eussent préparé son triomphe; il bénissait le tribunal révolutionnaire qui, en acquittant l'Ami du peuple, avait rendu à la Convention le plus zélé et le plus pur de ses législateurs. Ses yeux revoyaient cette tête brûlée de fièvre, ceinte de la couronne civique, ce visage empreint d'un vertueux orgueil et d'un impitoyable amour, cette face ravagée, décomposée, puissante, cette bouche crispée, cette large poitrine, cet agonisant robuste qui, du haut du char vivant de son triomphe, semblait dire à ses concitoyens: "Soyez, à mon exemple, patriotes jusqu'à la mort."
La rue était déserte, la nuit la couvrait de son ombre; l'allumeur de lanternes passait avec son falot, et Gamelin murmurait:
"Jusqu'à la mort!.."
V
A neuf heures du matin, Évariste trouva dans le jardin du Luxembourg Élodie qui l'attendait sur un banc.
Depuis un mois qu'ils avaient échangé leurs aveux d'amour, ils se voyaient tous les jours, à l' Amour peintre ou à l'atelier de la place de Thionville, très tendrement, et toutefois avec une réserve qu'imposait à leur intimité le caractère d'un amant grave et vertueux, déiste et bon citoyen, qui, prêt à s'unir à sa chère maîtresse devant la loi ou devant Dieu seul, selon les circonstances, ne le voulait faire qu'au grand jour et publiquement. Élodie reconnaissait tout ce que cette résolution avait d'honorable; mais, désespérant d'un mariage que tout rendait impossible et se refusant à braver les convenances sociales, elle envisageait au-dedans d'elle-même une liaison que le secret eût rendue décente jusqu'à ce que la durée l'eût rendue respectable. Elle pensait vaincre, un jour, les scrupules d'un amant trop respectueux; et, ne voulant pas tarder à lui faire des révélations nécessaires, elle lui avait demandé une heure d'entretien dans le jardin désert, près du couvent des Chartreux.
Elle le regarda d'un air de tendresse et de franchise, lui prit la main, le fit asseoir à son côté et lui parla avec recueillement:
"Je vous estime trop pour rien vous cacher, Évariste. Je me crois digne de vous, je ne le serais pas si je ne vous disais pas tout. Entendez-moi et soyez mon juge. Je n'ai à me reprocher aucune action vile, basse ou seulement intéressée. J'ai été faible et crédule… Ne perdez pas de vue, mon ami, les circonstances difficiles dans lesquelles j'étais placée. Vous le savez: je n'avais plus de mère; mon père, encore jeune, ne songeait qu'à ses amusements et ne s'occupait pas de moi. J'étais sensible; la nature m'avait douée d'un cœur tendre et d'une âme généreuse; et, bien qu'elle ne m'eût pas refusé un jugement ferme et sain, le sentiment alors l'emportait en moi sur la raison. Hélas! il l'emporterait encore aujourd'hui, s'ils ne s'accordaient tous deux, Évariste, pour me donner à vous entièrement et à jamais!"
Elle s'exprimait avec mesure et fermeté. Ses paroles étaient préparées; depuis longtemps elle avait résolu de faire sa confession, parce qu'elle était franche, parce qu'elle se plaisait à imiter Jean-Jacques et parce qu'elle se disait raisonnablement: "Évariste saura, quelque jour, des secrets dont je ne suis pas seule dépositaire; il vaut mieux qu'un aveu, dont la liberté est toute à ma louange, l'instruise de ce qu'il aurait appris un jour à ma honte." Tendre comme elle était et docile à la nature, elle ne se sentait pas très coupable et sa confession en était moins pénible; elle comptait bien, d'ailleurs, ne dire que le nécessaire.
"Ah! soupira-t-elle, que n'êtes-vous venu à moi, cher Évariste, à ces moments où j'étais seule, abandonnée?.."
Gamelin avait pris à la lettre la demande que lui avait faite Élodie d'être son juge. Préparé de nature et par éducation littéraire à l'exercice de la justice domestique, il s'apprêtait à recevoir les aveux d'Élodie.
Comme elle hésitait, il lui fit signe de parler.
Elle dit très simplement:
"Un jeune homme, qui parmi de mauvaises qualités en avait de bonnes et ne montrait que celles-là, me trouva quelque attrait et s'occupa de moi avec une assiduité qui surprenait chez lui: il était à la fleur de la vie, plein de grâce et lié avec des femmes charmantes qui ne se cachaient point de l'adorer. Ce ne fut pas par sa beauté ni même par son esprit qu'il m'intéressa… Il sut me toucher en me témoignant de l'amour, et je crois qu'il m'aimait vraiment. Il fut tendre, empressé. Je ne demandai d'engagements qu'à son cœur, et son cœur était mobile… Je n'accuse que moi; c'est ma confession que je fais, et non la sienne. Je ne me plains pas de lui, puisqu'il m'est devenu étranger. Ah! je vous jure, Évariste, il est pour moi comme s'il n'avait jamais été!"
Elle se tut. Gamelin ne répondit rien. Il croisait les bras; son regard était fixe et sombre. Il songeait en même temps à sa maîtresse et à sa sœur Julie. Julie aussi avait écouté un amant; mais, bien différente, pensait-il, de la malheureuse Élodie, elle s'était fait enlever, non point dans l'erreur d'un cœur sensible, mais pour trouver, loin des siens, le luxe et le plaisir. En sa sévérité, il avait condamné sa sœur et il inclinait à condamner sa maîtresse.
Élodie reprit d'une voix très douce:
"J'étais imbue de philosophie; je croyais que les hommes étaient naturellement honnêtes. Mon malheur fut d'avoir rencontré un amant qui n'était pas formé à l'école de la nature et de la morale, et que les préjugés sociaux, l'ambition, l'amour-propre, un faux point d'honneur avaient fait égoïste et perfide."
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