Voltaire - Traité sur la tolérance
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Pierre Calas , en sortant de la Ville, rencontra un Abbé convertisseur, qui le fit rentrer dans Toulouse; on l'enferma dans un Couvent de Dominicains, & là on le contraignit à remplir toutes les fonctions de la Catholicité; c'était en partie ce qu'on voulait, c'était le prix du sang de son pere; & la Religion qu'on avait cru venger, semblait satisfaite.
On enleva les filles à la mere; elles furent enfermées dans un Couvent. Cette femme presque arrosée du sang de son mari, ayant tenu son fils ainé mort entre ses bras, voyant l'autre banni, privée de ses filles, dépouillée de tout son bien, était seule dans le monde, sans pain, sans espérance, & mourante de l'excès de son malheur. Quelques personnes ayant examiné mûrement toutes les circonstances de cette aventure horrible, en furent si frappées, qu'elles firent presser la Dame Calas , retirée dans une solitude, d'oser venir demander justice aux pieds du Trône. Elle ne pouvait pas alors se soutenir, elle s'éteignait; & d'ailleurs étant née Anglaise, transplantée dans une Province de France dès son jeune âge, le nom seul de la Ville de Paris l'effrayait. Elle s'imaginait que la Capitale du Royaume devait être encore plus barbare que celle de Toulouse. Enfin le devoir de venger la mémoire de son mari l'emporta sur sa faiblesse. Elle arriva à Paris prête d'expirer. Elle fut étonnée d'y trouver de l'accueil, des secours & des larmes.
La raison l'emporte à Paris sur le fanatisme, quelque grand qu'il puisse être; au-lieu qu'en Province ce fanatisme l'emporte presque toujours sur la raison.
Mr. De Beaumont , célebre Avocat du Parlement de Paris, prit d'abord sa défense, & dressa une consultation, qui fut signée de quinze Avocats. Mr. Loiseau , non moins éloquent, composa un Mémoire en faveur de la famille. Mr. Mariette , Avocat au Conseil, dressa une Requête juridique, qui portait la conviction dans tous les esprits.
Ces trois généreux défenseurs des Loix & de l'innocence abandonnerent à la veuve le profit des éditions de leurs Plaidoyers. 5 5 On les a contrefaits dans plusieurs Villes, & la Dame Calas a perdu le fruit de cette générosité.
Paris & l'Europe entiere s'émurent de pitié, & demanderent justice avec cette femme infortunée. L'arrêt fut prononcé par tout le Public long-temps avant qu'il pût être signé par le Conseil.
La pitié pénétra jusqu'au Ministere, malgré le torrent continuel des affaires, qui souvent exclut la pitié, & malgré l'habitude de voir des malheureux, qui peut endurcir le cœur encore davantage. On rendit les filles à la mere: on les vit toutes trois couvertes d'un crêpe & baignées de larmes, en faire répandre à leurs Juges.
Cependant cette famille eut encore quelques ennemis, car il s'agissait de Religion. Plusieurs personnes, qu'on appelle en France dévotes , 6 6 Dévot vient du mot Latin devotus . Les Devoti de l'ancienne Rome étaient ceux qui se devouaient pour le salut de la République; c'étaient les Curtius , les Décius .
dirent hautement qu'il valait bien mieux laisser rouer un vieux Calviniste innocent, que d'exposer huit Conseillers de Languedoc à convenir qu'ils s'étaient trompés; on se servit même de cette expression: «Il y a plus de Magistrats que de Calas ;» & on inférait de là que la famille Calas devait être immolée à l'honneur de la Magistrature. On ne songeait pas que l'honneur des Juges consiste comme celui des autres hommes à réparer leurs fautes. On ne croit pas en France que le Pape, assisté de ses Cardinaux, soit infaillible: on pourrait croire de même que huit Juges de Toulouse ne le sont pas. Tout le reste des gens sensés & désintéressés disaient que l'Arrêt de Toulouse serait cassé dans toute l'Europe, quand même des considérations particulieres empêcheraient qu'il fût cassé dans le Conseil.
Tel était l'état de cette étonnante aventure, lorsqu'elle a fait naître à des personnes impartiales, mais sensibles, le dessein de présenter au Public quelques réflexions sur la tolérance, sur l'indulgence, sur la commisération, que l'Abbé Houteville appelle Dogme monstrueux , dans sa déclamation ampoulée & erronée sur des faits, & que la raison appelle l'appanage de la nature.
Ou les Juges de Toulouse, entraînés par le fanatisme de la populace, ont fait rouer un pere de famille innocent, ce qui est sans exemple; ou ce pere de famille & sa femme ont étranglé leur fils ainé, aidés dans ce parricide par un autre fils & par un ami, ce qui n'est pas dans la nature. Dans l'un ou dans l'autre cas l'abus de la Religion la plus sainte a produit un grand crime. Il est donc de l'intérêt du Genre-humain d'examiner si la Religion doit être charitable ou barbare.
CHAPITRE II.
Conséquences du supplice de Jean Calas
SI les Pénitents blancs furent la cause du supplice d'un innocent, de la ruine totale d'une famille, de sa dispersion, & de l'opprobre qui ne devrait être attaché qu'à l'injustice, mais qui l'est au supplice; si cette précipitation des Pénitents blancs à célébrer comme un Saint, celui qu'on aurait dû traîner sur la claye, a fait rouer un pere de famille vertueux; ce malheur doit sans doute les rendre pénitents en effet pour le reste de leur vie: eux & les Juges doivent pleurer, mais non pas avec un long habit blanc & un masque sur le visage, qui cacheraient leurs larmes.
On respecte toutes les Confrairies; elles sont édifiantes: mais quelque grand bien qu'elles puissent faire à l'Etat, égale-t-il ce mal affreux qu'elles ont causé? Elles semblent instituées par le zele qui anime en Languedoc les Catholiques contre ceux que nous nommons Huguenots. On dirait qu'on a fait vœu de haïr ses freres; car nous avons assez de religion pour haïr & persécuter, nous n'en avons pas assez pour aimer & pour secourir. Et que serait-ce, si ces Confrairies étaient gouvernées par des enthousiastes, comme l'ont été autrefois quelques Congrégations des Artisans & des Messieurs , chez lesquels on réduisait en art & en systême l'habitude d'avoir des visions, comme le dit un de nos plus éloquents & savants Magistrats? Que serait-ce si on établissait dans les Confrairies ces chambres obscures, appellées chambres de méditation, où l'on faisait peindre des diables armés de cornes & de griffes, des gouffres de flammes, des croix & des poignards, avec le saint nom de Jesus au-dessus du tableau? Quel spectacle pour des yeux déja fascinés, & pour des imaginations aussi enflammées que soumises à leurs Directeurs!
Il y a eu des temps, on ne le sait que trop, où des Confrairies ont été dangereuses. Les Frérots, les Flagellants ont causé des troubles. La Ligue commença par de telles associations. Pourquoi se distinguer ainsi des autres Citoyens? s'en croyait-on plus parfait? cela même est une insulte au reste de la Nation. Voulait-on que tous les Chrétiens entrassent dans la Confrairie? Ce serait un beau spectacle que l'Europe en capuchon & en masque, avec deux petits trous ronds au-devant des yeux! Pense-t-on de bonne foi que Dieu préfere cet accoûtrement à un justaucorps? Il y a bien plus; cet habit est un uniforme de Controversistes, qui avertit les Adversaires de se mettre sous les armes; il peut exciter une espece de guerre civile dans les esprits; elle finirait peut-être par de funestes excès, si le Roi & ses Ministres n'étaient aussi sages que les fanatiques sont insensés.
On sait assez ce qu'il en a coûté depuis que les Chrétiens disputent sur le dogme; le sang a coulé, soit sur les échafauds, soit dans les batailles, dès le quatrieme siecle jusqu'à nos jours. Bornons-nous ici aux guerres & aux horreurs que les querelles de la réforme ont excitées, & voyons quelle en a été la source en France. Peut-être un tableau raccourci & fidele de tant de calamités ouvrira les yeux de quelques personnes peu instruites, & touchera des cœurs bien faits.
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