Lambert Timothy James - L'Enfer C'Est Lui

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Comme le répétait ma grand-mère, on juge les gens en fonction de leurs actes. Il y a deux faits incontestables qui remettent en question la force de caractère de Mandela. « Madiba » s'est efforcé de satisfaire l'intelligentsia de l'Apartheid en passant un accord avec des juges racistes, certains des plus grands contrevenants aux droits de l'homme, les équipes de kidnappeurs et de meurtriers Afrikaners, et ceux qui ont sponsorisé l'Apartheid et protègent désormais les intérêts de l'élite de la nation arc-en-ciel : les corporations minières et financières. Et que dire d'un homme qui, lors d'une interview avec le journaliste australien John Pilger, montra le plus profond désintérêt pour les trente années de dictature en Indonésie et se justifia d'avoir donné en 1997 la plus haute distinction honorifique d'Afrique du Sud, l'ordre de Bon Espoir, au boucher de Jakarta, le général Suharto ?

Je n'arrive pas à accepter le fait que l'ANC et ses alliés gagnent toutes les élections présidentielles depuis la fin de l'Apartheid et que, malgré cela, un Apartheid économique de facto se maintienne intact. Les noirs sud-africains restent terriblement pauvres, de façon relative comme absolue. À mes yeux, l'ANC a abusé de la confiance des noirs, qui s'entassent toujours dans des taudis comme ceux de Dimbaza et Alexandria, et ces townships ultra-violents commencent à porter le poids de la colère du peuple. Les preuves abondent quant au fait que l'ANC a été très gentille envers les blancs. En échange de l'admission de quelques noirs de l'ANC au sein de leur très chic cercle fermé (afin de faire revenir des sous dans les poches des membres du parti), les blancs d'Afrique du Sud ont la possibilité de jouir discrètement, protégés par des murs immenses, de la richesse amassée grâce à l'exploitation inhumaine des noirs pendant l'Apartheid. Pour le dire autrement, quand l'Apartheid a pris fin, ses commanditaires ont compris qu'il suffisait de faire rentrer quelque noir dans la mascarade de la redistribution des biens et des allocations. La cupidité aidant, les noirs et les Indiens ont été incapables de s'organiser et de résister au sein des ghettos.

Je me suis un jour demandé comment Mandela et sa clique comptaient sortir les noirs sud-africains de leur pauvreté ? L'ANC avait certes un grand plan à cet effet, ainsi que le révèle cet extrait de la charte du parti de la liberté :

« La richesse de notre pays, l'héritage des Sud-Africains, doit revenir au peuple. La richesse minérale sous notre sol, les banques et les industries du monopole, tout doit être transféré au peuple. Tous les autres commerces et industries doivent être contrôlés pour assurer le bien-être du peuple... ».

Cette section de la charte de l'ANC jure avec les concessions factuelles du parti, comme par exemple les « clauses crépusculaires » de 1992, qui ont préparé le Gouvernement d'Unité Nationale (la méthode favorite des dictateurs pour mettre les loups et les agneaux dans le même enclos tout en promouvant l'image d'un changement venant du bas pour les caméras) et les absurdes garantis d'emploi qui protègent les fonctionnaires de l'Apartheid.

Et que se passe-t-il, dans l'Afrique du Sud post-apartheid, quand des noirs déshérités réclament une part décente de la richesse de la nation ? L'horrible vérité est qu'ils sont traités comme au temps de l'Apartheid : on leur tire dessus. Les images du massacre des mineurs de Marikana en 2013 n'étaient pas différentes de celles du massacre de Sharpeville en 1960. A ceci près qu'elles étaient en couleurs et que c'étaient des nègres qui faisaient le sale, l'inhumain boulot. Pour ajouter à l'outrage, le monde a appris avec stupéfaction que 270 mineurs avaient été arrêtés et accusés de meurtre sur la base de la doctrine de « l'objectif commun », la même dont avaient fait usage les autorités sous l'Apartheid. Sous la pression de la communauté internationale et des associations humanitaires, cette accusation abracadabrantesque fut levée et les mineurs emprisonnés furent libérés.

La vie de Mandela et l'ascension de l'ANC devraient servir d'avertissement aux combattants de la liberté en herbe et à ceux qui croient à l'égalité : le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument, pour reprendre la phrase de Lord Acton. En Afrique du Sud, l'écart entre les blancs et les plus pauvres, les noirs, n'a jamais été aussi grand. En 2009, le pays a volé au Brésil la première place au palmarès des sociétés les plus inégalitaires du monde. Ce fut donc pour moi un vrai plaisir de voir le président Jacob Zuma se faire humilier par son peuple mécontent en face des dignitaires internationaux durant la veillée funèbre de Nelson Mandela. C'était vraiment émouvant.

En 2013, ma femme et moi avons quitté le Sud ensoleillé des États-Unis pour déménager plus au Nord, près du Canada. Comment décrire notre nouvelle ville sur le plan ethnique ? Plus blanche que l'Antarctique. Nous nous sentions toujours obligés de reconnaître la présence d'un autre nègre, et de nous en réjouir, en faisant un petit signe de tête. Habitué au Sud, où les noirs constituent une part considérable du bas de la société, je croyais naïvement qu'il serait impossible de sentir la moindre petite odeur de pauvreté ici. Et puis, alors que nous nous rendions à New-York pour Thanksgiving en 2013, nous vîmes une ombre au milieu de la route. Un SDF blanc, insuffisamment habillé alors que la météo était glaciale, brandissait une grosse pancarte. Certains automobilistes manquaient même de l'écraser ! En passant près de lui, j'ai baissé ma vitre pour lui tendre un billet d’un dollar. Quelque chose s'est cassée en moi, parce que j'ai vu le visage d'un homme humilié et brisé par la vie. Depuis ce jour, je vois la même expression sur le visage d'enfants, de femmes, ou d'hommes que je croise dans la rue.

Les villes ont découvert que changer la résonance d'un mot est un moyen facile de témoigner du mépris à certains individus. Donner à la manche, le qualificatif de racoleuse permet aux villes de punir les pauvres. Dans beaucoup d'endroits de cette belle planète, la manche « racoleuse » est interdite. Certaines villes vont jusqu'à mettre en place des programmes éducatifs à l'attention de leurs habitants, pour leur conseiller de ne pas donner d'argent aux « parasites » (j'emprunte le mot au candidat républicain à l'élection présidentielle américaine de 2012, Mitt Romney) ; les policiers ont pour instruction de harceler les mendiants, notamment en centre-ville. Les pays pauvres sont plus créatifs : il rajoute du surnaturel ou du vaudou à la liste de leurs prétextes. Lors de mes voyages dans plusieurs pays du Tiers-monde, des guides paranoïaques et des amis m'ont prévenu que si je faisais l'erreur de donner de l'argent aux SDF, d'autres pièces disparaîtraient de mes poches et Dieu sait quelle malédiction pèserait sur moi. Mais j'ai ignoré cet avertissement ridicule. Je peux témoigner du fait que je n'ai pas été changé en chèvre ou frappé par la foudre, et l'argent qui a disparu de mes poches a servi à payer mes plaisirs matériels.

Il est triste de constater qu'autour du monde, des hommes et des femmes qui diffèrent tant par le niveau de vie ou le milieu d'origine que la couleur de peau, disent détester la sollicitation active, ou la manche racoleuse, mais ne sont pas dérangés par la manche passive : comme quand les mendiants se tiennent à l'entrée d'un magasin avec un gobelet dans les mains, mais restent silencieux. Ce qui revient à dire que les gens donnent aux mendiants qui savent se faire discrets et ne pas nous donner mauvaise conscience. J'ai pris le temps de regarder les hipsters qui traversent la station centrale de New-York, avec les derniers casques audio à la mode couvrant plus que leurs oreilles, sans remarquer les pauvres. J'ai observé la même attitude de la part de membres du gouvernement, traversant en voiture les rues de Kampala en Uganda dans leur 4x4 Prado flambant neuf. Ce spectacle m'a fait comprendre que le dédain des pauvres est véritablement un phénomène mondial. Mais quand j'ai l'impression d'être isolé. Quand je commence à perdre espoir, je rencontre d'autres personnes, de milieux et de pays différents qui dédient leurs vies à la lutte contre l'indifférence envers les plus misérables, contrairement à ces charlatans universitaires qui balayent le problème de la pauvreté d'un geste méprisant pour s'élever dans l'institution. Ces gens m'émeuvent beaucoup, et leur sentiment fait écho au désir le plus cher à mon cœur. Une société plus humaine ne se crée pas par magie. Comme moi (je suppose), ces gens ne peuvent pas ne pas voir les pauvres.

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