Zoé Oldenbourg - Le bûcher de Montségur

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Le bûcher de Montségur: краткое содержание, описание и аннотация

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Le 16 mars 1244, Montségur, dernier sanctuaire du catharisme, tombait après un siège de dix mois. Dans une Occitanie annexée à la couronne, il n'y eut plus de tentative de révolte religieuse ni nationale.

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Le pape et les chefs de la croisade ne s'y trompaient pas; c'était le pays tout entier qui portait la responsabilité de ce crime et le comte ne devait être livré à l'exécration des foules qu'en tant que chef de ce pays. Sa faute était, il faut le dire, énorme aux yeux de tout homme fidèle à l'Église: il ne se contentait pas de l'indifférence, il semblait ouvertement encourager l'hérésie.

Là-dessus, les témoignages sont nombreux, quoique suspects, venant des ennemis du comte. Il s'entoure, dit-on, d'hérétiques et leur montre le plus grand respect, il songe même à faire élever son fils par leurs ministres. Son impiété est notoire: il ne se contente pas de persécuter systématiquement églises et couvents; en assistant à la messe, il fait parodier par son bouffon les gestes du prêtre. On le voit se prosterner devant les ministres hérétiques; un jour, dans un mouvement de colère, il s'écrie: "On voit bien que c'est le diable qui a créé le monde, rien n'y va comme je le voudrais!" Bref, l'Église (en la personne de Pierre des Vaux de Cernay, homme enclin à des violences de langage, mais reflétant sans doute assez bien l'état d'esprit de son milieu) traite le comte de "membre du diable, fils de perdition, criminel endurci, boutique à péchés9"; Innocent III lui-même n'est guère plus tendre: "tyran impie et cruel, homme pestilent et insensé10".

Mais c'est là justement que l'Église et les croisés se heurteront à une des plus grandes difficultés de leur entreprise: les choses sont beaucoup moins simples qu'ils ne voudraient le croire. Le tyran impie fait brusquement volte-face et rappelle à ses adversaires qu'il est toujours le seigneur d'une terre chrétienne. Après avoir tenté de faire intervenir en sa faveur le roi de France et l'empereur d'Allemagne (maladresse insigne: les deux monarques étant à couteaux tirés, aucun des deux ne pardonnera au comte sa démarche auprès de l'autre), Raymond VI se déclarera fils obéissant de l'Église et prêt à se soumettre à toutes les conditions que le pape voudra bien lui imposer.

La décision du comte de Toulouse a été sévèrement critiquée par les historiens qui y ont vu une preuve de lâcheté ou du moins de faiblesse. Mais Raymond VI n'était certainement pas de ceux qui disent: "tout est perdu, fors l'honneur", son honneur personnel semblait l'intéresser fort peu, il cherchait à limiter les dégâts. Il ne faut pas oublier que la majorité de ses sujets étaient catholiques, et que c'est par conséquent eux, autant que les hérétiques, que les malheurs de la guerre risquaient d'atteindre. À ses sujets catholiques, le comte devait cette preuve de sa bonne foi; à ses adversaires, il coupait l'herbe sous les pieds: s'il n'était plus l'ennemi à combattre, contre qui partaient-ils en guerre? L'ennemi sans visage qu'était l'Hérésie n'avait ni armée, ni quartier général, ni places fortes, ni pape, ni roi; la guerre, privée d'objectif précis, perdait la moitié de sa raison d'être.

Il était beaucoup trop tard pour arrêter l'élan de l'armée de Dieu. La soumission du comte ne désarma personne: elle exaspéra plutôt la haine de ses adversaires dont cette manœuvre affaiblissait la position sans servir le moins du monde les intérêts de l'Église. Et l'armée des soldats du Christ envahira un pays conscient de subir une injustice flagrante, et transformera une guerre religieuse en guerre nationale.

III - LA TERRE OCCITANE

Pendant que les croisés se préparaient à la guerre, Innocent III, tout en vouant le comte de Toulouse à toutes les malédictions divines et humaines, négociait avec lui. Le comte promettait une soumission totale. Il voulait seulement traiter des termes de sa capitulation avec un autre légat qu'Arnaud-Amaury, son ennemi juré. Le pape lui expédie Milon, notaire du Latran, accompagné du chanoine génois maître Thédise. Si le comte croit avoir affaire à des juges plus cléments, il se trompe: les deux hommes ne feront qu'obéir aux ordres de l'abbé de Cîteaux. "C'est l'abbé de Cîteaux qui continuera à tout faire... aurait dit Innocent III à Milon, tu ne seras que son instrument. Il est suspect au comte, toi tu ne l'es pas".

En fait, le pape veut jouer au plus fin, et opposer une fausse clémence à une fausse soumission. Voici ce qu'il écrit à ses mandataires (l'abbé de Cîteaux et les évêques de Riez et de Couserans): "On nous a demandé avec insistance quelle attitude les croisés devaient prendre à l'égard du comte de Toulouse. Suivons le conseil de l'apôtre qui a dit: "J'étais astucieux: je vous ai pris par la ruse..." Usez d'une sage dissimulation: laissez-le (le comte) d'abord de côté pour agir contre les rebelles. Il sera d'autant moins facile d'écraser ces satellites de l'Antéchrist qu'on les aura laissés se grouper pour la résistance commune. Rien de plus aisé, au contraire, d'en venir à bout, si le comte n'accourt pas à leur aide, et peut-être que la vue du désastre lui fera faire un retour en lui-même. S'il persiste dans ses mauvais desseins, on pourra lorsqu'il sera isolé et réduit à ses seules forces, terminer par lui et l'accabler sans grand effort".

C'est à Saint-Gilles, lieu de la mort de Pierre de Castelnau, que se déroulera, en juin 1209, la cérémonie de l'amende honorable. Il semble qu'avant d'abattre l'ennemi, l'Église, en la personne des légats, ait tenu à montrer au peuple ce que pèse la puissance des grands de ce monde face à la puissance de Dieu.

Trois archevêques et dix-neuf évêques seront rassemblés dans la grande église de Saint-Gilles, cette magnifique église qui, aujourd'hui encore, nous donne une idée de ce qu'étaient le faste et la piété des anciens comtes de Toulouse. Une foule de hauts dignitaires, de vassaux, de clercs se presse tant dans l'église que devant le parvis. Entre les deux grands lions qui gardent l'entrée de la porte centrale, des reliques du Christ et des saints sont disposés. Le comte, en costume de pénitent, la corde au cou, cierge en main, nu jusqu'à la ceinture, est amené sur le parvis et là, la main sur les châsses, il jure obéissance au pape et aux légats. Alors, Milon lui passe au cou son étole, l'absout et, lui frappant le dos d'une poignée de verges, le fait entrer dans l'église. La foule, qui entre à sa suite dans l'église, est si compacte qu'il ne peut plus en ressortir et on le fait passer par la crypte où se trouve enseveli le corps de Pierre de Castelnau. Les contemporains, qui voient des signes partout, regardent cette coïncidence comme un juste châtiment du crime présumé.

Avant cette cruelle cérémonie, le comte avait dû souscrire aux conditions suivantes: il devait faire amende honorable à tous les évêques et tous les abbés avec lesquels il était en conflit; se dépouiller de ses droits sur les évêchés et les établissements religieux; chasser les routiers ou troupes de mercenaires qui défendaient ses territoires; ne plus confier de charges publiques à des Juifs; ne plus protéger les hérétiques et les livrer aux croisés; tenir pour hérétiques toutes les personnes dénoncées comme telles par le clergé; s'en rapporter à la décision des légats pour toutes les plaintes déposées contre lui; observer et faire observer toutes les clauses des paix et trêves établies par les légats. Bref, par cet acte de soumission le comte acceptait une véritable dictature de l'Église sur ses terres. Il devait considérer les clauses de ce traité difficilement réalisables dans la pratique et se disait aussi sans doute que le temps travaillerait pour lui.

Aussitôt absous, Raymond VI prend une initiative inattendue: il demande lui-même à prendre la croix. Cette décision, de la part d'un prince qui a toujours fait son possible pour ménager les hérétiques, est quelque peu surprenante. "...Perfidie nouvelle! écrit Pierre des Vaux de Cernay. Cet homme ne prenait la croix que pour rendre sa personne et ses biens intangibles et dissimuler ses néfastes projets11". Ce qui semble l'évidence même. Mais Raymond VI pensait gagner, par-dessus la tête des légats dont il n'espérait plus rien, la confiance du pape. En effet, Innocent III lui écrira le 26 juillet: "Après avoir été un objet de scandale pour beaucoup te voilà devenu un modèle... Nous ne voulons que ton bien et ton honneur. Tu peux être assuré que nous ne supporterons pas qu'on te fasse tort si tu ne le mérites pas12". Langage diplomatique qui n'engage peut-être pas à grand-chose; mais Raymond VI jouera cette carte jusqu'au bout.

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